'Der Spiegel' se tire dans le pied un obus de Sturmgeschütz

Der Spiegel (magazine d'une Allemagne assez rance) croit malin de faire cette couverture. 

Unbelehrbare veut dire "incorrigible". 

Le Spiegel accuse le pape d'être incorrigiblement pape...

S'il y a de l'incorrigible, ce n'est pas chez le pape. C'est plutôt au Spiegel :

Fondé en 1946, Der Spiegel se définit lui-même comme le Sturmgeschütz der Demokratie : le « canon d'assaut de la démocratie ». Notice de Wikipédia sur ce magazine :

<< En 1957 l’écrivain Hans Magnus Enzensberger publie son essai Die Sprache des Spiegels (La Langue du Spiegel), dans lequel il critique ce qu’il nomme une « objectivité feinte ». Wolf Schneider, un éminent journaliste et linguiste, utilise les citations du magazine comme exemple de mauvais style allemand... » « Certains critiques, en particulier le biographe d’Augstein et l’écrivain Otto Köhler, ancienne plume du magazine, ont également rapporté des liens entre le Spiegel et d’anciens nazis (anciens officiers SS notamment). Ils reprochent au magazine d’avoir distordu la réalité historique et protégé certains d’entre eux afin d’obtenir des informations sur le Troisième Reich tout en ayant, à une autre époque, exposé le passé nazi de personnalités publiques. Certains politiques n’ont pas caché leurs aversions vis-à-vis du magazine : Franz Josef Strauß le surnommait « la Gestapo de notre temps » et le socialiste Willy Brandt le qualifiait de Scheißblatt (littéralement « feuille de merde »). La revue a également publié des articles xénophobes anti-Italiens et anti-Polonais et publie régulièrement des articles anti-catholiques. En 2010, alors qu'un membre du directoire de la Deutsche Bundesbank, Thilo Sarrazin, fait scandale en publiant le livre Deutschland schafft sich ab où il insulte musulmans et juifs, le magazine publie en une la photo de l'économiste avec ce titre : Sarrazin, héros populaire. >>

 

Intrigués par cet étrange définition du Spiegel par lui-même (Sturmgeschütz der Demokratie), on est allés voir, là aussi, chez Wikipédia. Voilà le résultat :

Sturmgeschütz pendant la bataille de Stalingrad.

 

<< Le canon d'assaut Sturmgeschütz III (StuG III) fut le véhicule blindé de combat produit au plus grand nombre d’exemplaires par l’Allemagne au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il était construit sur le châssis du char Panzer III. Conçu au départ comme un canon léger blindé destiné à soutenir l’infanterie, le StuG fut continuellement modifié et fut largement employé comme chasseur de chars. La série des Sturmgeschütz est reconnue pour son excellent rapport prix/qualité. À la fin de la guerre, plus de 10 500 avaient été construits. »

Ainsi le Spiegel a inventé le journalisme blindé. Mais il vient de se tirer un obus dans le pied en agressant le pape. La morgue étant mauvaise conseillère, la rédaction en chef n'a pas deviné que les élus du Bundestag allaient ovationner le discours de Joseph Ratzinger. Elle aurait pu s'en douter cependant, puisque ce phénomène se produit dans chaque pays, à chaque voyage ratzingérien... Mais la morgue interdit de voir autour de soi.

Quant au discours magistral du chef de l'Eglise catholique devant les élus allemands, on y revient dans la prochaine note.