04/10/2011
Gaz de schiste : Nicolas Sarkozy improvise
3 permis abrogés (sur 64), et une déclaration à double sens :
En visite hier dans le Gard en l'honneur du classement UNESCO du Parc national des Cévennes, Nicolas Sarkozy a confirmé l'abrogation de trois permis de forage (deux pour Schuepbach, un pour Total).
Mais il n'a rien dit du permis de forage de la plaine d'Alès (BridgeOil) ni de celui du Bassin d'Alès (MouvOil).
Et il nous a enfumés avec cette équivoque : « L'exploitation des ressources en hydrocarbures contenues dans notre sous-sol est un enjeu stratégique pour notre pays, mais pas à n'importe quel prix... Cela ne se fera pas tant qu'il n'aura pas été démontré (?) que les techniques utilisées [...] sont respectueuses de l'environnement, de la complexité des sols et des réseaux hydrologiques. »
Cette dernière phrase dit à demi-mot deux choses : a) la droite ne renonce pas à transformer la France en gasland ; b) les extracteurs de gaz vont pouvoir répondre à ce voeu par toutes les « démonstrations » souhaitées, mais la fracturation hydraulique restera le seul procédé rentable. De toute façon ce sera après 2012 : à cette date, la crise aidant, la société vivra sous de telles contraintes de « ressources d'urgence » que les citoyens devront accepter n'importe quoi de la part des pouvoirs économiques. C'est ainsi du moins qu'une partie de la droite voit les perspectives.
La gauche voit les choses autrement. Au moins en paroles... Ainsi Jean-Paul Chanteguet, député PS et rapporteur de la nouvelle proposition de loi sur le gaz de schiste qui sera discutée le 6 octobre : « Ce qui se passe aujourd'hui à l'occasion de la visite du président de la République dans les Cévennes relève du bricolage. Nous avions indiqué que la loi du 13 juillet était insuffisante et donnerait lieu à de multiples contestations. Cela risque d'être le cas... Pourquoi abroger le permis de Total alors que le groupe dit ne pas vouloir utiliser la fracture hydraulique ? »
La loi proposée par la gauche prévoit, quant à elle : 1. interdiction d'explorer-exploiter les hydrocarbures non-conventionnels (dont le gaz de schiste) ; 2. interdiction des forages off-shore ; 3. abrogation des permis déjà accordés (par Jean-Louis Borloo, qui bafoua ainsi ses propres fonctions de ministre de l'Ecologie).
Borloo avait accordé 64 permis. Sarkozy vient d'en annuler trois. Il en reste donc 61, dont une bonne vingtaine concernent ouvertement le gaz de schiste ! On attend avec intérêt la suite des improvisations du chef de l'Etat, qui tente de calmer la colère des défenseurs de l'environnement et de la santé publique. On sait que pour lui « l'écologie ça commence à bien faire », mais 2012 approche : il faut désarmer les mécontents.
11:44 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gaz de schiste, écologie, sarkozy, total, schuepbach, gasland
Commentaires
ADAPTATION
> Dés le début de son mandat, notre président a montré que, mieux encore que son prédécesseur - et ce n'est pas peu dire - il adaptait son langage à ses interlocuteurs. Alors dans le sauve-qui-peut actuel, nous allons en entendre de belles.
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Écrit par : Pierre Huet / | 04/10/2011
ET EN AVANT POUR UN PEU PLUS D'ALGUES VERTES
> Pour info : ce n'est pas le gaz de schiste, mais ce n'est pas mieux :
Algues vertes - Décret relevant les plafonds d'épandage d'azote dans les exploitations agricoles (Le Monde.fr, 11.10.11).
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Écrit par : FL / | 11/10/2011
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