Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/06/2011

Luc Ferry, absentéiste de la philosophie

Il a reçu deux rappels à l'ordre du président de Paris VII :


 

Théoriquement professeur de philosophie à Paris VII (4499 euros net mensuels), Luc Ferry n'a pas assuré ses cours cette année, révèle le Canard enchaîné. Il a donc reçu deux courriers de rappel à l'ordre signés du président de l'université ; rappels à l'ordre dont il a fait appel auprès de Valérie Pécresse – mais sans succès, les universités étant désormais autonomes, et leurs présidents exigeant que leurs enseignants viennent enseigner.

Détail : l'autonomie des universités, mesure libérale de droite, eut pour fervent supporter Luc Ferry.

S'il doit désormais donner ses cours, on le verra moins à la télé (et on l'entendra moins à la radio) tenir des propos hasardeux : voir notre note du 1er/06.

 

 

10:13 Publié dans Idées, Société | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : luc ferry

Commentaires

SEULEMENT ?

> Deux rappels à l'ordre seulement... Je ne crois pas être un ultralibéral mais ça n'est pas plutôt un licenciement pour désertion de poste qu'il faudrait en toute justice appliquer dans ce cas là ? Surtout qu'on peut éteindre notre TV, mais les élèves seraient eux obligés de suivre ses cours et de l'écouter. A moins qu'ils n'aient commis de crimes, ils ne méritent sûrement pas un tel traitement.
______

Écrit par : Gilles Texier / | 08/06/2011

LES UNS ET LES AUTRES

> Quand on voit les difficultés qu'ont les enseignants à l'université à obtenir des disponibilités pour convenance personnelle - parce que, grâce à l'autonomie des universités (merveilleuse mesure pour couler l'université et la recherche française, soit dit en passant), il n'y a plus personne pour assurer leurs cours, on se dit qu'il y a vraiment les professeurs "médiatiques" et les autres. Vous avez dit libéral ?
______

Écrit par : Mahaut / | 08/06/2011

UNE NUANCE

> Sans juger du contenu de la réforme gouvernementale, le principe d’autonomie des universités n’est pas nécessairement une idée libérale. Une nuance donc : ne pas assimiler au libéralisme tout ce qui n’est pas « centralisme étatique ». Les nécessaires libertés des corps intermédiaires ou encore le principe de subsidiarité peuvent conduire à un haut niveau d’autonomie de certains corps de la société. Et il faut aussi prendre en compte, bien sûr, l’indispensable liberté de l’enseignement. Il est vrai qu’aujourd’hui, les déformations libérales des libertés réduisent celles-ci à l’horizon quasi-unique de la concurrence et des intérêts particuliers.
______

Écrit par : Guillaume de Prémare / | 08/06/2011

OMERTA ?

> Ses propos sur ce qui s'est passé au Maroc ne sont pas hasardeux, mais les preuves ont disparu ou ne seront pas données. Et ce n'est pas la première fois que l'omerta médiatique (sélective) fonctionne sur ces questions et dans cette région.
______

Écrit par : B.H. / | 08/06/2011

BUT ULTIME

> D'autant que l'on glose sur nos élites qui vont au Maroc y faire des parties fines mais l'on ne dit rien des milliers de "touristes" occidentaux(ales) plein(es) aux as qui vont au Sénégal (ou en Asie) faire de même chaque année. C'est à croire que le sexe est devenu le but ultime de la vie de ces gens. C'est marrant quand même, là-aussi le système a renversé les choses. Autrefois on couchait pour "réussir", maintenant, j'ai l'impression que l'on réussit pour coucher...
______

Écrit par : VF / | 08/06/2011

PAS DU BEAU MONDE

> Comme on disait dans ma famille autrefois: "C'est pas du beau monde tout ça"
______

Écrit par : Pierre Huet / | 08/06/2011

CURIEUX

> Ne trouvez vous pas curieux que le Canard sorte cette casserole sur Ferry juste après ses propos sur des affaires pédophiles au Maroc ????
Qui aurait balancé au Canard ?

DET


[ De PP à DET - Mais l'esclandre de Ferry sur le Maroc était débile : un ragot démonétisé qui traînait partout depuis quinze ans, et qu'il n'a même pas été capable de répéter avec exactitude ! Ce personnage est absurde. Il ne fait illusion que dans les arrière-salles de l'UMP.]

réponse au commentaire

Écrit par : Damien Etienne Thiriet / | 11/06/2011

HYPOCRITE

> Heureusement que Ferry s'est fait remettre en place sur sa sortie soi-disant courageuse. L'attitude "je sais tout mais je ne dirai rien et ne viserai personne mais suivez mon regard quand même" est détestable et hypocrite. S'il a connaissance de faits précis, qu'il aille voir le procureur. S'il ne connaît que des "on-dit", qu'il se taise, ça relèvera un peu le niveau de la basse-cour politique.
______

Écrit par : Mahaut / | 13/06/2011

DETACHEMENT

> Sur ce, sans faire de Luc Ferry une victime innocente de lynchage médiatique, il faut reconnaître que la pratique du "détachement" est en soi un vrai scandale, peu dénoncé car les syndicats bénéficient largement de cette subvention occulte. L'enseignement en est la principale victime , on parle de 50000 détachés.
______

Écrit par : Pierre Huet / | 13/06/2011

@ Pierre Huet

> Si vous aviez des sources, ça serait mieux. Et votre message est très désagréable. La pratique du détachement est une pratique normale. C'est cette pratique qu'on applique quand un enseignant du secondaire est nommé sur un poste dans l'enseignement supérieur ou dans la recherche: il est alors détaché du ministère de l'Éducation Nationale pour être intégré dans les effectifs du ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. C'est le cas de quasiment tous les enseignants du supérieur en sciences humaines, qui sont d'abord des personnels de l'Éducation Nationale.
Encore heureux que le détachement existe, il permet à un fonctionnaire de ne pas avoir à repasser un concours s'il veut réintégrer ses postes d'origine. Imaginez une seconde de demander à un agrégé ou à un certifié qui a été détaché vers un autre ministère de repasser le concours pour réintégrer l'enseignement secondaire ou supérieur: il a intérêt à avoir une sérieuse rente familiale car la perte de salaire sera énorme.
J'en profite pour rappeler qu'un fonctionnaire a rarement un diplôme vendeur sur le marché du travail. Son diplôme, c'est le concours. En tout cas, c'est ce qui se passe pour les profs. Toutes les mesures du genre "un fonctionnaire devrait démissionner s'il veut prétendre faire ceci" sont donc des mesures démagogiques qui visent juste à empêcher les fonctionnaires, souvent les enseignants, de se lancer dans telle ou telle activité (souvenir d'une harangue du candidat Sarkozy qui estimait qu'un fonctionnaire se lançant en politique devait d'abord démissionner).
______

Écrit par : Mahaut / | 14/06/2011

@ Pierre Huet et Mahaut :

> Je n'y connais rien, mais il me semble qu'il y aurait un scandale si un fonctionnaire détaché continuait à percevoir le salaire pour un travail qu'il n'effectuerait pas. Non ?
Si le fait d'être "détaché" est la même chose que le fait d'être en congé sabbatique longue durée dans le privé, où est le problème ?
______

Écrit par : Pema | 14/06/2011

Pema,

> oui, ça serait un scandale, mais le détachement n'est pas un congé sabbatique: c'est une mesure administrative qui permet à un fonctionnaire de travailler pour une autre administration que son administration d'origine. Quand un fonctionnaire arrête de travailler pour la fonction publique, il s'agit d'une disponibilité (et c'est ce qui se passe pour ceux qui sont travaillent pour un syndicat ou pour la MGEN).
______

Écrit par : Mahaut / | 14/06/2011

@ Mahaut

> Vous savez, ce n'est pas si rose que cela pour les salariés du privé. Un diplôme n'est absolument pas une certitude d'emploi. S'il l'était, ça se saurait et il y aurait moins de chômage. Et que dire des commerçants, artisans, agriculteurs.
L'équivalent privé du concours de la fonction publique, ce n'est pas le diplôme, c'est le long et hasardeux processus d'embauche.
Justement, la pratique du détachement crée une formidable dissymétrie dans la représentation politique et syndicale. Quitte à en faire hurler beaucoup et à passer pour Sarko-populiste, je vous dirai même que j'y vois une des causes de la reddition en rase campagne de la France devant le libéralisme international: ceux qui ont pris ou simplement soutenu, ou plus simplement encore accepté ces décisions n'étaient pas ceux qui allaient en souffrir ou qui, du moins, le croyaient.
______

Écrit par : Pierre Huet / | 14/06/2011

5 ANS

> Précision suite à mon dernier commentaire: un fonctionnaire en détachement doit choisir au bout de cinq ans entre intégration définitive dans son nouveau corps administratif et retour dans son ancien corps.
______

Écrit par : Mahaut / | 14/06/2011

Dernière précision pour Pierre Huet:

> le détachement pour travailler dans un syndicat n'existe pas (je viens de vérifier). Soit le fonctionnaire bénéficie d'une décharge horaire ou d'un temps partiel, soit il est en disponibilité. Le détachement au profit des syndicats fait partie des contre-vérités propagées par la droite libérale et anti-syndicale qui aimerait bien que les chefs puissent faire ce qu'ils veulent avec le personnel.
______

Écrit par : Mahaut/ | 14/06/2011

@Pierre Huet

> Je sais, mon conjoint travaille dans le privé. Mais lui, au moins, peut faire valoir son diplôme lors d'un recrutement. Mon diplôme à moi ne m'ouvre aucune autre porte que l'enseignement ou la recherche, et je suis à bac +beaucoup.
______

Écrit par : Mahaut / | 14/06/2011

@ Mahaut

> Merci pour vos corrections fraternelles et passionnées. J'en prend note volontiers, avec quelques réserves que vous voudriez bien me pardonner:
-sur l'adresse
http://www.fonction-publique.gouv.fr/article735.html?artsuite=1
je lis, parmi les cas de détachement :

8. pour exercer les fonctions de membre du gouvernement, mandat local, ou une fonction publique élective empêchant l’exercice normal de la fonction ;
11. pour exercer un mandat syndical ;

Vous voudrez bien admettre aussi que si nous échangeons en ce moment sur ce sujet, c'est que le cas Ferry suggère que ce n'est pas si clair que vous et moi l'aimerions. Ce lièvre a été levé car touchant un ancien ministre. Mais combien y en a-t-il d'autres ?
______

Écrit par : Pierre Huet / | 14/06/2011

@ Pierre Huet

> Le détachement dans les cas que vous citez concerne les personnes qui ont été élues et sont donc en cours de mandat politique ou syndical. Cela ne concerne théoriquement pas les permanents de partis politiques ou de syndicats mais les personnels appelés à des fonctions à temps plein. Celles-là perçoivent une indemnité en tant qu'élu, pour le reste, j'avoue ne pas savoir.
Pour ma part, je considère que le système du détachement est un bon système, qu'il permet une assez grande souplesse administrative, et qu'il n'y a pas lieu d'en faire une affaire de principe. En revanche, dénoncer les abus qu'il permet, oui, c'est nécessaire. Mais, en ces temps très troubles pour l'Éducation Nationale et la recherche française, vous me permettrez, je l'espère, de penser que ce n'est pas lui qui va discréditer à lui tout seul le système français. Il y a des causes concernant les deux ministères sus-cités qui me semblent beaucoup plus urgentes et graves.
Je terminerai en disant qu'il est fort probable que Luc Ferry ait agi en toute légalité et que légalité ait coïncidé pour lui avec moralité, ce qui serait étonnant de la part d'un philosophe mais pas d'un oligarque.
______

Écrit par : Mahaut / | 15/06/2011

VECU

> Pour ajouter un témoignage vécu dans mon établissement, j'ai un collègue délégué syndical et un autre maire d'une petite commune. les deux bénéficient de décharges horaires et ne sont pas "détachés".
______

Écrit par : VF / | 15/06/2011

@ Mahaut

> Merci ces précisions.
J'apprécie la dernière phrase.
______

Écrit par : Pierre Huet / | 15/06/2011

BEAUCOUP

> Tout de même, 97000 sur 800000, c'est un peu beaucoup, non?
http://www.atlantico.fr/decryptage/luc-ferry-enseignants-detaches-120707.html
Ceci dit, puisqu'on parle de Luc Ferry, je ne résiste pas au plaisir de vous partager une de mes vidéos YouTube préférées.
http://www.youtube.com/watch?v=LBZ3uKugGm8
De l'art de dégonfler les baudruches de l'air de temps.
______

Écrit par : Marikiri | 16/06/2011

REPARTITION

> Le chiffre absolu est énorme, certes. Mais le mieux serait encore de savoir où sont répartis exactement ces enseignants détachés.
Le coup des "enseignants qui ne sont pas devant les élèves", ça marche à tous les coups dans les cercles ultra-libéraux mais c'est un peu le grand machin flou qu'on agite sans savoir ce qu'il recouvre exactement.
Quant au fait de citer l'IFRAP, pour moi, ça décrédibilise d'office l'article d'Atlantico que vous citez.
______

Écrit par : Mahaut / | 16/06/2011

Les commentaires sont fermés.