28/01/2010
Jean-Paul II se flagellait ? Et Mgr Romero, l'archevêque des pauvres (assassiné par les escadrons de la mort), portait un cilice
...et il faut ne rien comprendre à la foi des mystiques pour s'en étonner :
L'info fait du bruit sur le Net et soulève des exclamations horrifiées : « Jean-Paul II se flagellait ! » Et les commentaires de s'accumuler... Il n'y a pourtant aucune surprise. Les mortifications ont toujours été pratiquées par des spirituels ; elles le sont encore aujourd'hui ; ce type d'exercice n'est pas du masochisme, mais de la générosité dans l'ascèse. Et l'ascèse est une démarche, non une « déviance » comme l'affirme une psychologie de bazar depuis cinquante ans.
L'info sur Jean-Paul II choque même un certain type de catholiques, qui s'insurgent au nom du « social » contre cette façon de vivre la prière. À les entendre, une ascèse aussi personnelle éloigne « des luttes et des attentes des hommes-et-des-femmes-d'aujourd'hui », etc. Ces censeurs manquent-ils d'information ? Je leur propose un exemple qui va les étonner. Mgr Romero (le martyr du Salvador, abattu à l'autel par un tueur des escadrons de la mort) fut plus proche que quiconque des « hommes et des femmes d'aujourd'hui », et des plus pauvres, puisqu'il a donné sa vie pour eux. Assassiné par l'oligarchie parce qu'il défendait le peuple en paroles et en actes : qui dit mieux, en matière de « solidarité active » ? Eh bien Mgr Romero portait un cilice : mortification tout à fait comparable à la flagellation. Et il dormait sur le plancher, comme Jean-Paul II, dans le même esprit. Devenu post mortem l'icône du catholicisme social moderne, Mgr Romero se mortifiait à la façon la plus traditionnelle, celle du curé d'Ars et des vieux saints mystiques dont Dieu seul connaît le nombre.
Les mortifications de cette sorte ne sont nullement obligatoires dans le catholicisme. Elles appartiennent au domaine secret de chacun. À ce titre, elles font partie de la vie spirituelle... Et la foi catholique ne sépare pas l'effet et la cause : sociaux parce que spirituels, c'est la voie des croyants.
Voir aussi le décryptage médias :
20:18 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (25)
Commentaires
> Et voilà ! Bien dit.
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Écrit par : Pierre, | 28/01/2010
DIFFICILE AUJOURD'HUI
> Je suppose que j'ai du mal à comprendre cet acte car il s'agit de quelque chose de très intime, de très profond et qui est donc incompréhensible pour une partie d'entre nous.
Je n'ai pas su comment réagir quand j'ai appris cela dans le journal et même si cet article m'a un peu rassuré.
Je suppose que ces mortifications sont très étroitement liées dans l'esprit de beaucoup aux image d'inquisiteurs au cinéma qui se flagellent et donc, de façon réductrice, au fanatisme.
Je crains que pour la majorité des personnes, cet acte extrême va être assimilé au fanatisme, à l'extrémisme et à l'obscurantisme, mots très à la mode dans les médias pour dénoncer l'Eglise.
Personnellement, je sais que j'aurais du mal à expliquer cela à ceux qui me questionneraient à ce sujet, ce qui m'embête..;
Théa
[ De PP à T. :
- Mais pourquoi "acte extrême" ? Si vous aviez posé la question à Jean-Paul II, il vous aurait répondu simplement que le sacrifice de Jésus sur la croix était une souffrance, et que souffrir un tout petit peu (en résonance avec la croix du Christ) est simplement une forme de prière reconnaissante.
- Je trouve singulier que notre époque, si sourcilleuse sur le "chacun son chemin, chacun sa différence", refuse aux mystiques le droit de prier comme ils le sentent ! Ou alors il faut penser que Jésus n'a jamais été crucifié, qu'il n'a jamais existé, que vouloir être uni à Lui est donc un fantasme, etc : à ce train-là on rejette l'ensemble du christianisme.
- Même si prier Jésus était un fantasme, pourquoi ce fantasme-là et lui seul (à l'exclusion de tous les autres) serait-il prohibé par notre société ? Là il y a quelque chose qui cloche.
- Encore une fois : les mortifications n'ont rien d'obligatoire. Elles sont le fait d'âmes ayant un amour particulièrement intense envers Jésus Christ en croix. Juger ces âmes (et les juger mal), à une époque qui s'interdit en principe de juger qui et quoi que ce soit, c'est un peu gros !
- Vous mentionnez le cinéma. Puis-je me permettre de dire que les films mettant en scène le "fanatisme" sont généralement imbéciles, cf la daube "Da Vinci Code" qui faisait crouler de rire les lycéens autour de moi dans le cinéma où je l'ai visionnée ? Cf aussi le film crétin montrant un jeune homme du XIe siècle partant à la croisade parce qu'il a été "victime de l'intolérance d'un prêtre intégriste" (sic, au XIe siècle) ? Donc n'ayez pas peur : si des amis vous parlent de "films sur le fanatisme", montrez-leur que ces films sont nuls. On ne va pas se laisser impressionner par la sous-culture commerciale.]
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Écrit par : Théa, | 28/01/2010
ILS ONT DU MAL À SUIVRE
> Je souris un peu des médias qui ont du mal à suivre: ils avaient mis en place une stratégie enveloppante de neutralisation de la parole de l'Eglise dès lors qu'elle ne se pliait pas à leurs idées fixes et à leurs représentations du monde. Chaque fois qu'une parole "autre" se faisait entendre, ils allumaient un incendie pour décourager l'Eglise de "recommencer"...Or depuis quelques semaines, c'est exactement le contraire qui se produit, il y a toujours une parole nouvelle qui en "remet une couche" (ménage fait par Benoît XVI des problèmes de moeurs - Irlande, affaire Maciel -, héroïcité des vertus de Pie XII, révélation sur la vie mystique de Jean-Paul II....). J'attends la suite avec impatience, car à mon avis ce n'est pas fini ! Pauvres journalistes, pauvre Golias, il va falloir pédaler jusqu'à l'épuisement avant de sombrer dans le découragement !
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Écrit par : B.H., | 29/01/2010
ASCÈSE
> Je crois, cher PdP, que vous avez lâché le mot autour duquel un tel débat doit tourner : l’ascèse. Ce mot a certes quelque chose d’incongru à notre époque où la volonté de jouir sans entraves est présentée comme une vertu première.
A propos de Jean-Paul II, essayons ne serait-ce qu’une seconde de nous mettre dans sa peau. Regardons toutes ses qualités, tous les dons qu’il avait reçus du Seigneur, comme il était un homme et un pasteur d’exception, et quelle oeuvre admirable il a produite sous la motion de l’Esprit Saint. Et posons-nous la question : ce père et guide d’un milliard de catholiques dans sa soutane immaculée, cible de tous les regards, tellement aimé et admiré, et tellement haï aussi – haine qu’il nous est bien difficile de comprendre – ce pape, donc, aurait été préservé de l’orgueil, de la concupiscence, du jugement rapide et du manque de charité, de l’irritation voire de la colère… arrêtons-nous là. Chacun peut comprendre que la vie dans l’Esprit Saint s’accommode difficilement des quelques péchés énoncés. Jean-Paul II faisait pénitence : non seulement il se confessait à un prêtre, chargé comme lui par le Seigneur de garder le troupeau, mais il lui arrivait de se flageller avec une ceinture, de dormir à la dure, de meubler ses nuits de longs temps de prière. Comprenne qui voudra… Comprendront ceux qui voudront, tout simplement, faire un pas vers le Seigneur, dans la confiance et l’amour, car tout commence et finit, chez nous chrétiens, dans la confiance et l‘amour, surtout chez ces mystiques tellement étrangers au « mode de vie » dominant. Prions le vénérable Jean-Paul II d’intercéder pour nous, et prions pour son successeur, Benoît XVI.
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Écrit par : Denis, | 29/01/2010
EXPLIQUEZ-MOI CA
> Les catholiques des pays riches ont supprimé le jeûne à partir des années 1970, époque où tout le monde en Occident était devenu sur-nourri et où l'obésité allait devenir un phénomène de masse.
Mais au Moyen Age, époque de rareté alimentaire où manger de la viande par exemple était un luxe, on jeûnait à tour de bras et volontairement.
Expliquez-moi ça ?
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Écrit par : Yvon Priour, | 29/01/2010
L'ABBE PIERRE
> A propos de Mgr Roméro et de la jonction chez lui entre l'ascèse "mystique" et l'engagement social, dans le même ordre d'idées je me souviens de l'abbé Pierre déclarant (et là, Ren, j'en suis sûr! c'était à 7/7 devant Anne Sinclair dans les années 80):" on ne peut rien comprendre à mon engagement en faveur des pauvres et des déshérité si on ne le relie pas à mes années de prière et d'adoration passées au début de ma vie de prêtre dans un monastère franciscain".
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Écrit par : grzyb, | 29/01/2010
SENS
> L'enjeu essentiel serait de pouvoir comprendre le sens de ces pratiques... JPII et Mgr Romero ont-ils dit quelque chose à ce sujet ?
kiki
[ De PP à K. - Non, puisqu'il s'agit du secret de leur prière ! Quant au sens, j'ai donné mon sentiment en réponse à Théa. Ne cherchons pas midi à quatorze heures : le sens d'une prière chrétienne, c'est... la foi chrétienne. Pas la psychanalyse freudienne ou jungienne. ]
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Écrit par : kiki, | 29/01/2010
L'EPOQUE
> La difficulté c'est que c'est inexplicable à des non chrétiens, très difficilement compréhensible même pour nous et qu'en plus l'époque n'admet plus aucun respect de la vie privée mais préfère faire ses choux gras de ce qui va à l'encontre de ce qu'elle prône (le plaisir, la jouissance, la facilité etc.).
FL
[ De PP à FL - Si nous nous le rendons "difficilement compréhensible" à nous-mêmes (faute d'avoir étudié la question), comment pourrions-nous expliquer autour de nous que ce n'est ni absurde, ni morbide, ni obligatoire ? ]
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Écrit par : FL, | 29/01/2010
PEU DE CHOSES PAR RAPPORT AUX ENTRAINEMENTS SPORTIFS
> Interrogé il y a quelques années par un journaliste de la BBC sur certaines pratiques de pénitence et d'ascèse, un représentant de l'Opus Dei en Grande Bretagne avait expliqué que la quasi totalité de ces pratiques sont probablement beaucoup moins pénibles physiquement que les exercices pratiqués dans les gymnases.
Et qu'en est-il des aspirants sportifs de haut niveau ? On ferme les yeux sur les entraînements démentiels suivis par certains adolescents. Si, au lieu de quelques flagellations et de privations, Jean-Paul II avait passé ses matinées à faire des longueurs de bassin on trouverait cela admirable.
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Écrit par : xb, | 29/01/2010
> Je sais que les films qui montrent cela sont des daubes, mais je voulais juste dire que cela a fortement influencé nos contemporains qui du coup assimilent cela au fanatisme, puisque dans ces films, c'est les "méchants inquisiteurs" qui font cela. Et c'est fort difficile de leur enlever cette idée reçue de la tête.
Je pense que si l'on a autant de mal à faire face à ces mortifications, c'est peut être parce que nous vivons dans une société qui a tout fait pour ignorer la douleur, pour la mettre à l'écart. Une société qui a refusé de s'y confronter, d'y faire face et qui du coup refuse d'en comprendre le mystère et ainsi de mieux y faire face ou de l'accepter dans les moments difficiles.
Merci pour votre article et pour votre réponse à mon commentaire qui m'a instruit là dessus.
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Écrit par : Théa | 29/01/2010
à grzyb,
> il serait peu chrétien de ma part de vouloir jeter le discrédit sur vous pour une citation mal attribuée ! Je vous crois ici sur parole, même si j'étais trop jeune alors pour garder le moindre souvenir de l'abbé Pierre à 7/7. La déclaration que vous rapportez ici correspond tout à fait à ce qu'il a toujours dit (mais que les médias voulurent nier à sa mort, pour le "déchristianiser" et récupérer son "image").
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Écrit par : Ren', | 29/01/2010
TANT MIEUX
> Les saints nous en bouchent un coin, tant mieux ! Et le Christ est la porte pour tous et il n'y en a pas d'autres et cette porte s'est ouverte sur la croix, à la croix et par la croix ... tout ça nous gratte le poil, alors ouvrons les yeux bien grand, bien pauvre et bien humble sur cet Amour-agapè que seule la foi peut commencer à percevoir ; quand à l'explorer un peu c'est le début du travail des chrétiens qui sont en Christ et sans cet amour qui de nous peut en avoir l'humble et totale assurance ? C'est la souffrance même toute petite entièrement offerte à Dieu(un en trois)qui est le pain de l'amour et il y a des champions toutes catégories dans toutes les croyances avec une règle absolue : jamais pour satisfaire leur ego mais toujours pour le bien des autres dans la vérité et cela dépasse toutes les frontières du visible...pour chacun de nous cela commence avec l'abnégation de tous ceux qui nous engendrent à la vérité d'abord sur nous-mêmes et sans oeillères... C'est l'Esprit qui est premier, le don absolu sans griffe sans noirceur sans détour dans un coeur entièrement tourné ver la vie et celui qui en est le maître. Dieu lui-même se glorifie de ceux qui suivent en profondeur la voix de leur coeur et non ceux qui se donnent en spectacle...
L'Eternel est vraiment fou d'amour pour nous, pour toute ses créatures et ce n'est pas l'intelligence "moi-je ; moi-je" qui peut prétendre le saisir, il lui faut une petite chiquenaude hors d'elle-même et si la réponse personnelle sort de tous nos schémas super-formatés : Gloire à Dieu !
Même un non-baptisé peut percevoir ou pressentir tout cela avec un coeur ouvert !
La volonté bonne est bien cotée mais pas sur affichage à l'ouverture...
"Dieu est grand" dit l'écriture alors nous ?
Nous sommes choqués, bon ! Qu'est ce qui nous choque ? La peur de l'amour ? La peur de l'Amour infini et brûlant de notre Créateur ?
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Écrit par : Gérald, | 29/01/2010
DROLE D'EPOQUE
> Vraiment, nous vivons une drôle d'époque.
Mettez-vous à genoux pour l'Adoration et l'on vous taxe d'exhibitionnisme.
Fermez votre porte pour prier et l'on vous traite d'asocial ou de reclus.
Pratiquez le jeûne et vous êtes un masochiste.
Faîtes l'aumône et vous êtes un radin repenti qui veut se faire voir.
Ceci est en partie vrai lorsque ces pratiques , profondément chrétiennes, sont faites pour la galerie. Pratiquées en secret se sont des vertus qui nous rapproche du cœur de DIEU.
Rappelons-nous simplement ce que nous dit saint Paul dans la deuxième épître aux Corinthiens au chapitre 6, verset 4 à 10 : "Au contraire, nous nous affirmons en tout comme ministres de DIEU : par une grande constance dans les tribulations, dans les détresses, dans les angoisses, sous les coups, dans les prisons, dans les émeutes, dans les fatigues dans les veilles, dans les jeûnes; par la pureté, par la science, par la longanimité, par la bénignité, par l'Esprit-Saint, par une charité sans feinte, par la parole de vérité, par la puissance de DIEU; par les armes offensives et défensives de la justice; dans l'honneur et l'humilité, dans la mauvaise et la bonne réputation; tenus pour imposteurs et pourtant véridiques; pour gens obscurs, nous pourtant si connus; pour gens qui vont mourir, et nous voilà vivants; pour gens qu'on châtie, mais sans les mettre à mort; pour affligés, nous qui sommes toujours joyeux; pour pauvres, nous qui faisons tant de riches; pour gens qui n'ont rien, nous qui possédons tout."
A méditer avant de traiter les chrétiens de farfelus.
Maranatha !
Merci !
JFL
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Écrit par : Jacques-François dit Locard / | 30/01/2010
CONJECTURES ?
> Peut-être Jean-Paul II se flagellait. Mais il ne s'agit que de conjectures. Ainsi pour Gianfranco Svidercoschi, un de ses biographes, la plainte entendue par la religieuse s'explique aisément par les séquelles physiques dont souffrait le Pape, suite à l'attentat.
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Écrit par : Blaise / | 30/01/2010
LE SACRIFICE DE JESUS
> Il me semble que Jésus ne se flagellait pas, ne portait aucun cilice et ne faisait pas ce genre d'ascèse. Ni même les apôtres, ni même aucune figure de l'ancien et du nouveau testament. Se faire souffrir marque plus pour moi une complète incompréhension de la grâce de Jésus. Pourquoi se flageller si ce n'est par culpabilité ou par volonté d'expiation. C'est mal comprendre le sacrifice de Jésus qui ne nous sauve pas par les oeuvres mais par la foi. Ce n'est pas par nos propres forces que nous sommes sauvés mais bien par la grâce de Dieu. Et Jésus n'a t-il pas souffert sa passion à notre place? Et n'a t-il pas dit "tout est accompli"? La flagellation n'est pas indigne en elle-même, ce qui est surprenant c'est qu'un pape n'ait saisi la réalité de la grâce de Dieu dans la totalité de son coeur.
"Aime ton prochain comme toi même", c'est aimer son prochain mais c'est aussi s'aimer soi-même...
Psalmiste
[ De PP au Ps. :
- L'ascèse, comme aussi la prière des chrétiens par Marie, reçoit une valeur en tant que
fruit des seuls mérites qui sont ceux de la Passion du Christ.
- Recevoir le fruit de la Passion du Christ, c'est Le reconnaître pour Seigneur et lui dire notre gratitude ; peu importe par quel moyen exprimer ce choix, du moment que le moyen n'est pas orgueilleux ;
- et même, l'ascèse (acte de gratitude qui rend le fidèle plus ouvert encore à la seule Grâce, mais acte intime et secret) a plus d'humilité (donc risque moins de se glorifier dans des oeuvres) que des actes publics spectaculaires. ]
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Écrit par : Psalmiste / | 31/01/2010
Le chemin de la perfection passe par la Croix : il n'y a pas de sainteté sans renoncement ni combat spirituel. Un Père de l'Eglise du IVe siècle, Grégoire de Nysse, écrit : "Celui qui monte ne s'arrête jamais d'aller de commencement en commencent par des commencements qui n'ont pas de fin. Jamais celui qui monte n'arrête de désirer ce qu'il connaît déjà." Voilà l'esprit de l'ascèse...
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Écrit par : Philippe au Psalmiste / | 31/01/2010
> On ne résiste pas aux tentations sans en prendre les moyens. D'où l'ascèse. Un autre Père de l'Eglise du IVe siècle, Augustin d'Hippone, écrit dans ses "Confessions" : "elle nous recompose. Elle nous ramène à cette vertu que nous avions perdue en nous éparpillant."
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Écrit par : Marieke / | 31/01/2010
> L'Eglise catholique insiste sur le fait que l'ascèse n'est pas une oeuvre simplement humaine qui se dresserait face à la Grâce, bien au contraire : la chasteté, par exemple, est "un don de Dieu, une grâce... Le Saint-Esprit donne d'imiter la pureté du Christ à celui qu'a régénéré l'eau du Baptême." (Catéchisme de l'Eglise catholique, 2345). Agir en vertu de la Grâce est un don de Dieu, mais encore faut-il qu'on ait la volonté d'agir, car l'homme est libre d'accomplir ou non la volonté de Dieu. La grâce ne remplace pas notre volonté ! sinon on ne serait plus des créatures humaines mais des robots !
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Écrit par : LH Pfister / | 31/01/2010
> Cher Psalmiste, relisez Matthieu 26,41 : "L'esprit est bien disposé, mais par nature l'homme est faible." Si les disciples avaient lutté (ascèse) pour ne pas s'endormir à Gethsémané, ils auraient veillé avec leur Seigneur. Celui-ci leur reproche d'ailleurs de ne pas avoir mobilisé leur volonté (ascèse) afin de rester éveillés avec lui. Et il les invite à cet effort de volonté (ascèse) : "restez vigilants et priez pour ne pas céder à la tentation."
Rester vigilant et prier : l'ascèse n'est rien d'autre que cela et vous la pratiquez sûrement vous-même... sans le savoir ! Les catholiques aussi. Ce sont des chrétiens, savez-vous.
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Écrit par : Agostinho / | 31/01/2010
> L'ascèse chrétienne n'est surtout pas un orgueil, c'est de l'humilité vécue : tenir ferme dans la constance, surtout dans les moments où tu ne "ressens" plus le feu de l'Esprit. Si le pape utilisait comme des spirituels chrétiens depuis deux mille ans (François d'Assise !) quelques procédés physiques un peu rudes pour se tenir en éveil avec Jésus, qui - quel chrétien - osera le lui reprocher ?
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Écrit par : Misia / | 31/01/2010
LE CILICE DE PAUL VI
> La mortifcation corporelle est toujours d'actualité. Je dirais plus encore à une époque où nous baignons dans l'encensement du plaisir, de la vie commode, du moindre effort (sauf chez les sportifs et les explorateurs évidemment... et chez tous ceux qui se fatiguent et transpirent dur pour se maintenir en forme).
Elle produit des fruits de sainteté chez ceux qui la pratiquent, de façon sensée et avec l'accord de leur accompagnateur spirituel si possible.
J'ai lu que Paul VI portait un cilice.
Quelqu'un connaitrait-il la source de cette information ?
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Écrit par : françois / | 31/01/2010
CE QUE DISAIT PAUL VI
> Je n'ai pas la réponse à la question de François, mais voici ce qu'enseignait Paul VI sur ce sujet en 1966 (constitution apostolique Pœnitemini) :
« La vraie pénitence ne peut être séparée de l’ascétisme physique. La nécessité de mortifier la chair est manifeste si nous considérons la fragilité de notre nature dans laquelle, depuis le péché d’Adam, la chair et l’esprit ont des désirs opposés. Cet exercice de mortification corporelle – très éloigné de toute forme de stoïcisme – n’implique pas une condamnation de la chair que le Fils de Dieu a daigné nous donner. Au contraire, la mortification vise à la libération de l’homme ».
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 01/02/2010
DISCERNEMENT
> Pour avoir pratiqué enfant l'auto-flagellation,(pour faire comme les saints), je ne la recommande pas! Vraiment cela demande beaucoup de discernement et,avant tout, une juste vision de l'amour de Dieu pour nous, qui n'est pas proportionnelle aux souffrances offertes, ou l'on tombe dans du sado-masochisme.Tout ce qui fait croître l'amour est bon, que ce soit dans l'abondance ou la privation, dans le plaisir ou la douleur, dans le repos ou l'effort. Jean-Paul II était aussi un grand sportif, un acteur de théâtre maître de ses attitudes et de ses gestes, et il a développé une philosophie du corps qui l'élève au rang de sacrement. C'est dans ce cadre qu'il faut interpréter sa manière de traiter son corps,temple de l'Esprit-Saint. (Ou alors,comme on méprise son corps et le malmène, on va mépriser la femme et la malmener, si l'on suit les propos de st Paul...!)Bon je vous laisse, je vais courir dans une nature magnifique, louange du corps au travers l'effort et la beauté du mouvement, grâce de communion avec la Création elle aussi en attente du Rédempteur...Corps et âme tendus vers Celui qui vient!
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Écrit par : Josnin / | 01/02/2010
Merci PP, Philippe et Agostinho pour vos lumières.
> J'ai effectivement amalgamé le terme ascèse et mortifications corporelles. Si l'ascèse est un chemin de discipline pour l'âme, alors il faut l'encourager, ainsi que vous le dites. Néanmoins, il me semble que les exemples d'ascèse que fournit la Bible ne vont jamais au-delà du jeûne. J'avoue que la mortification corporelle me reste choquante et suspecte. Il ne s'agit plus de simple privation ou de discipline mais de souffrances physiques. Puis-je imaginer que Dieu se rassasie de nos souffrances? A l'évidence non.
Esaïe 53, 4-5 nous dit à propos de Jésus "Ce sont nos souffrances qu'il a porté, c'est de nos douleurs dont il s'est chargé. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui et c'est par ces meurtrissures que nous sommes guéris". Si les meurtrissures de Jésus suffisent, à quoi bon nous en ajouter? Si Jésus se charge de nos douleurs, pourquoi alourdir son fardeau?
Psalmiste
[ De PP au Psa. - Dieu ne se "rassasie" en aucun cas de nos souffrances, ainsi que les catholiques vous l'ont dit dans leurs commentaires. La mortification corporelle est un acte de gratitude et d'amour envers les souffrances du Christ. Et personne n'est obligé d'utiliser cette expression-là. ]
Cette réponse s'adresse au commentaire
Écrit par : Psalmiste / | 02/02/2010
Au Psalmiste
> Je réponds:
Il ne faut pas confondre DIEU et Dracula.
Notre DIEU est un DIEU d'Amour, donc en aucune façon il ne se réjouit de nos souffrances.
Seulement, Il veut que nous soyons ferme dans la tenue de notre corps, en le tenant comme en 'laisse'. Les passions ne sont jamais bonnes conseillères et leur résister fait souffrir.
Le corps a des désirs contraire à l'esprit. 'L'Esprit est ardent mais la chair est faible'
En y réfléchissant un tant soit peu, ce n'est pas DIEU qui nous punit, c'est nous qui nous punissons en contrevenant à ses Commandements.
Je mets ma main sur le feu et je me brule. Ce n'est pas la source du feu qui me fait souffrir, c'est moi en passant outre, en sachant très bien que le feu ça brûle!
Mais la souffrance physique n'est rien en comparaison de la souffrance morale, qui elle, mine la source de la vie. C'est pour ce motif que le taux de suicide ne cesse de progresser. Nous avons pratiquement supprimé toute souffrance physique, dans le travail par exemple. Résultat, le corps n'a plus de prise sur la réalité. Et lorsque nous nous réveillons, le réveil est souvent pénible pour ne pas dire plus.
Maranatha !
Merci !
JFL
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Écrit par : Jacques-François dit Locard / | 04/02/2010
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