Au synode africain - Sur les chrétiens en politique, une réflexion... qui concerne aussi les Français

"Souvent écartelés entre la foi chrétienne et une option politique", les catholiques finissent par avoir "des attitudes nuisibles" :

 

Le 10 octobre, Mgr Lucio Andrice Muandula, président de la Conférence épiscopale du Mozambique, a déclaré : « Les fidèles laïcs engagés activement dans la vie politique de nos pays finissent par avoir des comportements et des attitudes nuisibles concernant les principes fondamentaux de la foi et de la morale chrétiennes  […]  Bien que certains d'entre eux aient été formés dans nos universités catholiques et se mettent au premier rang lors des messes dominicales dans nos cathédrales, il n'est pas rare que nous les voyions impliqués dans l'approbation de lois contraires à la foi catholique, comme dans le cas de la libéralisation de l'avortement […]  Malheureusement, ils vivent la foi chrétienne comme une chose sans rapport avec la vie quotidienne et l'activité sociale à travers laquelle ils doivent contribuer à la construction du bien commun .»

Cette « dichotomie » ne se manifeste pas seulement en Afrique – où la malgouvernance pollue la vie politique de nombreux Etats. On la constate aussi dans l'hémisphère Nord : notamment chez les catholiques français. Mgr Muandula cite l'exemple de lois enfreignant le respect de la vie, approuvées par des catholiques au contrepied de la pensée de leur propre Eglise ? C'est le cas en Afrique, mais aussi en France. La « dichotomie » n'y sévit pas seulement à propos de bioéthique : le contraire de la pensée catholique est quotidiennement en usage chez des catholiques (du ministre au simple citoyen).

A gauche et à droite, on professe l'idéologie du gender, incompatible avec l'anthropologie judéo-chrétienne.

Plus à gauche, on critique l'existence même du Magistère – ce qui est un record de la part de catholiques.

Plus à droite, on rejette – non sans duplicité – la moitié du message de ce même Magistère : tout ce qui réfute le libéralisme, combat la xénophobie ou justifie l'écologie. (Sur ce dernier point : enseignement de Jean-Paul II, de Benoît XVI et interventions du Sacré Collège, par exemple celle du cardinal Martino en septembre 2008).

Comment guérir cette hémiplégie mentale ? Par une pédagogie beaucoup plus nette dans les paroisses françaises, où les positions de l'Eglise devant les problèmes de société sont encore trop peu affirmées et expliquées.

Le malaise cesse là où les paroissiens comprennent que le catholicisme témoigne de la vérité de la condition humaine (y compris sur le terrain social), et que ce témoignage implique une résistance active face à un système économique déshumanisant.

Là où les paroisses esquivent ces sujets, elles laissent les paroissiens à la merci de la pensée unique assénée par les médias. Ces derniers jouent ainsi le rôle de norme ; situation qui explique la « dichotomie ».