17/12/2009
Face au relativisme contemporain : « la vérité objective de l'homme et de sa dignité »
... souligne Benoît XVI :
Devant des milliers d'auditeurs massés dans la salle Paul VI du Vatican, Benoît XVI a tenu hier sa catéchèse du mercredi. En conclusion, il a rappelé que son encyclique Caritas in veritate s'adressait « aux hommes de bonne volonté, qui s'engagent afin que l'action sociale et politique ne soit jamais détachée de la vérité objective sur l'homme et sur sa dignité ».
Les « hommes de bonne volonté » ne sont pas nécessairement des croyants. La doctrine sociale de l'Eglise (souvenons-nous en) est une plateforme du bien commun, proposée, au delà des catholiques, à tous les « hommes de bonne volonté ».
Si les hommes de bonne volonté découvrent grâce à elle l'existence d'une « vérité objective de l'homme et de sa dignité », objectivité fondée en transcendance, ils font ainsi un pas vers la révélation chrétienne. Le social conduit à l'évangélisation.
Le mot « objectif », souvent employé par le pape, est crucial. L'objectivité conduit à admettre que l'homme a une dignité transcendante, et que la relation entre les hommes (leur société, leur « vivre ensemble ») relève d' un « bien commun », lui aussi fondé en transcendance.
La société humaine ne peut donc se réduire à une foule d'individus consommateurs guidés par leur égotisme, contrairement à ce que nous affirme un système économique reposant sur l'individualisme de masse. Le climat de ce système est le relativisme (pour rentabiliser toutes les pulsions de l'individu). Benoît XVI l'a dit lors de sa catéchèse d'hier : «la dictature du relativisme» ne reconnaît « rien de définitif » et ne laisse comme mesure ultime « que le moi et ses envies».
Il faut changer le système économique qui mène le monde occidental, et qui repose sur le relativisme !
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10:59 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : christianisme
Commentaires
ALLER DE L'AVANT
> L'enseignement social, moral de l'Eglise en effet n'est pas un caprice mais répond à la nature de l'homme.
Ce n'est pas un ensemble de "dogmes" au sens où l'entend notre société qui croit que dogme signifie "affirmation gratuite et monolithique"
Ni des axiomes (vérité évidente qui ne se démontre pas) puisque la nature de l'homme n'a rien d'évident
Il n'y a donc aucun mépris à avoir pr ceux qui ne comprennent pas mais un désir d'expliquer cette richesse
Mais des "réponses anoblissantes" pr l'homme ; je ne sais comment dire autrement
et c'est passionnant ! pr m'être occupé de jeunes qui me posaient plein de questions notamment sur l'enseignement de l'Eglise sur la sexualité, je peux vs le dire, c'est passionnant et enthousiasmant car les réponses apportées sont toujours imprégnées d'une merveilleuse estime pour l'homme et une confiance ds son potentiel qui vraiment ont qqchose qui pousse à aller de l'avant
Écrit par : zorglub, | 17/12/2009
LE FACTEUR ECONOMIQUE
> Ce que je remarque avec Benoit XVI : son insistance à relier les tares de la société (morales, écologiques, culturelles etc) au facteur économique. Chaque fois il demande qu'on modifie le modèle économique actuel pour échapper à la dictature du relativisme, du court-termisme, de l'égoïsme, etc, qui motivent les tares en question. Donc je dis "OK" aux libéraux qui clament "Benoît XVI est loin de ne parler que d'écologie" : OK, OK, il ne parle pas seulement d'écologie, il parle d'économie, et c'est dans un sens pas du tout libéral !!
Écrit par : Martial, | 17/12/2009
DESTRUCTION
> L'œuvre de destruction du relativisme est absolument terrifiante. On trouve des jeunes bourgeois qui se diront vaguement de gauche, bien pensants, qui réciteront impeccablement leur petit catéchisme anti-raciste, "citoyen", "tolérant" et multiculturel et se réclameront même sans rire des Lumières avant de vous affirmer imperturbablement que l'homme est un morceau de viande qu'on ne peut distinguer des bêtes, dont on peut user et abuser à sa guise pour sa jouissance personnelle et que le simple fait d'oser affirmer, au nom de diverses vieilleries (Dieu, l'Amour, la dignité humaine) que certaines choses ne sont jamais permises ni acceptables est la marque d'une odieuse intolérance rétrograde.
Et tout cela découle du fait qu'il n'y a plus ni vrai, ni faux, ni bien, ni mal, ni beau, ni laid, ni dieu, ni homme. Nous sommes tous Zéro dans le Néant.
Le Dragon est déchaîné. Il faut faire toutes choses nouvelles.
Écrit par : Jean, | 18/12/2009
LIBERALISME
> il est en effet urgent de dénoncer cette métaphysique relativiste qui se cache derrière les atours du libéralisme politique.
depuis des années on nous explique que l'Etat doit observer une stricte neutralité axiologique, il faut ainsi lever tous les interdits hérités du passé, que tout principe de discrimination porte atteinte à la sacro sainte liberté. en oeuvrant de la sorte nous n'avons fait que dépouiller l'homme occidental de tous les repères solides ( moraux et symboliques) qui empêchait la marchandisation de toute l'existence. Il y a un destin parallèle entre le libéralisme politique et le libéralisme économique, le premier est l'alibi moral de l'autre.
venez en débattre sur le forum "le jura debat" : www.lejuradebat.xooit.fr
Écrit par : Julien Gunzinger, | 18/12/2009
UN ETAT LIBERAL N'EST PAS NEUTRE
> L'Etat français n'est pourtant pas neutre. Relativiste tant que vous voudrez, mais certainement pas neutre. A l'article 2 de la Loi de 1905 nous lisons : "La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte". Eh bien, un tel principe n'a jamais été respecté.
La République reconnaît, salarie et subventionne un culte (ou plutôt des cultes) au détriment des autres.
Au moment où l'on s'apprête à élever Albert Camus sur les autels de la Nation, il est difficile de le nier. William Cavanaugh a parfaitement raison quand il affirme que "la France a maintenu une religion civile influente, religion qui se cristallise autour de la vénération envers ceux qui sont morts à la guerre et de la sacralité des idéaux républicains". [in "Le Mythe de la Violence Religieuse", p. 176) Tout français un peu honnête, et capable aussi de s'extirper de l'idée que "la religion c'est différent", devrait le reconnaître. Même si Cavanaugh est un peu trop restrictif dans son acception de la religion civile en France. De la Révolution française jusqu'à nous, les citoyens héroïsés n'ont pas toujours été tués à la guerre. Marat, Rousseau, Hugo étaient plutôt des bienfaiteurs ou des génies de la nation. Bref, des "grands hommes".
L'individualisme généralisé, le désintérêt pour le bien commun ne sont d'ailleurs pas contradictoires avec une solide religion civile, comme aux Etats-Unis et En France. Celle-ci a pour but de maintenir un semblant d'ordre social. C'était l'intention de Rousseau, d'Auguste Comte...
Un Etat libéral ne peut pas être neutre.
Écrit par : Blaise, | 19/12/2009
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