28/05/2011
Un livre du CNRS rétablit la vérité sur les sciences du climat
...après la campagne de grossièretés (Allègre) et de faux-semblants (Courtillot) auxquels l'Académie des sciences a fini par donner tort :
Intitulé Le Climat à découvert, cet ouvrage réunit 120 chercheurs de toutes les disciplines contribuant à la recherche climatique. Ils expliquent comment ils travaillent et quels résultats ils obtiennent.
Pourquoi ce livre ? Réponse du chimiste Alain Fuchs, président du CNRS : en mars 2010, dans le sillage de la lettre de protestation des 600 chercheurs contre les bourdes et les calomnies insultantes d'Allègre, « il m'a semblé utile de saisir le Comité national de la recherche scientifique avec comme objectif de produire des analyses de qualité sur un sujet sur lequel le fossé entre la réalité et la perception qu'en a le grand public menace de se creuser. »
La paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte constate (Le Monde, 28 mai) : « Malgré le fait que la communauté de recherche est, en France, au meilleur niveau international, il y a dans l'ensemble de la société une méconnaissance des connaissances accumulées en sciences du climat. » Le public ne sait pas que la climatologie consiste dans les travaux de nombreuses disciplines diverses : travaux que le GIEC (simple carrefour des recherches scientifiques) ne fait que collecter sous forme de rapports. Misant sur l'ignorance du public, le lobby des négationnistes climatiques a pu répandre que les rapports du GIEC « ne reposaient sur rien » et qu'il s'agissait d'une arnaque, ou d'un complot. Mais il n'y a jamais eu de complot que... de la part des financiers des négationnistes climatiques, cf. par exemple le scandale Exxon. Complot relayé – avec un fanatisme obtus – par des animateurs de sites extrémistes des deux côtés de l'océan...
Il fallait remettre les pendules à l'heure. D'où l'ouvrage du CNRS, coordonné par le physicien Rémy Mosseri et la géochimiste et océanographe Catherine Jeandel [1]. On y découvre « les méthodes utilisées en géochimie, en modélisation, glaciologie, océanographie, physique et chimie de l'atmosphère » : ainsi on comprend qu'Allègre s'est payé la tête de ses lecteurs.
Souhaitons que ce livre soit porté à la connaissance des messieurs de Neuilly qui firent un triomphe aux âneries d'Allègre. Quand on veut parler de questions aussi complexes, mieux vaut se documenter.
> Le Climat à découvert, CNRS Editions, 288 p., 39 €.
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[1] Celle-ci explique à la presse : « L'hiver 2009-2010 a été caractérisé par une vague de climato-scepticisme très violente qui a beaucoup déprimé la communauté scientifique. Se faire traiter de bandits a été très mal vécu par les chercheurs, dont certains n'arrivaient plus à travailler. » Sans doute était-ce le but de cette campagne... à la satisfaction des lobbies industriels. NB : Vincent Courtillot, gourou du climato-scepticisme (et grand perdant du débat à l'Académie des sciences), a refusé de participer au livre du CNRS.
11:43 Publié dans Ecologie, Idées, Sciences | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : climat, réchauffement, écologie, allègre
Commentaires
OPTIMISTE
> Je vous trouve optimiste de croire que les messieurs de Neuilly vont lire le dossier du CNRS. Déjà ils ont à peine lu le petit bouquin d'Allègre, ils en ont surtout entendu causer sur BFM.
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Écrit par : arf / | 28/05/2011
JE VAIS LE LIRE
> Je vais le lire, n'habitant pas Neuilly ! Enfin de quoi éduquer ceux qui colportaient le buzz "le réchauffement c'est bidon" sans savoir de quoi ils parlaient. En sciences, les mieux placés sont
les scientifiques.
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Écrit par : marco / | 29/05/2011
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