29/08/2011
Même à droite, on commence à rompre avec l'idéologie de la "croissance"
Analyse d'Éric Verhaeghe, ancien président de l'Association pour l'emploi des cadres et auteur du livre Jusqu'ici tout va bien (Jacob-Duvernet 2011), sur le site de droite Atlantico.
Et petite mise au point sur la notion de "dogme", très confuse dans l'esprit des Français - qui en font pourtant un usage immodéré :
Le billet d'Eric Verhaeghe (Atlantico.fr) :
<< Lorsque les marchés financiers auront achevé de dévaster nos sociétés et nos esprits, ce sera un jeu de reprendre une à une les obsessions quasi-religieuses qui nous trottaient dans la tête, du temps de leur omnipotence. Celles qui nous hypnotisaient et nous faisaient admettre que les cours de la Bourse étaient la quintessence même du cours de notre vie.
Par exemple, la prévision de croissance. Depuis des années, plus aucune décision politique ne se prend sans consulter les augures économiques sur la croissance à venir. Et ces pythies se livrent entre elles, dans leurs temples modernes appelés INSEE, Rexecode, OCDE, FMI, à des formules et des incantations mystérieuses pour finalement rendre un verdict implacable, qui autorise ou non nos gouvernements à mettre en oeuvre les politiques pour lesquelles ils sont élus.
La France vient encore de donner le spectacle grandiose de cette consultation antique des augures, en bordant à la hâte un plan de rigueur pour tenir compte de l’abaissement de la prévision de croissance à 1,75 %. De quel vol d’oiseau ? De quelle entraille de pigeon ? de quel marc de café? les économistes autorisés par le pouvoir à lire l’avenir collectif ont-ils tiré cet enseignement qui pousse un gouvernement démocratiquement élu à prendre des mesures à 12 milliards d’euros ?
Je mets ici au défi n’importe quel député qui devra adopter la loi de finances 2012 : qu’il m’explique précisément quelle méthode est suivie pour prévoir la croissance et je vote pour lui jusqu’à la fin de mes jours. En vérité, nous avons collectivement depuis des années renoncer à maîtriser notre destin et, à la manière des anciens Romains, nous nous remettons à des dieux anthropomorphes et à leurs augures plus ou moins malveillants le soin de choisir pour nous les grandes décisions collectives.
La croissance : dogme religieux radicalement impensé...
Dans la prise de conscience que nous devons mener vis-à-vis de nos croyances religieuses modernes, la compréhension de la croissance doit jouer un rôle essentiel. Car, depuis 30 ans, nous vivons sur un dogme religieux radicalement impensé : le bonheur de l’après-guerre, le sel des Trente Glorieuses, s’explique tout entier par la forte croissance de nos économies. C’est donc en retrouvant la croissance que nous résoudrons tous les problèmes de la société française. La croissance est en soi le projet de société qui dicte les discours de droite comme de gauche.
Et qu’est-elle au juste cette croissance?
Dans son espèce d’ambiguïté paroxystique vis-à-vis de l’argent et des marchés, Nicolas Sarkozy a eu le mérite de poser politiquement la question à Joseph Stiglitz et d’autres. Il est probablement l’un des seuls chefs d’État à avoir aussi clairement laissé transparaître ses doutes sur le foi officielle et sur l’existence des dieux du Panthéon. Et depuis le fameux rapport Stiglitz sur la croissance, c’est-à-dire depuis 2009, la France ne peut plus dire tout haut qu’elle ignore ce que les économistes savent tout bas depuis longtemps.
D’abord que la croissance n’a jamais fait le bonheur. Comme l’a dit Christine Lagarde, « on sait depuis les années 1970 que la hausse du PIB n’entraîne pas mécaniquement une hausse du bien-être ressenti par les individus ».
Ensuite, que la croissance, c’est un simple agrégat économique qui mesure l’évolution de la valeur ajoutée. Autrement dit, la somme des chiffres d’affaires des entreprises. Pour le meilleur comme pour le pire. Une école se construit ? Le PIB augmente. L’école est gratuite ? Le PIB stagne. L’école est payante ? Elle dégage du chiffre d’affaires, et le PIB augmente. On construit une maison ? Le PIB augmente. On la garde de père en fils ? Le PIB stagne. Un tremblement de terre la détruit et il faut la reconstruire ? Le PIB augmente.
Ce n’est que cela la croissance. La somme des échanges économiques, pour le meilleur lorsque cela apporte du bien-être, pour le pire lorsque ces échanges correspondent à des événements négatifs.
... responsable en partie de l'endettement français
Pour relancer cette fameuse et mystérieuse croissance, nous nous endettons constamment depuis 30 ans. Jusqu’à l’excès. Jusqu’à la déraison. C’est le propre des dogmes religieux que de pousser les croyants à agir en toute bonne foi, mais en dépit du bon sens. En réalité, n’importe quel gouvernement, de droite comme de gauche, se serait damné, et même s’est damné, pour gagner ne serait qu’un demi-point de croissance, comme une concession qu’on arrachait aux dieux à force de libations et d’offrandes. Résultat ? La somme des dettes contractées pour ces offrandes non seulement est infiniment supérieure aux résultats obtenus, mais même est si coûteuse que nous sommes au bord de la faillite.
Les vieux sceptiques, comme moi, se régaleront à la lecture de la tribune de Christine Lagarde dans le Financial Times du 16 août : « Le moment est venu de raviver cet esprit, non seulement pour conjurer tout risque de rechute, mais aussi pour mettre l’économie mondiale sur la voie d’une croissance robuste, soutenue et équilibrée.» Les anciens disaient: errare humanum est, perseverare diabolicum ("l'erreur est humaine, persévérer relève du diable"). >>
http://www.atlantico.fr/decryptage/croissance-crise-economique-politique-obsession-169832.html
10:13 Publié dans Idées, La crise | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : croissance, décroissance, crise, libéralisme
Commentaires
AUTRE EXEMPLE
> Éric Verhaeghe semble faire partie de cette majorité de Français persuadés que les dogmes religieux poussent "à agir en dépit du bon sens".
Pour ma part (et je ne fais que suivre une série de gens remarquables, de saint Augustin à Joseph Ratzinger), je crois au contraire que les dogmes - qui n'existent en tant que tels que dans l'Eglise catholique - sont une tentative héroïque de l'intelligence pour ouvrir des fenêtres humaines (donc limitées) sur l'infini. Pour savoir ce que les catholiques appellent "dogmes", il suffit de lire le Credo qu'ils prononcent le dimanche à la messe. Et je ne vois pas en quoi le dogme de la Sainte Trinité, ou celui de l'Incarnation, nous poussent à "agir en dépit du bon sens". Quand des catholiques agissent "en dépit du bon sens", ce n'est jamais pour suivre un des (rares) dogmes du Credo : c'est plus souvent en leur tournant le dos.
Par ailleurs, la démarche dogmaticienne ne peut s'appliquer qu'au domaine de la révélation judéo-chrétienne ; prétendre élaborer des dogmes dans le domaine séculier serait une absurdité. C'est pourtant ce qu'ont fait - inconsciemment - les idéologies du XIXe siècle - et leurs filles, celles du XXe : par exemple l'idéologie de la croissance. En ce sens (allégorique) on peut parler de "dogmatismes" séculiers afin de les critiquer. Mais on se trompe en incriminant la religion en elle-même : c'est une grosse erreur de raisonnement, puisque le domaine de la révélation est intransposable dans celui des faits séculiers. Tous les anticléricaux franco-français ont commis cette erreur depuis les Lumières.
Nous ne sommes donc pas d'accord - philosophiquement - avec Verhaeghe sur la portée de l'intelligence humaine, ni sur le sens du mot "dogme".
En tirera-t-on argument pour récuser ce qu'il dit de l'idéologie de la croissance ?
Evidemment pas, puisqu'il décrit la réalité - qui est la même pour tous, croyants ou athées. C'est un autre exemple du problème dont nous discutions avec Luc2 sous la note d'hier. (Quoique Verhaeghe ne soit pas caricatural, contrairement à Bricmont).
Elevons-nous jusqu'à l'indifférence envers les sources, disait Thomas d'Aquin, ce super-dogmaticien qui emprunta tant de choses à une pensée païenne, non dogmatique par définition...
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Écrit par : PP / | 29/08/2011
LE COMMENCEMENT DE LA FIN
> Le libéralisme est irrémédiablement pris au piège de ses propres contradictions. Ce long article de Frédéric Lordon, décrivant la puissance cataclysmique de la dynamique de crise en cours, est proprement vertigineux. Je vous recommande vivement de le lire et de le diffuser.
http://blog.mondediplo.net/2011-08-11-Le-commencement-de-la-fin
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Écrit par : serge lellouche / | 29/08/2011
D'ACCORD
> Tout à fait d'accord (et je ne précise pas "pour une fois": je suis le plus souvent d'accord même si c'est plutôt quand je ne suis pas d'accord que j'ai envie d'intervenir :)
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Écrit par : luc2 / | 29/08/2011
SOUVERAINE LIBERTE
> O combien d'accord avec vous cher PP!
Ce que saint Thomas appelle indifférence envers les sources, je l'appellerais volontiers "souveraine liberté", de celle des enfants de Dieu.
En ce sens effectivement seule une religion révélée, donc qui échappe à tout système humain limitant, peut "avancer" des dogmes, comme autant d'ouvertures sur l'Infini.
Aucune pensée humaine, aucun principe, même dit "naturel", parce qu'il est marqué de la limite-même de l'homme,ne serait-ce que dans sa formulation, ne peut être érigé en dogme, seulement proposé à la réflexion personnelle et collective.
Le christianisme est fondamentalement libération, c'est pourquoi le père Alexandre Men a raison: il ne fait que commencer (et il y a du boulot!!)
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Écrit par : Anne Josnin / | 29/08/2011
LE DOGME
> Pour ma part je considère l'existence de dogmes dans l’Église catholique comme une preuve de son honnêteté intellectuelle puisque tous, sauf erreur de ma part, ont été "validés" après débat, étude et sont justifiés d'un point de vue scripturaire notamment.
C'est tout à l'honneur de l’Église d'énoncer clairement ses croyances et de donner à tout un chacun les moyens de comprendre le raisonnement qui y a conduit et ses fondements scripturaires : tout le contraire d'une attitude "sectaire" ou ne donnant aucune prise à la raison.
Même si, comme vous le rappelez, appliquer la notion de dogme au domaine séculier est galvaudé, je risquerais un parallèle avec les théorèmes mathématiques qui sont le fruit d'une analyse mathématique : apprendre et connaître par cœur un théorème sans pouvoir le démontrer soi-même ne signifie pas qu'il repose sur du vent.
Mais nos penseurs montrent par le mésusage de ce terme leur méconnaissance de la foi chrétienne catholique, ou un parti-pris.
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Écrit par : Damien Vigourt / | 29/08/2011
BON SENS
> 1 - Cet emploi stupide du mot dogme est une manifestation de plus de l'anticatholicisme ignare qui sévit.
2 - Pour le reste de cet Éric Verhaeghe, c'est du bon sens: le PIB est un fourre-tout qui masque la stagnation de la création de richesses chez nous, notre deshabillage par les pays émergents. La croissance, qui est celle des services, c'est à dire consommatrice et non productrice de biens, est financée par les déficits donc les politiques de rigueur qui se mettent en place sont un piège qui se referme sur le milieu dirigeant. Notre déroute apparaîtra au grand jour.
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Écrit par : Pierre Huet / | 29/08/2011
LE PIB
> je voudrais juste rappeler ici, ce qu'est le PIB, en allant un peu plus loin que l'article (un rappel je travaille (encore) dans la finance):
toute destruction d'un bien mobilier ou immobilier, entraîne mécaniquement une augmentation du PIB ! C'est la raison pour laquelle après un drame ou une catastrophe naturelle, le PIB descend puis soudain remonte fortement !!!!!
pire, si vous épousez votre propre femme de ménage, alors le PIB diminue, puisque vous diminuez un salaire!!!!...votre femme fera désormais votre propre ménage...gratuitement!
le PIB ne chiffre pas le bonheur, alors ne lui demandez pas ce qu'il ne peut pas et surtout ne veut pas chiffrer!!!!
en fait le PIB, que l'on ne connait réellement en fait que des années plus tard (!!!!!!!!!!!!!!, si, si....toute évaluation sur le coup est forcement fausse!), ne dit rien en fait de l'état de l'économie; c'est simplement un outil parmi beaucoup d'autres qui dit comment va votre économie, selon un certain point de vue de la valeur ajoutée;
il faut s'entourer de d'autres facteurs économico-financiers, du type : balance des paiement ou balance commerciale; mais aussi évolution des prix, mais aussi des prix des matières premières, des consommables, des fruits et légumes, ou encore volumes des transactions immobilières ou de constructions, etc, etc...pour connaitre votre économie; énormément de facteurs rentrent en compte, mais toutes sont des valeurs qui ont des vues à court terme! la production de la monnaie, elle reste bien souvent inconnue, pour éviter trop de fluctuation de votre monnaie, donc toute valeur économique n'est pas toujours bonne à divulguer, n'est-ce pas?
Mais pour faire bouger votre PIB rapidement, à la hausse comme à la baisse, par exemple, si vous envahissez la Libye, alors, vos contrats nationaux pétroliers vont augmenter immédiatement. Vous achèterez à des coûts espérés plus bas votre pétrole... (car oh, grand hasard, ce pays en avait, mais c'était une coïncidence, ah bah si, si vous aviez envahi la Syrie par exemple, -mais ce n'est qu'un exemple, vous n'auriez pas fait fluctuer votre PIB puisqu'il n'y a quasiment pas de pétrole)... à des volumes plus conséquents donc vous devriez enrichir votre pays, rapidement....mieux vous vendrez quelques Rafale ou autres armes de guerre qui auront fait leurs preuves, "le carnet de commande se remplira" et le PIB futur intégrera ces augmentations de production de richesse.......mais attention, ce n'est qu'un simple exemple....
...vous ne pourrez évidemment pas compter dans votre probable augmentation du PIB, tous ces libyens qui débarqueront déboussolés sur vos plages, du coût que cela produira qui est incalculable financièrement, du désordre humain et de la souffrance que prendra alors en charge la collectivité, quand à la souffrance personnelle vécue par ses habitants personne ne la chiffrera sur la durée....
D'ici à ce qu'une contre-révolution face chuter le régime que vous vouliez mettre en place, et c'est tout l'édifice des gains espérés qui s'en trouvera amputé....merde, re-diminution de votre PIB. Oh c'est ballot,.....mais chouette, vous aurez fait bouger votre PIB tant ausculté par les hommes politiques, et par les marchés.
PS : "toute ressemblance avec une personne ou avec une histoire vécue par un pays dans mon récit, ne pourrait être que fortuite, bien évidemment".
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Écrit par : jean-christian / | 30/08/2011
Le chant du cygne de l’athéisme matérialiste
> Le « retour » quasi inéluctable des religions.. !!
Des millions et des millions de braves gens, qui en ont marre des promesses fallacieuses du « PROGRES », ont à nouveau soif de simplicité, de pureté, d’Espérance, de transcendance, et ils vont les chercher dans les textes fondamentaux : le Sermon sur la Montagne, Les Evangiles, la Bhagavad-Gītā, l’Ecclésiaste, certaines sourates, Bouddha… Tous les braves gens en ont marre de l’absurde, du bruit, de la fureur, du pognon, des idéologies du gadget et de la courte vue, et encore plus des idéologies esclavagistes nazies ou communistes qui ont ravagées le XX me siècle…
Dans tous les grands médias français , on entend monter les hurlements haineux des grands pontifes de l’athéisme issus de l’Education nationale, de la politique, des grandes banques, des syndicats, des universités , des arts, du cinéma, de la télévision nationale, des grands hebdomadaires hédonistes, de la franc-maçonnerie, et , bien entendu, les hululements lugubres de Michel Onfray, le pape des athéistes…
Les Français de bon sens et de bonne volonté s’aperçoivent au fil des années que toutes les soit disant progrès sociaux uniquement basés sur des calculs financiers et matérialistes mènent à des situations catastrophiques… Comment peut-on imaginer, comme le font encore les utopistes socialistes et les libéraux invétérés, une société fonctionnant uniquement avec des rapports d’argent …. ? Etant personnellement à la limite de l’autorisation de lire « Tintin », je commence à faire partie des « amortis », mais.. je me souviens qu’il y a encore quelques décennies, en France , beaucoup de grandes institutions de la société fonctionnaient fort bien grâce à des bénévoles de toutes sortes et en particulier des bénévoles catholiques… Mais dans notre belle France de ce début de XXIe siècle, tous les moyens de communications sont monopolisés par l’intelligentsia gauchiste, qui ressemble fort à l’ex NKVD de l’ex URSS, et la grande majorité des Français, qui se déclare chrétienne à 70 %, ( environ 40.000.000 ) ne peut pas s’exprimer… Beaucoup de musulmans, de bouddhistes, de pentecôtistes, résidant en France , sont étonnés et scandalisés par cette situation, en constatant une violence diffuse dans toutes les informations ayant trait au christianisme dans tous les médias nationaux français, violence atteignant la stigmatisation dans certains cas……
Et malheureusement, la réaction à cette situation est inévitable… une certaine forme de religion assez extrémiste va revenir sur le devant de la scène et à son tour, re-monopoliser les médias en leur faveur…Alors qu’il serait si facile, aujourd’hui même, d’appliquer les principes de base de la fameuse laïcité : LA LIBERTE… La liberté de choix, la liberté de pensée, la liberté de parole, la liberté d’expression, partout, sans exclusive et sans l’intervention de censeurs trop fortement implantés dans les médias français…
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Écrit par : maudub / | 30/08/2011
SARKOZY ULTRALIBERAL
> "Nicolas Sarkozy a eu le mérite de poser politiquement la question à Joseph Stiglitz et d’autres. Il est probablement l’un des seuls chefs d’État à avoir aussi clairement laissé transparaître ses doutes sur le foi officielle et sur l’existence des dieux du Panthéon. Et depuis le fameux rapport Stiglitz sur la croissance, c’est-à-dire depuis 2009, la France ne peut plus dire tout haut qu’elle ignore ce que les économistes savent tout bas depuis longtemps."
Je suis convaincu que M Sarkozy est un ultralibéral qui dissimule ses intentions véritables. Ce genre de mesures ( le rapport Stiglitz, Grenelle de l'environnement) ne sont là que pour induire éventuellement, on sait jamais, un doute est toujours permis, dans l'esprit des braves gens, que peut-être il n'est pas tout à fait ce que l'on pense qu'il est (ultralibéral). Mais quand on regarde la législation qui sort (allègement de l'ISF pour 2 milliards et petit impôt exceptionnel de 200 millions sur les grosses fortunes) et les prises de positions (règle d'or et autres) on est en plein (ultra)-libéralisme. Il en va de même de vrais résultats concrets (l'augmentation de la pauvreté- voir le dernier rapport de l'Insee.) Quant à la décroissance c'est le cadet de ses soucis comme il le dit lui-même : http://www.europe1.fr/Politique/Decroissance-Sarkozy-attaque-Duflot-riposte-88791/
Sur l'économie et le PIB pour aller plus loin on peut lire comme je viens de le faire le livre "Small is toujours beautiful, une économie à l'échelle de la famille" de Joseph Pearce. L'auteur est catholique et écologiste. J'avais du mal à percevoir jusque là la spécificité économique de l'écologie; c'est désormais chose faite. Je le conseille à tout le monde.
Et pour faire échos aux propos de Benoît XVI lors des JMJ sur le consumérisme, Joseph Pearce considère comme faisant également partie de l'"économie conventionnelle" aux côtés du libéralisme, le keynésianisme. Il cite des propos troublants de Keynes sur, en susbstance, les idoles de la rapacité et du consumérisme (ou quelque chose comme ça) auxquelles il faut que l'humanité continue de sacrifier...
Libéralisme ou keynésianisme les ressorts sont fondamentalement les mêmes: consumérisme, âpreté au gain... Tout un programme dont nous mesurons aujourd'hui les merveilleux effets!
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Écrit par : Nicolas Dangoisse / | 30/08/2011
@ Nicolas Dangoisse
> Keynes était libéral; un authentique libéral.
Donc je reformule votre phrase : « néo-libéralisme ou libéralisme keynésien, les ressorts sont fondamentalement les mêmes ».
Adam Smith déjà...
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 30/08/2011
FORT DE CAFE
> On cite Mme Christine Lagarde ici comme une référence mondiale sans préciser que sous sa longue présence à Bercy elle a fait la performance de doubler la dette de la France, qui est passée de 900Mds d'€ à 1800Mds d'€, la cour des comptes n'en alloue que 1/3 à la crise, notre politique est donc responsable des 2/3 restants.
Pour elle, en Aout 2008 la crise était je cite mot pour mot ses propres mots "derrière nous", faux. N'étant pas économiste mais juriste elle inquiète beaucoup les techniciens du FMI quant à ses lacunes en économie. De plus la CJR doit se prononcer bientôt sur ce que le premier magistrat de France Jean-Louis Nadal avait qualifié de "vouloir faire échec à la loi" concernant l'affaire arbitrage Bernard Tapie. Pour une référence mondiale on fait mieux.
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Écrit par : GBA92 / | 30/08/2011
PIB ET LIBYE
> cher tous, quand je vous disais dans un de mes post ci-dessus qu'on vendrait des Rafale et qu'on aurait une grosse part du pétrole libyen....aujourd'hui ça prend forme, j'ai envie de rajouter "déjà" :
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/09/01/97002-20110901FILWWW00419-rafale-une-offre-aux-emirats.php
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/09/01/97002-20110901FILWWW00437-35-du-petrole-libyen-pour-la-france-a.php
bon certes ce ne sont que des infos de la part du Figaro, mais ça sent fortement la suite logique pour faire croitre notre ...PIB !
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Écrit par : jean-christian / | 01/09/2011
UN MESSAGE D'ERIC VERHAEGHE
Bonjour à tous,
> Je tiens à remercier l'auteur de ce billet pour m'avoir cité. Cela dit, et la lecture des commentaires sous ce billet me nourrit dans ce choix, je souhaite apporter deux remarques d'importance à ce qui est écrit:
1° me taxer d'anti-catholicisme parce que j'attribue la désignation de "dogme" à la doctrine de la croissance comme solution à tous nos maux, et parce que je critique ce dogmatisme, me paraît un raccourci hâtif. Je ne conteste pas la définition canonique du dogme, mais ce mot ne se limite pas à sa signification "technique". Il désigne plus largement toute opinion réputée incontestable. Critiquer le dogmatisme de la croissance peut donc difficilement exposer à une accusation d'anti-catholicisme qui est, dans mon cas, injuste. Je suis grand lecteur d'Ignace de Loyola, de saint Augustin, et de quelques autres, et très respectueux de la religion, même si je ne suis pas convaincu par le principe de vérités révélées.
2° s'il m'arrive d'apporter ma contribution gracieuse à un site réputé de droite, vous serez fort aimable de ne pas en induire que je me range sous cette étiquette.
Ces points étant apportés, je me confonds à nouveau en remerciement pour votre citation.
EV
[ De PP à EV - Ne nous remerciez pas autant, on pourrait croire que c'est de l'ironie ! Je vous donne volontiers acte des nuances que vous apportez. Cependant, notre méprise n'aurait pas eu lieu si vous n'aviez pas écrit (je cite) : "C’est le propre des dogmes religieux que de pousser les croyants à agir en toute bonne foi, mais en dépit du bon sens." Les six derniers mots ne paraissent-ils pas - corrigez-moi si je me trompe - véhiculer quelque chose d'un peu méprisant envers le religieux en soi ? ]
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Écrit par : Eric Verhaeghe / | 07/09/2011
PAS INFAILLIBLE
> Il n'y a pas d'ironie dans mes phrases.
En revanche, je maintiens mes propos sur les dogmes religieux. Vous mentionnez parmi ceux-ci le symbole de Nicée que je respecte totalement. En revanche, vous me permettrez de considérer que le dogme de l'infaillibilité pontificale proclamé par Pie X entache gravement la représentation très ingénue que vous donnez du mot dogme. Non que je soupçonne les papes de se tromper, mais je ne puis m'empêcher de penser que l'Eglise n'a pu temporellement échapper aux défauts qui ont affecté la pensée politique de l'époque moderne, notamment son intolérance et ce que Kant appelait son hétéronomie.
Cordialement.
EV
[ De PP à EV - Autre remarque ingénue de ma part : savez-vous en quoi consiste exactement (et exclusivement) le dogme de l'infaillibilité pontificale ? Vous n'en donnez pas l'impression, à en juger par ce que vous en dites ici. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Eric Verhaeghe / | 07/09/2011
> Vous faites un question pour un champion de la pastorale?
A ma connaissance, le dogme de l'infaillibilité n'a été utilisé qu'une fois, en un siècle, par Jean XXIII ou Pie XII, je ne sais plus, pour établir l'assomption de la Vierge. Et si mes souvenirs sont bons, le dogme fut adopté par Vatican I contre la volonté des évêques français...
EV
[ De PP à EV - Je me permettais juste de mettre en garde contre une interprétation extensive de ce dogme : il n'a rien à voir avec l'idée sociologisante qu'on s'en fait habituellement - et qu'on invoque souvent pour faire jouer à "l'infaillibilité" un rôle auquelle elle est impropre. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Eric Verhaeghe / | 08/09/2011
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