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10/12/2011

Le cardinal Vingt-Trois interviewé par 'Le Parisien' sur 'Golgota Picnic'

"Le Christ, lors de sa Passion, n’a pas eu un mot d’accusation, de condamnation ou de violence. Nous avons, à son exemple, à exprimer une attitude de miséricorde..." :


 

Le Parisien-Aujourd’hui en France, jeudi 8 décembre 2011

 Le Parisien : Pourquoi avoir organisé une veillée de prière, ce soir, au moment de la programmation de la pièce « Golgota Picnic » ?

 Mgr André Vingt-Trois : Ce spectacle n’est pas du même ordre que l’oeuvre Piss Christ ou la pièce « Sur le concept du visage du fils de Dieu », de Romeo Castelucci. Elles prêtaient à interprétation, mais n’étaient pas à mon sens délibérément offensantes. Cette fois, avec Golgota Picnic, nous sommes face à un spectacle caricatural par rapport à la personne du Christ et à sa Passion, qui induit des interprétations assez grossières.

 

Certains ont déjà annoncé leur intention de manifester de façon moins pacifique…

Mais enfin, cela n’est qu’un spectacle ! Pour nous, il ne s’agit pas simplement d’exprimer notre désaccord et notre tristesse, mais aussi notre amour à la personne du Christ, d’une manière ajustée. Le Christ, lors de sa Passion, n’a pas eu un mot d’accusation, de condamnation ou de violence. Nous avons, à son exemple, à exprimer une attitude de miséricorde, non-violente. Et comme Notre-Dame de Paris est dépositaire de la couronne d’épines porté par le Christ au moment de son procès, nous avons choisi d’y organiser une veillée de prière et de méditation autour de la Passion. Quant à l’Institut Civitas, c’est une initiative particulière, sans mandat de l’Eglise catholique.

 

Quel sens a le terme blasphème, en 2011, dans le domaine de l’art ?

Le blasphème c’est une agression contre Dieu, délibérée. Or je ne connais pas les intentions du créateur de ce spectacle, et donc il ne m’appartient pas de dire s’il s’agit d’un blasphème ou non. Quant à la dérision, cela fait des siècles qu’elle alimente l’art, tout cela n’est pas bien nouveau...

 

Pensez-vous qu’en France il existe une quelconque « christianophobie » ?

Ceux qui parlent de christianophobie utilisent un vocabulaire inadapté. Sommes-nous un lobby qui essaye de se poser en victime ? Non ! Nous sommes une Eglise qui se croit assistée par la force de Dieu. Considérons plutôt les vraies victimes d’attaques anti-chrétiennes : au Moyen-Orient ou au Pakistan. Oui, là-bas les chrétiens paient de leur vie leur appartenance à l’Eglise. Mais en France, de grâce, ne mélangeons pas tout. Même si elle fait souffrir, la dérision n’est pas une persécution physique

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Commentaires

MERCI AU CARDINAL

> "Mais en France, de grâce, ne mélangeons pas tout. Même si elle fait souffrir, la dérision n’est pas une persécution physique…" - Merci au cardinal d'avoir dit cela. Je n'en pouvais plus d'entendre certains dire en boucle "on ne peut pas accepter des pièces de théâtre antichrétiennes alors que les chrétiens sont persécutés dans le monde". Cette façon de récupérer la douleur des vrais persécutés, pour s'en servir à des fins politiques de groupuscules, c'est insupportable. Et on ne voit pas le rapport entre une pièce snob-crapoteuse pour bobos parisiens et les attentats salafistes dans les rues du Caire.
Ouf, la voix de la décence est celle du cardinal de Paris.
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Écrit par : Marie-Laure / | 10/12/2011

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