28/05/2011
"Le libéralisme, ça ne marche pas"
Bernard Guetta analyse le soulèvement des jeunes Espagnols :
http://www.liberation.fr/monde/01012339365-le-liberalisme...
13:28 Publié dans Idées, La crise | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : libéralisme, espagne, indignados
Commentaires
CA DATE DU XIXe SIÈCLE
> Le libéralisme ça ne marche pas.
C'est un peu ce que me dit un de mes proches, professeur d'université en physique, qui a fait de la recherche sur le laser pendant 35 ans.
Que j'évoque avec cette personne la main invisible, la théorie néoclassique de l'offre et de la demande, la loi des n-1 marchés.. etc, et je suis accueilli par un éclat de rire et une réflexion du style : « ça c'est la thermodynamique de Cournot au XIXème siècle; tout le monde sait très bien que la réalité ne marche pas comme ça, que c'est infiniment plus complexe! Si c'est le cas pour la nature c'est a fortiori certainement plus le cas pour les sociétés humaines. »
Sur les financiers j'entends, toujours avec la même personne, des choses du style: « ils utilisent de mauvaises mathématiques et en plus ils les utilisent mal. »
Ayant travaillé sur la théorie du chaos cette personne me dit qu'il existe désormais des modèles qui prévoient l'intervention d'un expérimentateur... Je lui demande si cela peut ressembler à l'intervention de l'Etat dans l'économie; elle me répond qu'elle ne sait pas si c'est l'Etat qui doit intervenir, mais qu'il existe bel et bien des systèmes imprévisibles et que tout équilibre y est impossible sans intervention extérieure.
Bref les économistes ont encore bien du pain sur la planche; et le libéralisme, décidément, ça ne marche pas.
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Écrit par : ND / | 28/05/2011
QUI MANIFESTE
> on le sait, c'est le principe de la troisième voie: une vraie régulation, cad les politiques qui corrigent ou essaient de corriger 'les excès" du libéralisme. toutefois, à quel moment les bourses ont-elles pris le pouvoir sur le monde politique? au moment où ils fallait financer les déficits imposants des Etats à la fin des années 70...Depuis, déficit sur déficit et les États aux mains de la finance.
Qui manifeste en Espagne? Je voudrais le savoir. Effectivement, ceux qui sont hors-système, je suppose qui n'ont pas accès à cette vie matérialiste et quelques personnes qui ont une vraie conscience. Ceux qui profitent du système ont trop à perdre d'une vraie révolution: kyrielle d'avantages, de places et autres. Qui veut accepter de perdre 20/30 voire 40% de son salaire ou de ses revenus qui pourraient être redistribuer aux hors-système ou aux personnes du tiers-monde. En France, cela ne pourra se faire que dans le cadre d'une situation extrême, comparable à la Révolution Française.
Il y a encore le pain (on a de quoi manger et on est aussi en paix) et les jeux (sport et de nombreux pis-aller) qui endorment les consciences d'une grande partie de la population qui se plait dans ce système. Tant que cela ne dépasse pas une certaine dose, le système tiendra.....Ensuite, au moment où cela craquera, cela risque de faire du dégât....
E.
[ De PP à E. - Qui manifeste en Espagne ? la jeunesse en masse : 40 % de chômage dans ses rangs ! (Et 22 % en moyenne dans l'ensemble de la société). A ce point-là, la vie quotidienne devient invivable. Le libéralisme ne fonctionne pas. ]
réponse au commentaire
Écrit par : elgringo / | 28/05/2011
"INCOHERENCE"
> Ce M. Bernard Guetta veut-il vraiment sortir du système? Il semble craindre autant en même plus la protestation contre le «tous pourris» et le retour à la défense des frontières nationales que les méfaits du libéralisme.
Quant à sa "seule une puissance publique de taille continentale " l'Europe, c'est elle qui a appliqué sa puissance administrative et reglementaire à casser les régulateurs nationaux de la finance tout en nous enfermant dans un réseau étouffant de normalisation de la vie quotidienne.
Si nous coulons, c'est parce que nous avons le libéralisme financier ET le rouleau compresseur des directives européennes qui bloque tout le reste.
Incohérence !
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Écrit par : Pierre Huet / | 29/05/2011
DOGMATISME
> Oui, je n'aime pas bien la finale de l'article de M. Guetta : "C’est ce qu’il faut vouloir aujourd’hui." en parlant de l'Europe politique. Mais c'est du dogmatisme ça, mon bon monsieur !
Les constats sont bons, mais on sent que l'auteur redoute la logique dans laquelle l'entraînent ces constats. Alors on se réfugie bien vite dans des concepts connus et sécurisants : il faut faire l'Europe politique.
Comme le dit bien Pierre Huet, c'est précisément l'Europe politique qui nous précipite dans le libéralisme et le libertarisme.
Il va falloir avoir le courage d'être lucides, cohérents, et d'aller jusqu'au bout de cette cohérence !
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Écrit par : Pema / | 30/05/2011
TRUISMES
> Rappelez-vous il y a 15 ans la lugubre Marie Darrieussecq, star d'un jour, avec son : "je suis féministe et européenne", phrase dépourvue de tout autre sens que : "je suis idéologue du gender et ennemie des communautés populaires vraies" !
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Écrit par : louis rossel / | 30/05/2011
LA FIN
> L'article se gâte à la fin, on a une conclusion euro-béate, un dogme à flanquer à la poubelle.
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Écrit par : loïc / | 30/05/2011
WAY OF LIFE
> Il y a mieux que l'européanisme, c'est l'universalisme de ce que l'on peut appeler en lisant Benoît XVI: "the christian way of life".
En effet je lisais hier sur Zenit le style de vie auquel nous invite notre Pape,style de vie "qui assure une authentique crédibilité, d'autant plus convaincante que la situation de ceux auxquels ils s'adressent est dramatique" ,et qui conjugue pauvreté, détachement et liberté face aux pouvoirs de ce monde.
Pauvreté, détachement, liberté: quelle belle devise, non?
Pauvreté, parce que la richesse est un piège qui divise les hommes et les rend à leur insue insensibles aux souffrances les uns des autres, parce qu'à l'heure actuelle c'est le seul moyen de sauver la vie sur terre que de faire le choix joyeux du manque, qui aussi réveille et purifie en chacun le désir.
Pauvreté donc au nom de la fraternité universelle.
Détachement, parce que c'est la préalable à tout choix en liberté que de n'être lié à rien ni de matériel, ni de valeurs de ce monde ou de notre caste (honorabilité, bienséance,carrière,...). Se vivre en situation matérielle précaire, le coeur en paix parce que sachant pouvoir toujours compter sur la fraternité.
Quand les différences,secondaires et provisoires, ne comptent plus dans les esprits et les coeurs, alors se réalise la véritable égalité, première.
Enfin face à l'endoctrinement universel via la propagande consumériste et le culte aux dieux de la finance, face à la logique du choc des armes, se poser simplement en hommes libres (donc ouvert à tout homme libre, d'où qu'il vienne: l'esprit de caste s'oppose à la liberté),liberté à conquérir, révolution non-violente.
Ce projet de sainteté auquel nous invite Benoît XVI, ne le trouvez-vous pas enthousiasmant?
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Écrit par : Anne Josnin / | 31/05/2011
MAINTENANT
> Le libéralisme est basé sur l'égoïsme et l’avidité. Il entraine le repli sur soi et donc la peur. Peur de perdre ce que l'on a accumulé, peur de l'autre qui est au mieux un concurrent au pire une menace pour nos possessions. Le libéralisme est anxiogène et donc crée une agressivité permanente. Le pape nous propose une voie opposée et libératrice. La pauvreté comme voie de libération de la possession donc des peurs et donc une voie vers la fraternité. Oui, là est l'espoir et la solution. Maintenant, que vont bâtir les indignés? Il faudra bien aller plus loin que le simple sitting pour avancer dans la construction d'un autre avenir.
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Écrit par : vf / | 31/05/2011
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