15/05/2011
DSK inculpé à New York : signe des temps "dominiqual"
Commentaire ici de Serge Lellouche : "DSK, symbole du capitalisme tardif et compulsif. Ce matin, en ce sombre événement 'dominiqual', nous avons la preuve de la nature intrinsèque du système d'avidité du capitalisme, puisant sa dynamique dans une libération conquérante et sans limites des pulsions sexuelles. La cité perverse est mise à nu..."
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10:36 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : dsk, capitalisme tardif, nouvelles moeurs
Commentaires
ENORME
> Excusez-moi de ne pas participer au lynchage de Monsieur Strauss-Kahn.
Il me semble qu'aujourd'hui la plupart des hommes "publics" peuvent être discrédités médiatiquement,voire inculpés,(peut-être d'ailleurs pour de bonnes raisons),qu'ils le savent et agissent de manière à ne pas l'être. Tous pourris? Je ne sais, mais tous juridiquement "faillibles", il me semble, dès lors qu'une fatwa est lancée dans le milieu. Alors je me demande: pourquoi de nouveau lui, pourquoi maintenant? Voir débouler Attali en "charognard" me laisse songeuse. Quant aux signes extérieurs de richesse, l'expérience m'a appris à ne pas en tirer non plus de conclusion hâtive: on sent beaucoup de jalousie rentrée derrière la stigmatisation du m'as-tu-vu, et quand dans le même temps on s'enamoure du couple William-Kate et on déblatère sur celui de DSK-Sinclair,j'y vois une certaine inconséquence et mauvaise foi.
Cela dit, est bien confirmé une fois de plus que l'argent est un piège dont on réalise souvent trop tard qu'il enchaîne, parce qu'il a commencé par aveugler, en trompant.
En y repensant,cela me semble une bourde tellement énorme, que cette agression sexuelle, quand on peut comme n'importe qui de ce monde s'offrir tous les plaisirs interdits, vous ne trouvez pas? Non vraiment je ne sais qu'en penser.
AJ
[ De PP à AJ :
- Personne ne "lynche" le très puissant DSK. Surtout pas notre blog, et spécialement pas Serge Lellouche puisqu'il incrimine, non l'individu DSK, mais le système sociétal actuel.
- L'addiction sexuelle en 2011 fait en effet partie des comportements induits par le climat de notre société. Constater cela est objectif et politique. Ce n'est pas une attitude de type "ordre moral".
- Refuser ce constat, au contraire, serait une grosse erreur d'analyse. L'idéologie sexuelle libertaire n'est que libérale : c'est un fourvoiement et une impasse. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Anne Josnin / | 15/05/2011
À QUI
> AJ a raison de voir en effet dans cette agression sexuelle "une bourde tellement énorme", qu'on est en droit (jusqu'à culpabilité avérée) de se demander à qui elle profite.
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Écrit par : Fondudaviation / | 15/05/2011
LA NOTE DE BENOIT XVI SUR LE SENS DU CORPS
> Les scandales sexuels ne sont pas nouveaux et notre époque a vu défilé les élites qualifies de "séducteurs". C'est une façon de voir les choses, personnellement je les qualifierais plutôt d'adolescents libidineux usant de leurs atouts pour satisfaire leurs pulsions.
Oui, nos représentants sont bien à l'image de notre époque...
Relisons donc votre note rappelant le message de Benoit XVI sur la grandeur du corps, parue au bon moment !
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Écrit par : Vincent / | 15/05/2011
NE PAS CONFONDRE
> Anne, je crois que ce serait une grande erreur que de confondre ces deux choses.
D'une part, l'excitation voyeuriste d'un système médiatico-capitaliste qui jouit de lyncher un puissant pour ses frasques, tout en nourrissant sans relâche en même temps la culture des pulsions sexuelles effrénées.
D'autre part, la reconnaissance d'un signe des temps qui, cristallisé en une personne emblématique, met en lumière dans sa globalité la nature intrinsèquement perverse de l'incivilisation libérale-libertaire.
La chute de DSK annonce, telle une préfiguration, l'inéluctable effondrement d'un monde qui a refusé de se reconnaître des limites, qui s'est fondé sur le déni du père au nom de la toute-puissance des pulsions : je fais ce que je veux, quand je veux.
Dans la même veine de l'injonction paradoxale, le système médiatico-capitaliste nourrit le sentiment de jalousie vis à vis du riche, tout en faisant à longueur de Unes clinquantes, le modèle gavant notre imaginaire avide.
Un catholique ne peut souhaiter le lynchage de personne, et ne peut que prier pour le salut de TOUT homme.
Dans sa chute annoncée, au milieu des trahisons et des crachats qu'il va subir de la part de tous ceux qui étaient prêts à voir en lui un sauveur, peut-être en est-il plus proche aujourd'hui dans sa misère, que dans ses brillants habits de directeur/pilleur du FMI ou dans ses fantasmes de sauveur de la France.
Je crois qu'un sentiment de culpabilité profond risque de nous aveugler au lien qui unit si intimement la justice et la miséricorde de Dieu.
Peut-être aujourd'hui, le Seigneur renverse un puissant de son trône, et sans doute, sans se l'avouer, beaucoup en tremblent...
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Écrit par : serge lellouche / | 15/05/2011
DIVERS
> Tout cela n'a rien de très neuf en même temps. Le pouvoir comme aphrodisiaque ... (je remarque en passant, on peut au moins lui reconnaître ça, que l'actuel locataire de l'Elysée est le premier depuis Pompidou à n'avoir pas une réputation de coureur invétéré.)
Quant à DSK, il passerait presque pour un puritain par rapport à ... JFK (se méfier des acronymes en K?). Pour ne rien dire de Victor Hugo. Quant au Vert Galant, j'imagine qu'il y avait des raisons à son surnom (ne fut-ce que ses dix-huit enfants (connus) de sept mères différentes ...).
Le fait que le libertarisme soit autant revendiqué par ceux qui incarnent le capitalisme que par ceux qui le combattent reste à penser.
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Écrit par : luc2 / | 15/05/2011
à Serge Lellouche et Patrice de Plunkett,
> excusez-moi de n'avoir pas été claire: je pensais au "lynchage" actuel orchestré par les médias et partis, tout en me souvenant qu'il avait déjà été attaqué sur ses moeurs alors qu'il défendait au FMI une politique plus juste envers les pays du Sud (si mes souvenirs sont bons). Je ne voudrais pas que cela soit un signe d'intimidation à l'égard de tous les prétendants à la présidentielle en France: voilà ce qui arrive quand on s'éloigne un tant soit peu de ce qui se décide au sommet de notre société mondiale. Mais je ne fais qu'émettre une hypothèse.
"L'idéologie libertaire n'est que libérale": oui,et la bien-pensance sert sa cause, et ses cris d'orfraie et son regard tors.
Je préfère, dans ce monde de semblants, de rumeurs et de manipulation, la suspension du jugement sur les personnes. Pas sur l'idéologie libertaire, où j'adhère pleinement à ce qu'en dit l'Eglise.
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Écrit par : Anne Josnin / | 15/05/2011
De Serge :
> "La chute de DSK annonce, telle une préfiguration, l'inéluctable effondrement d'un monde qui a refusé de se reconnaître des limites".
Ici, nous sommes un certain nombre à être convaincus de l'inéluctable et dramatique issue de cette folie. La question qui demeure est : quand ? 1 an ? 5 ans ? 20 ans ? Cela pourrait se compter en mois.
Témoin, cette info gravissime lue sur Lesechos.fr :
"Les Etats-Unis pourraient se retrouver confrontés à une récession encore plus grave que celle dont ils sortent à peine si le Congrès ne relève pas la limite légale à l'endettement du pays, a averti le président Barack Obama selon des propos diffusés dimanche.
L'endettement de l'Etat fédéral doit atteindre lundi le plafond de 14.294 milliards de dollars, au-delà duquel Washington ne peut accroître sa dette nette sans autorisation du Congrès. Mais la majorité républicaine de la Chambre des représentants refuse de relever ce plafond sans que l'administration Obama s'engage à réduire considérablement les dépenses.
Dans un entretien à la chaîne de télévision CBS, M. Obama a averti que la perspective d'un blocage au Congrès risquait de faire redouter aux marchés financiers que les Etats-Unis n'honorent pas leur dette.
"Cela pourrait défaire le système financier tout entier", a mis en garde le président, lors de cet entretien enregistré la semaine dernière.
"Nous pourrions subir une récession encore plus grave que celle que nous venons de traverser. Un crise financière mondiale plus grave. Nous ne pouvons donc même pas nous permettre de songer à ne pas relever le plafond de la dette", a-t-il plaidé."
Le plaidoyer d'Obama peut se résumer ainsi : messieurs du Congrès, nous n'avons plus d'autre choix que de soigner le mal par le mal. Ceux qui tiennent le manche semblent avoir renoncé à la notion de responsabilité personnelle.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 15/05/2011
à Luc2
> Sur le background de l'actuel locataire de l'Elysée, cher Luc2, vous semblez ne pas être tout à fait informé !
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Écrit par : Nati / | 15/05/2011
GUET-APENS
> Est-ce que DSK ne serait pas tombé dans un guet-apens? Je me dis que sa situation en tant que directeur du FMI le met à la fois dans une situation de force par la puissance que représente cette fonction et en même temps dans une situation de fragilité. Je vais m'expliquer sur l'aspect fragile. Il a très bien pu prendre des décisions ces dernières semaines ou derniers mois qui ne sont pas allées en faveur d'un ou de certains pays pour x ou y raisons. Ces pays l'auraient donc piégé dans une mise en scène qui est la cause de son accusation par revanche.
Ce que j'écris ci-dessus est une simple réflexion basée sur aucune source. C'est seulement ma liberté d'expression et d'analyse que j'y présente. Qu'en pensez-vous de cette hypothèse ?
Cordialement
ALB
[ De PP à ALB - Il est peu probable que l'un de ces pays ait pu recruter, et transformer en agent secret prêt à tout, une femme de chambre portoricaine qui "donnait toute satisfaction" depuis quatre ans (verbatim) au directeur du Sofitel de Time Squares...]
réponse au commentaire
Écrit par : Arnaud Le Bour / | 16/05/2011
UN TEMOIGNAGE
> D'autre part si on écoute le témoignage de Tristane Banon chez Ardisson (YouTube), on est pris d'un malaise quant aux possibilités du personnage !
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Écrit par : Nati / | 16/05/2011
LE SCANDALE
> Je n'aime pas qu'on sonne ainsi la "curée" contre DSK. J'avoue que j'ai des sentiments mitigés à cet égard : étant socialiste de coeur et par mon expérience même. Mon père étant très dépravé j'ai participé à plusieurs reprises et par des actes violents - avec un de mes frères - à sa dénonciation et à le prendre quasiment "la main dans le sac". J'avais entre 15 et 18 ans. Je garde un souvenir douloureux de ma haine et de ce coupable ainsi exposé. Notre Maître porteur des péchés du monde a été aussi exposé, en croix. Cela ne m'a jamais fait "jouir", en fait. Maintenant que ce scandale, s'il est avéré, ait valeur exemplative, c'est difficile à nier.
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Écrit par : Roque / | 16/05/2011
ENCORE TROP
> Pour commode qu'il fût, il faut apparemment conclure que le directeur du FMI ne l'était pas encore assez... Encore trop européen? L'empire aux abois est capable de tout, aussi faut-il s'attendre à tous genres de séismes... Où et quand? Quelle époque passionnante! N'est-ce pas?
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Écrit par : Diagraphès / | 16/05/2011
LE LIBERALISME
> A la première lecture, j'ai réagi comme Anne.
Mais si l'on prend DSK comme un symbole, je suis d'accord. Cependant, pour qu'il symbolise effectivement, il faut qu'il soit coupable factuellement.
Ce que personnellement je crois, mais qui suis-je ?, du fait du passé du bonhomme et de son comportement arrogant : pourquoi respecterait-il une femme de chambre alors qu'il abandonne des populations entières au profit des mouvements de capitaux ?
Le sacrifice humain sur l'autel de Mammon. (souvenez-vous en 1992, on disait "les Européens doivent servir l'euro" et on a commencé à voir un nombre grandissant de gens dormant dehors - pas la seule raison mais cela a bcp compté)
Coupable ou non, DSK est de toute façons le produit de la société libérale. S'il est effectivement passé à l'acte, c'est parce que le libéralisme (au sens large toujours : moral,éco) l'a modelé.
Le sentiment de toute puissance, l'insolence, l'idéologie libertaire rejoignant l'idéologie libérale dans le même rejet de toute limite : laissez faire, les événements font la loi.
Ce qui fait que le libéralisme entraîne les gens à se comporter comme des gens qui ne réagissent plus, qui ne pensent plus, bref comme des cadavres.
Dans le libéralisme les événements font la loi, donc le temps fait son oeuvre et peu à peu le corps soumis aux influences extérieures ne réagissant plus, se comporte comme un cadavre : il se décompose.
La décomposition n'est qu'un révélateur, celui de la mort.
En médecine c'est identique : des médecins séduits par leur puissance se livrent aux manipulations sur embryons : leur science les rend d'autant plus coupables car on ne peut même pas dire d'eux "pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font". Pour eux, toujours la même réponse aux objections: "c'est possible". Phrase qui signifie le sophisme suivant : si l'on PEUT le faire (matériellement), c'est qu'on a le DROIT." Car pour eux matérialistes, l'événement, le fait, fait la loi ; la possibilité matérielle fait le droit.
Les pulsions sont devenues sources de droit.
Or la pulsion n'a rien de rationnel.
Le libéralisme né sur le culte de la raison humaine porte ainsi en lui le germe de sa propre destruction car il applique cette ratio en évacuant Dieu, uniquement sur l'humain avec toutes ses faiblesses. C'est donc une idolâtrie.
En revanche, la foi chrétienne qui est "l'adhésion de l'intelligence à une vérité révelée" se fonde sur la ratio (intelligence), sur la liberté ("adhésion") et sur la révélation divine donc pas sur les impressions, les pulsions, les sentiments, les caprices de la personne mais sur la vérité révélée par une personne qui nous est supérieure.
Ce qui fait que la foi chrétienne quand elle est effectivement vécue, entraîne l'examen de conscience, le souci de la justice, du progrès du Bien Commun.
La foi ne parle pas d'individu mais de personne. "Per sonare", parler à travers : le rôle qu'on joue, elle parle donc de vocation, de service, de fraternité.Frères et sœur parce qu'il existe un Père. Pas de père ? Alors plus de liens, plus que des individus
Or le libéralisme ne parle que d'individu, le libéralisme qu'il soit moral ou économique, c'est la fin de la société parce que c'est une assemblée de cadavres.
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Écrit par : zorglub / | 16/05/2011
A Guillaume de Prémare, qui cite la brève des Echos.fr
> Je vous conseille de vous procurer le dernier n° du bulletin GEAB, remarquable outil d'anticipation politique qui avait annoncé et décrit avec précision dès 2006 le choc de l'automne 2008. Le GEAB annonce un nouveau très grand choc pour la 2nde partie de l'année 2011, qui donnerait le coup fatal à un système en perdition.
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Écrit par : Hervé H. | 16/05/2011
JACK LANG
> Nous n'avons pas à juger Dominique Strauss- Kahn. Laissons à la justice américaine le soin de découvrir la vérité. Néanmoins si le témoignage de la victime s'avère vrai, il s'agit alors de faits graves.
J'écoutais l'interview de Jack Lang par David Pujadas (journal du lundi 16 mai au soir sur France 2).
Jack Lang a osé dire concernant la décision de détention concernant DSK, qu'après tout "il n'y avait pas mort d'homme"!!!
Cette réflexion est scandaleuse pour la victime quand on sait les blessures intérieures que peuvent causer les agressions sexuelles. Les atteintes à la dignité de la femme sont des faits graves.
Le même Jack Lang avait d'ailleurs signé une pétition (en 1977) réclamant la clémence pour deux hommes accusés d'attouchements sexuels sur des garçons.*
Je pense pour ma part qu'il n'est pas possible de laisser dire de telles choses sans réagir. Surtout lorsque ce sont des personnalités politiques.
La véritable victime, celle qui mérite tous nos égards et toute notre compassion, si les faits sont avérés bien évidemment, c'est cette femme de chambre.
Pétition (et liste d'une partie des signataires) citée dans mon ouvrage "La famille est l'avenir de l'école" Editions FX de Guibert 2000.
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Écrit par : grégoire / | 17/05/2011
NOMENKLATURA
> Petit malaise face à l'attitude de certains medias et hommes politiques qui s'en prennent à la justice américaine comme il l'ont fait à la lituanienne (pour Bertrand Cantat) ou à l'helvétique (pour Roman Polanski). Ces institutions appliquent le loi de leur pays, et non la nôtre, et traitent des grands de ce monde comme les autres citoyens. Quelle horreur!
Solidarité de nomenklatura chez nos commentateurs? simple servilité?
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Écrit par : Pierre Huet / | 17/05/2011
PORNOGRAPHIE
Dany-Robert Dufour ; La Cité perverse ; libéralisme et pornographie ; Denoël, 2009 (en pages 33-39) :
> « Lorsque ce fonctionnement pornographique atteint l'Etat, on peut parler de pornocratie. La pornocratie est un régime où le corps du roi (et le corps de la reine) est exhibé dans son fonctionnement pulsionnel. Il a longtemps été limité aux aventures du prince et de la princesse de Monaco et de leurs filles, il s'est infiltré dans la République française(...)
Aujourd'hui, nous en sommes à un nouveau contrat qui aligne d'un côté l'hyperbourgeoisie et, de l'autre, non plus le producteur, mais le consommateur prolétarisé. Et ce que l'hyperbourgeoisie signifie alors, ce n'est plus : « Travaille pendant que je m'occupe des arts », c'est : « Consomme et regarde bien comment, moi, je jouis. Et tâche donc d'en faire autant, dans la mesure de tes moyens ! »(...)
Bref, si vous quittez votre statut de névrosé et si vous cheminez gaillardement dans la perversion, dans l'irrespect pourrait-on dire, ce sera le progrès assuré (…)
Cette agitation permanente déplaît à beaucoup, mais il n'est pas à exclure que l'exhibition permanente de sa véhémence pulsionnelle finisse par plaire et même par permettre aux libéraux et ultralibéraux libérés (de droite comme de gauche) de « gagner la bataille idéologique », celle qui assurerait la victoire totale à long terme du libéralisme. Gagner cette bataille ne peut se concevoir sans aller vers la création de ce mixte de démocratie et de pornographie que j'appelle ici la pornocratie. On pourrait la définir ainsi : la pornocratie est la forme de gouvernance la mieux adaptée à l'ère ultralibérale en tant qu'elle utilise l'Etat résiduel pour dispenser et propager le commandement « Jouis ! ».
Pour se pérenniser, cette pornocratie suppose en effet la diffusion permanente de véritables leçons de perversion, c'est à dire l'affichage public de comportements « culturels », politiques, économiques ou artistiques pornoïsants(...)
Il est clair cependant que baigner dans une culture perverse n'est pas sans conséquences sur les individus. Premièrement parce qu'une Cité devenue perverse ne peut alors que mettre en place une « sélection naturelle » des plus aptes à soutenir son idéal. Deuxièmement, parce que les individus restants, même non pervers, seront priés d'adopter des comportements pervers(...)
Ces leçons de perversion sont souvent prises en charge par des industries (culturelles) très puissantes. Une puissance telle que se crée alors un parfait cercle vicieux (c'est le cas de le dire) : plus les scènes pornoïsantes seront diffusées et plus elles deviendront des modèles de comportement, et plus elles se répandront, plus elles créeront une demande que ces industries s'emploieront à satisfaire... »
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Écrit par : serge lellouche / | 17/05/2011
CULTES PAÏENS
> En faisant appel à des souvenirs de lycée et surtout de lectures postérieures, car les programmes étaient pudiques, la situation décrite par Serge Lellouche évoque la Rome décadente dans laquelle les cultes païens garantissaient une authentiques pornocratie.
Ce que les programmes scolaires ne cachaient pas, c'est que cela a mal fini.
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Écrit par : Pierre Huet / | 18/05/2011
A Pierre Huet :
> je partage votre sentiment sur les réactions navrantes de certains media et hommes politiques sur les systèmes judiciaires étrangers (pas plus navrantes cela dit que l'habituel déchaînement de francophobie collective des media de langue anglaise). Mais pour avoir fait des années de droit comparé, je peux vous assurer que les systèmes judiciaires étrangers (et surtout l'américain, par exemple !) ne sont pas plus portés que le nôtre à traiter les grands comme des citoyens normaux.
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Écrit par : Jean-Baptiste | 19/05/2011
REMARQUES
> Plusieurs remarques sur le traitement médiatique et politique de l'affaire.
- Je remarque avec plaisir que certaines personnes s'émeuvent enfin de pratiques telles que le fait d'exhiber devant les médias quelqu'un de menotté ou des conditions de détention des prisonniers de Rikers. Cela fait longtemps que de telles pratiques sont dénoncées par ceux qui croient en la dignité de tout homme, même quand il est soupçonné d'avoir commis un crime atroce. Puissent ceux qui ont un minimum de cohérence en tirer les leçons. Si c'est indigne de traiter ainsi Dominique Strauss-Kahn, c'est tout aussi indigne de traiter ainsi un Marc Dutroux, même si l'opinion raffole des images des "monstres" exhibés ainsi devant les caméras.
- Sans aller jusqu'aux accusations portées contre Dominique Strauss-Kahn, tout le monde au PS était au courant de sa réputation de dragueur lourdaud. Je peine à comprendre comment certaines personnes de ma connaissance qui se la jouent "féministes à fond et pas seulement le 8 mars" peuvent en faire leur champion politique, en dehors de toute considération sur la ligne politique des strauss-kahniens, alors qu'il est l'archétype de ce qu'elles dénoncent au quotidien.
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Écrit par : Mahaut / | 19/05/2011
A Pierre Huet:
> qu'appelez-vous décadence? Car lorsque l'empire romain s'effondre, il était devenu chrétien... (du moins dans sa composante urbaine). Les mythiques orgies dataient d'avant l'empire et continuèrent après sa mise en place par le "sobre" et le "chaste" Octave (rappelez-vous Caligula ou les mésaventures du pauvre Claude). Cela se passait du temps de la "splendeur" romaine et, en gros, quatre ou cinq siècle avant la chute. Il ne faut pas perdre de vue les aspects très matériels et sexuels des cultes antiques. Pensez aux Hermès des carrefours en Grèce ou aux satyres et autres phallus des portes d'entrées sans parler des hiérogamies. C'est un des aspects géniaux de la foi chrétienne que de transcender la sexualité et d'en faire un vrai langage d'amour.
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Écrit par : V.F / | 19/05/2011
@ Hervé H.
> Merci Hervé pour cette source GEAB que je vais étudier attentivement.
Ont-il prévu la dernière crise parce qu’ils ont l’habitude de prévoir 1000 catastrophes (dans ce cas on finit toujours par avoir raison) ou leur anticipation était-elle étayée par des données qui se sont avérées exactes ? Il serait intéressant de lire le rapport d’avant la crise des subprimes.
En tous cas, côté US, c’est la folie :
1. Ils ont baissé le taux d’intérêt des bons du trésor car le service de la dette (intérêts à payer) devenait insupportable.
2. Du coup les bons du trésor sont devenus moins attractifs sur le marché, notamment pour les Chinois qui en étaient d’excellents acheteurs.
3. In fine, les Chinois rechignant, c’est la Fed (banque centrale US) qui achète les bons du trésor !
A peine croyable : les américains se prêtent de l’argent à eux-mêmes !
Et aujourd’hui, c’est le bras de fer avec les Chinois : « si vous ne nous achetez plus de bons du trésor, vous nous mettez en difficulté ; en nous mettant en difficulté, vous mettez en péril votre propre créance ; donc si vous voulez vous en sortir avec vos excès d’achats de bons du trésor, il faut nous en acheter encore plus, même à faible taux d’intérêt ! ». CQFD.
C’est comme-ci un père de famille imprudemment surendetté demandait à sa femme de lui prêter de l’argent ; et disait à ses créanciers de lui prêter encore davantage d’argent pour leur rembourser l’argent qu’il leur doit : « sinon vous ne reverrez plus votre argent ».
Voici comment, en mode simplifié, fonctionne cette folie. Et voilà pourquoi une crise majeure venant des USA est tout à fait crédible dès le second semestre 2011. Un bémol : les USA ont encore une marge de manœuvre en termes de pression fiscale. Mais augmenter les impôts de manière conséquente à un an de l’élection présidentielle, je n’y crois pas trop. Autre solution provisoire : que les US tiennent encore un an à coup de bricolages (comme la suspension de l’alimentation des caisses de retraites des fonctionnaires = 2 mois 1/2 de répit)…
Les problèmes de l’Euroland ne sont pas davantage réjouissants. Cependant, contrairement aux USA, nous n’avons pas comme facteur aggravant d’avoir fait tourner, en plus de la dette, la planche à billets. En revanche, notre marge de manœuvre fiscale est très faible.
En marge de l’affaire DSK se jouent les enjeux liés au contrôle de la gouvernance du FMI et à l’affectation des fonds : crise de la dette Euroland versus crise de la dette US, tout le monde va avoir besoin de beaucoup de cash, et celui, non extensible, qui est dans les caisses du FMI attise les convoitises. Nouveau bras de fer.
Bref, ils ont fait illusion avec le miroir aux alouettes des plans de relance post-crise, et aujourd’hui tout est sous perfusion, mais il n’y a plus rien à faire passer dans les tuyaux. Ils sont aux abois…
Et pendant ce temps, les bonus des traders continuent à augmenter.
Pour le plaisir, ce modèle de raisonnement captieux d’un banquier français répondant aux critiques sur les bonus : « Il faut que la rémunération variable soit suffisante pour pouvoir sanctionner la prise de risque excessive. » Incroyable mais vrai : à enseigner dans les écoles de rhétorique ! Lu sur Les Echos (à la toute fin de l’article) :
http://www.lesechos.fr/investisseurs/actualites-boursieres/0201379610382-les-banques-francaises-ont-verse-pres-de-2-milliards-d-euros-de-bonus-l-an-dernier-165451.php
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 21/05/2011
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