13/12/2010
Intolérance envers les chrétiens en Europe : le Saint-Siège se déclare préoccupé
Un nouveau rapport de l'Observatoire sur l'intolérance et les discriminations contre les chrétiens en Europe, concernant les cinq dernières années, a été publié le 10 décembre à Vienne (cf. (http://www.intoleranceagainstchristians.eu) :
Commentaire du P. Lombardi au Vatican : " L'importance du nouveau rapport réside dans le fait qu'il donne une longue série d'exemples d'intolérance envers les chrétiens en Europe : actes de vandalisme, de haine envers des églises et des symboles religieux, de manifestations de haine et de brimades envers des personnes. C'est une base sur laquelle évaluer l'ampleur et la nature du phénomène."
Citant le discours historique de Benoît XVI à Westminster Hall, le porte-parole rappelle que « la religion n'est pas un problème à résoudre mais un facteur qui contribue de manière vitale au débat public ».
Le P. Lombardi a souligne que, lors du sommet de l'OSCE tenu il y a quelques jours, le cardinal-secrétaire d'Etat, Tarcisio Bertone, a affirmé avec fermeté : « la communauté internationale doit combattre l'intolérance et la discrimination contre les chrétiens avec la même détermination avec laquelle elle lutte contre la haine vis-à-vis des autres communautés religieuses ».
source : Zenit
Reste à s'interroger sur les sources de la cathophobie ambiante, qui a commencé à s'installer en Europe occidentale dans les années 1990.
Le fait est là : les démocraties occidentales sont devenues cathophobes quand elles se sont résorbées dans la mentalité libérale-libertaire, processus qui a coïncidé historiquement avec l'instauration du néolibéralisme à l'échelle mondiale. C'est à cette conjonction qu'il faut réfléchir, si l'on souhaite bâtir une alternative au lieu de rester dans la déploration.
Cette réflexion a commencé par les encycliques de Jean-Paul II et de Benoît XVI. On attend d'en voir les fruits dans la réflexion de tous les notables romains : certains d'entre eux gagneraient à ne pas contredire les déclarations du pape, et à parler le langage Ratzinger plutôt que le langage Bush.
18:47 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : christianisme
Commentaires
UN GRAND REALISTE
> C'est la tentation permanente des scribes : se réfugier dans des considérations doctrinaires abstraites et des dissections de mouches, au lieu de regarder en face le monde et l'époque. Comme cela ils arrivent toujours à démontrer que la réalité a tort d'être comme elle est. Ils feraient mieux de prendre exemple sur leur pape, qui est - quoiqu'on en dise - un grand réaliste.
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Écrit par : Simon Postel / | 13/12/2010
> Comme toujours : rien à ajouter !
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Écrit par : pierre-aelred/ | 13/12/2010
"ESCROQUERIE ?"
> Désolé, mais le rapport en question - que je viens de lire - est une escroquerie : les faits rapportés le sont d'une manière extrêmement floue qui frise parfois la malhonnêteté. Et l'obsession évidente des rédacteurs pour les questions ayant trait à l'homosexualité me plonge dans des abimes de perplexité quant à leurs motivations.
J.
[ De PP à J. - Vous voilà défenseur des moeurs consuméristes ? ;) ]
réponse adressée au commentaire
Écrit par : Jérôme/ | 14/12/2010
@ Jérôme
> Ce genre d'annuaire est toujours superficiel et probablement subjectif dans certains cas (comme de ne retenir que la liste des monuments religieux dégradés - et pas les mairies, les écoles publiques et les centres fiscaux ...). Mais pourquoi parlez-vous d'escroquerie ? Etes-vous hostile au fait que les chrétiens - autant que les musulmans et les juifs - dénoncent les mauvais traitements qu'ils subissent ?
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Écrit par : Roque / | 14/12/2010
@ Roque :
> non, je ne suis pas hostile à ce que les chrétiens prennent les choses en main dans le domaine. Bien au contraire, voyons ! Mais je suis convaincu qu'ils se tirent une balle dans le pied s'ils se contentent de diffuser de la mauvaise propagande en mélangeant tout et n'importe quoi. Je ne suis pas sûr par exemple que le fait de dire que les réactions aux propos de Mgr Léonard sur le sida comme "justice immanente" relèvent de la christianophobie aide le grand public à se poser des questions. Bref, si l'intention est bonne, je continue de trouver la manière catastrophique en termes de communication. Je suis journaliste, j'étais hier soir dans un cadre juif et on m'a demandé de raconter sur quoi je travaillais en ce moment. J'ai raconté ces histoires de "christianophobie" en parlant du rapport de l'Observatoire. On m'a ri au nez. Et les gens qui étaient là n'étaient pas des imbéciles.
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Écrit par : Jérôme/ | 15/12/2010
SI VOUS AVEZ DU TEMPS A PERDRE...
> http://www.lavie.fr/sso/blogs/blog.php?id=7184
Le pire c'est que cet individu doit-être sincère...
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Écrit par : Louis Chaise/ | 15/12/2010
@ Louis Chaise :
> c'est quoi ce truc ??? Que fait JP Denis ?
Si j'avais son numéro, je l'appellerais de suite !
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Écrit par : PMalo/ | 15/12/2010
MERCI JEROME
> Merci Jérôme de soulever que la communication autour de la christianophie est un challenge plus que délicat !
D'un côté la christianophobie est un phénomène grave, et d'un autre côté, en parler semble malheureusement virer très facilement à une action contre-évangélisatrice.
(A moins d'être de la pointure et de l'humilité de Benoît XVI dont le discours au Westminster Hall est superbe... Merci BXVI)
Quel est donc vraiment l'objectif de ce rapport sur la christianophobie ?
Si c'est de servir de "base sur laquelle évaluer l'ampleur et la nature du phénomène" comme l'indique le père Lombardi, pourquoi pas ! C'est d'ailleurs comme cela que le rapport est présenté dans sa propre introduction.
Par contre, si c'est de servir aux chrétiens pour communiquer au monde sur le sujet, je serais d'accord pour dire que c'est se tirer une balle dans le pied !..........
La comparaison qui me parle le plus sur le sujet est celle entre la lutte contre la dictature du communisme, et notre lutte contre la dictature du relativisme (fruit du libéralisme).
JPII n'a pas vaincu le communisme en Europe de l'Est en défendant les églises locales ou le clan des chrétiens, mais en plaçant justement le combat au niveau des droits de l'homme.
Il a établi que la liberté religieuse est le premier des droits de l'homme, et ainsi est le test "clé" de la démocratie d'un régime. Quelle clarté d'esprit, permettant du même coup de discerner que le combat à mener n'était pas contre l'athéisme (qui a toute sa place dans la liberté religieuse) mais contre la dictature en elle-même.
D'où ensuite le combat en commun, de l'Eglise, et des athées de gauche, pour les droits des ouvriers et les droits de l'hommes, et contre la dictature du communisme.
(ce que la démarche de PP me semble rejoindre pleinement, lorsqu'il participe à la construction du dialogue entre les chrétiens et les écologistes, ou entre les chrétiens et les dé-croissants)
Ainsi, il me semble essentiel que nous apprenions à expliquer d'une manière juste, et parlante aux non-chrétiens, que la raison pour laquelle la christianophobie est grave n'est pas d'abord parce qu'elle s'attaque aux chrétiens, mais parce qu'elle est un signe "clé" d'affaiblissement des droits de l'homme, c'est à dire d'abaissement de toute l'humanité.
Heureusement que nous avons BXVI pour nous aider et nous apprendre à trouver les mots juste sur ces sujets sensibles.....
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Écrit par : Isabelle Meyer/ | 16/12/2010
PARTAGER LEURS SOUFFRANCES
> Le malaise que je partage aussi parfois tient, je crois, à cette tension entre d'un côté la souffrance des persécutés, avec la compassion et la révolte qu'elle nous inspire (l'angoisse aussi peut-être parfois), et de l'autre côté le fameux "Heureux les persécutés...".
Ce malaise nous rappelle combien la priorité pour ceux qui ne sont pas persécutés est d'abord de témoigner compassion, soutien, solidarité à ceux qui le sont, avant de crier à l'injustice. Si le cri est légitime, il l'est pour ceux qui vivent les persécutions, mais pour ceux qui ne la partage que par une communauté de foi (concept largement incompris aujourd'hui) ça a tous les traits d'une victimisation communautaire, et là on sombre dans le gros malentendu.
Je l'ai expérimenté un peu : en exprimant ma révolte à l'oreille d'un ami non chrétien, sa première réaction, avant même d'être touché par un quelconque élan de compassion, ou par un quelconque sentiment d'injustice, a été l'ironie : "J'adore quand tu joues les victimes". Je ne jouais pas les victimes, mais étant chrétien et me plaignant des persécutions des chrétiens, cela ne pouvait qu'être perçu comme ça. Et cela a même été à la limite d'être perçu comme de l'islamophobie, dans la mesure où quand on rentre dans les détails des persécutions, les plus importantes étant le fait d'extrémistes musulmans, ou de lois fondées sur la charia. Ce n'était pourtant pas le sens de mon propos, mais le malentendu affleure systématiquement.
Bref, au final, ce qui parle le mieux, c'est surtout de partager cette souffrance de nos frères persécutés, car c'est ainsi qu'on la fait connaitre, par le témoignage à rebond. Et puis ainsi, c'est aussi parler à ceux qui souffrent et leur dire notre solidarité. Tout cela ne pouvant se vivre en vérité, plutôt qu'en bons sentiments, qu'enraciné dans la prière, évidemment.
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Écrit par : Joël Sprung / | 16/12/2010
NOUS ALERTER
> Je pense que Jérôme a raison de nous alerter sur cette question. On ne peut pas tout mettre dans un shaker étiqueté « christianophobie » pour sortir un cocktail où l’on peine à distinguer l’essentiel de l’accessoire. A mon avis, on ne gagne rien à utiliser la méthode de lobbying catégoriel à la mode : s’appuyer sur telle « machinphobie » surexploitée pour revendiquer des droits particuliers. Le syndrome « concurrence victimaire » à la sauce «Halde » en quelque sorte. Non merci. Restons sur le terrain des idées : utilisons ces petits faits significatifs (20 minutes à Lyon, crèche interdite etc.) pour démontrer le caractère absurde de la sécularisation culturelle quasi-idéologique que produit la laïcité.
A côté de cela, il y a les persécutions que vivent les chrétiens dans beaucoup de pays musulmans, il y a les martyrs. Notre devoir est de faire connaître ces martyrs car ils sont porteurs d’un puissant souffle spirituel ; et notre devoir est de défendre ces églises chrétiennes menacées de disparition.
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Écrit par : Guillaume de Prémare/ | 16/12/2010
LU RÉCEMMENT
> dans le courrier des lecteurs de La Croix : une mamie s'y étonnée grandement que sa petite-fille, scolarisée dans un établissement de l'enseignement catholique, ait été convertie à l'islam par deux camarades de classe... Visiblement elle n'avait pas lu l'hallucinante enquête de La Croix sur l'état de cet enseignement qui fut un jour "catholique". On pouvait y lire entre autre que la "privatisation" de certains espaces par des musulmans pour y prier n'était pas une légende urbaine.
Pour parler très vulgairement : une démocratie qui n'a pas de c... est destinée à être b... par tous !
Il faudrait vraiment que nos politiques, nos dirigeants, nos "leaders" cessent d'avoir une conception à géométrie variable de la laïcité et que nous, catholiques, nous souvenions de notre baptême dans nos relations avec les autres et en particulier avec l'Islam. Il n'y a qu'un seul Sauveur : Le Christ !
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Écrit par : Amédée/ | 17/12/2010
@ PMalo
> Amusant non ? Non ? Pas vraiment ? Bon d'accord c'est assez désespérant d'imaginer que cette personne pense réinventer l'eau chaude alors qu'il ne fait que reprendre les fruits d'hérésies diverses et variées condamnées depuis des lustres. Il n'a visiblement jamais entendu parler de Marcion pour n'étaler que modestement ma culture (lol). De plus il se revendique membre de la Conférence des Baptisé-e-s, j'espère simplement que les autres membres de cette conférence ne sont pas de la même eau sinon je suis pour l'enregistrement illégal de leurs travaux... vu les programmes télévisés de fin d'année ils constitueraient une agréable alternative à La Grande Vadrouille !
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Écrit par : Louis Chaise/ | 17/12/2010
à Louis Chaise
> mais bien sûr que oui, la "conférence des baptisées" véhicule ce genre de théories voulant liquider le credo ! c'est pour ça que c'est une manipulation. Ceux qui font semblant de prendre la Conf pour un courant respectable du laïcat catho, etc, sont des complices. Pardon de le dire aussi nettement mais je sais de quoi je parle. j'y suis allée voir.
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Écrit par : Véronique/ | 17/12/2010
@ Véronique
> Oui mais vous en êtes revenue : errare humanum est, perseverare diabolicum comme disait l'autre...
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Écrit par : Louis Chaise/ | 17/12/2010
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