12/11/2010
Climat : le "bien commun universel" exige courage et lucidité
Echec annoncé pour la conférence climatique de Cancun (qui s'ouvre à la fin du mois). Pourquoi ? Par un mélange de tyrannie économique et d'aveuglements nationaux, Etats-Unis en tête :
Il y a deux façons de voir la situation.
La façon obtuse : "la hausse des émissions de gaz à effet de serre en Chine et dans d'autres pays émergents réduit peu à peu la responsabilité historique des pays riches dans le réchauffement de la planète, donc on ne change rien, fuite en avant et business as usual !" C'est le discours bourgeois standard à Paris.
La façon chrétienne : "le bien commun universel, comme dit le pape, continue à exiger que l'on change le modèle de développement global."
De façon obtuse, Washington affirme qu'un "Mur de Berlin injuste" (!!), créé en 1992 par la conférence de Rio, sépare un groupe de 40 pays industrialisés sommés de réduire fortement leurs émissions de GES à l'horizon 2020, et les autres pays n'ayant pour obligation que de ralentir la progression de leurs propres émissions dans le même délai.
L'émissaire américain sur le climat, Todd Stern, parle de "définir un nouveau paradigme étant donné que les pays développés ne représentent plus aujourd'hui que 45% des émissions de GES..."
C'est de la propagande américaine, estime Susanne Dröge, directrice de recherches sur les questions mondiales à l'institut allemand pour les affaires internationales : "Washington cherche à détourner l'attention de ses propres lacunes en matière de lutte contre le climat." Les Etats-Unis n'ont pas adopté de loi pour réduire les émissions de GES, et n'en adopteront certainement pas après le triomphe du parti pétrolier (les républicains) aux élections du 2 novembre.
Les experts donnent également tort à Todd Stern quand il dit que la Chine "a dépassé la France en termes d'émissions par tête." En 2009, le niveau de la France était de 6,3 tonnes par tête et celui de la Chine de 5,6 tonnes.-
10:42 Publié dans Ecologie, La crise, Société | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : climat, cancun, benoît xvi, christianisme
Commentaires
UNIVERSEL
> "Bien commun universel", dit le pape. Il a raison et les catholiques n'ont pas à tordre le nez. Il y a un bien commun universel. Et personne ne le sert. Il n'y a aucune institution pour cela (l'ONU est une mauvaise plaisanterie). C'est pourquoi Caritas in veritate demande l'instauration d'un gouvernement de l'économie mondiale !
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Écrit par : Simon Postel / | 12/11/2010
ILS OSENT TOUT
> A noter dans votre éphéméride des événements ridicules le fait que le très éclairé Club de l'Horloge (dont l'on sait combien il travaille sans relâche au bien du libéralisme - pardon : de l'humanité) a décidé d'attribuer son parodique Prix Lyssenko non à son président Henry de Lesquen qui avait pourtant tout fait pour le mériter mais à Jean Jouzel, climatologue officiant au GIEC et à qui l'Académie des Sciences vient de donner raison contre Allègre et ses séides, comme chacun sait.
Ils osent tout, et encore une fois c'est à ça qu'on les reconnaît...
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Écrit par : JG / | 15/11/2010
SPLENDEUR
> Non seulement ça mais le magazine favori de la Pendule a le culot de faire un papier pour faire dire à l'Académie des sciences le contraire de ce qu'elle a dit en toutes lettres ! Il paraît que quand les académiciens disent : "le réchauffement existe et il vient du CO2 industriel", ça veut dire que le réchauffement n'existe pas donc ne peut pas venir du CO2 industriel. Monsieur Lebourgeois dans toute sa splendeur.
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Écrit par : Torbenn / | 15/11/2010
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