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28/05/2010

Retraites, avortement, marée noire, Palme d'or...

...le Grand Débat de RND (Henrik Lindell, Victor Loupan et moi-même) : http://www.radionotredame.net/emission/legranddebat/2010-...


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11:52 Publié dans RENDEZ-VOUS | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : christianisme

Commentaires

PAS D'ACCORD

> Habituellement j’apprécie vos interventions sur RND ou dans le Spectacle du Monde, mais cette fois-ci, je ne peux pas rester sans réagir face à votre affirmation faite dans le débat du 28 mai,que l’industrie n’a plus besoin d’hommes, et que c’est par l’économie sociale désintéressée qu’on va sauver l’emploi.
Si on chôme massivement en France et plus généralement dans les pays du « Nord », c’est que les financiers et les idéologues nous imposent ensemble une surévaluation démente de notre monnaie et l’ouverture inconditionnelle de nos frontières. Fabriquer des chaussettes et des chemises, des appareils photos, des jouets, des téléphones et des ordinateurs, de la hi-fi, des pièces de rechange automobile, cela emploie toujours des centaines de millions de personnes.
Mais pas chez nous car nous les importons de pays ou les couts de main d’œuvre sont par rapport aux nôtres divisés par cinq, dix, vingt, voire cinquante!
Sous cette pression concurrentielle, de fait, les industriels subsistant doivent automatiser autant que possible.
En regard, tenir des bibliothèques, accompagner les petits vieux, soigner les malades, alphabétiser les migrants, c’est cela l’économie sociale qui peut créer des emplois, mais à une condition : qu’il y ait le soubassement d'une économie marchande capable de supporter le prélèvement nécessaire au financement du social, sinon, il le sera au moyen du déficit, et ce sera une bulle peut-être moins immorale que la financière, mais dont l’éclatement sera aussi catastrophique et même plus douloureux. (Et cela commence en Europe du Sud !)
Car la religieuse soignante la plus désintéressée, la plus porté vers la gratuité a besoin d’un minimum de nourriture, d’aliments, de moyens de transport. Et les personnels de l’économie sociale en charge de famille ont autant que les autres le besoin et le droit de gagner décemment leur vie.
Alors, il faut cesser de rêver mais se donner les moyens souverains de sortir de cette impasse, quitte à envoyer Europe et mondialisation au Diable.
PH

[ De PP à PH :
- Rêver d'envoyer "au diable" le grand capitalisme productivisme mondialisé, en espérant pouvoir en revenir à un petit capitalisme productiviste nationaliste, c'est s'en remettre à une utopie puisque le petit système a engendré le grand, qui est son stade suprême.
- Que le "modèle de développement global" soit à changer parce qu'il est pervers et misanthrope, ce n'est pas moi qui le dis, c'est le pape.
- Le pape dit aussi que c'est en faisant exister un autre modèle, fondé sur la solidarité, le social et le respect de l'environnement, que l'homme (redevenu responsable) pourra s'en sortir.
- Je ne dis rien d'autre. Vous êtes libre, bien entendu, de ne pas accepter la façon dont le pape pose le problème... ]

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Écrit par : Pierre Huet / | 28/05/2010

LA MONDIALISATION ?

> Tout à fait d’accord pour la solidarité, le social, le respect de l'environnement et la responsabilité que préconise le pape : mais voila, il nous faut nous, laïcs et citoyens français (ou d'autres pays) en prendre les moyens énergiques.
Comment en effet peut-on changer de modèle en étant soumis à la guerre économique que nous font les USA et les pays émergents : Inde, Chine et aussi Iran, Turquie, Indonésie etc. Ils sont, sous des formes diverses, toujours nationalistes, souvent xénophobes, parfois racistes, éloignés de toute tradition chrétienne et peu sensible à la réflexion du pape. Cela changera, espérons-le, mais nous risquons fort de sombrer avant.
D’autre part, je pense que la dénonciation du pape vise l’emprise de la finance sur l’économie, et dont le libre-échange est un des outils, et non l’entreprise libre de gens de métiers, productrice de biens qui sont nécessaires et qui doit être libérée de la haute finance. Puisque les papes parlent de juste répartition des biens, c’est qu’ils ne font pas un anti-économisme systématique.
Finalement, pour sortir du système actuel, il faut bien commencer par tourner le dos à la mondialisation.
PH


[ De PP à PH :
- Pourquoi parler d'anti-économisme et d'anti-entreprise, alors que nous ne faisons (avec le pape) que désigner le problème de l'ultralibéralisme qui se retourne contre l'entreprise elle-même - et contre l'économie réelle ? Je conçois que cette prise de conscience soit douloureuse à des diplômés d'HEC élevés dans le dogme ultralibéral, mais c'est ainsi. C'est la réalité. La crise nous la jette à la figure.
- La mondialisation aussi est un fait. Nier les faits ne sert à rien. On ne peut pas dire "arrêtez le monde, je veux descendre". A problèmes mondiaux, solutions mondiales : c'est ce que dit noir sur blanc l'encyclique Caritas in veritate, quand elle demande une gouvernance économique mondiale, pour une politique économique mondiale...
- Quant aux pays qui vous inquiètent, ils seront (comme nous tous) confrontés dans les prochaines décennies à la géologie, c'est-à-dire au pic de pétrole. Donc au pétrole cher.
Donc à l'obligation de changer de modèle économique ! Car le pétrole cher, c'est la fin du libre-échangisme, de l'avion low-cost, de la grande distribution, etc : la fin de notre société de consommation, qu'elle soit "globale" ou régionale. Voilà le véritable avenir : incontournable pour les souverainistes autant que pour les mondialistes ! ]

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Écrit par : Pierre Huet / | 29/05/2010

LA CASSE

> Permettez-moi de prolonger ce dialogue, n’étant ni HEC, ni ultra-libéral.
Nous sommes en fait d'accord sur l'aboutissement des choses, mais cette évolution doit se faire avec le moins de casse possible pour nos successeurs, enfants et petits enfants (ou neveux).
A voir le comportement des pays émergents, ils changeront de modèle le plus tard possible, en tendant à assécher à leur profit les ressources naturelles: concessions de toutes sortes, et, plus grave, achats massifs de terres.
Pour ne pas être enseveli sous leur ruine finale et changer notre modèle économique à temps tout en aidant les pays du « Sud »,nous devons nous en désolidariser en nous libérant de traités et d'organisations libre-échangistes comme l'OMC et retrouver notre souveraineté monétaire.
La mondialisation « technique » (communications, transports) et un fait, l’idéologie mondialiste qui nous fait renoncer à nos libertés et à notre survie en est un autre, de nature différente, qu’on peut refuser. Pas plus que l’ultralibéralisme, ce n’est un dogme de la foi catholique.
______

Écrit par : Pierre Huet / | 30/05/2010

EMMAÜS

> La Communauté Emmaüs est un bel exemple et un pur produit de la solidarité chrétienne utilisant les travers du consumérisme (mais du coup n'est-ce pas un bienfait de celui-ci? ^^) et les dons en nature de ses généreux donateurs au profit des plus démunis.
Ils ont une activité sociale avec des incidences économiques par l'activité de fripperie et restauration d'électroménager ou de meubles (y a pas que des horreurs rafistolés, y a des choses très bien, en état de fonctionner), une activité qui se fait en vue de l'insertion de gens complètement désocialisés (ex sdf par exemple, femmes abandonnées, alcooliques...); ajoutez y la générosité comptable (merci beaucoup à Coluche pour l'amendement du même nom) des groupes commerciaux vendant du matériel HiFi, électroménager, des vêtements, les grossistes de ces mêmes gros commerçants... qui font des dons suite à déstockage (parfois des volumes colossaux pour un "entrepôt Emmaüs"), et vous verrez qu'on peut gagner de l'argent, faire travailler des français et aider des "très" pauvres sur le dos des chinois et des indiens si j'ose dire.
Les professionnels de la brocante, de la frippe, même des antiquaires, sont clients chez Emmaüs en fonction des produits qu'ils recherchent pour leur activité. Chez Emmaüs, y a de tout, et surtout du soleil dans les coeurs meurtris.
Je salue au passage l'oeuvre de Pierre (l'abbé) et ces "gagnants" comme mon ami Pierre (ex routard) qui se battent pour cette économie bien réelle, cette oeuvre sociale bien réelle, cette oeuvre d'humanisation en somme. Soeur Emmanuelle aussi est à saluer avec beaucoup de respect pour son génie chrétien.
Emmanuelle et Pierre ont fait leur cette phrase de Chateaubriand qui disait: "tu m'as donné ta boue, j'en ai fait de l'or".
______

Écrit par : Christ Hope / | 01/06/2010

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