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14/03/2010

Campagne médiatique contre le pape – Nette mise au point du Vatican et des évêques allemands

La mise en cause de Benoît XVI ne repose sur rien :


 

Le pape Benoît XVI n'a aucune responsabilité dans la réintégration pastorale d'un prêtre pédéraste dans l'archidiocèse de Munich, dont il était archevêque, au début des années 80, souligne un communiqué du bureau de presse du Saint-Siège (12 mars). Ce communiqué évoque un article du quotidien allemand  Süddeutsche Zeitung  qui parlait d' « un prêtre du diocèse d'Essen, avec des précédents d'abus sexuels, transféré dans le diocèse de Munich, en Bavière, et inséré, après une période de soins, dans l'activité pastorale, à l'époque où le cardinal Joseph Ratzinger était archevêque ». Mais voici les faits exacts (constatés par le groupe d'enquête du diocèse de Munich sur la manière dont ont été traitées les accusations d'abus sexuels par des membres du clergé, dans les décennies passées) : un prêtre, dont l'identité n'est pas révélée, fut accueilli en janvier 1980 par l'archidiocèse de Munich, à la demande du diocèse d'Essen, afin d'être soumis à une thérapie à Munich (sur présomption d'éphébophilie [*]). Ce prêtre fut accueilli dans un presbytère pour suivre sa thérapie : « décision prise par l'archevêque de l'époque », souligne l'archidiocèse de Munich dans son communiqué. Mais « malgré cette décision, le prêtre a été placé dans une paroisse de Munich comme assistant pastoral, sans aucune restriction, par le vicaire général de l'époque », lit-on par ailleurs. Le prêtre a été écarté du ministère en 1985 quand le diocèse a pris connaissance d'accusations d'abus sexuels et en apprenant qu'il avait été l'objet d'une enquête de police, précise l'archidiocèse de Munich. En juin 1986, il fut condamné par le tribunal régional d'Ebersberg, pour abus sexuels sur mineurs : 18 mois de prison avec sursis, amende de 4000 DM, et obligation de suivre une psychothérapie.

Entre novembre 1986 et octobre 1987 il fut aumônier dans une maison de retraite. Puis il fut réintégré dans une paroisse de Garching en raison de deux éléments décisifs : la sentence plutôt clémente du tribunal, et les observations de la psychologue chargée de l'accompagner. Depuis le jugement de 1986, les autorités diocésaines n'ont eu connaissance d'aucun nouveau cas d'abus le concernant. Depuis octobre 2008 il est engagé dans la pastorale du tourisme. On lui a imposé comme condition de n'avoir aucune relation avec des enfants et des jeunes.

L'archidiocèse de Munich conclut son communiqué par une déclaration de l'ancien vicaire général, Gerhard Gruber, qui reconnaît comme « une grave erreur » le placement de ce prêtre dans une paroisse en 1980. « J'en prends toute la responsabilité, affirme-t-il : je regrette profondément que cette décision ait pu entraîner un délit vis-à-vis des jeunes et je présente mes excuses à tous ceux qui ont subi un préjudice ».

La décision de réinsertion en paroisse, en 1980, ne fut donc pas prise par le cardinal Ratzinger, mais par le vicaire général. Le cardinal n'eut d'ailleurs pas l'occasion de suivre le cas : en 1981, il fut nommé préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Source : Zenit

 

[*] relations sexuelles avec des adolescents.

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23:57 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : christianisme

Commentaires

LA LIGNE ADOPTEE PAR LES EVÊQUES ALLEMANDS

> De Zenit, ce jour :
" Reconnaître la vérité, aider les victimes, renforcer la prévention et collaborer avec les autorités : voilà les quatre règles adoptées par les évêques d'Allemagne et confirmées par le Vatican pour traiter les cas d'abus sexuels sur mineurs.
A propos de la question des abus sexuels commis par des ecclésiastiques, le porte-parole du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, souligne en effet au micro de Radio Vatican la ligne claire et rigoureuse établie par les évêques allemands et la ligne tout aussi rigoureuse établie par l'Eglise, alors que le cardinal Ratzinger était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Autant d'éléments qui manifestent « l'échec » de la tentative d'impliquer le pape Benoît XVI dans ces affaires que le droit ecclésiastique classe dans les délits les plus graves, souligne le P. Lombardi (cf. Traduction intégrale de cette déclaration ci-dessous in « Documents »).
Le P. Lombardi propose trois séries d'observations. La première, que « la ligne adoptée par la conférence épiscopale allemande a été confirmée comme la route juste pour faire face au problème sous ses différents aspects », c'est ce qu'indiquait la déclaration du président de la conférence, Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg, après sa rencontre avec le pape (cf. Zenit du 12 mars 2010 pour le texte intégral de cette déclaration).
Ces quatre lignes d'action sont premièrement « reconnaître la vérité », secundo, « aider les victimes », tertio, « renforcer la prévention », et quatrièmement « collaborer de façon constructive avec les autorités - y compris les autorités judiciaires de l'Etat - pour le bien commun de la société ».
Et ces mesures, ajoute le P. Lombardi, « reprennent les lignes établies lors de la récente assemblée de la conférence et en rappellent les lignes d'action essentielles ».

Célibat et pédophilie, distinguo

Pour ce qui est du célibat sacerdotal, le P. Lombardi relève que la question n'est pas là : « Mgr Zollitsch a aussi rappelé sans hésitation l'opinion des experts selon lesquels la question du célibat ne doit absolument pas être confondue avec celle de la pédophilie ».
Mais il indique que ces règles adoptés par l'Eglise d'Allemagne peuvent valoir partout où des cas de présentent : « Le Saint-Père a encouragé la ligne des évêques allemands qui - en tenant compte de la spécificité du contexte de leur pays - peut être considérée comme un modèle utile et inspirateur pour les autres conférences épiscopales qui se trouvent à faire face à des problèmes analogues ».

Ne rien occulter

La deuxième série d'observations du P. Lombardi concerne « l'entretien important et riche accordé par le Promoteur de Justice de la congrégation pour la Doctrine de la Foi, Mgr Charles Scicluna » qui « explique en détail la signification des normes canoniques spécifiques établies par l'Eglise ces dernières années, pour juger les très graves délits d'abus sexuels sur des mineurs par des ecclésiastiques ».
Il fait observer que ces normes « n'ont en aucun cas favorisé la couverture de tels délits, mais au contraire elles ont suscité une intense activité pour faire face, juger et punir adéquatement ces délits dans le cadre du droit ecclésiastique ». Des accusations proférées par un ministre allemand et réfutées déjà par le diocèse de Ratisbonne. L'évêque de Ratisbonne, Mgr Gerhard Ludwig Müller, parlait même de « diffamation » (cf. Zenit du 12 mars 2010).
Plus encore, « tout cela a été imposé et mis en œuvre quand le cardinal Ratzinger était préfet de la congrégation pour la Doctrine de la Foi » et « sa ligne a toujours été celle de la rigueur et de la cohérence pour affronter même les situations les plus difficiles », relève le P. Lombardi.

La question munichoise

Enfin, troisième série d'observations : le P. Lombardi démonte la campagne pour impliquer le pape dans le cas d'un prêtre venu de Essen, dont nous parlions en citant le diocèse de Munich, dans Zenit du 12 mars 2010 également.
Le P. Lombardi rappelle que « l'archidiocèse de Munich a répondu, dans un communiqué ample et détaillé, aux questions concernant l'affaire d'un prêtre qui s'était transféré de Essen à Munich en Bavière à l'époque où le cardinal Ratzinger était archevêque de la ville, un prêtre qui s'était ensuite rendu coupable d'abus ».
« Le communiqué met en lumière, souligne le porte-parole du Saint-Siège, comment l'archevêque est resté complètement étranger aux décisions à la suite desquelles les abus ont pu être commis ».

La protection de l'enfance et de la jeunesse

Il déplore que « ces derniers jours, on ait cherché des éléments - avec un certain acharnement, à Ratisbonne et à Munich - pour impliquer personnellement le Saint-Père dans les questions d'abus ». Or, ajoute-t-il, si l'on est objectif, « ces efforts ont échoué ».
Enfin, cette façon de répondre de l'Eglise peut aider aussi la société tout entière : « Malgré la tempête, conclut le P. Lombardi, l'Eglise voit bien le chemin à suivre, sous la conduite sûre et rigoureuse du Saint-Père. Comme nous avons déjà pu l'observer, nous espérons que ce « travail » pourra à la fin aider la société dans son ensemble à prendre toujours mieux en charge la protection et la formation de l'enfance et de la jeunesse ».
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Écrit par : Luça / | 15/03/2010

"INCITER LES VICTIMES A DENONCER LEURS BOURREAUX"

Et aussi (même source que mon précédent post) :

> " Les trois cents cas de pédophilie parvenus en neuf ans à la Congrégation pour la doctrine de la foi ont été traités avec rigueur en tenant compte d'abord de l'intérêt des victimes, ce qui signifie aussi « inciter les victimes à dénoncer leur bourreaux », indique le Vatican.
C'est en effet un des points révélés par le «procureur » du tribunal de la congrégation pour la Doctrine de la Foi, Mgr Charles J. Scicluna, qui sort de sa réserve dans une interview accordée au quotidien catholique italien « Avvenire », publiée le 13 mars 2010. La traduction intégrale, en français et dans d'autres langues, a été publiée par le Service d'Information du Vatican (VIS) de ce même 13 mars (cf. ci-dessous, in « Entretien », la traduction intégrale). Le « Promoteur de Justice », comme on appelle le « Ministère public », explique les rouages d'un tribunal ecclésiastique traitant de ces cas.

Tout d'abord, depuis le motu proprio de Jean-Paul II, en 2001, le crime pédophilie relève, rappelle Mgr Sicluna, de la compétence exclusive de la Doctrine de la Foi, et il témoigne qu'en tant que préfet de ce dicastère, « le cardinal Ratzinger a géré ces affaires avec fermeté ».

Il dénonce donc comme une « calomnie » toute accusation d'avoir tenté de cacher les délits, au contraire, dit-il, le cardinal Ratzinger a voulu la transparence : « Le cardinal Ratzinger a fait preuve de courage dans le traitement de cas extrêmement délicats. Accuser le Pape actuel d'avoir occulté la question est pure calomnie ».

En cas de dénonciation d'un de ses prêtres, voici la ligne que doit suivre un évêque : « Si l'accusation est vraisemblable, son évêque est contraint d'enquêter tant sur l'objet de la démarche que sur sa validité. Si l'enquête préliminaire confirme l'accusation, il n'a plus le pouvoir d'agir et doit transmettre le dossier au Bureau disciplinaire de notre congrégation ».

Mgr Scicluna précise aussi les chiffres : 3000 cas traités par la congrégation en neuf ans. Dans 60 % des cas, il s'agit « d'actes d' "éphébophilie", c'est-à-dire d'attraction physique pour des adolescents de même sexe ». Dans 30 % des cas, il s'agit « d'attirance hétérosexuelle », et pour les 10 % restant, il s'agit de « véritable attraction physique pour des garçons impubères », donc de pédophilie, soit environ 300 cas. « Trop certes, mais il faut constater que le phénomène n'est pas étendu comme on veut le faire croire », souligne le procureur.

Pour ce qui est des origines géographiques des faits, Mgr Sicluna indique que la majorité des 3000 cas signalés viennent des Etats Unis, soit 80 % des cas entre 2003 et 2004. Mais, en 2009, la proportion était tombée à 25 % des 223 nouveaux dossiers, du monde entier. Et entre 2007 et 2009, environ 250 cas ont été signalés, par an, à la congrégation romaine.

Mgr Sicluna indique également le lieu des procès « Dans 20 % des cas, le procès, pénal ou administratif, s'est déroulé sous notre supervision dans le diocèse de compétence. Très rarement il y a un procès au Vatican, ce qui permet aussi d'accélérer l'iter ».

Parfois, le procès n'a pas lieu et la sanction tombe automatiquement : « Dans 60 % des cas, principalement à cause de l'âge avancé des accusés, on n'engage pas de procès, mais des mesures disciplinaires sont prises à leur encontre, comme l'interdiction de célébrer la messe en public et de confesser, ou l'obligation de conduire une vie retirée et de pénitence ».

Il fait observer que « même s'il n'y a pas eu de condamnation formelle, la réduction au silence et l'obligation de prière a tout son sens », par conséquent, il ne s'agit « absolument pas d'une absolution ».

Il précise quelles sont les autres sanctions infligées: « Pour une moitié des autres cas, particulièrement graves, avec des preuves indubitables, le Pape a pris la douloureuse responsabilité de la réduction à l'état laïc. Il s'agit d'une mesure extrême mais inévitable. L'autre moitié, ce sont les prêtres qui ont demandé à être relevés de leurs devoirs sacerdotaux. On compte parmi eux des prêtres trouvés en possession de matériel pédo-pornographique, condamnés pour ce délit par la justice civile ».

Et dans certains cas, ajoute le procureur, le prêtre a été « innocenté », ou bien « les accusations n'ont pu être suffisamment démontrée ». Mais, insiste Mgr Scicluna, « dans chaque cas, on évalue la culpabilité de l'accusé, mais aussi sa capacité à exercer son ministère ».

Une autre question se pose : quelle relation avec les tribunaux civils ? Il répond : « Dans les pays de culture juridique anglo-saxonne, mais aussi en France, les évêques prennent généralement connaissance des crimes commis par leurs prêtres hors confession, ce qui les oblige à recourir à l'autorité judiciaire (...). Nous recommandons de respecter la loi civile ».

Surtout, révèle Mgr Scicluna, la congrégation « encourage les évêques à inviter les victimes à dénoncer leur bourreaux », et « à fournir à ces victimes toute l'assistance nécessaire, et pas uniquement spirituelle ».

« Dans le cas récent d'un prêtre condamné par un tribunal civil italien, c'est la congrégation qui a suggéré aux dénonciateurs réclamant une procédure canonique d'alerter la justice civile. Ceci dans l'intérêt des victimes et pour éviter de nouveaux actes délictueux », indique le procureur.

Une autre révélation : Mgr Scicluna souhaite « l'imprescriptibilité » de tels crimes. La prescription a en effet été fixée à dix ans par le motu proprio de 2001, à partir de la 18e année de la victime. Or, explique Mgr Scicluna, « la pratique a monté que ce terme décennal n'est pas adapté à ce type d'affaires ». Il préconise le retour « au système précédent fixant l'imprescriptibilité de ces « delicta graviora ». »

De fait, tenant compte de l'expérience du tribunal, dès « le 7 novembre 2002, Jean-Paul II a donné à la congrégation pour la Doctrine de la Foi une faculté de dérogation au cas par cas, sur demande motivée de l'évêque intéressé », une possibilité « généralement accordée ». Car, a-t-il précisé, « avant 1989, le principe de la prescription pénale était étranger au droit de l'Eglise ».
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Écrit par : Luça | 15/03/2010

Déclaration à la presse de l'Assemblée plénière de printemps de la Conférence épiscopale autrichienne

> Suite à une demande, Christophe Sobottka, sur son blog : http://www.lavie.fr/sso/blogs/blog.php?id=667 , a traduit de l'allemand la déclaration à la presse de l'Assemblée plénière de printemps de la Conférence épiscopale autrichienne, dont voici le titre et le texte :

Traitement des abus sexuels

Une parole de Jésus introduit avec clarté la question des abus: «Il est inévitable qu'il arrive des scandales. Mais malheur à celui par qui ils surviennent. Il vaudrait mieux pour lui qu'on le jette à la mer avec une pierre de meule attachée au cou, que d'entraîner au mal un seul de ces petits. Tenez-vous sur vos gardes!» (Luc 17,1-2 ; autre traduction ici). On ne peut pas mettre plus fortement en garde contre toute forme d'abus [de sévices, de maltraitances]. L'image pathétique de la meule évoquée par Jésus veut représenter la gravité des blessures qui sont infligées aux "petits", c'est-à-dire à ceux qui sont sans défense.

Les traumatismes infligées par les abus sexuels sont particulièrement durables, surtout là où existe une forte relation de confiance: dans la famille et dans l'Eglise. Les cas de sévices sexuels commis dans l'Eglise et dans la société ont souvent été dissimulés. Face à de tels agissements, il ne peut y avoir que le repentir, la demande de pardon, et l'effort pour panser les plaies. Cela vaut particulièrement pour l'Église, de laquelle sont exigées à juste titre des exigences éthiques éminentes.

Par conséquent, les évêques ont un grand respect pour ceux qui sont prêts à parler de leurs expériences concernant les abus sexuels dans l'environnement ecclésial. On ne peut ici que deviner combien il faut de dépassement de soi et de courage pour traduire par des mots le souvenir des sévices endurés. Ce n'est qu'ainsi que la rencontre avec la vérité libératrice devient possible. Les évêques ont également de la compréhension pour tous ceux dont la douleur, la peur ou la colère sont encore trop importantes, pour leur permettre de s'exprimer sur ces abus.

Malheureusement, dans le passé, et à tort, les fauteurs ont souvent été davantage protégés dans l'Église que les victimes. Avec honte et chagrin, les évêques constatent que c'est seulement ces dernières années que dans l'Église d'Autriche s'est imposé ce constat: face aux reproches [accusations, allégations] d'abus, rien d'autre ne compte que la vérité, qui seule rend libre (cf. Jean 8,32). Seules la véracité et la justice contribuent à guérir les blessures subies. Par conséquent, les évêques invitent tous ceux qui ont subi des sévices de s'adresser aux organes de médiation des diocèses respectifs, où ils trouveront un cadre protégé et confidentiel pour dialoguer. De même, les évêques exigent des auteurs qu'ils rendent honnêtement compte de leurs méfaits. Ce n'est que là où l'on relate, écoute et reconnait ce qui a été commis, que tous peuvent devenir libres dans la vérité.

Au cours des 15 dernières années, les diocèses d'Autriche ont pris un certain nombre de mesures pour faire face aux abus sexuels. Dans tous les diocèses sont constitués des instances de médiation pour les victimes d'abus sexuels [commis] dans l'Église. Le facteur décisif réside dans le traitement clair et conséquent par les responsables d'Église des cas concrets de soupçons et d'accusations. Le souci pour les victimes est prioritaire. On doit en tirer les conséquences correspondantes pour les fauteurs.

Au-delà des mesures déjà prises à ce jour, les évêques constatent que des améliorations dans les domaines suivants sont nécessaires:

1. Développement de normes et de règlements valables sur toute l'étendue de l'Autriche, sur la base des lignes directrices existantes. En cela les règles en vigueur dans l'archidiocèse de Vienne ont valeur exemplaire.

2. Mise en réseau et coopération entre les instances de médiation diocésaines.

3. Participation officielle des ordres religieux d'hommes et de femmes dans le travail des organes de médiation diocésains.

4. Promouvoir la sensibilisation et la prévention pour empêcher les abus sexuels, en particulier par la formation initiale et continue des responsables et bénévoles, des coopérateurs et coopératrices dans l'Église.

Pour cette raison, la Conférence épiscopale a mis en place un groupe de projet, qui a pour mission d'établir, d'ici à l'Assemblée plénière d'été de la Conférence épiscopale en juin, un plan d'ensemble détaillé pour traiter de manière encore plus efficace les affaires de séveices sexuels dans le domaine ecclésiastique.

L'abus sexuel est une face sombre de la société tout entière. La plupart des cas d'abus sexuels ont lieu dans le cadre familial et dans d'autres domaines sociaux. Ainsi, tout soupçon collectif [global, en général] contre les prêtres, contre les coopérateurs d'Église [collaborateurs, assistants paroissiaux], ou contre l'Église dans son ensemble doit être rejetée comme injustifiée. Cette mention ne doit pas servir à minimiser la responsabilité de l'Eglise dans son propre domaine. Les évêques savent que d'éminentes exigences éthiques sont imputées à l'Église, et que celle-ci est évaluée avec raison à l'aune de ces exigences.

Les évêques veulent d'autant plus assumer leurs responsabilités et coopérer avec tous dans la société, pour empêcher les abus sexuels grâce à une meilleure prévention et pour guérir les blessures qui en résultent.

Texte original sur http://www.themakirche.at/aktuelles/articles/2010/03/09/a3892 ; précédé de la monition du Cardinal Schönborn «Il s'agit de conversion», dont voici la traduction que l'on trouve sur http://www.famillechretienne.fr/agir/vie-de-l-eglise/pedophilie-ce-que-le-cardinal-schonborn-a-reellement-ecrit_t11_s73_d55922.html .

Chères collaboratrices et chers collaborateurs !

Chers frères et chères sœurs !

C’en est assez ! Beaucoup s’expriment en ces termes et beaucoup le pensent et ce, à bien des égards. Oui ! C’en est assez des scandales ! Comment en venons-nous, nous qui sommes membres de l’Eglise, à être presque toujours tenus pour responsables d’actes répréhensibles que nous n’avons pas commis ? Et toujours le même motif invoqué : «l’Eglise» !

Oui, seul compte le chemin qui mène à la vérité. C’est là une chose incontestable. «La vérité fera de nous des hommes libres» (Jean 8,32). Mais qu’est-ce que la vérité sans la miséricorde ? Se pose alors aussitôt la question : la miséricorde, envers qui ? Envers les victimes, en premier lieu ! Celles-ci ont souvent été ignorées, et le sont encore, étant même éventuellement soupçonnées - d’une certaine manière – d’être pour quelque chose dans la faute subie. Alors, il faut pouvoir dire non ! Il est nécessaire que la confrontation des victimes et des coupables puisse se faire et que cette faute puisse être nommée par son véritable nom. Il est également nécessaire de s’interroger sur les causes de tout abus sexuel. Aussi bien la question de la formation des prêtres que les suites de la « révolution sexuelle » de 1968. Le thème du célibat et celui du développement personnel s’inscrivent également dans ce contexte. L’honnêteté et la probité – en l’Eglise, mais également dans la société - y ont également une grande part. Et la parole de Jésus, entendue dimanche dernier en prêche, s’inscrit par dessus tout : Jésus demandait : «Est-ce à dire que seuls ces Galiléens étaient pécheurs - parce que la chose vous est advenue et que vous en avez pâtit - et que tous les autres Galiléens ne l’étaient pas ? Non, au contraire : de même, vous tous mourrez si vous ne vous convertissez pas» (Luc 13, 3).

A chaque nouveau cas d’abus, qu’il soit commis en le sein de l’Eglise ou en dehors de celle-ci, je me pose la question : et toi, as-tu vraiment fait un pas pour revenir dans le droit chemin ?

Nous allons prochainement célébrer la seconde assemblée du Grand Conseil des Eglises 2010, sur le thème de «l’histoire des apôtres». La première a été une grande joie et, pour beaucoup, une expérience intensément vécue. Cette seconde assemblée aura lieu en la «période pascale étant celle de la pénitence et du recueillement». En ces temps de frilosité, nous sommes confrontés à des vents contraires soufflant avec force. Et nous nous tenons là, honteux et souillés. Cette assemblée nous communiquera-t-elle un peu de la force étant celle de la résurrection ? La force de ceux qui ont ressuscité ? Nous l’attendons et l’espérons tous,

Votre cardinal
Christoph Schönborn
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Écrit par : Michel de Guibert / | 15/03/2010

QUESTIONS

> Est-il donc impossible d'interroger l'affaire de Munich sans passer pour un suiveur des "médias" et qui hurle avec les loups ? Il n'y a pas de doute sur un transfert d'un diocèse à un autre pour fins de soins. Et ceci est un acte gouvernemental qui implique 2 évêques dont l'un est devenu Pape. Il faudra interroger cette pratique des transferts à l'intérieur de l'Eglise : en effet, la place d'un pédéraste présumé est-elle, sitôt les faits suffisamment avérés, dans un archidiocèse ou dans l'enceinte des tribunaux ? La première réponse devant ces cas est-elle ecclésiastique ou judiciaire ? Je crois qu'un délinquant doit rendre des comptes d'abord à la société qui doit elle-même défendre les faibles. Dans ce cas, transférer ailleurs c'est soustraire.
On nous dit aussi que la décision de donner un ministère à ce prêtre fut prise en 1980 par le seul vicaire général de Munich. Cela veut-il dire que l'archevêque de l'époque ne suivait pas ses décisions et ne gouvernait pas son diocèse ?
Enfin, on voit par voie de conséquence - et peut-être de conséquence seulement - combien l'habitude de sauver puis de transférer a pu nourrir l'habitude de recycler, et de perdre la vigilance sur tel sujet dangereux qui va recommencer, puis s'arrêter, puis recommencer, parce que les compulsifs çà existe et çà connait des pauses.Tout cela, qui implique des responsabilités - nous assure-t-on - formellement différentes et successives, procède de la même naïveté d'un bout à l'autre de la chaîne de décision et parvient aux mêmes conséquences désastreuses pour les victimes présentes et à venir. On peut noter en outre que la fameuse distinction entre pédophilie et éphébophilie franchit difficilement la douane au pays des pères de famille...
En débordant le cas de Munich, on s'aperçoit que la gouvernance épiscopale a beaucoup de mal avec elle-même. Tel évêque rend service à un autre et telle communauté ou institut sert d'usine de retraitement pour un transfert confidentiel d'un diocèse à l'autre. Et tel prêtre inquiété par la justice pénale dans son diocèse de départ se retrouve toujours actuellement avec un ministère tout à fait officiel voire important dans son diocèse d'arrivée. Et ceci se produit toujours actuellement, bientôt 10 ans après le document très intéressant de la CEF intitulé "Lutter contre la pédophilie". La gouvernance épiscopale en France et ailleurs a-t-elle changé en actes ?
J'apprends maintenant que l'actuel archevêque de Dublin ne démissionnera que si le Pape le lui demande. Qui ne sent le parfum de défi inclus dans cette déclaration ?
Finalement, le diagnostic que je porte est celui d'une gouvernance épiscopale problématique et d'une gouvernance papale affaiblie en termes d'autorité et de crédibilité. Est-ce rattrapable ? Je le souhaite. Mais je crois que cela passe par une certaine humiliation consentie de la part de tous et à tous niveaux, par une reconnaissance honnête des fautes de gouvernement épiscopal, par une demande de pardon à Dieu et à toutes les victimes, et par une saine collaboration avec les autorités judiciaires en cessant de transférer les pédérastes d'un diocèse à l'autre, ou d'un terrain à l'autre comme des joueurs de foot.
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Écrit par : Christian / | 16/03/2010

REALITES

> En ce qui concerne l'affaire de Munich, êtes-vous sûr que le prêtre en question avait concrètement commis (à l'origine) des délits sexuels ? selon ce que j'ai lu, il était seulement suspecté de tendances pédophiles et le diocèse d'Essen l'avait envoyé à Munich pour y suivre une thérapie. Auquel cas c'est autre chose que la version que vous donnez et glosez (avec beaucoup de talent d'expression je le reconnais). Certes ensuite ça a déraillé à Munich, mais le dossier ne permet pas de faire des reproches à Joseph Ratzinger.
Bien entendu ça ne change rien à l'énorme problème des prêtres pédophiles par ailleurs. Mais il faut tenir compte de toutes les réalités.
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Écrit par : Mathilde / | 16/03/2010

LA FRANCE EST PEU TOUCHEE

> Si l'on veut parler de la France (cf Christian), alors constatons que notre pays est beaucoup moins touché que d'autres par ces affaires de pédophilie dans le clergé. Reste à savoir pourquoi, comme ce fut dit tout à l'heure au débat de LCI auquel participait PP. En tout cas c'est à l'honneur des évêques français, on pourrait le reconnaître pour une fois.
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Écrit par : Ludovic / | 16/03/2010

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