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27/06/2009

Michael Jackson, « icône de la musique »

Le mot « icône » a décidément changé de sens :


   

Le chanteur était « une icône de la musique », proclament les dépêches. Des journaux titrent : « une icône de la mondialisation ».

« Icône » au sens actuel, bien sûr : le petit dessin désignant une fonction, un programme ou un type de document, sur la barre d'outils d'un écran d'ordinateur.

Dans le langage de 2009, le mot « icône » n'a absolument plus son sens mystique, celui qu'il avait depuis le Ve siècle. Les spécialistes expliquent : «L’icône [au sens mystique] ne représente pas le monde qui nous entoure. La transfiguration en est la clé, en particulier dans le visage des personnages. La lumière est surtout intérieure à chacun de ces personnages : elle est figurée par la carnation (couleur de fond pour la chair), pure et assez claire. Le personnage est souvent adossé à un fond d'or qui est la lumière éternelle, dont participe sa propre lumière intérieure. D'autre part, le monde est représenté en perspective inversée afin que le contemplateur devienne le point convergent de l’icône, pour établir ainsi un lien intime avec elle : la perspective inversée prend le spectateur comme point de fuite. »

L'icône au sens mystique est ainsi le contraire de ce que notre société technoïde appelle « icône ».

L' « icône » technoïde n'est qu'un outil.

Notre société ne voit le monde que comme un matériau à transformer (en biens de consommation et en profit). Elle ne cherche pas à le voir en transparence, pour déchiffrer un sens à travers lui. L'utilisateur de l'« icône » informatique ne voit que la technique en fonctionnement. Aucun lien intime ne peut s'établir entre une technique et un être humain.

Quel rapport entre feu Jackson et une « icône » technique ? Il faudrait analyser ici le rôle de la musique dans la société marchande, et le mettre en rapport avec l'objet effrayant que cette société avait fait de Wacko Jacko : déshumanisé par le look, puis par la chirurgie plastique, puis par la chimie. Le matérialisme mercantile est une dé-création. Alors que l'icône mystique est une transfiguration de la créature...



 

11:09 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : michael jackson

Commentaires

OU IDOLE ?

> Point de vue intéressant. Cependant je ne vois pas les choses comme ça : je pense que le mot "icône" est mis ici à la place du mot "idole", qui lui aussi était d'essence religieuse. Simplement, nos ignares ont pensé que les deux mots se ressemblaient, et que pour changer, on pouvait employer l'un pour l'autre, sans référence à l'informatique. Mais je peux me tromper.
De toute façon, Mickaël Jackson chantait à la façon d'une friteuse emballée. Dario Moreno également, trop tôt disparu, mais lui, au moins, possédait encore une dimension humaine...

Écrit par : kohnlili | 27/06/2009

JOURNALISTES

Monsieur de Plunkett, vous allez trop en profondeur.......Cela dépasse beaucoup la réflexion du petit peuple auquel j'appartiens. Toutefois, je suis d'accord avec votre point de vue. Toutefois, ce type d'évocation dans les articles de nos quotidiens révèlent principalement un abaissement intellectuel de la profession qui sert souvent du "macdo" au petit peuple qui s'en contente. Afin d'éviter de me faire attraper par mes amis, les journalistes, je précise que ce ne sont pas tous les journalistes. Néanmoins, une bonne partie des rédactions des quotidiens n'élèvent que rarement le débat et souhaitent se plonger sur l'événement en caressant les caricatures connues de tous.

Écrit par : elgringos777 | 27/06/2009

DECREATION

> Le matérialisme mercantile comme dé-création...
Vous en parliez déjà dans votre livre sur l'écologie. C'était alors la 1re Révolution industrielle qui était en cause; votre actualisation du thème est pertinente (et sinistre).
Dans le cas de Jackson, il s'agissait d'un unique visage. Mais pourquoi pas une décréation du vivant à l'échelle industrielle? il suffit de fabriquer la demande! et nous nous y acheminons.

Écrit par : Blaise | 27/06/2009

A KOHNLILI

> J'ajouterai que Dario Moreno avait une belle voix de ténor et était capable de chanter le répertoire classique notamment les célèvres couplets du brésilien de La Vie Parisienne de Jacques Offenbach. Quant à Michael Jackson, pour moi c'est une nullité musicale. A propos où a-t-il étudié la musique ?

Écrit par : Bernard | 27/06/2009

MATERIAU

> En ce moment, je réfléchis à cette idée de "matériau" aperçu dans un des titres de la revue képhas, je crois, et que vous reprenez ici.
La Vie, don ou matériau ?
Le monde matériau à modeler ?
l'humain matériau ?
la musique matériau à créer de l'émotion matériau ?
et Jackson en jaquette de cette musique/matériau vendue sous pochette.
Oui, ici il faut bien comprendre le môt icône dans le sens de pochette de disque, de jaquette.
On aurait pu titrer : "Jackson, disparition d'une jaquette"
Mais eu égard à ses recherches d'androgynie, c'eut été tendancieux !

Écrit par : omicron | 27/06/2009

BABEL

> On ne compte plus les termes religieux, catholiques en particulier, qui sont utilisé à contre sens dans le langage médiatique. Ils contribuent ainsi à dénaturer l'essentiel. C'est pourquoi, aujourd'hui nous avons tant de mal à communiquer avec les autres. En effet : si l'on parle de "charisme" cela renvoie à la politique ou à l'audimat, de "communion" cela renvoie au foute, "icône", comme vous venez de le dire renvoie à l'ordinateur etc...A quand la "canonisation" ? Et s'il prenait l'idée à quelques uns de demander la "béatification" de MJ ? Pourquoi pas? Au point où nous en sommes! Quand plus rien ne voudra rien dire, nous retrouverons à Babel. L'islam voit s'ouvrir devant lui le grand boulevard que les médias lui aménagent. Ils pensent peut-être ainsi préserver leur personne d'une islamisation éventuelle de notre pays.
Gilles

Écrit par : Gilles | 27/06/2009

R. I. P.

> Rendons à César ce qui est à César.
M. Jackson ne semble pas avoir revendiqué cette appellation qui relève de la confusion habituelle des médias, incapables de parler avec talent du génie artistique.
La vie de M. Jackson montre, une fois de plus, que l'artiste talentueux a été exploité. Sa mort n'est peut-être pas étrangère à cette rapacité.
Il a enfin trouvé la paix.

Écrit par : Annie | 27/06/2009

REFUS DE LA NATURE

> Votre point de vue est en effet intéressant. J'ajouterais que cette musique hachée et un tantinet mélodieuse, cette chorégraphie saccadée pour un groupe parfaitement à l'unisson, cette voix à la fois aiguë et masculine, ce refus de la nature pour la peau et le nez en particulier, tout cela contribue à mon avis à y voir une œuvre diabolique au sens littéral du terme. D'ailleurs ses fans ne s'y sont pas trompés pour se réunir sur le parvis de Notre-Dame tant il est vrai que le Diable est toujours proche de Dieu.

Écrit par : drazig, | 28/06/2009

ELLE RESTE UN REPÈRE

> Lorsqu'on a annoncé la mort de MJ, spontanément, des milliers de fans se sont massées devant ND de Paris et la cathédrale St Jean de Lyon (et sûrement d'autres endroits)... Sans doute ne venaient-ils pas prier, mais c'est plutôt positif: notre société a besoin de héros et de repères. MJ était un héros pour beaucoup, l'église reste un repère.

Écrit par : Jovanovic, | 28/06/2009

ORTHODOXE

> Un grand merci de la part d'un orthodoxe d'avoir rappelé sur votre blog le sens du mot icône.

Écrit par : Hervé, | 28/06/2009

REFUS DE LA NATURE, OUI, ET A QUEL POINT !

> Lu ce matin dans les dépêches :
" Il aura fallu le décès de Michael Jackson et certainement un bon chèque à la clé, pour que Debbie Rowe , confesse enfin à l'hebdomadaire britannique News of the World, la vraie relation qu'elle a entretenue avec la star planétaire qui vient de s'éteindre . Nous avons un peu hésité avant de reprendre cet interview et fait une petite enquête pour être certains de la véracité de cet entretien. Debbie Rowe est australienne et d'après nos informations elle a bien donné cet interview à ce tabloïd anglais.
Le couple s'était marié le 15 novembre 1996 avant de divorcer le 8 octobre 1999. Entre-temps, Debbie Rowe aura donné naissance aux deux premiers enfants de Michael Jackson, Prince Michael Junior né le 13 février 1997 et Paris Katherine Michael , née le 3 avril 1998.
Dans l'interview exclusive qu'elle a accordée au magazine anglais, elle réfute totalement la rumeur qui insinue qu'elle voudrait récupérer la garde des enfants, après la mort du chanteur.
"Nous nous étions rencontrés une première fois en 1981 lorsque j'étais infirmière-dermatologue dans un hôpital australien. A la suite de son divorce avec Lisa Marie Presley , il était seul et désirait des enfants. J'ai été la seule à lui dire:
- Moi je serais la mère de tes enfants.
Je lui ai offert mon utérus comme un cadeau. C'est une chose que j'ai faite pour le rendre heureux. Je me suis rendue à l'office, c'est comme cela que l'on appelait la clinique médicale qui pratiquait ce genre d'opération. Ils m'ont inséminée comme on insémine une jument pour la reproduction. C'était très technique. J'étais en quelque sorte son pur-sang. Mais ce n'est pas le sperme de Michael que j'ai reçu.
J'ai été rémunérée pour ça et je savais bien que je devais disparaître un jour ou l'autre, que je ne reverrais plus jamais mes enfants.
Durant notre mariage, nous n'avons jamais eu de relation sexuelle. Michael avait arrangé notre union pour faire croire que nous étions une famille, mais cela n'a jamais été le cas. Il m'a laissé tomber à la suite de ma seconde grossesse qui a été très difficile et qui ne permettra plus d'avoir d'autres enfants. Sachant cela, il a pris les enfants et n'a plus jamais voulu avoir affaire à moi. Tout était écrit et prévu sur le contrat que j'avais exécuté et il voulait dorénavant que je sois tranquille, loin de lui.
Le soir de notre nuit de mariage, Nous nous sommes embrassés sur la joue avant qu'il aille dans sa chambre. Il désirait que nous apparaissions comme une vraie famille mais nous n'avons jamais vécu comme un couple normal. Toute notre relation était fausse. Il a toujours refusé que nous vivions ensemble. Malgré cela, j'ai passé de bons moments quand nous étions réunis. Nous regardions des films, je lui faisais la lecture des magazines, nous nous amusions avec les enfants, quand ils étaient petits, nous prenions soin des animaux qui nous entouraient. C'etait sa vie, c'était Michael ! il était comme ça."
Debbie Rowe poursuit et insiste : " je n'ai pas été une bonne mère pour ces enfants, je n'ai jamais ressenti un quelconque attachement pour eux. C'était mieux qu'ils restent avec leur père plutôt qu'ils me suivent. J'aurais été une mauvaise mère et je ne voulais pas de ces enfants dans ma vie. Mes enfants, désormais, ce sont mes animaux ! "

Écrit par : Amicie T., | 29/06/2009

L' "ICÔNE" ET LA "VICTIME"

> Eh oui, le sens du mot "icône" a bien changé... Il n'est pas le seul.
Cela n'a aucun rapport, mais je suis en train de lire "Un appel à l'amour" relatant les apparitions du Sacré-Coeur à soeur Josefa Menendez. Un mot qui revient sans cesse est celui de "victime". Le Seigneur demande à sa servante d'accepter d'être la "victime" de son Amour ou de sa Justice, suivant les occasions. Cela m'a rappelé que la même expression se rencontre aussi dans les écrits de Thérèse de Lisieux, mais moins souvent il me semble, si bien qu'on peut passer outre. Là, pas moyen. Et cela me gêne. On est mal à l'aise à notre époque avec cette façon de présenter l'action divine dans une âme, comme si Dieu se cherchait une proie consentante. Et celle qui consent ? Masochisme malsain?
Il me faut faire l'effort de repenser à toutes les hyperboles de l'amour profane pour accepter que la Charité divine dévorante, se consumant elle-même comme le montre l'imagerie traditionnelle du Sacré-Coeur, cherche un accueil aussi inconditionnel dans le coeur des saints. C'est l'holocauste du don sans retour à l'Autre. Un ami, très peu porté à la soumission dans son activisme social, me dit un jour qu'être amoureux, c'est être un esclave heureux.
Désolé pour la digression.
Claude


[ De PP à C. :
- "Victime" a pris aujourd'hui un sens revendicatif, judiciaire, plaignant, accusateur. Mais dans le langage des mystiques d'autrefois, c'était un tout autre sens par allégorie : l'oblation de soi-même, par comparaison avec la "victime" des sacrifices antiques ; à ceci près que :
1. cette oblation était volontaire et "pour autrui", en intercession solidaire ; 2. la seule "victime" sacrificielle (dans le christianisme) étant Jésus lui-même, cette attitude du mystique revenait finalement à vouloir s'incorporer à Jésus : vision paulinienne du Corps total.
Dans la mesure où cette démarche s'accompagnait d'ascèse (cas des contemplatifs mystiques), celle-ci n'avait pas le sens d'une "oeuvre" humaine conférant on ne sait quels "mérites" (hérésie pélagienne) : l'ascèse chrétienne est une action de grâces, non un outil de salut - puisque le salut est un don gratuit acquis aux hommes par les seuls mérites de Jésus lui-même.
Votre réflexion n'est pas une digression : elle souligne au contraire un problème central, celui du décalage entre l'état d'esprit de la mystique catholique classique et celui de la société actuelle. L'une et l'autre ne donnent pas le même sens aux mots. On ne peut pas s'en étonner. ]

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Écrit par : Claude, | 30/06/2009

CRISE CARDIAQUE

> Poursuivez votre parallèle ... Car effectivement, le pantin chantant assisté par effets spéciaux est une très bonne "image sainte" de la mondialisation (sa sainteté étant relative à la religion de l'argent qui tend à relier l'homme à la terre , bien sur, et non pas à celle qui aspire à élever son esprit - osons son âme - vers un ciel.)
oui, poursuivez ... ce monde là n'est il pas en train de mourir d'une crise cardiaque ?
(cette crise étant, pour ce qui est du temps où elle se déploie, à l'échelle de l'humanité)

Écrit par : Luc Comeau-Montasse, | 30/06/2009

GRAND-MERE ?

> Je rèpondrais à KOHNLILI que vous etes d'une grande nulliter journalistique. c'est un blog pour journaliste je croit. j'arrive par hasard depuis 2 minutes. vous etes quoi journaliste. ca ne m'etonne pas, ca ressemble a un mélange de grand mère frustrer et de gardien d'immeuble dégouter. Si michael jakson etait nul, vous vous etes quoi ?
Les chien aboie et la caravane passe........les icones et les ribambelles......merci michael tu n'est pas le seul musicien qui nous est fait du bien. Mais ta caravane a été pleine d'offrande et les chiens parle encore, mais on t'aime.

Écrit par : yacine borni | 26/07/2009

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