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30/08/2011

Symptôme : l'affaire du "genre" dans les manuels scolaires

80 députés UMP demandent au ministre Chatel le retrait de manuels scolaires qui enseignent, d'après eux, la théorie du gender :


« Selon cette théorie », disent les députés signataires, « les personnes ne sont plus définies comme hommes et femmes mais comme pratiquants de certaines formes de sexualités : homosexuels, hétérosexuels, bisexuels, transsexuels... Cette théorie philosophique et sociologique, qui n'est pas scientifique, affirme que l'identité sexuelle est une construction culturelle.»

Des notabilités de droite comme Mmes Bachelot ou Morano sont, pour leur part, acquises à la théorie du « genre ». Laissons les élus UMP polémiquer entre eux (pour des raisons internes) sur une question philosophique qui souvent les dépasse.

Mais dans cette histoire de manuels scolaires, il y a un symptôme de l'incohérence  – voire de la schizophrénie –  de notre société.

Un des passages de manuel incriminés déclare : « le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle mais ce n'est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin. Cette identité sexuelle, construite tout au long de notre vie, dans une interaction constante entre le biologique et contexte socio-culturel, est pourtant décisive dans notre positionnement par rapport à l'autre. »

C'est confondre deux choses : a) le donné physiologique, b) les interprétations culturelles de ce donné.

Les différentes cultures, interprétant diversement les données physiologiques, en déduisaient non moins diversement leurs conceptions du rôle de la femme.

Et les « constructions socio-culturelles » ont montré qu'elles pouvaient évoluer sous la pression des progrès médicaux [1].

Cependant, il est irréaliste d'en déduire que le masculin et le féminin en eux-mêmes n'existent pas. Cette déduction relève de l'idéologie hyper-individualiste, virtualiste, autiste, caractéristique de la société occidentale du capitalisme tardif : idéologie qui s'acharne à dissoudre tout ce qui relie la personne à des ensembles : le politique (la cité), la culture (le patrimoine), ou même la structure anthropologique fondatrice (l'identité sexuée). Dissolution qui laisse l'individu orphelin, déshérité, livré à ses fantasmes manipulés par tous les marketings.

Cette volonté de dissolution est idéologique, mais se cache derrière une apparente objectivité : le recours à la technoscience. « Puisque » la chirurgie peut techniquement changer les organes d'un individu, « alors » l'identité sexuée donnée à celui-ci lors de sa conception « n'existe pas » ! On tombe ici dans un culte de l'artificiel, opposé au donné physiologique d'origine. C'est cohérent avec l'ensemble de la mythologie consumériste, qui prétend satisfaire l'individu en lui rendant possible aujourd'hui ce qui était impensable hier.

Dire que le masculin et le féminin n'ont pas de réalité, c'est nier la structure de notre vie, la dimension charnelle (« terreuse », dit la Genèse) de nos personnes. Beaucoup d'utopies depuis deux mille ans ont adopté cette attitude. Aucune n'a eu l'absurdité de le faire au nom de la « vie » et de la « terre ».

Alors comment se fait-il que la théorie du « genre », apothéose de l'artificiel, soit incorporée à des manuels de « sciences de la vie et de la terre » ? Les manuels scolaires de 2011 ne voient pas cette contradiction. Myopie bien contemporaine : le virtuel remplace le concret, l'artifice remplace le réel, pour que la lucidité (le principe de réalité) ne puisse plus faire contrepoids aux « pulsions ». Il y a un lien entre les délires sur la condition humaine et les mécanismes économiques actuels. Et plus qu'un lien : une relation de cause à effet... Ce malaise dans la civilisation vient de la tyrannie du « marketing de toutes les pulsions », qui nous oblige à marcher sur la tête dans tous les domaines. Beaucoup de gens commencent à s'en rendre compte.

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[1]  Exemple, l'évolution de la conjugalité. L'homme de l'ancienne Europe était un « polygame successif », parce que beaucoup d'épouses mouraient en accouchant. Les progrès de la médecine ont offert à la femme une espérance de vie égale à celle de l'homme : ce qui a donné une tout autre dimension à l'obligation évangélique de monogamie, donc fragilisé le mariage, nombre de couples renâclant à vivre cet appel pour la durée d'une longue existence...

 

Commentaires

LA THEORIE DU GENDER N'A RIEN D'EXPERIMENTAL

> Un ami professeur de science physique dans un lycée catholique me rapportait cet échange avec son confrère chargé des sciences naturelles sur le bien-fondé d'enseigner la théorie du gender en sciences naturelles: les sciences physiques et naturelles sont des sciences expérimentales.
Et il m'ajoutait: "qu'y a-t-il d'expérimental dans la théorie du gender? Aucun rapport avec l'expérience et la méthodologie propre aux sciences expérimentales. Tout au plus cela aurait pu être enseigné en philosophie ou en sociologie."
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Écrit par : Nicolas Dangoisse / | 30/08/2011

GENDER = CONSUMERISME

> Merci pour cette belle analyse.
Oui, le gender est un des piliers de l'"anthropologie consumériste" qui sous-tend notre époque.
Est homme celui qui consomme.
L'embryon, le vieillard, le malade, le trisomique, ne consomment pas, ils nous encombrent. Qu'ils meurent !
La consommation des identités - sexuelle, mais aussi géographique, historique - se développe sur le refus d'une finitude intrinsèque qui nous vient de notre condition de créature charnelle. La consommation de tous les possibles, plutôt que le désir de l'être, marque la tentation démiurgique de l'homme qui veut remodeler à sa guise la personne humaine.
L’« individu-liquide », le globish libéral-libertaire, compartimenté, mis en bouteille (en plastique), n’est plus que la somme de ses personnages : un apprenti-protée. Il recrée à l’intérieur de lui-même l’altérité qu'il refuse au dehors : il n'est plus une personne, mais un chantier ; il n'a plus de sexe, mais des genres ; il n'a plus de nom, mais un pseudonyme ; il n'est plus un être, mais un devenir, cherchant à s’éclater plus qu’à se recueillir, désirant la coexistence plus que la communion. Du gender au speed dating, de facebook au fucking friend, l'homo consommator passe de rôle en rôle, de silhouette en silhouette, dérisoire théâtre d’ombres, en quête d’une improbable unité - sans identité ni altérité.
(Le Soupirail et les vitraux)
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Écrit par : Gualtiero / | 30/08/2011

TENTATION : ESPRIT CONTRE MATIÈRE

> La théorie du genre, la sexualité produit de la volonté individuelle et non de l'information innée? Ici aussi la prétention de "l'Esprit contre la matière" ('Les Romans du Mont Saint-Michel' p. 54)
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Écrit par : Pierre Huet / | 30/08/2011

LE MALAISE DES SCIENTIFIQUES FACE A CETTE THEORIE

> J'ai déjà développé ailleurs et je résume ici que la théorie du "gender" se rattacherait à à la sociologie, donc ni à la physique, ni à la chimie, ni à la biologie, sciences expérimentales. D'où le malaise d'enseignants des matières scientifiques, donc de formation scientifique, subodorant qu'il pourrait y avoir quelque chose comme de la malhonnêteté intellectuelle à mélanger sciences expérimentales d'une part et sociologie, d'autre part, en se cachant derrière la feuille de vigne commode de l' "interdisciplinarité".
Des députés ont été saisi de cette inquiétude, et c'est tant mieux, car :
1 - avec tout le respect qu'on doit aux inspecteurs d'académie, ils n'ont qu'un pouvoir délégué par le politique, le ministre en l’occurrence, qui doit pouvoir répondre de leur activité, et donc ces inspecteurs ne peuvent se dispenser du contrôle des représentants du peuple que sont les députés.
2 - les professeurs concernés voient dans l'introduction de cette théorie une atteinte à la laïcité et l'on peut voir le détail de cette argumentation sur leur site :
http://ecole-deboussolee.org/

Reste à se poser la question de qui est derrière cette introduction de la théorie du genre : "Is fecit qui prodest" disait le droit romain, c'est à dire que le suspect est à chercher dans ceux qui en espèrent un bénéfice... Votre papier en donne quelques exemples.
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Écrit par : Lecteur et acolyte / | 30/08/2011

JOHN MONEY ET LA PEDOPHILIE

> Il convient de préciser que « la Théorie du Genre », qu’on oblige nos enseignants à enseigner à l’école publique, nous vient de ces memes « chercheurs » qui sévissent aujourd’hui l’Institut Medical John Hopkins de Baltimore fondé par le Dr John Money, inventeur de la Théorie du Genre et grand militant de la normalisation et de la légalisation de la pédophilie. (Voir sur le net "la conférence de Baltimore du 22 Aout 2011")

(Déclaration de John Money citée par Judith Reisman juriste engagée dans la protection de l’enfance : « Les deux experts-clé étaient le Dr Fred Berlin et son mentor le feu Dr John Money de la clinique John Hopkins. Pourtant, Money prétendait que ses interventions en vue de changer le comportement sexuel, et qui ne marchaient pas, étaient des succès complets. C’est lui qui à créé la notion qu’il n’y a rien de génétique dans la femme ou dans l’homme : ce n’est que la culture, disait-il, qui détermine le sexe de chacun [2].
Money raconta aussi au Journal of Paedophilia qu’ une relation sexuelle entre des hommes et de jeunes garçons étaient tout à fait saines. Il milita pour abolir le principe d’âge de consentement ».

Nous voulons savoir qui à l’Education Nationale embraye sur l’idéologie de ces prétendus chercheurs en faisant la promotion de ce courant de pensée en rendant l’enseignement de ces délires pervers obligatoire .
En viendrons-nous demain à devoir enseigner qu’il ne faut plus stigmatiser la pédophilie puisque comme l’affirment les théoriciens du genre celle-ci, comme l’homosexualité, n’est qu’une tendance qu’il convient de comprendre ?
Et oser faire prendre tout ça pour de la science !!!!
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Écrit par : Domremy / | 31/08/2011

LES DEUX SENS DU MOT 'GENRE'

> En fait dans ce que les américains appellent "gender studies", il faut faire la différence entre :
- une ligne d'étude faible (on étudie ce que telle ou telle culture associe au féminin et au masculin), et qui est tout à fait légitime et intéressant (exemple : pourquoi, alors qu'au XVIIIe les pianistes étaient majoritairement des femmes, à partir des années 1830 un "bon" pianiste est nécessairement un homme?),
- et une hypothèse métaphysique forte à visée moins philosophique que politique, savoir que le sexe d'origine est indifférent quant à la sexualité et au genre (le problème étant que distinguer sexe et genre part du présupposé qu'ils ne se recoupent pas).
Bref, on a deux définitions du genre, une définition faible (la perception culturelle ce qui est féminin ou masculin) et une définition forte (un supra-sexe culturel totalement construit en fonction d'une idéologie, habituellement hétéro et misogyne, mais qui peut être réinvesti et modifié).
Dans les blogs et journaux cathos, on lit souvent des choses stupides : ce n'est pas parce qu'un livre parle du genre qu'il est à jeter au panier, il faut se demander de quel genre il parle exactement (quitte à dire que c'est un concept qui est donc au fond inutile pour le propos en question). C'est énervant d'entendre des auditeurs avoir un réflexe de Pavlov dès qu'ils entendent le mot "genre". Heureusement, le blog de PP est là pour la finesse et la nuance...
Quant aux manuels scolaires, ils sont clairement dans l'interprétation "forte" du terme de genre.
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Écrit par : L'oeil et l'esprit / | 31/08/2011

LEUR DOUBLE LANGAGE

> D'accord avec le raisonnement de PP, mais les partisans du gender s'y dérobent grâce à un double langage. Exemple Hélène Périvier ("gender" à Sciences Po) : "Le sexe biologique est une chose, mais ça n'empeche pas de parler des rapports sociaux du sexe, de ce que c'est un homme et une femme dans la société". Echappatoire ! Nous ne disons pas qu'il ne faut pas parler des "rapports sociaux", nous disons qu'il ne faut pas réduire la question de l'identité sexuée à une question de "rapports sociaux".
Périvier dit : "Ce n'est pas de l'idéologie de dire que nos représentations de la biologie dépendent du contexte social" : je lui réponds que c'est de l'idéologie que de penser que la biologie se réduit à des "représentations" (subjectives), et que le masculin et le féminin n'existent pas concrètement ! (c'est ce que pensent les partisans du "gender", mais ils le disent dans certaines circonstances et non dans d'autres ; ici ils ne le disent pas, pour ne pas donner d'arguments à ceux qui les critiquent à l'Assemblée).
Si l'interlocuteur se dérobe comme ça derrière des faux-fuyants, la discussion est difficile.
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Écrit par : lucy / | 31/08/2011

RISIBLE

> 'Libération' (31/08) appelle les critiques anti-gender "le mauvais procès des bon chic bon genre', et illustre sa page avec une photo de nu antique dont le sexe est caché par un X.
Connerie à l'état brut :
- prétendre que le 'gender' est une idéologie des masses populaires ? risible.
- prétendre que critiquer le gender c'est voiler le sexe ? risible aussi.
L'arrivée de Bourmeau à Libé ne semble pas se traduire par une montée du niveau.
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Écrit par : zrak / | 31/08/2011

@ zrak :

> si vous avez vu l'article sur Jésus intitulé "tous en Cène" publié par Libé le 11 août, je dirais même que ce journal fait ds le pipi-caca.
je me souviens un étudiant africain qui pigeait pour des journaux français; au bout d'un temps, il a arrêté : "tu comprends, je suis le seul à vouloir écrire dans la langue de Molière, à construire mes phrases pour bien transmettre des idées."
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Écrit par : zorglub / | 01/09/2011

@ L'œil et l'esprit

> Hélas, vous avez tapé dans le mille. Alors que la première ligne, la ligne "faible", est tout à fait légitime et aurait mille fois sa place comme élément de réflexion au collège et au lycée, les manuels incriminés foncent droit dans la deuxième. S'ensuit une cacophonie monstre vu que les premiers affirment que la ligne forte ne doit pas être enseigné à l'école et que les deuxièmes accusent les premiers de vouloir perpétuer le système que la ligne faible dénonce. Personne ne se comprend mais tout le monde s'invective. Et c'est encore pire quand la religion s'en mêle: les quelques réactions d'évêques ou de laïcs se voulant à la pointe de la défense du catholicisme dont j'ai pris connaissance n'y connaissent rien, confondent la ligne forte et la ligne faible (les uns par ignorance, les autres à dessein). Et dans tout ça, je soupçonne fortement certains gugusses parmi les quatre-vingts députés en questions d'attaquer même la ligne faible et d'avoir sur la question une opinion radicale: les gonzesses aux fourneaux (pardonnez-moi la vulgarité de l'expression mais je ne crois pas trahir la pensée de certains en m'exprimant ainsi).
En fait, ce sont les adultes qu'il faudrait former aux théories du genre, pour qu'ils saisissent la complexité du problème, qu'ils connaissent les diverses théories qu'on met sous ce nom et qu'ils sachent de quoi on parle à quel moment.
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Écrit par : Mahaut / | 02/09/2011

DÈS 1995

> Le Saint-Siège a pris position à de nombreuses reprises au sujet du "genre".
La première intervention a lieu le 15 septembre 1995, à Pékin, lors de la quatrième conférence mondiale des Nations Unies sur la femme; le Saint-Siège réagit à l’introduction du mot "genre" dans le document de travail (Déclaration concernant l’interprétation du terme "genre"http://www.vatican.va/roman_curia/secretariat_state/archivio/documents/rc_seg-st_19950915_conferenza-pechino-genero_sp.html):
« En acceptant que le mot "genre" dans ce document soit compris selon son usage courant dans l’enceinte des Nations-Unies, le Saint-Siège admettrait le sens commun de ce mot dans les langues dans lesquelles il se trouve.
Le Saint-Siège comprend le terme "genre" comme fondé sur l’identité biologique-sexuelle, mâle et femelle. En outre, le Programme d’action (cf. paragraphe 193, c.) utilise clairement le terme "deux genres".
Le Saint-Siège exclut donc les interprétations douteuses basées sur des conceptions très répandues, qui affirment que l’identité sexuelle peut indéfiniment s’adapter, pour s’accommoder à des finalités nouvelles et différentes.
De la même manière, il ne partage pas la notion de déterminisme biologique, selon laquelle toutes les fonctions et relations des deux sexes sont établies selon un modèle unique et statique.
Le pape Jean-Paul II insiste sur la distinction et la complémentarité de la femme et de l’homme. En même temps, se réjouissant des nouveaux rôles que les femmes accomplissent, il a mis en évidence les conditionnements culturels représentant un obstacle pour le progrès des femmes, et a exhorté les hommes à promouvoir "ce grand processus de libération de la femme" (Lettre aux femmes, 6).
Dans sa récente Lettre aux femmes, le pape explique le point de vue de l’Eglise comme suit : "il est aussi possible d’accueillir une certaine diversité des fonctions, sans conséquences désavantageuses pour la femme, dans la mesure où cette diversité n’est pas le résultat d’un ordre arbitraire, mais découle des caractères de l’être masculin et féminin." (n°11). »
En 2003, le Conseil Pontifical de la Famille publie un "Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques" (qui paraîtra en français chez Pierre Téqui en 2005) ; il y récuserait toute possibilité d’un emploi positif de la notion du mot genre (je n'ai pas eu l'occasion de vérifier).
Le 17 juin 2004, alors que le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU a fait usage dans une résolution des expressions de "genre" et d’"identité de genre", Mgr Silvano Toscano, le représentant du Vatican, s’en distance : « […] au lieu de "genre", nous devons utiliser le concept de "sexe", un terme universel qui dans la loi naturelle fait référence à l’hommes et à la femme » (j’ai trouvé la source sur un site libéral-libertaire).
Le 31 mai 2004, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi publie une "Lettre sur la collaboration de l’homme et de la femme dans l’Eglise et dans le monde" (http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20040731_collaboration_fr.html), qui rejette également le recours au "genre" :

« Pour éviter toute suprématie de l'un ou l'autre sexe, on tend à gommer leurs différences, considérées comme de simples effets d'un conditionnement historique et culturel. Dans ce nivelage, la différence corporelle, appelée "sexe", est minimisée, tandis que la dimension purement culturelle, appelée "genre", est soulignée au maximum et considérée comme primordiale. L'occultation de la différence ou de la dualité des sexes a des conséquences énormes à divers niveaux. Une telle anthropologie, qui entendait favoriser des visées égalitaires pour la femme en la libérant de tout déterminisme biologique, a inspiré en réalité des idéologies qui promeuvent par exemple la mise en question de la famille, de par nature bi-parentale, c'est-à-dire composée d'un père et d'une mère, ainsi que la mise sur le même plan de l'homosexualité et de l'hétérosexualité, un modèle nouveau de sexualité polymorphe. » (n2)
Le 22 décembre 2008, dans un discours à la Curie romaine à l’occasion de la rencontre traditionnelle pour les vœux de Noël, Benoît XVI revient sur le genre : « Ce qui est souvent exprimé et entendu par le terme "gender", se résout en définitive dans l'auto-émancipation de l'homme par rapport à la création et au Créateur. L'homme veut se construire tout seul et décider toujours et exclusivement tout seul de ce qui le concerne. Mais de cette manière, il vit contre la vérité, il vit contre l'Esprit créateur. »
Finalement, ce que dénonce le Saint-Siège, c'est moins le mot lui-même que l'usage habituel qui en est fait. Mais je me demande toujours quelle est au juste la fécondité heuristique du terme (si peu conceptuel) dans le champ académique proprement dit.
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 28/10/2012

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