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17/03/2011

France : alerte à l'eugénisme - Appels et mobilisation de professionnels de la médecine prénatale

Synthèse de presse Gènéthique (ici en lien, colonne de gauche) :


800 gynécologues, obstétriciens, généticiens, biologistes, sages-femmes, et infirmiers alertent "les pouvoirs publics et les citoyens français sur l'évolution du diagnostic prénatal".

Acteurs de la mise en œuvre du DPN, ces professionnels signataires de l'appel du CSMP (Comité pour sauver la médecine prénatale) soulignent un "malaise croissant" dans leur métier : "Nous sommes entrés dans une 'traque' généralisée du handicap", un détournement de l'objectif thérapeutique initial du diagnostic prénatal. "Nombre de couples se sentent pris dans un engrenage qui aboutit à l'IMG, sans véritable réflexion, ni alternative"...  "Les femmes enceintes, les couples, l'assurance maladie, les pouvoirs publics et les professionnels de la médecine prénatale sont enfermés dans un processus collectif qui les dépasse" : la contrainte du dépistage-élimination, mue par un mobile économique dans un système qui ne connaît que la rentabilité gestionnaire.

Ces professionnels demandent une autre politique de santé publique. Leur appel est soutenu par Jean-François Mattéi (ex-ministre de la Santé), le Pr Lévy (président de la Commission d'éthique du Collège national des gynécologues obstétriciens français) et Didier Sicard (ex-président du Comité consultatif national d'éthique). Dans Le Monde du 9 février, d'autres personnalités dont Emmanuel Hirsch, directeur de l'espace éthique de l'AP-HP et Israël Nisand, chef du service de gynécologie obstétrique au CHU de Strasbourg, ont réclamé une meilleure information de la femme dans le cadre du DPN. Pour eux, la proposition systématique du DPN tel que le projet de loi le prévoyait comportait "le risque de donner lieu à une information dont le seul but est la recherche du consentement de la femme" alors que "la plupart des femmes enceintes sont loin de connaître les enjeux du test de dépistage".

Plusieurs associations dénoncent les dérives eugéniques dont sont victimes les personnes trisomiques. Dans Le Figaro et Les Echos du 8 février, la Fondation Jérôme Lejeune, le Collectif contre l'handiphobie, Regards 21, Down Up, le Collectif des Amis d'Eléonore et l'Association française pour la recherche sur la trisomie 21 demandent aux parlementaires de faire appliquer l'article 16-4 du Code civil selon lequel "toute pratique eugénique tendant à l'organisation de la sélection des personnes est interdite". Ils appellent les élus à refuser de voter l'article 9 du projet de loi de bioéthique, et l'Etat à soutenir la recherche thérapeutique sur la trisomie 21.

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