15/06/2010
Colombie : attentats des paramilitaires contre l'Eglise
"Ils veulent imposer leurs opinions comme l'unique voie", proteste l'épiscopat local. En cause, la défense des droits de l'homme par l'Eglise catholique :
< Et en plus, les paramilitaires colombiens usurpent l'image de la Vierge de Guadalupe !
Dépêche :
Les évêques, les religieux et les organisations engagés pour le respect des droits de l'homme sont menacés, dénonce l'agence vaticane Fides. Le diocèse de Sainte Rose de Osos en Colombie et la Conférence épiscopale de la Colombie ont publié un communiqué dans lequel ils expriment une ferme condamnation de l'attentat contre la maison de l'évêque de Sainte Rose de Osos, Mgr Jairo Jaramillo Monsalve.
Tôt le matin du 10 juin, un dispositif a explosé devant l'évêché, endommageant une partie de la façade. Dans le communiqué, parvenu à Fides, on peut lire : « Ces actes sont considérés comme une attaque directe contre l'Église, qui exerce son ministère propre dans sa mission prophétique, qui inclut l'annonce et la dénonciation de la situation complexe que vit le pays et en particulier le diocèse de Sainte Rose de Osos ».
Dans un autre point du texte, il est souligné que « les prêtres du diocèse de Sainte Rose de Osos refusent avec fermeté ces expressions de violence qui ne contribuent en aucune manière aux efforts accomplis en faveur de la paix, du respect et du dialogue ».
Le diocèse de Sainte Rose de Osos, institué en 1917, comprend actuellement 29 communes qui couvrent les régions du Nord, du Nord-est et de Bajo Cauca, avec un total de 80 communautés paroissiales, environ 550 000 habitants sur 22 km2.
Dans une autre zone de la Colombie, au centre du pays, Mgr Camilo Fernando Castrellón Pizano, sdb, évêque de Barrancabermeja, a émis un communiqué à la suite des menaces perpétrées contre le « Service des jésuites pour les réfugiés » et contre d'autres organisations engagées pour la protection des droits, du travail et du respect social. L'évêque rappelle combien Dieu est « l'unique Seigneur de la vie », et il cite certains extraits de Jean-Paul II, dans lesquels est attestée l'inaliénabilité des droits de l'homme et la non acceptabilité de la violence. Le dialogue, toujours en faisant référence aux paroles du pape, est l'unique solution pour vivre en société.
La conférence épiscopale de Colombie a publié la nouvelle sur son site web, en citant cette partie du communiqué de Mgr Camilo Fernando Castrellón Pizano : « Je pense que ce n'est pas seulement une grave erreur de leur part, mais une erreur complète : avec la puissance des armes, ils veulent intimider les personnes, des institutions et des communautés, et ils veulent imposer leurs opinions comme l'unique voie, en ignorant le respect pour la dignité de la personne humaine, pour les droits de l'homme et, par suite, le droit à la différence, le droit de penser différemment. »
Extrait du rapport 2009 des organisations humanitaires en Colombie :
<< Plus de 130 000 victimes de violences commises par des paramilitaires ont déposé une demande officielle de réparations au titre du processus Justice et paix, qui permet aux paramilitaires qui ont rendu les armes de bénéficier de peines d’emprisonnement nettement réduites en échange d’aveux sur les violations des droits humains perpétrées et de réparations en faveur des victimes. Toutefois, 90 % des paramilitaires ne répondaient pas aux critères permettant de participer au processus et échappaient par conséquent à la justice. Des victimes témoignant dans le cadre du processus ont, cette année encore, reçu des menaces ou été assassinées. Par ailleurs, un grand nombre de paramilitaires ne collaboraient pas pleinement avec les tribunaux Justice et paix, notamment en ne rendant pas les terres dont ils s’étaient emparés. Ces irrégularités entravaient toujours les droits des victimes en matière de vérité, de justice et de réparation.
En mai, 15 chefs paramilitaires colombiens ont été extradés vers les États-Unis où ils avaient à répondre d’accusations de trafic de stupéfiants. La décision d’extradition est intervenue à la suite de déclarations du gouvernement colombien selon lesquelles ces hommes n’avaient pas respecté les dispositions du processus Justice et paix. Les autorités américaines soutenaient que les enquêteurs colombiens pourraient rencontrer les paramilitaires extradés. On craignait toutefois que ces extraditions ne compromettent les enquêtes menées par la Colombie sur les violations des droits humains commises par les paramilitaires et sur les liens que ceux-ci avaient pu entretenir avec des personnalités politiques ou d’autres responsables colombiens. >>
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10:43 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : christianisme
Commentaires
JEUNES TUEURS
> Les paramilitaires paradant devant une image de la Madone. Pas étonnant : les jeunes tirofijos mexicains ont bien un chapelet enroulé autour du poignet droit (celui qui tient le Smith & Wesson) ! Lisez Elmer Mendoza. La réalité là-bas est loin de ce que croient les bien-pensants français. S'ils voyaient un jeune tueur latino, ils le prendraient pour un Cristero.
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Écrit par : Churubusco / | 15/06/2010
OBSCÈNE
> Rarement vu quelque chose d'aussi obscène que cette récupération de la Vierge par ces gens.
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Écrit par : Arnaud Milon / | 15/06/2010
Mgr ROMERO
> Mgr Romero avait déjà été assassiné par leurs équivalents salvadoriens. Qu'attend l'Eglise pour le béatifier ? Alors peut-être on verra moins de tueurs "dévots de la Santa Virgen" !
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Écrit par : Vincent / | 15/06/2010
@ Vincent :
La béatification est en cours cher monsieur.
La récupération et vieille comme le monde ; elle existait aussi chez Cromwell : "Dieu a voulu que cette ville tombât entre mes mains, je n'ai donc fait auun prisonnier". Chez les révolutionnaires français qui, les droits de l'homme en bandoulière, massacraient les populations civiles.
Je lisais il y a peu ce qu'ont fait à Moissac, les troupes de Simon de Montfort en guerre/croisade contre les cathares : ils ont commencé par brûler les cathares ... puis l'abbaye et ont pillé l'église et tué les moines !
Cela prouve bien que le Bon Dieu n'était pas avec eux et donc ce qu'il en pense/pensait.
Le Diable fait feu de tout bois ; sa grane force, c'est notre bêtise.
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Écrit par : zorglub / | 15/06/2010
@ zorglub
> Peut-être Simon de Montfort et sa bande accusaient-ils les moines d'être eux-mêmes des cathares?
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Écrit par : Blaise / | 15/06/2010
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