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12/02/2011

Le célibat des prêtres catholiques : pourquoi


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Commentaires

LE MANIFESTE BIDON EN ALLEMAGNE

> Lu sur le site de Jean-Pierre, diacre (http://jpdiacre.over-blog.com/article-une-reaction-de-peter-seewald-au-manifeste-allemand-66962140.html) :

" Dans un entretien avec KATHNET (site autrichien), le journaliste et biographe du pape, Peter Seewald (co-auteur du livre 'Lumière du Monde') a qualifié l'appel "Eglise 2011" des "143 théologiens catholiques allemands" de rébellion "par des gens déjà en maison de retraite" ! Et affirmé qu'ils ont posé un défi aux évêques allemands. Il note également que le pape a toujours été bien conscient que les pires attaques contre l'Eglise venaient de l'intérieur-même de l'Eglise.

Extraits :

- M. Seewald, que pensez-vous de la question du célibat soulevée dans l'appel des théologiens?
- Nous nous efforçons tous de suivre le juste chemin. L'Eglise ne peut rester telle qu'elle est. Mais cela a à voir avec la purification, avec une renaissance des valeurs, avec le fait de présenter un profil plus clair de l'Église dans le monde moderne, et, finalement, de rendre plus clair le message du Christ. Mais l'Appel conduit dans la direction opposée.

- Comment et pourquoi?
- Il s'agit d'une action concertée des forces néo-libérales, à l'oeuvre pour forcer une déconstruction qui priverait l'Eglise catholique de son essence même, et donc de son esprit et sa force. En fin de compte, ils veulent voir une Eglise mondiale, dans laquelle ni Dieu ni l'Évangile n'est la mesure de toutes choses, mais plutôt les membres autonomes de la communauté, dirigés par les grands prêtres du 'Zeitgeist' (l'air du temps).
Comme dit saint Paul, "Les temps viendront où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine mais, suivant leurs propres désirs et leur insatiable curiosité, accumuleront les professeurs, cesseront d'écouter la vérité et seront détournées vers les mythes" (2 Tm 4,3-4).

- Les promoteurs de l'Appel disent qu'ils ont touché un nerf sensible ...
- On peut dire ça - un nerf chez les millions de fidèles catholiques qui sont malades et fatigués d'une discussion que nous avons tolérée avec patience pendant d'innombrables années! Pleins de larmes de crocodile, ils affirment qu'ils veulent diriger l'Église hors d'une obsession d'elle-même qui la paralyse. Complètement idiot !
Ce sont toujours les mêmes groupuscules dont l'auto-absorption est devenu une manie qui, depuis plus de 25 ans, ont empêché l'Eglise en Allemagne d'affronter convenablement ses problèmes. Et je suis toujours étonné par la malhonnêteté de leur présentation, par leurs arguments biaisés, par l'excès de démagogie démontré dans cet appel.
Mais cette campagne pourrait aussi avoir pour effet de mobiliser et conforter les fidèles, d'une façon que les initiateurs n'attendaient pas.

- Qui est derrière tout cela?
- Ce n'est certes pas un soulèvement par des jeunes! Il s'agit d'une rébellion de la part des gens qui devraient tous être maintenant en maison de retraite. L'establishment théologique s'est associé avec quelques hommes politiques comme Althaus et Schavan [ministres allemands], avec un homme comme Norbert Lammert [président du Parlement allemand, qui le mois dernier, avec un groupe d'hommes politiques catholiques a appelé publiquement les évêques allemands à travailler pour l'abolition du célibat des prêtres, afin de remédier à la pénurie de prêtres ] - qui a invité le pape à Berlin, à ce qu'il semble uniquement pour avoir une chance de lui "rabattre la mitre sur ses oreilles" ! Quel tour minable !
Ne pas oublier tous ceux qui ont perdu leur habilitation à enseigner la théologie catholique parce que jour et nuit, ils n'ont perdu aucune occasion de représenter le Fils de Dieu comme rien de plus qu'un Robin des Bois.
Ce sont vraiment des marchandises périmées. Ils ne mènent pas à l'avenir parce qu'ils n'ont pas d'avenir. Ils voudraient être de nouveau verts, mais ils ne pourront jamais refleurir. Ils peuvent rassembler derrière eux quelques fonctionnaires, mais ils pourront jamais remuer d'enthousiasme des foules, et probablement aucun jeune. Mais comme les branches pourries, ils peuvent toujours faire du mal en frappant quelqu'un quand ils tombent de l'arbre.

- Vous êtes très remonté sur ce sujet ...
- Parce que c'est un comportement indigne. Et c'est terriblement triste, quand le cardinal Lehmann va jusqu'à attaquer le vaillant cardinal (Walter) Brandmueller [ancien président de l'Académie pontificale des sciences historiques, qui a été fait cardinal en novembre dernier] pour avoir écrit une défense du célibat en réponse à la demande formulée par des politiciens allemands, disant que lui (Lehman) en était "honteux" pour lui. [affirmant, en effet, que Brandmueller avait offensé les politiciens qui s'étaient contentés de dire ce qu'ils pensaient.]
C'est un défi pour chaque théologien catholique qui compte toujours fermement sur la position de l'Église pour sa profession. C'est aussi un défi pour les journalistes qui croient en la vérité et la justice, de le démontrer maintenant. Le bon côté de tout cela, c'est que certains sont justement en train de le faire.
Par-dessus tout, les évêques allemands sont mis au défi. Ils doivent indiquer clairement: l'Eglise n'est pas là où les anti-papistes sont, dans les médias. Elle n'est pas là où sont les stratèges politiques. L'Église là où les gens prient, là où est Marie, où est Pierre, où est Jésus, qui disait : "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise." Il n'a pas dit qu'il construisait sur du sable.

- Que dit le pape de tout cela?
- Nous pouvons très bien l'imaginer! Mais il a toujours su que les pire attaques contre l'Eglise venaient de l'intérieur de l'Église elle-même. En janvier 2009, il y a eu l'épisode avec les évêques lefebvristes. En janvier 2010, la divulgation des abus terribles commis par des prêtres dans les écoles allemandes. Et en janvier 2011, nous avons cette offensive réchauffée de la part de théologiens, contre les caractéristiques essentielles de l'Église, avec l'intention de la blesser au cœur.
Bien sûr, les critiques du célibat sacerdotal, ne sont pas tous nécessairement des ennemis de l'Eglise. Le célibat sacerdotal n'est pas un dogme, mais aucune autre règle n'a été si fortement mise à l'épreuve. Comme jeune professeur, le pape lui-même le regardait avec un œil critique. Dans les trois livres d'entretiens que nous avons faits ensemble, nous avons parlé de cette question en détail.
Il n'a pas fait un enjeu majeur de son pontificat pour l'Église universelle d'en décider! il a plutôt donné un grand nombre d'arguments convaincants pour le célibat sacerdotal. Ses adversaires le savent, et c'est cela qui les met le plus en colère.

- Alors faut-il cesser de débattre de cette question?
- Non, mais pas tout le temps et pas à chaque occasion! Peut-être faudrait-il la ressortir dans dix ans. Mais pour l'instant, la question est close. Point. Et cela signifie qu'il faut l'accepter. Pour le bien de l'Eglise, pour le bien de tous.
Nous ne pouvons pas répéter répéter éternellement la même question à laquelle il a déjà été répondu, comme un malade d'Alzheimer auquel on a déjà répondu...
Celui qui s'oppose obstinément au célibat sacerdotal promeut la rupture. Il met délibérément en danger l'unité de l'Eglise pour une cause qui manque à la fois de justification convaincante et du soutien de la majorité.
Il n'y aura pas d'adoucissement de la part de ce pape, qui a dit que "le célibat est un grand signe de la foi, de la présence de Dieu dans ce monde." Il serait complètement absurde de renoncer à ce signe dans un monde éloigné de Dieu, et qui a tellement besoin de tels signes. "
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Écrit par : Luça/ | 13/02/2011

LE CREPUSCULE DES VIEUX

> Une pétition de vieillards, au sein d'une Eglise catholique allemande sub-claquante (bien qu'étant une des plus riches du monde), dans un pays de retraités, où la famille nombreuse commence à deux enfants...
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Écrit par : Feld/ | 13/02/2011

pour feld :

> Exact, mais c'est différent ds le sud de l'Allemagne
Alors on présente les Allemands du sud comme des arrierés, "conservateurs", sous-développés du bulbe et mine de rien, on glisse le fait que Braunau est ds le sud de l'Allemagne ...
(je me souviens d'un article écrit ds un hebdo français bien connu à l'époque de l'élection de Benoit XVI où le rapprochement était fait : "Benoit XVI est né ds cette Allemagne conservatrice, à qq kilomètres de Braunau" )
Il y a en Allemagne deux tendances opposées :
- une tendance d'une fidélité exemplaire à Rome, très courageuse comme on a pu le voir sous Hitler et pendant le Kulturkampf ;
- une ligne encore marquée par une certaine tendance "germanicane", si vs me permettez l'expression, qui manifeste d'une certaine manière le complexe allemand vis-à-vis des pays latins qui n'ayant pas eu la tentation de type césaro-papiste, n'ont pas vécu la même humiliation que l'Allemagne, cette tendance est l'héritière d'un vieux courant influencé encore (eh oui !) par la lutte du Sacerdoce et de l'Empire. (en France, les réformes romaines sont longues à venir car bcp de catholiques français savent mieux que le pape, mais qd il y a opposition, elle n'est pas aussi frontale, on finasse.)
De cette branche est sortie la Réforme au 16e et au sein du catholicisme (officiellement) les Drewermann et autres.
Protestante et plus industrielle au nord, catholique et plus agricole au sud, l'Allemagne est coupée en deux ; la partie sud est montrée comme l'arriérée de service, par les cathos bobos locaux, qui craignent tellement l'accusation de "cathos conservateurs", voire facho qu'ils se sont précipités sur le progressisme ds les années 60 et refusent d'admettre qu'il s'agit d'un autre excès.
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Écrit par : zorglub / | 14/02/2011

DEUX ERREURS ?

> Dans l’approche du sacerdoce ministériel, il me semble que les regards sont à purifier tant du côté de certains laïcs que du côté de certains clercs.
Du côté des fidèles laïcs du type « Baptisés de France » qui contestent le célibat sacerdotal mais aussi la nature sexuée du Christ Prêtre (en l’occurrence masculine) comme fondement du sacerdoce ministériel (et vont même plus loin, dans ce domaine, en prêtant des oreilles complaisantes à la « théorie du genre » qui assujettit la nature sexuée à un choix individuel et culturel – pour mieux valider sans doute un « droit » des femmes à accéder à la prêtrise !?), chez ces laïcs donc, non seulement le sacerdoce ministériel réservé aux hommes est mal vécu, mais le sacerdoce commun des fidèles, lui-même, est souvent pollué par une revendication positiviste d’égalité dans l’exercice du pouvoir (au nom de la démocratie dans l’Eglise…) : dans tous les cas, l’abus de l’expression « sacerdoce royal » traduit généralement cette recherche de pouvoir (le « roi » dont il est question, faut-il le rappeler, n’étant pas celui d’une société civile, mais toute personne qui se fait serviteur de ses frères et soeurs à la suite de Jésus-Christ…).
D’un autre côté, chez certains prêtres, l’approche des différentes vocations chrétiennes pêche parfois par l’étroitesse du regard, difficilement admissible après l’enseignement du vénérable Jean-Paul II sur la beauté du mariage chrétien, la conjugalité et la théologie du corps. Pour donner un exemple, il me semble qu’il faudrait relativiser ce passage de l’encyclique « Sacerdotalis caelibatus » cité lors du séminaire d’Ars indiqué ci-dessus en lien et offert à notre méditation – où Paul VI proclame, à propos du prêtre : « En mourant quotidiennement à lui-même, en renonçant, par amour du Seigneur et de son règne, à l’amour légitime d’une famille qui ne soit qu’à lui, il trouvera la gloire d’une vie pleine et féconde dans le Christ, puisque, comme Lui et en Lui, il aime tous les enfants de Dieu et se donne à eux ».
Cette notation « qui ne soit qu’à lui » me paraît révélatrice du regard porté par certains prêtres sur des laïcs qui seraient forcément immatures et limités dans leur vie spirituelle. En réalité, quels parents chrétiens prétendront que leurs enfants n’appartiennent qu’à « eux », qu’à « lui » le père et « elle » la mère ? Toute mère qui l’a porté en son sein, tout père qui le reçoit à sa naissance est habité par ces évidences : la ressemblance et la différence de l’enfant d’avec ses parents, sa familiarité et son étrangeté radicales et bien évidemment la présence en lui du Tout-Autre, son seul et véritable « propriétaire », pour reprendre l’esprit de ce passage de l’encyclique. Ce morceau de phrase de Paul VI, « qui ne soit qu’à lui », situe, à mes yeux, l’effort qu’ont à faire certains prêtres et responsables ecclésiaux pour accepter les enfants du Bon Dieu un peu mieux, si j’ose dire, que des canards sauvages, dans la considération de leur vocation au mariage et à la constitution d’une famille – de leur vocation chrétienne, tout simplement.
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Écrit par : Denis/ | 14/02/2011

A Zorglub

> C'est vrai, j'aurais pu être un peu plus nuancé (d'autant que, époux d'une prof d'allemand, je commence à connaître un peu le pays).
La Bavière est effectivement un Land à part, notamment du point de vue de la pratique religieuse (à ce propos, mon épouse et moi avons assisté cet été aux Passionspiele d'Oberammergau...magnifique).
Mon impression est quand même que l'Eglise d'Allemagne est une Eglise disons...installée. Riche, propre sur elle, perméable aux injonctions du monde (avec parfois, en sus, un mélange troublant de traditionalisme et de théologie complètement déc...nante- cf l'expérience de séminaristes français ayant séjourné dans le pays). Ma vision des choses est certainement partielle, mais je n'ai pas rencontré de catholiques pour qui la vie en Christ était porteuse de radicalité et de contestation de l'ordre établi. PLutôt : le respect de la tradition...
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Écrit par : Feld/ | 15/02/2011

PAS D'ACCORD

> Jésus a été le premier "hérétique" en prenant parmi ses disciples et apôtres de hommes mariés. Saint Pierre, le premier pape était marié ainsi que beaucoup d'autres. Certains étaient mariés plusieurs fois car la mort de femmes en couches était hélas fréquente. Je ne pense pas que les successeurs de Pierre aient eu une légitimité pour interdire le mariage alors que le Christ lui même avait dérogé. Quel Pape va l'exclure de l'Eglise? Le Panzer Kardinal connait bien ce problème. Il sait pertinemment qu'en Allemagne des centaines de jeunes qui ont la vocation ne peuvent se résoudre à franchir le pas à cause de cette règle. Mais il ne sait pas par quel bout prendre le problème tant il y a de résistances à la curie, de vieux célibataires qui enragent de penser que leurs successeurs pourraient accéder au mariage. Il faudra bien sauter le pas un jour et revenir à la simplicité évangélique sinon dans vingt ans les diocèses français n'auront plus qu'un ou deux prêtres. Tant de mal pour l'Église pour une misogynie inexplicable dans une religion qui fait de Marie (une femme) l'interlocutrice préférée des catholiques.
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Écrit par : louis Lauzin / | 06/05/2011

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