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04/03/2011

Le livre du pape : à lire la semaine prochaine

christianismeRéagissant aux dépêches, le CRIF « prend acte avec une grande satisfaction des extraits du second tome de Jésus de Nazareth écrit par Benoît XVI. Le CRIF considère comme une avancée importante le texte du pape qui exonère explicitement les juifs de toute responsabilité dans la mort de Jésus... » Il faut toutefois rappeler que, depuis deux mille ans, l'Eglise dit que Jésus n'a été livré à Pilate que par le très petit nombre des chefs de Jérusalem : et ils agissaient là "dans l'ignorance" du dessein de Dieu, souligne saint Pierre dans les Actes des Apôtres rédigés au Ier siècle. Ce point acquis ne fait donc pas partie des "avancées" à découvrir dans le livre du pape  - dont nous allons parler la semaine prochaine.


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Commentaires

PAUL ET LES AUTRES JUIFS

> Sans vouloir semer la discorde, quelqu'un peut-il m'éclairer ? Qu'est-ce que l'on fait maintenant de 1 Thessaloniciens 2 14-16 ? Il s'agit aussi d'une "erreur de traduction" ?

L.

[ De PP à L. :
- Comment des catholiques pourraient-ils être en discorde avec ce qu'explique le pape ?
- N'essayez pas de jeter le ridicule sur le problème des erreurs de traduction, ou des mots qui changent de sens au fil des siècles. Ces problèmes ont joué un rôle néfaste dans l'histoire de l'Eglise. Je suis plein de gratitude envers les experts qui nous en débarrassent aujourd'hui, et je déplore que ça n'ait pas eu lieu plus tôt.
- Je vous suggère d'acheter le livre du pape dans quatre jours. Ce qui vous paraît suspect dans notre blog, vous paraîtra peut-être moins suspect sous sa plume. (Je l'ai lu, mais je respecte l'embargo).
- Sur saint Paul : pardon, mais tout le monde sait depuis toujours ce qu'il en est ! Je vous cite un exégète :
" Ce jugement sévère porté contre les juifs doit être bien compris. Paul revendique toujours avec fierté sa qualité de juif, et souligne à maintes reprises le privilège d'Israël. La colère et la gloire sont "pour le juif d'abord, et pour le Grec", voir Rm 2,9-10. Au cours de sa mission, c'est aux juifs d'abord qu'il adresse le message de salut. D'après le livre des Actes, c'est ainsi qu'il agit à Chypre (Ac 13,5), à Antioche de Pisidie (Ac 13, 14-43), à Iconium (Ac 14,1), à Philippes (Ac 16,13), à Thessalonique (17,2), à Bérée (17,10), à Corinthe (18,4);, à Ephèse (19,8) et enfin à Rome (28, 17-24). Mais chaque fois (voir Ac 13, 45-50) ; 14,2-19; 17,5-13 ; 18,12), des juifs, non dépourvus d'influence dans les cités grecques, empêchent sa prédication aux païens et lui créent des difficultés graves qui vont jusqu'aux mauvais traitements (2 Co 11,24). C'est ce qui explique la violence des termes employés ici par Paul, qui, juif lui-même, s'indigne de l'aveuglement de ses frères. les juifs, qui auraient dû être les porteurs de l'Evangile, lui font partout obstacle, comme ils ont jadis fait obstacle au message des prophètes, puis à celui de Jésus. Pourtant, lorsque Paul envisage le sort du peuple élu, il n'invoque jamais comme cause du rejet temporaire d'Israël la condamnation et la mort du Christ à Jérusalem ou la persécution contre les chrétiens. Il s'en explique longuement en Ga 4,21-31, et surtout Rm 9-11 : c'est en refusant le message de l'Evangile qu'Israël se place lui-même, provisoirement, en dehors d'un salut qui lui sera toujours proposé (voir Rm 9,2) et dont Paul affirme qu'Israël bénéficiera, "car les dons et les appels de Dieu sont irrévocables" (Rm 11,29)."
A propos de Rm 9,2 :
"Israël, le peuple objet de l'élection et de la promesse, a méconnu la réalisation de cette promesse en jésus-Christ et semble, par son infidélité, en dehors du salut ; la parole de Dieu aurait-elle échoué ? Non, répond Paul (Rm 9,6), l'étape actuelle du plan de Dieu est conforme aux étapes précédentes : à l'intérieur même du peuple élu, la gratuité de l'élection demeure. A chaque étape de l'histoire d'Israël, seule une fraction de la descendance charnelle d'Abraham est l'objet de l'élection : Isaac et non Ismaël (Rm 9,7-9), Jacob et non Esaü (Rm 9, 10-13), et actuellement un "reste" (Rm 11,1-5) comme au temps d'Elie (Rm 11,2-5) et d'Isaïe (Rm 9, 27-29) : le "reste" des juifs qui adhèrent au Christ. Quant aux autres, ils continuent à jouer un rôle dans le plan de Dieu. Leur infidélité met en évidence la liberté de l'élection divine qui procède par libre choix et ne dépend pas des oeuvres (Rm 9,11-12). C'était le cas dans l'Ancien Testament (Rm 9,10-17), c'est le cas maintenant (Rm 9,23-24), et tout s'ordonne finalement au salut des uns et des autres (Rm 11, 30-32) : Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde. " ]

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Écrit par : Ludovic/ | 06/03/2011

L'EFFORT

> Je viens de finir le premier tome de Jésus de Nazareth et je lirai le second, dès la semaine prochaine, avec le plus grand intérêt (ainsi que les commentaires promis de PP). Et, de toutes façons, je m'inclinerai toujours devant ce que dira le Saint Père. Je pense cependant que cela me demandera un réel effort car dans mes "représentations", il y aura des choses à changer. En effet et par exemple, je vois le peuple juif crier pour demander la libération de Barabbas et hurler à propos de Jésus "crucifie-le! crucifie-le!" Par ex, Luc 23, 13 et suivants :" Pilate réunit alors les grands prêtres, les magistrats et le peuple, ..."
et je pense que beaucoup devront faire cet effort aussi ...
En ce qui concerne Saint Paul, tout le monde sait peut-être le lire mais pas moi, jusqu'ici : j'avais besoin de votre éclairage PP, merci. Je dois dire aussi que j'ai "reçu en pleine figure" ce passage de la lettre aux thessaloniciens, d'abord par les malhonnêtes Mordillat et Prieur puis, souvent, par des amis lors de conversations animées...
Beaucoup de catholiques devraient (re)lire les actes et les épîtres de Saint Paul et mieux connaître ces textes fondamentaux.
In Christo

[ De PP à L. - Vous ne "voyez" pas crier le peuple juif en soi, mais "les juifs" (selon le texte évangélique), et c'est un exemple - le plus grave - de la confusion due à la traduction de réalités diverses par par un mot unique ! Le livre du pape souligne que ce n'est pas "le peuple juif" qui crie "crucifie-le", mais le groupe des militants de Barabbas, activiste zélote : des taliban judéens, en quelque sorte. ]

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Écrit par : Ludovic/ | 06/03/2011

LA SIGNATURE

> Votre réponse au premier message de Ludovic est très intéressante et j'y adhère mais j'aimerais une précision: dans un autre billet de ce blog, vous expliquer que Benoît XVI a signé ce livre de son nom civil. S'agit-il donc d'un acte de magistère ou de la pensée personnelle d'un théologien, que nous sommes libres de réfuter avec des arguments valides?
M.

[ De PP à M. - Je crois que ma note de ce lundi matin vous donne un élément de réponse. ]

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Écrit par : Mahaut/ | 07/03/2011

> Merci de votre réponse! (Il faut lire "vous expliquez", bien sûr, et non pas "vous expliquer".)
______

Écrit par : Mahaut/ | 07/03/2011

Les commentaires sont fermés.