15/03/2010
Mgr Fisichella annonce de nouvelles mesures contre les prêtres pédophiles
Benoît XVI "déterminé" : nouvelles mesures contre les prêtres pédophiles dans sa lettre à l'épiscopat irlandais, annonce Mgr Fisichella [photo], théologien de premier plan et président de l'Académie pontificale pour la vie :
Benoît XVI "est extrêmement lucide dans son analyse : une lucidité qui l'amène à [...] à prendre les mesures nécessaires", déclare aujourd'hui Mgr Rino Fisichella au Corriere della Sera.
La lettre pastorale que doit adresser le pape à l'épiscopat irlandais sera, dit-il, "une nouvelle illustration de ses positions claires, déterminées, sans volonté de dissimulation".
Ses nouvelles mesures s'inspireront sans doute de l'expérience américaine : "un discernement bien plus attentif dans la sélection des candidats, et une implication sans précédent dans leur formation académique et spirituelle."
Mgr Fisichella et Benoît XVI affrontent avec courage le désastre créé dans l'opinion par la révélation de trop réels scandales pédophiles. Ceux-ci "jettent une ombre sur l'ensemble de l'Eglise ; la tolérance zéro pour nous n'est pas facultative, c'est une obligation morale", souligne le président de l'Académie pontificale, parlant sous l'égide du chef de l'Eglise catholique dont il est un des proches. Interrogé sur le célibat sacerdotal (qui polarise actuellement l'intérêt des médias), Mgr Fisichella fait observer que "la grande majorité des prêtres vit cette dimension dans la joie et avec sérieux."
16:21 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : christianisme
Commentaires
CONFIANCE
> Décidément Mgr Fisichella est un homme de confiance du pape dans les moments difficiles.
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Écrit par : Michel-André / | 15/03/2010
LE CELIBAT
> Un article de La Croix du jour démontre parfaitement l'absence totale de lien entre pédophilie et célibat consacré, mais croit tout de même judicieux de "relancer le débat sur le célibat des prêtres" comme on dit. On peut féliciter La Croix de ne pas hurler avec les loups. Mais est-ce vraiment le moment de reparler de cette question alors même que l'on vient de démontrer qu'elle n'a rien à voir avec les problèmes terribles et autrement plus urgents qui nous préoccupent ? D'autant que l'article parle du célibat en des termes qui montrent que son auteur n'a pas vu le très beau documentaire sur le sacerdoce diffusé sur ce blog il y a peu de temps, ni, je le crains, lu les catéchèses sur la théologie du corps, de Jean-Paul II...
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Écrit par : Jean / | 15/03/2010
ETRANGE
> Rien à dire à ces mesures. Il reste que la société civile devrait réfléchir à son propre problème.
Dans un ouvrage intitulé Le Divin Marché (Denoël, 2007), le philosophe Dany Robert Dufour réfléchit aux conséquences sociologiques de l’ultralibéralisme, et, dans ce cadre à la multiplication des affaires de pédophilie et d’inceste. Il écrit :
« Le viol d’enfants, l’inceste, qui se développent, attestent que s’effondre la barrière de la différence générationnelle. De sorte qu’il paraît de plus en plus évident qu’on peut choisir ses partenaires sexuels dans l’autre génération. Même si le phénomène est particulièrement visible dans les rangs grossissants du néo-Lumpenprolétariat découlant du développement de l’ultralibéralisme, il est loin d’y être entièrement concentré : les plus riches peuvent prendre l’avion et se payer des enfants en toute impunité dans maints pays pauvres. (...) De même que la référence à la différence sexuelle s’estompe, la référence à la différence générationnelle fait de moins en moins sens pour les individus postmodernes. Plusieurs relations des procès dont je viens de parler montrent l’absence totale de sentiment de culpabilité des accusés qui se sont livrés à ce type de pratiques. »
Je trouve cette analyse très intéressante. Entre autres le parallèle établi entre l’effacement de la différence sexuelle et celui de l’écart entre générations. Le problème n’est-il pas la banalisation? Ainsi, par exemple, l’ancien ministre Jack Lang a pu exprimer ses "sentiments d'amitié, de solidarité et de soutien" à Frédéric Mitterrand face à "la campagne orchestrée" contre lui, après qu’il ait pris la défense du cinéaste Roman Polanski dans une affaire de pédophilie. On se prépare à diffuser dans les lycées un film banalisant les relations homosexuelles. Tout cela paraît apparemment normal. N'est-ce pas étrange ?
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Écrit par : Nicéphore / | 15/03/2010
PURIFICATION DE LA MEMOIRE
> Ces moments que nous vivons sont bien pénibles, mais il faut en passer par là par égard pour toutes les victimes (et j'en connais dont la vie a été ruinée, ou rendue plus difficile par des agressions commises parfois il y a plusieurs dizaines d'années). Mais il faut rester en colère contre ceux qui traitent Benoît XVI de protecteur des pédophiles; ce sont les mêmes qui le traitaient il y a quelques mois de nazi. "C'est l'heure de la persévérance des saints" (Apocalypse 14, 12).
Et il faut aussi exiger que le même travail de purification de la mémoire soit engagé par les médias dans tous les autres secteurs de la société (y compris dans le monde des médias d'ailleurs, à la manière du livre de Franck Demules sorti avant l'été et qui mettait en cause un journaliste vedette de Libération dans les années 1970 et la complicité consciente de toute la rédaction du journal à l'époque).
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Écrit par : B.H. / | 15/03/2010
JAMAIS DÛ
> "un discernement bien plus attentif dans la sélection des candidats". Oui et à ce titre je pense qu'il serait plus juste d'inverser les termes n'a-t-on pas plutôt affaire à des pédérastes* (devenus) prêtres, alors qu'ils n'auraient JAMAIS dû être ordonnés, plutôt qu'à des "prêtres pédophiles" ?
* Homme qui éprouve une attirance amoureuse et sexuelle pour les jeunes garçons, enfants ou adolescents.
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Écrit par : Thomas / | 16/03/2010
LE VRAI MOBILE DES MEDIAS CAPITALISTES ?
> Il ressort, je crois, de l’analyse que j’ai citée hier, que l’ultralibéralisme est aujourd’hui, en soi, un puissant facteur de dissolution des mœurs. Faute de reconnaître les vraies causes de cette dissolution croissante, comment pourrions-nous aller vers une solution du problème ? Mais veut-on réellement y aller? Qui le veut vraiment ?
Pour ce qui est des prêtres mariés, nous pouvons tirer parti de l’expérience de nos frères orthodoxes. Comme il se trouve que je les connais bien, je peux en dire un mot. Le fait d’être mariés et d’avoir des enfants met les popes dans la nécessité de gagner beaucoup d’argent : éduquer des enfants, leurs fournir tout ce dont ils ont besoin pour leur études et leurs loisirs, cela coûte très cher. On aime ses enfants, on veut leur offrir tout ce qu’ils désirent, télévision, ordinateurs, car ils veulent être comme les autres. Voilà donc nos popes en proie, comme tout un chacun, à la tyrannie du marché! Difficile alors de trouver le temps de penser et de prier à l’écart des pressions du monde. J’ai pu observer cela par moi-même en Grèce.
A mon sens, la véritable cause de la volonté rageuse, qui s’exprime dans les médias, d’éradiquer le célibat des prêtres, est loin d’être vertueuse. C’est une affaire d’argent et de domination du tout économique. Il faut que nul n’échappe à cette domination. Y compris les prêtres, qui, conservant quelque liberté d’esprit, pourraient nous aider à y voir plus clair dans notre vie, ce qui ne pourrait qu’entraîner des suites fâcheuses pour le « divin marché ».
Le bon ordre économique exige que chacun reste soumis à ses pulsions. Comment cet « ordre » économique pourrait-il ne pas avoir toute culture de spiritualité authentique en horreur ?
[De PP à N. - 100 % d'accord avec votre analyse ! ]
Écrit par : Nicéphore / | 16/03/2010
LE 'SPIEGEL' PIETINE LA DEONTOLOGIE ELEMENTAIRE
> Parmi les grands titres de la presse internationale qui traitent de ce sujet, le Spiegel travaille à la mitrailleuse lourde. Actuellement sur le site de ce journal, un dossier est en ligne (surtitre : "Eglise catholique", titre : "Le célibat est une fiction"), avec quatre articles dont un témoignage d'un écrivain qui a été violé à douze ans dans un internat religieux (http://www.spiegel.de/spiegel/0,1518,683572,00.html, désolé, c'est en allemand...).
Le témoignage est insupportable et véritablement révoltant. Et puis, tout d'un coup, au bout d'un vingtaine de lignes, on apprend que le pensionnat en question était... protestant. Rien à voir, donc, avec l'Eglise catholique. Le violeur était un professeur de religion protestant. Cela n'exonère en rien le reste et les cas réels et tout aussi abominables de viols commis par des prêtres ou religieux catholiques. Mais cela en dit peut-être long sur la manière de travailler de cet hebdomadaire allemand qui ne précise nulle part (par exemple dans le chapeau de l'article) ce petit détail...
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Écrit par : Djedj / | 16/03/2010
'TIMES'
> Sans commentaire : http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/faith/article7063171.ece
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Écrit par : Pierre-Aelred / | 16/03/2010
@ Djedj
> dans le même genre d'idée vous pouvez aller sur le site de France5 visionner le càdire de Mr. Guerrier d'hier 15 mars, je vous recommande en particulier les montages d'images qui en disent tellement long sur les pratiques journalistiques.
Der Spiegel n'en est pas à sa première affaire (voir l'article de Wikipedia en allemand). Si vous voulez vraiment lire des infos intéressantes en allemand je vous recommande le FAZ et le site de la conférence épiscopale allemande : http://www.katholische-kirche.de/
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Écrit par : Pierre-Aelred / | 16/03/2010
L'INTERVIEW DE Mgr FISICHELLA
> Lu sur Zenit :
" Alors que la découverte de scandales pédophiles impliquant des prêtres secoue l'Eglise, Mgr Rino Fisichella, président de l'Académie pontificale pour la vie et consulteur à la Congrégation pour la doctrine de la foi, a rappelé que la « tolérance zéro » voulue par Benoît XVI n'était pas une « option ». Dans une interview parue le 15 mars dans le quotidien italien Il Corriere della Sera et reprise le lendemain par L'Osservatore Romano, il a évoqué la détermination du pape et l'importance de la sélection des candidats au sacerdoce.
Alors que certains décrivent le pape comme « perdu dans ses livres, en proie à une angoisse paralysante », Mgr Fisichella a tenu à expliquer que « Benoît XVI est une personne claire, nette, déterminée et extrêmement lucide sur ses analyses ». « Une lucidité qui le mène, tout d'abord, à savoir distinguer les choses, puis à prendre les mesures nécessaires ».
D'ici peu, le pape adressera une lettre aux catholiques d'Irlande (cf. Zenit 16 février) suite aux scandales des abus sexuels contre des mineurs dans le pays. Pour Mgr Fisichella, il s'agira d'un « exemple supplémentaire de sa voix claire et décidée, sans aucune dissimulation ».
« Il n'y aurait qu'un seul cas en Europe, et hélas il n'en est pas ainsi, que ce serait trop », a-t-il ajouté. « Ces événements jettent une ombre sur toute l'Eglise. Surtout nous, les évêques, nous devons les considérer avec le plus grand sérieux : la tolérance zéro voulue par Benoît XVI n'est pas une option, elle est une obligation morale ».
Le haut prélat a aussi invité à être « honnêtes ». « Impliquer le pape et l'Eglise tout entière » dans ces affaires « est une violence supplémentaire et un signe de barbarie ». « L'acharnement contre le pape, en particulier, est insensé : toute son histoire, sa vie, ses écrits parlent pour lui », a-t-il insisté.
Mais « le Saint-Père n'est pas effrayé. Justement parce qu'il a une vision profonde de la vie et du service qu'il doit rendre à toute l'Eglise et au monde, il saura encore une fois nous faire accomplir un bond en avant ». « Porter atteinte à l'autorité morale du pape et de l'Eglise est une stratégie tendancieuse qui peut détériorer la société de manière permanente », a-t-il mis en garde. « Mais ils n'y arriveront pas ».
Insister sur la sélection des candidats au sacerdoce
Actuellement aux Etats-Unis, le haut prélat a affirmé s'être rendu dans l'un des séminaires les plus importants du pays. Dix ans après le scandale de pédophilie qui a touché les Etats-Unis, « l'expérience américaine peut beaucoup nous apprendre ». « J'ai vu un discernement beaucoup plus attentif dans la sélection des candidats, et un engagement dans la formation académique et spirituelle sans précédent. 130 séminaristes qui font penser à une génération nouvelle de prêtres sérieusement engagés », a-t-il rapporté.
Actuellement, « nous payons les années où des prêtres et des religieux ont perdu leur identité sacerdotale », a ajouté le haut prélat. Depuis les années 1970, une culture de permissivité s'est diffusée et a touché le monde, « y compris l'Eglise ».
Interrogé sur le célibat, le président de l'Académie pontificale pour la vie a enfin rappelé que les prêtres ne sont pas des « réprimés ». « Nous sommes des personnes qui avons fait le choix libre de dévouement et d'amour pour l'Eglise et pour ceux qui nous sont confiés ». « Les quelques personnes qui lui portent atteinte créent un énorme dommage à la très grande majorité des prêtres qui vit cette dimension dans la joie et avec sérieux ». "
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Écrit par : L'interview de Mgr Fisichella / | 16/03/2010
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