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10/04/2010

Bruno Roger-Petit : "J'ai signé l'Appel à la Vérité car je suis frappé par la façon détestable dont l'Eglise catholique est médiatiquement traitée"

Le journaliste s'explique (LePost.fr) - en étrillant Serge July :


 

blog_-Roger-Petit_Bruno.jpg<< J'ai signé l'Appel à la Vérité lancé par des gens que je connais, plus ou moins bien, mais que je sais honnêtes. Je l'ai signé car depuis quelques mois, et plus encore depuis quelques jours, je suis frappé par la façon détestable dont l'Eglise catholique est médiatiquement traitée. Pour tout vous dire, je suis systématiquement consterné de voir que l'Eglise catholique se voit en permanence contrainte de subir les leçons, les admonestations, les recommandations de bien des personnes ayant déserté depuis longtemps les lieux de culte ou qui n'y ont jamais mis un pied. Et la polémique actuelle sur les agissements coupables, donc condamnables de prêtres corrompus et pervers, savamment instrumentalisée, incarne le summum de cette hypocrisie médiatique, ou, sous le masque fallacieux d'une laïcité travestie pour les besoins de la cause, on s'en prend à l'Église catholique et ses travers dans le but de dénigrer et humilier ceux qui se reconnaissent, plus ou moins, en elle.

Je n'en prendrai qu'un seul exemple, emblématique.  Il y a dix jours, Serge July a délivré un éditorial sur RTL qui valait son pesant de « cahouètes ». Il a accusé, sans preuves, sans exemples, sans fondements, l'Eglise catholique d'avoir fermé les yeux sur l'existence de « lupanars pédophiles incrustés au cœur des écoles religieuses pour défendre l'Eglise de Rome face à ses détracteurs ». Quand j'ai entendu cette saillie, cela m'a rappelé l'accusation d'inceste pédophile lancée par Fouquier-Tinville contre Marie-Antoinette lors de son procès en 1793. Même procédé, même jubilation, même volonté de souiller, non seulement une institution mais aussi ceux qui se reconnaissent en elle.

Et July est allé encore plus loin, accusant les représentants les plus éminents de l'Eglise romaine d'être ceux qui continuent de « condamner l'avortement, l'usage de la capote, qui préfèrent laisser prospérer le SIDA et faire des millions de victimes, qui interdisent le mariage des prêtres et l'exercice de la prêtrise aux femmes ». Il y faudrait quatre pages pour démontrer que les propos de July sont falsificateurs et réducteurs, donc mensongers et insultants, notamment sur la question du préservatif. On se contentera donc d'en rester à notre constatation du jour: l'Église, ce sont ceux qui n'y vont jamais qui en parlent le plus. Je suis même enclin à penser que l'accès des femmes à la prêtrise n'amènerait pas Serge July à fréquenter la messe dominicale, même féminisée, plus qu'il ne le fait aujourd'hui. Du coup, sa saillie apparaît pour ce qu'elle est: une saleté.

Beaucoup de nos commentateurs et éditorialistes se gargarisent à grands coups de laïcité derrière leur micro. Doit-on leur rappeler que de ce point de vue, les catholiques sont libres de pratiquer leur religion comme ils l'entendent? Doit-on leur rappeler, à Serge July et tant d'autres, que si ils estiment que l'Église de Rome est réac, ringarde, nulle, ils sont libres de vivre hors d'elle? De même, et je le dis, doit-on leur rappeler que si des femmes majeures et libres entendent porter une burqa si ça leur chante, elles en ont le droit le plus absolu?

Cet édito de July présente toutes les tares de la société médiatique lorsque certains de ses représentants, membres de la confrérie des « éditocrates toutologues » entendent se mêler des affaires de l'Église: le lieu commun vaut théologie, le prêt-à-penser vaut droit canon.

Voilà pourquoi j'ai signé l'appel à la Vérité. Pour que l'immense masse des catholiques, dans sa diversité et sa complexité, cesse d'être la cible de cette campagne médiatique sans équivalent, où l'ignorance le dispute à la plus insupportable des intolérances. Parce que signer cet appel, c'est se montrer, avant tout, républicain et laïc. >>

 

19:09 Publié dans Cathophilie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : christianisme

Commentaires

L'ENNEMI EST LE LIBERALISME

> Juste un petit bémol : l'ennemi n'est pas la laîcité. L'ennemi de l'Eglise catholique est ici le libéralisme. Dans cette intention la laïcité devient un instrument offensif contre la réligion chrétienne (et éventuellement les autres religions), un moyen pour faire taire et rentrer dans le rang les croyants qui ont, eux aussi et souvent, un sens aigu de la vérité, de la dignité et de la justice.
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Écrit par : Roque / | 10/04/2010

BRP

> L’honnêteté journalistique de BRP n’est pas pour moi une nouveauté. Cela fait plaisir de voir la raison tendre ainsi la main à la foi (elle-même fondée en raison !). Merci pour la « laïcité travestie pour les besoins de la cause ». C’est en effet un problème récurrent dans les principaux médias, beaucoup de journalistes s’abritant sous le parapluie de la laïcité républicaine pour s’exonérer de leur responsabilité d’informer sérieusement lecteurs ou auditeurs sur le fonctionnement de l’Eglise catholique et sur ce que vivent et pensent en son sein prêtres et fidèles.
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Écrit par : Denis / | 10/04/2010

> merci

Écrit par : franz / | 10/04/2010

> Que ça fait du bien de lire ça!
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Écrit par : Et cetera / | 10/04/2010

LA FACE POLIE

> Même si en théorie la laïcité n'est pas l'ennemi de l'Eglise et qu'elle devrait même protéger en quelque sorte les croyants, en pratique, elle a souvent été la face polie de l'anticléricalisme. La séparation de l'Eglise et de l'Etat est en fait l'adhésion de l'Etat à d'autres valeurs que celles du catholicisme, sûrement pas une neutralité.
Cavanaugh a écrit un ouvrage passionnant en partie sur ce sujet : le mythe de la violence religieuse, qui montre bien que la séparation de l'Eglise et de l'Etat a pour but d'arracher les individus à la foi; le but étant que même s'ils continuent à confesser le credo, leur comportement public et leurs idées politiques ou économiques soient asservis à d'autres système comme le patriotisme (Cavanaugh est américain) ou le libéralisme.
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Écrit par : Gilles Texier / | 10/04/2010

CE LIBERALISME VEUT NOTRE PEAU

> Le livre de Cavanaugh est effectivement passionnant, mais difficile. Il faudrait que ses idées diffusent progressivement dans la société. En effet, l'idée est très largement partagée surtout sur les forums que la religion est source de violence, que la religion est la principale source de violence dans la monde. Si cette idée prévaut, si les gens croient que la religion notamment catholique est l'ennemi de la paix, de la vérité, du bonheur, de la croissance de l'homme et de la société ... nous allons droit à la persécution ouverte. J'insiste, c'est ce libéralisme apparemment "à face humaine" qui veut notre peau. Pour la laîcité, il suffit de rappeler comme l'a fait B XVI qu'elle peut présider au respect et à la cohabitation des diverses convictions religieuses ou non. C'est la laîcité positive ... pour la laîcité négative, il suffit d'ouvrir un journal ou la TV.
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Écrit par : Roque / | 11/04/2010

D'UN PRÊTRE

> Je me réjouis des commentaires. Je suis prêtre catholique. Je veux bien témoigner de ma foi, mais comment faire quand on a déjà tort au départ ?
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Écrit par : Daniel LeClair / | 19/04/2010

LIVRE

> Patrice, j'ai lu votre livre «Benoît XIV et le plan de Dieu.» Cela m'a créé des insomnies, mais je vous en remercie. Je crois que le meilleur est à venir. Mais il faut y croire au-delà de ce que l'on sait et que l'on comprend.
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Écrit par : Daniel LeClair / | 19/04/2010

Les commentaires sont fermés.