12/12/2011
"Il y a une guerre en cours dans ce pays, celle que les plus riches font aux travailleurs des Etats-Unis d'Amérique !"
Réentendre le terrible constat du sénateur du Vermont Bernie Sanders (décembre 2010), en version sous-titrée :
cf Wikipedia :
Au Sénat américain, le 10 décembre 2010, Bernie Sanders est bien décidé à prendre la parole contre la décision de Barack Obama de reconduire les exemptions d’impôts décidées par George Bush. Une parole qu’il ne lâchera que huit heures et demie plus tard en tentant de faire obstruction par la technique parlementaire dite du filibuster.
Son discours débute ainsi : « M. le Président, il y a une guerre en cours dans ce pays… »
Pour faire plaisir à Luça (commentaire ci-dessous),
une photo de James Stewart pratiquant le filibuster comme Sanders...
dans le film de Capra Mr Smith goes to Washington
qui traitait lui aussi de la tyrannie de l'argent :
00:50 Publié dans La crise, Social, Société | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : crise, ultralibéralisme, ultracapitalisme, bernie sanders, indignés, occupy wall street
Commentaires
Mr SMITH AU SENAT
> Superbe, Sanders a tenu la tribune pendant huit heures et demi, presque comme James Stewart dans le film de Frank Capra "Mr Smith goes to Washington", oscar 1939 de la "meilleure histoire originale" (!!!).
______
Écrit par : luça / | 11/12/2011
GUERRE MONDIALE
> Il y a une guerre dans cette société mondiale, tous régimes par ailleurs confondus, oui, d'une poignée de riches face à l'immensité des pauvres et des "s'appauvrissants", et, qu'on le veuille ou non, ceux qui ne disent mot consentent.
En a-t-il toujours été ainsi? Faut-il juste une redistribution des cartes pour relancer le jeu de la compétition sociale? Ou d'autres sociétés sont-elles possibles? (ce à quoi appelle Paul Jorion, Jean-Baptiste pour notre temps, non?)
Nous (Occidentaux) avons fait disparaître des cultures basées sur la prise de décision à l'unanimité, une économie de subsistance,la gestion par tous de biens communs,...bref des modèles alternatifs qui ont fonctionné jusqu'à notre arrivée, et nous avons dit que c'était là la vérification de cette "loi naturelle" du plus fort. (comme nous avons su retourner les soi-disant "lois de la nature" contre ceux qui vivaient en bonne entente avec elle!).
Or il ne faut pas confondre, dans ces raisonnements sophistiques, plus fort et plus violent. Les "princes" de ce monde sont les plus violents, non les plus forts. Et on voit aujourd'hui combien le levain d'un Tolstoï,d'un Gandhi,d'un Luther King,d'un Mandela,d'un Jean-Paul II,... tous ces apôtres de l'opposition non-violente, fait lever toute la pâte de notre humanité.
Ainsi le peuple se montre aujourd'hui beaucoup plus pacifique et paisible que cette minorité belliqueuse voudrait nous le faire croire (la patience et la dignité des petits qui s'éveillent un peu partout dans le monde, face à des polices violentes, voilà ce qui me frappe!).
Quand il sera pleinement conscient,que s'il est moins violent, il est aussi plus fort que cette minorité tyrannique, alors il faudra qu'il sache que la seule question qui vaille pour un homme et un peuple nouvellement libres, ce n'est pas celle, passive, fermée sur un passé manipulable :
"Qui suis-je?" (j'ai toujours été un égoïste se battant pour mon territoire,incapable de me gouverner par moi-même,...),
mais celle-là:
"Qu'être?".
Afin de se ressaisir de tous les possibles, propres de l'avenir.
Et le passé? Il y a les psy, les médecins, les prêtres pour cela, avec l'aide des historiens, bref tous les visages, naturels, humains, modernes ou traditionnels, surnaturels enfin, de la Miséricorde, pour faire son anamnèse, et puis, en avant toute!
Alors, par un regard neuf posé sur la nature, nous comprendrons que le commerce n'était qu'un moyen au service de l'échange (cf Levi-Strauss), la compétition un jeu au service de l'entraide, les différences une réalité en vue de la communion.
Nous comprendrons que nos errements passés viennent de ce que nous nous sommes laissés enfermer dans de simples moyens érigés indûment en fins ultimes (ce que saint Augustin, le grand penseur du Monde Nouveau,nous enseigne).
Et oui,(parce-que je suis bergsonnienne,je suis aussi, volontairement, joyeusement, jusqu'à l'ivresse mais non pas jusqu'à la Nausée, existentialiste) il y a au coeur de la nature, de notre nature, un mouvement des origines qui l'appelle à se transcender, à exploser ses propres limites pour devenir ce qu'elle est: réponse libre et inventive, créatrice, à l'Appel.
______
Écrit par : Anne Josnin / | 12/12/2011
GREED
> Terrible constat, pathétique, de ce sénateur qui parle avec ses tripes...J'ai retenu un mot qui résume fort bien pourquoi nous en sommes arrivés là : Cupidité...
T.
[ De PP à T. - Oui, la cupidité ("greed")... Mais dénoncer ce vice des individus ne suffit pas. Il y a aussi les structures qui non seulement favorisent le "greed" mais reposent sur lui : ce sont les structures néolibérales. Elles ravagent le monde. D'où l'insistance de l'Eglise catholique depuis vingt ans ( p. ex. dans 'Caritas in Veritate') à demander des réformes de structures. Mais les milieux d'affaires bien-pensants font la sourde oreille et organisent des colloques "cathos" à la gloire du libéralisme... ]
réponse au commentaire
Écrit par : Tangui / | 12/12/2011
'GRANDIR DANS LA CRISE'
> Oh il n'y a pas que les milieux (d'affaires) bien pensants... bien dommage que des textes (plus) abordables comme "Grandir dans la Crise" , dont je termine la lecture..., n'aient pas eu beaucoup d'échos, chez la plupart des cathos...
Ce texte devrait être distribué à la sortie des offices, tellement ses analyses nous éclairent sur le monde actuel !
Écrit par : Tangui / | 12/12/2011
"UNE GUERRE À MORT"
> Cette parole en rappelle une autre, une des dernières du président Mitterrand sur le prolongement de cette guerre sociale interne aux USA à l'extérieur:
« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort…apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde… C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort ! »
______
Écrit par : Pierre Huet / | 12/12/2011
INSIDE JOB
> Comme le montre parfaitement le film "Inside job", c'est bien la cupidité qui est le moteur de tout.
Cette cupidité d'une poignée de financiers et de politiques a conduit et continue à conduire leurs actions pour que les structures libérales le soient toujours plus.
Je ne saurai trop vous conseiller de regarder "Inside job": http://www.premiere.fr/film/Inside-Job-2287001
M.
[ De PP à M. - Mais un mauvais système (pousse-au-crime) corromprait les meilleurs. Les structures ont leur logique, plus forte que celle des individus. On ne fait pas d'architecture sous un bombardement. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Marc / | 12/12/2011
Les commentaires sont fermés.