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26/10/2011

Incroyables manipulations de Goldman Sachs sur l'aluminium

goldman sachs,la crise





Défiant les Etats et les peuples,

la fête continue :


 



Une chronique de Marc Mayor (Agora) que vous n'aviez peut-être pas lue :

http://www.lachroniqueagora.com/redacteurs/MarcMayor.html

 

 

<<  L'aluminium posait un sacré problème aux banksters de Wall Street. Il n'était pas en situation de pénurie. Les cours ne flambaient pas et Goldman Sachs ne pouvait pas s'en mettre plein les poches en spéculant !   Qu'à cela ne tienne !  L'abondance n'étant pas bien vue dans le monde du trading des matières premières, Goldman Sachs a trouvé un moyen de créer une pénurie sur l'aluminium : en le stockant longtemps. Avec la complicité du London Metal Exchange, la plus grande Bourse des métaux au monde.


▪ Combine en catimini


Pour une fois, c'est loin de la frénésie de Wall Street que Goldman a monté sa dernière combine. A Détroit, l'ancienne Mecque de la bagnole made in Etats-Unis, devenue une quasi-ville fantôme, la banque d'affaires a transformé des entrepôts en véritables usines à fric. Comment ?

 En y entassant plus d'un million de tonnes d'aluminium industriel, soit près du quart des stocks mondiaux, qui ont atteint un record à cinq millions de tonnes en mai.


▪ Les loyers tombent tranquillement


Goldman encaisse donc des revenus de location, comme tout propriétaire immobilier ; à 41 cents par tonne et par jour, c'est toujours près d'un demi-million de dollars par jour ou 165 millions par année dans la poche.

Surtout que le loyer est encaissé même une fois que l'aluminium est vendu, donc plus la livraison prend du temps, plus Goldman encaisse de loyer. N'empêche que ces sommes demeurent des broutilles, pour les requins de Wall Street.


▪ Le vrai argent est produit autrement


Les entrepôts de Détroit génèrent des montagnes de cash en faisant de la rétention d'aluminium. Les règles du London Metal Exchange, la Bourse des métaux non précieux, permettent aux entrepôts de livrer une partie seulement de leurs stocks chaque jour, bien moins que ce qui entre dans ces bâtiments pour y être stocké. C'est un peu comme la combine des frères Hunt à la fin de l'année 1979, mais mise au goût du jour.

Entre janvier et fin juin de cette année, les entrepôts de Goldman (qui appartiennent à sa filiale Metro International Trade Service) ont fait rentrer 364 175 tonnes d'aluminium, alors que 171 350 en sont sorties, selon les statistiques du LME, révélées par Reuters.

Soit 42% des nouveaux stocks constitués dans le monde et 26% de l'aluminium livré sur la planète.


▪ Création d'un goulot d'étranglement artificiel = jackpot


En conservant plus longtemps le métal, Goldman Sachs crée un goulot d'étranglement. Les fabricants de canettes pour boissons et les constructeurs aéronautiques doivent attendre plus longtemps avant de recevoir leur aluminium. Conséquence : les prix sont artificiellement gonflés depuis des mois.

Manipulation des prix. Encore ! "Cela pousse les prix vers le haut pour les clients nord-américains. Et pas à cause d'une véritable pénurie sur le marché, mais pour un problème d'accès au métal... dans des entrepôts de Détroit", déclare à Reuters Nick Madden, responsable de l'approvisionnement en aluminium chez Novelis, qui appartient à l'Indien Hindalco Industries Limited, l'un des plus importants consommateurs d'aluminium dans le monde.

Selon Madden, la dernière trouvaille de Goldman Sachs ajoute 20 $ à 40 $ au prix de l'aluminium, qui valait début septembre encore 2 800 $ la tonne ; cela représente donc un surcoût de 120 à 240 millions de dollars par an pour l'industrie américaine, qui consomme plus de six millions de tonnes chaque année.


▪ Bien sûr, Goldman nage en plein conflit d'intérêts...


... en stockant d'énormes quantités de métal, tout en en faisant le commerce.

"C'est une honte, un simulacre de marché", s'emporte Robin Bhar, analyste sur les métaux chez Crédit Agricole à Londres. "Cette situation avantage certaines entreprises et pénalise clairement les autres. C'est un souci important et je pense que les autorités de régulation devraient intervenir".

Bien sûr, Goldman assure suivre scrupuleusement les règles du LME. Je leur fais confiance : leurs avocats sont les mieux payés du monde.



▪ Des intérêts bien compris


Quant à une intervention du régulateur, personne n'y a intérêt, et surtout pas le London Metal Exchange lui-même !

A partir d'avril 2012, le LME va doubler la quantité de métal qu'un opérateur devra livrer chaque jour, qui passera de 1 500 tonnes par jour et par ville à 3 000 tonnes ; cela ne changera rien, relèvent les analystes de Morgan Stanley dans une étude parue en juillet. Il suffira d'augmenter les quantités stockées à Détroit pour que le goulot d'étranglement se forme à nouveau.

Une solution efficace consisterait à interdire aux propriétaires de hangars de facturer des frais de location une fois que le métal a été vendu, peu importe le temps qu'ils mettent à le livrer. Mais le LME prélève 1% des coûts de location encaissés par les opérateurs comme Goldman Sachs. Plus important encore, le LME appartient aux grandes banques comme Goldman. Deux raisons qui expliquent son manque d'empressement à sévir.


▪ Zinc : même combat. Et devinez qui détient les hangars pleins de zinc ?


La même situation a déjà commencé à se reproduire sur le marché du zinc. Des entrepôts situés à La Nouvelle-Orléans abritent actuellement 61% des stocks mondiaux enregistrés par le LME. Devinez qui possède ces hangars. Goldman Sachs bien sûr (ainsi que Glencore, l'un des principaux traders de matières premières au monde) !  En attendant, les métaux viennent de décrocher brutalement la semaine dernière. Mais cela ne changera pas la stratégie de Goldman, au contraire. >>

 



Commentaires

DEBOUT LES PEUPLES

> et quand on sait le nombre de gens de Bruxelles et Francfort (dont Draghi le nouveau patron de la BCE) qui viennent de Goldman Sachs, on comprend tout. Quand balaie-t-on tout ça ? debout les peuples !
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Écrit par : brisebleu / | 26/10/2011

Cher brisebleu,

> ...comme nous sommes chrétiens, nous n'avons pas le droit des les pendre avec leurs boyaux aux réverbères comme le souhaitait notre chère Arlette, même si cela a un côté festif et que cela soulage.
Par contre, si les indignés arrivaient à s'organiser, une grande marche pacifique (genre marche du sel de Gandhi) pour aller récupérer ces stocks qui appartiennent à l'humanité serait magnifique. Mais il faut que quelque chose émerge de ce mouvement.
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Écrit par : VF / | 26/10/2011

GOLDMAN SACHS GOUVERNE L'EUROPE

> Draghi a effectivement été entre 2002 et 2005 Vice-président international de Goldman Sachs, chargé de l'Europe, et notamment des dettes souveraines. Il a prétendu n'avoir aucunement été au courant du maquillage des comptes grecs, qui a conduit à l'engrenage que l'on sait...Ce n'est pas l'avis du journaliste du 'Monde' Marc Roche, pour lequel Draghi y a forcément été au moins indirectement mêlé (je conseille la lecture de son ouvrage "La banque, comment Goldman Sachs dirige le monde").
Souhaitons-lui bonne chance à la tête de la BCE à partir de ce 1er novembre.
Ne dit-on pas que ce sont les pyromanes (repentis?) qui font les meilleurs pompiers?... :-)
Romano Prodi, ancien président du Conseil italien et président de la Commission européenne, est depuis longtemps conseiller chez Goldman Sachs, tout comme Mario Monti, ancien commissaire européen en charge du "marché intérieur, des services financiers et de l'intégration financière", ainsi que Otmar Issing, ancien membre du directoire de la BCE.
Peter Sutherland, ancien commissaire à la concurrence est président de Goldman Sachs International, président jusqu'en 2010 de la section Europe de la Trilatérale (poste auquel Mario Monti lui a succédé) et - tout comme Monti -, membre du comité de direction du groupe Bilderberg.
Feu Tommaso Padoa-Schioppa (décédé en 2010), ancien ministre italien de l'économie, ancien président du Comité de Bâle (sur le contrôle bancaire), ancien membre du Directoire de la BCE et président du Comité directeur du FMI depuis 2007 fut également un conseiller de Goldman Sachs.
Henry Paulson y passa plus de trente ans avant de devenir Secrétaire d'Etat au Trésor des Etats-Unis.
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Écrit par : J. Warren / | 26/10/2011

MARCHE LIBRE = OLIGOPOLES

> Ceci nous démontre une fois de plus - s'il en était besoin -, que le soi-disant "marché libre" de toute entrave et régulation, menant vers des 'lendemains qui chantent' pour tous petits et grands, conduit en fait invariablement à la constitution d'oligopoles et de monopoles qui rackettent et prennent en otages travailleurs et consommateurs, et abusent outrancièrement de leurs rentes de situation avec la complicité active ou passive de leurs obligés politiques, "scientifiques" ou journalistiques, voire à l'occasion, de bons bourgeois cathos (par intérêt égoïste ou par bêtise), lesquels grignotent quelques miettes du gâteau.
Et au sommet de la pyramide, nous avons la nouvelle aristocratie financière globalisée, laquelle se reproduit par cooptation et 'fait la pluie et le beau temps' (actuellement ce serait plutôt la tempête) aux quatre coins de la planète.
Loin d'innover complètement avec sa proposition d'une "Autorité universelle" réellement au service du bien commun universel (qui est plus que la somme du bien commun de chaque Nation), le Saint-Siège prétend au contraire remplacer l'actuelle "Oligarchie universelle" - bien réelle, au-delà des apparences de "souveraineté" que conservent et nos Etats et l'UE, devenus de simples courroies de transmission - que constitue cette classe de parasites, abjects et iniques.
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Écrit par : J. Warren / | 26/10/2011

METHODES

> Merci Patrice pour cette information. Elle est très intéressante.
Goldman Sachs est réputé depuis longtemps par ses méthodes, même dans le milieu de la finance elle même ...
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Écrit par : ludovic / | 26/10/2011

UNE BOMBE À RETARDEMENT

> C'est une autre bombe à retardement financière et économique: un tel stockage va à l'encontre de tout principe d'organisation industriel et de toute gestion financière normale, qui consiste à ...éviter les stocks, le fameux flux tendu.
C'est l'équivalent (en plus petit quand même) de l'immobilier espagnol avec son million ou deux d'invendus, ou on a lancé des programmes sans savoir ce qu'on en ferait parce que "ça" montait de 15% par an.
Avec ce genre de spéculation, une fois que la montée s'arrête, il n'y a pas longtemps de la stabilité: ça retombe, et vite.
Ils sont complètement fous.
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Écrit par : Pierre Huet / | 27/10/2011

ROULETTE

> L'Europe joue à la roulette russe. Et pas seulement avec Goldman Sachs.
http://blogs.mediapart.fr/blog/poj/271011/chine-largent-des-camps-de-concentration
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Écrit par : Qwyzyx / | 27/10/2011

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