30/08/2011
Gaz de schiste, la lutte continue : les Cévennes debout face aux industriels extracteurs
Devant la loi (une "interdiction" contournable) promulguée le 13 juillet, et face aux firmes d'extraction qui poursuivent devant les tribunaux administratifs quarante maires français, des milliers de citoyens se sont rassemblés du 26 au 28 août dans le Gard :
A Lézan (Gard), des milliers de citoyens ont répondu à l'appel des collectifs français contre les huiles et gaz de schiste. Trois jours pour la vigilance :
http://www.20minutes.fr/article/775244/trois-jours-changer-energies-lezan-cevennes
http://www.deleaudanslegaz.com/
> En effet, les industriels extracteurs (titulaires du permis de forer accordé par Borloo) peuvent biaiser la loi, puisque celle-ci ne définit pas la « fracturation hydraulique » qu'elle prohibe.
> D'autre part, les mêmes industriels tentent de faire condamner – par les tribunaux administratifs français - une quarantaine de maires de l'Hexagone qui se sont permis de prendre des arrêtés contre la recherche et l'exploitation du gaz de schiste sur le territoire de leur commune.
Avez-vous vu le film Gasland ?
http://www.ddmagazine.com/2270-Lexploitation-des-sables-bitumineux-expliquee-en-video.html
11:57 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : gaz de schiste
Commentaires
CA SENT LE GAZ
> Ca sent le gaz : la majorité parlementaire est noyautée par les partenaires de ces industriels. Le Sénat, comme d'habitude, ira dans leur sens. La loi de juillet est trop évasive pour inspirer confiance. Tout se passe comme si (méthode sarkozyenne bien connue) on avait affiché "dans l'urgence" une "écoute des Français", tout en se disant qu'on verra bien après 2012. Quant aux milieux économiques français, ils sont évidemment pour le gaz de schiste malgré les graves nuisances de cette industrie. Alors que la SEC américaine elle-même commence à la trouver puante !
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Écrit par : Amicie T. / | 30/08/2011
SE REVEILLER DU COURT-TERMISME
> Le court-termisme est mortel
Comme d'autres ont fait l'erreur on fonce comme les moutons de panurge, surtout au cas où ça soit juteux fonçons pour gagner beaucoup d'argent facile, et on ne regarde pas plus loin que par le petit bout de la lorgnette.
Quand donc les français se réveilleront-ils pour enfin prendre en charge leurs affaires et remplacer ces avocats âpres aux gains soi-disant faciles ?
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Écrit par : GBA92 / | 31/08/2011
> A l'ocsasion de la publication de leur livre, "Le vrai scandale des gaz de schistes", Marine Jobert et François Veillerette ont subi cet été des pressions de la part de Me Fedida, avocat de Julien Balkany,ancien vice-président de la société Toreador, qui a bénéficié des fameux permis d'exploration : http://www.bastamag.net/article1707.html
Voici le site consacré à ce livre, que veulent étouffer les milieux industriels. Extrait :
"II y a bien une histoire secrète des gaz de schiste, qui mène de l'ancien vice-président américain, Dick Cheney, au demi-frère d'un certain Patrick Balkany, en passant par la haute administration de notre pays. De même qu'il existe des liens profonds entre les milliardaires Paul Desmarais et Albert Frère, d'un côté, et le président Sarkozy, de l'autre. L'affaire des gaz de schiste est aussi un formidable révélateur de nos appétits de consommation, de notre aveuglement devant la crise climatique et de l'affaissement de l'esprit démocratique.
Et elle ne fait que commencer.
Brûlerons-nous jusqu'à la dernière molécule de gaz, quitte à détruire paysages, cultures et nappes phréatiques? N'est-il pas temps de réfléchir ? "
http://www.gaz-de-schiste.fr/
J'ajoute ce lien interessant:
http://eelv94120.over-blog.com/article-le-vrai-scandale-du-gaz-de-schistes-le-livre-de-marine-jobert-et-fran-ois-veillerette-subit-des-pr-82950760.html
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Écrit par : serge lellouche / | 02/09/2011
LA C.E.F.
> J'ajoute ce lien, la position de la conférence des évêques de France au sujet des gaz de schistes. Elle me fait mal pour notre Eglise, vraiment mal.
Aujourd'hui, pour faire "passer" dans la conscience collective, ici catholique, des projets industriels innommables et destructeurs, il y a une technique rhétorique qui marche de mieux en mieux : tenir un discours à 95 % "contre", et 5 % "oui si". C'est évidemment dans la faille de ce 5 % que tout se joue, que l'on noie le poisson, et que l'on plie une fois de plus devant l'économie de la mort, tout en tenant un noble discours sur la nécessité d'un changement de nos modes de vie. On nous ressert le même plat surgelé sur les emplois en jeu, sur l'indépendance énergétique de la France, sur le prix du gaz. Cette inconséquence, qui se couvre d'esprit de pondération et de "juste milieu", n'est plus tenable.
Extrait de ce 5 % :
"Cependant, parmi les énergies fossiles, le gaz naturel est une énergie dont la combustion émet deux fois moins de CO² que celle du charbon ou du fioul. De ce fait, il est encouragé, de préférence à ces dernières, pour le chauffage en particulier. Actuellement, pour le gaz naturel, la France est à 95 % dépendante de l’étranger, (Russie, Algérie et Pays-Bas). En outre, le prix du gaz dans les marchés de long terme est indexé sur le prix du pétrole et augmente ainsi régulièrement. Des besoins vitaux comme le chauffage des ménages, sont alors pénalisés. Si un jour on découvre en France des gisements de gaz de schiste exploitables,
leur exploitation serait-elle sans risques d’atteinte à l’environnement ? Ceci reste encore à démontrer. Mais si c’était le cas, leur mise en production permettrait de diminuer le volume de nos importations, d’améliorer notre indépendance énergétique et de mieux maîtriser les prix du gaz."
http://www.penseesociale.catholique.fr/IMG/pdf/fiche_146_Gaz-de-schiste.pdf
SL
[ De PP à SL - En effet : quelques lignes à la fin créent une fêlure dans le constat. Notons tout de même que le document souligne la nécessité de réduire la consommation d'énergie, donc de changer de style de vie. Regrettons donc la contradiction interne, tout en nous souvenant que, naguère, la position officielle eût correspondu... à celle du Medef ou à peu près. La CEF a donc beaucoup progressé, si l'on se souvient que les milieux d'affaires "bien pensants" sont accrochés au frein. ]
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Écrit par : serge lellouche / | 02/09/2011
Cher Patrice,
> Je ne vous suis pas dans la nuance que vous apportez au sujet de la position de la C.E.F. sur les gaz de schistes.
J'insiste vraiment sur la stratégie idéologique redoutablement sournoise et efficace à l'oeuvre (dans ce domaine et en bien d'autres), qui consiste à prendre l'opinion dans le sens du poil, à abonder en apparence avec elle dans un rejet massif de ce massacre écologique annoncé, pour, in fine, en attendant et en contribuant à ce que les “humeurs populaires” s'arrondissent, laisser une petite porte ouverte, vers laquelle, les industriels, les dents plus aiguisées que jamais, n'attendent qu'un discret feu “vert”, pour venir s'y engouffrer le couteaux entre les dents.
Le scénario parlementaire tel qu'il s'est dessiné en France est à cet égard exemplaire. Face au sursaut collectif advenu dans les régions françaises directement concernées, nous avons eu dans un premier temps (moi le premier !) l'illusion d'un Non ferme et définitif exprimé par la quasi-totalité de la classe politique. On connaît la suite, les subtiles modifications de textes de lois, l'option prise, non pas d'interdire l'exploitation des gaz de schistes proprement dit, mais la technique de fracturation hydraulique, avec toutes les ambigüités que cette forumulation recèle.
A l'ombre du buisson, les loups rigolent et attendent leur heure en se léchant les babines...
Il y a une règle définitive à suivre et à observer : dès qu'un député UMP prend soudain dans ses discours tonitruants les accents d'un gauchiste enfiévré prêt à donner sa vie pour une juste cause, alors, soyons en sûr, le loup blanc rôde dans les parages...
Ce qui me consterne et m'afflige, c'est que la position de la C.E.F., relève strictement de ce glissement “invisible” vers la soumission polie aux intérêts industriels. Dans ce texte, qui a tout pour plaire au journal La Croix, elle reste désespérément embourbée dans la posture gnangnan du développement durable, à grand renfort d'incantations sur la lutte contre le réchauffement climatique, sur la nécessaire réduction de notre consommation énergétique, et sur la recherche de nouveaux modes de vie. De l'art du coup d'épée dans l'eau.
De quoi cela relève-t-il ? Naïveté ? Ignorance ? Tiédeur complice feutrée dans de belles intentions ? Je l'ignore sincèrement.
Amitiés.
Serge
[ De PP à S. - L'idée de réduire la consommation est dans ce texte. Or elle ressentie comme une impensable énormité par les tenants du statu quo. Réduire la consommation dans le cadre du système de société actuel est effectivement une chose impensable. On ne peut donc pas minimiser la portée de cette proposiiton, sauf à affirmer qu'elle n'est pas sérieuse... Auquel cas rien n'est sérieux dans le document, et le débat devient sans objet. ]
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Écrit par : serge lellouche / | 02/09/2011
> Mais Patrice, qui n'appelle pas à une réduction de nos modes de consommation ? Qui n'appelle pas à une consommation responsable ? Qui n'appelle pas à une diminution de notre appétit énergivore ? Qui n'appelle pas au respect de l'environnement ? Qui n'appelle pas à une réduction des émissions de CO2 ? Qui n'appelle pas à plus de sobriété, au co-voiturage, à fermer le robinet quand on se brosse les dents?
Même plus le Medef! Parce que c'est vendeur...
Comme disait ma grand-mère, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Nous y sommes.
SL
[ De PP à SL :
- Le tout est de savoir ce qu'on entend par "réduction de consommation". Si elle est à la mesure du problème (ce qui n'est évidemment pas le cas de la part du Medef), elle implique tout simplement une révolution. Gardons cette évidence à l'esprit.
- L'ordination épiscopale ne donne pas un charisme d'analyse des données socio-économiques. Quand les évêques sont en phase avec celles-ci, tant mieux. Quand ils ne le sont pas encore assez, faisons en sorte de les aider à l'être ! Et si nous ne nous manifestons pas à eux, ne nous étonnons pas que d'autres le fassent à notre place... ]
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Écrit par : serge lellouche / | 02/09/2011
LE RISQUE
> Objectivement, le texte conclut sur la nécessité de changer de mentalité, Benoît XVI à l'appui. Pour le reste, on ne peut pas reprocher aux auteurs de faire un panorama des arguments.
Mais cela montre une chose: c'est que la focalisation actuelle sur l'effet de serre peut être utilisée par le complexe économico-administratif dominant.
PH
[ De PP à PH - D'accord avec vous. Toute analyse partielle ne remontant pas à la cause générale (le productivisme) est lacunaire, donc récupérable par l'adversaire. ]
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Écrit par : Pierre Huet / | 03/09/2011
ACCORD SUR CE POINT
> " L'ordination épiscopale ne donne pas un charisme d'analyse des données socio-économiques. Quand les évêques sont en phase avec celles-ci, tant mieux. Quand ils ne le sont pas encore assez, faisons en sorte de les aider à l'être ! Et si nous ne nous manifestons pas à eux, ne nous étonnons pas que d'autres le fassent à notre place..."
Entièrement d'accord avec vous sur ce point Patrice. C'est ce qu'à mon petit niveau, j'essaie de faire, avec mes frères d'Eglise, quand le Seigneur me donne la grâce des mots justes, qui ne peuvent qu'être vigoureuse et délicate clarification. Quand je suis dans le brouillard de ma colère, soit je trébuche, soit je me tais. Et je prie pour que notre Eglise nous attire avec elle vers sa joyeuse pauvreté.
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Écrit par : serge lellouche / | 03/09/2011
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