07/12/2010
Espagne : la cathophobie occidentale franchit un seuil
L'archevêque de Madrid interdit de parole avec l'accord des autorités :
<< Des groupes radicaux ont empêché le cardinal Antonio María Rouco Varela, archevêque de Madrid, de prononcer une conférence à l'Université autonome. Le cardinal a décidé d'annuler son intervention quand le gouvernement espagnol l'a averti de ne pouvoir garantir sa sécurité.
Análisis Digital, service internet de la fondation García Morente,qui a le soutien de l'archevêché, fait savoir dans un éditorial que le président de la conférence épiscopale espagnole devait intervenir dans le cadre des préparatifs de la Journée mondiale de la jeunesse « qui rassemblera à Madrid plus de deux millions de jeunes du monde entier ». « La conférence n'a pu avoir lieu suite à des menaces de groupes d'opposition annonçant leur intention de l'empêcher par la violence », précise-t-il : « les universitaires ne pourront écouter la voix du cardinal-archevêque de Madrid, qui devait parler du ‘Dieu inconnu' pour les Espagnols de notre temps, comme avait fait saint Paul à l'aréopage d'Athènes. A la différence de saint Paul qui a pu parler il y a deux mille ans du ‘Dieu inconnu' en toute liberté, aujourd'hui tout un système démocratique s'est plié à la menace d'une action violente, refusant de garantir la liberté et l'ordre sur le campus universitaire.»
L'éditorial du site web déplore « le flagrant abandon de sa charge de la délégation du gouvernement de Madrid » qui, estime-t-il, « s'est refusée à garantir les libertés consenties par la Constitution, en accord avec les autorités académiques qui organisaient la conférence et qui n'ont rien fait pour défendre leurs étudiants. »
Selon Análisis Digital, « ceci est une nouvelle démonstration du paradigme culturel qui cherche à imposer un laïcisme agressif : tolérant avec l'intolérance des violents et implacable dans sa volonté de museler toutes les voix qui veulent rappeler le nom de Dieu et le sens de l'existence de l'homme », avec ce paradoxe en plus que « la liberté et la vérité dérangent là où le savoir devrait avoir une place importante, à l'université ».
L'Observatoire antidiffamation religieuse a pour sa part diffusé un communiqué, dans lequel il reproche à l'Espagne de ne pas garantir suffisamment la liberté religieuse sur son territoire : « Il est à déplorer que dans un pays qui se dit démocratique, un citoyen ne puisse se rendre pour raison de sécurité là où il a été invité à prononcer une conférence pour parler de Dieu », souligne-t-il. >>
Source : Zenit.
22:36 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : christianisme
Commentaires
EURO-MODERNE
> Ca met un petit bémol à la campagne sur la cathophobie musulmane. L'Espagne, pays euro-moderne s'il en est, est aux bords de la discrimination sociale anticatholique.
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Écrit par : maksoud / | 07/12/2010
MEME SITUATION
> ne nous hâtons pas de dire que c'est à cause du méchant Zapatero. Tous les pays de l'UE sont dans la même situation, les "groupes radicaux" étant juste les activistes des "valeurs d'aujourd'hui" libérales-libertaires professées par tous les partis.
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Écrit par : enrique p. / | 07/12/2010
@ Maksoud
> Je ne crois pas que les deux phénomènes s'opposent. Au contraire. En effet, l'islam partage avec la modernité post chrétienne un point commun central dans leurs doctrines: la négation du verbe incarné.
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Écrit par : luDovic | 07/12/2010
Enrique,
> Je trouve votre raccourci, vraiment très raccourci ! passez de l’incapacité de la protection physique d’un religieux par la police, donc par le ministère de l’intérieur donc par son premier ministre Zapatero, à une conclusion de la culpabilité de l’ultra libéralisme dédouanant au passage ce dit premier ministre, est à mon gout une belle pirouette de raisonnement, qui passe du début de l’énoncé à une conclusion somme tout « forfaitaire », c’est-à-dire sans lien de causalité.
Ce que vous écrivez est donc une affirmation qui utilise en fait la même démarche de pensée que ceux qui ont imposé le silence au prélat, justifiant par une belle pirouette, leur incapacité à le protéger.
Si donc on ne peut protéger un homme libre de parler dans une démocratie, je me demande bien qui donc on peut protéger dans l’Espagne démocratique,…. sans doute les bandits protégés par eux mêmes ?
Bref, il est très clair ici, à mon sens, que nous retrouvons les germes d’un certain socialisme issus de Karl Marx couplé au dédain d’un certain pouvoir, pour peut-être trouver dans cette logique poussée à bout, comme un semblant de début de fascisme à l’espagnole, exactement comme en son temps, Mussolini étant président du parti socialiste italien, finit par mettre sous couvercle chaque manifestation catholique en Italie.
Cependant, l’Espagne n’est pas encore un pays fasciste, ni une dictature ; cet évènement présent rappelle malheureusement un temps que l’on croyait révolu.
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Écrit par : jean christian/ | 08/12/2010
ZAPATERO EN ECHEC
> Ne peut-on parler d’arriération laïcarde en ce qui concerne ces manifestations d’intolérance ? La France a dans ce domaine plus d’un siècle de recul, et une façon plus fine sans doute que son voisin espagnol de gérer les conflits entretenus de façon permanente contre l’Eglise par les zélateurs de l’athéisme. Reste que Zapatero et son aréopage gouvernemental, qui accumulent échecs et frustrations – ayant construit comme chacun a pu l’observer sur le sable (immobilier en folie des plages espagnoles) et non sur le roc –, ne sont certes pas en quête d’une nouvelle guerre d’Espagne. Mais seulement de quelques pavés (de plage) et soufflés (sableux) à jeter à la face de Celui qui leur reste – de leur propre fait – « inconnu ».
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Écrit par : Denis / | 08/12/2010
Zapatero, un marxiste révolutionnaire???
> Voilà un scoop... C'est Anne Cheyvialle, journaliste au Figaro, qui n'a rien compris! elle qui annonçait, vendredi dernier, "le virage libéral de Jose Luis Zapatero":
http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2010/12/03/10001-20101203ARTFIG00621-le-virage-liberal-force-de-jose-luis-zapatero.php
Grâce à vous Jean-Christian, nous connaissons la terrible vérité...
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Écrit par : Blaise/ | 08/12/2010
PAS MARXISTE
> Zapatero, marxiste? Mon Dieu, qu'est-ce qu'il ne faut pas lire....autant dire que Blair est catholique et Obama prix nobel de la paix.
vf
[ De PP à VF - Le fait est que Zapatero n'a rien de marxiste. Ses positions sur les moeurs sont celles du capitalisme libéral-libertaire. ]
réponse au commentaire
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Écrit par : vf / | 08/12/2010
ON A PEUR
> Ceci dit, que se passe-t-il? Entre le cas espagnol et l'affaire du journal de Lyon, on dirait que quelqu'un à peur de l'Eglise. C'est rassurant. Si l'Eglise fait encore si peur, c'est qu'elle est vivante. On n'a pas peur d'un cadavre.
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Écrit par : vf / | 08/12/2010
TOUJOURS
> Je ne sais plus qui a dit, en substance, que les Espagnols ont toujours couru derrière leurs prêtres. Soit avec une bannière, soit avec une fourche...
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Écrit par : Feld/ | 08/12/2010
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