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30/06/2010

La création du Conseil pour la nouvelle évangélisation est un événement

Elle démode les réflexes du siècle dernier, exprimés notamment par un avis de Jean Baubérot dans 'La Croix' d'hier :


  

A lire ce bref avis de Baubérot, on a l'impression que la nouvelle évangélisation selon Benoît XVI consisterait : a) à s'appuyer non sur un choix personnel, mais sur « un conformisme social, quelque chose que l’on reçoit à la naissance et que l’on ne soumet pas à sa propre réflexion» ; b) à « écorner la laïcité en s’appuyant sur le politique » ; c) à ne pas « s'adresser aux gens dans leur liberté » mais à creuser « l'ornière d'un néocléricalisme ».

On est stupéfié de voir Baubérot se tromper à ce point, ou faire semblant. A-t-il même lu le pape ? Il lui prête des thèses qui sont l'inverse de... ce qu'a dit Benoît XVI. Lisez l'homélie annonçant la fondation du Conseil : « L’homme du troisième millénaire désire une vie authentique et pleine, il a besoin de vérité, de liberté profonde, d’amour gratuit. Dans les déserts du monde sécularisé, l’âme de l’homme a soif de Dieu, du Dieu vivant. »

Baubérot ne semble pas voir que l'objet de la nouvelle évangélisation est exclusivement la foi. Celle-ci se transmet d'individu à individu depuis deux mille ans : pas question de conformisme social, ni de politique, mais au contraire une perpétuelle reprise à zéro. La foi est une révolution permanente dans l'âme. C'est une découverte de tous les instants. Et cela aujourd'hui plus que jamais, dans l'Occident matérialiste mercantile où 90 % des gens n'ont pas idée de la foi chrétienne... C'est précisément pour notre temps, et pour les individus de cette société-là, que le pape fonde un Conseil voué à la nouvelle évangélisation.

La foi est une puissance autonome, imprévisible : jamais un épiphénomène du conformisme social ni un sous-produit d'un ordre politique. La foi prise au sérieux subvertit tous les ordres, brise tous les conformismes.

Où Baubérot voit-il Benoît XVI « écorner la laïcité » ? Est-ce parce que le pape critique la société actuelle, et propose un autre modèle ? Alors ce serait Baubérot qui s'appuierait sur un conformisme social ! Un peu trop liés à la société d'aujourd'hui, lui et ses pairs n'aiment pas qu'on la conteste : pour eux, cela revient à « rompre avec la modernité ». C'est ainsi qu'on raisonnait en 1990, quand l'utopie ultralibérale se présentait comme la fin de l'histoire et l'horizon indépassable du genre humain... Mais en 2010, dans cette société faite pour les riches et qui appauvrit les pauvres avant de les écraser quand elle s'écroulera, la foi allume une flamme révolutionnaire dont témoigne l'encyclique sociale Caritas in veritate. Cette capacité subversive ne plaît pas aux notables. D'où leur mauvaise humeur contre ce pape, plus âgé qu'eux à l'état-civil, mais bien plus jeune dans ses intuitions.



Commentaires

LA REPONSE

> La fête des saints Pïerre et Paul a donc vu à la fois la déclaration d'hostilité de la Cour suprême des USA envers le Vatican, et l'annonce de la fondation du Conseil du Vatican pour la nouvelle évangélisation. Belle réponse de l'Eglise, à sa manière (comme les ordinations) : réponse constructive et calme, pointant du doigt vers Celui que nous voulons faire connaître à tous.
A la décision de la Cour suprême répond l'évangile d'hier : "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ; et la puisance du mal ne l'emportera pas sur elle..."
Cette parole répond de même aux vieux "importants" (n'important qu'à eux-mêmes) comme M. Baubérot : Pierre dans l'évangile confesse sans hésiter sa foi en Christ, et tel est le ministère de Pierre qui s'est transmis jusqu'à nos jours à celui qui lui succède à la tête de l'Eglise de Rome. Ainsi l'a voulu Christ, et en Lui la foi met sa confiance. Qui ne comprend pas cela, ne comprend pas la foi. A nous de lui faire connaître l'Evangile.
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Écrit par : michonf / | 30/06/2010

BAUBEROT - HANS KÜNG MÊME COMBAT

> Pourquoi se donner la peine de lire Benoît XVI ? Quelle idée ! Quel intérêt ? Aucun. Bauberot est au débat intellectuel ce que Küng est à la théologie ou Guillon à l'humour : un gigantesque trou noir qui absorbe toute raison pour recracher le néant.
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Écrit par : Pierre-Aelred / | 30/06/2010

> Baubérot est protestant au moins de culture. Sa réaction ne m'étonne donc pas. Mais, pour ma part, je regrette surtout que Benoît XVI n'ait pas fait entrer dans la congrégation "évangélisation des peuples" la vieille Eglise européenne. On a l'impression de deux poids, deux mesures. Il serait tout simplement judicieux d'employer aujourd'hui pour l'Europe ce qui a fait le succès des Missions en Afrique et ailleurs.
Joachim


[ De PP à J. :
- Est-ce si évident ? Il n'y a pas de "technique d'évangélisation" universelle, et l'Europe pose des problèmes spécifiques. Ne serait-ce que sur le plan des mentalités collectives, et sur les raisons de la déchristianisation ! Il me semble que la décision du pape répond bien à l'époque et aux conditions régionales.]

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Écrit par : joachim / | 30/06/2010

PASTORALE

> Faire pour l'Europe un régime missionnaire de faveur, sous prétexte que les petits Européens sont plus délicats me semble constituer une grossière erreur. Je rappelle qu'en Europe, tous les sacrements sont pratiquement bradés (sauf les ordinations, l'onction des malades et une partie des baptêmes pour adultes). Nous voyons ce que cette pastorale par le bas donne comme fruits. Je ne peux que déplorer cette paralysie de nos vieilles Eglises.
J


[ De PP à J. - Vous êtes hors du sujet. Il ne s'agit pas de valider une pastorale qui a échoué. il s'agit d'en faire surgir une autre. Lisez Benoît XVI. Toute son action va dans ce sens. ]

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Écrit par : joachim / | 01/07/2010

Les commentaires sont fermés.