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30/05/2009

Pentecôte 2009 : la promesse d'une fête universelle

Stpetersbasilicaholyspiritwindow[1].jpgPrendre l'Eglise pour un parti,

serait un péché contre l'Esprit :


 

 

La Pentecôte n'est pas une fête interne de l'Eglise catholique. C'est une fête universelle. Les non-chrétiens ne le savent pas ? Justement : la Pentecôte est la fête de l'Esprit envoyé à ceux qui ne savent pas. Si l'Esprit leur est envoyé, c'est parce que les hommes ne peuvent – d'eux-mêmes - connaître Dieu : il faut que Dieu intervienne pour se faire connaître des hommes. D'où la première Révélation. Puis l'Incarnation : Dieu-Fils se faisant homme, pour témoigner de l'amour divin envers les hommes jusqu'à en mourir. Puis la Résurrection : message total. Et la venue de l'Esprit sur les apôtres, pour qu'ils saisissent l'ampleur du message et deviennent capables de le communiquer à tous les hommes.

Les apôtres au Ier siècle sont une poignée au sein de leur propre peuple, lui-même infime. Au XXIe siècle, deux milliards d'hommes croient au Christ.

Ce n'est pas toute l'humanité. Mais ce devrait être deux milliards d'apôtres.

Nous ne sommes pas assez apôtres. Nous ne sommes pas assez évangélistes. Nous ne vouons pas nos énergies à expliquer à ceux qui nous le demandent pourquoi nous essayons de vivre selon l'Evangile. D'ailleurs peu nous le demandent, parce que nous ne vivons pas selon l'Evangile... Nous préférons disputer entre nous de questions de société qui nous paraissent plus urgentes, voire plus catholiques. Nous devrions nous méfier de cette illusion : les notables qui firent crucifier Jésus étaient eux aussi persuadés de militer pour les vraies valeurs sociétales,  et d'appliquer  la loi reli-gieuse dans son intégrité.

Pourtant il n'y a qu'une seule Loi, avait dit Jésus : aimer Dieu, donc son prochain. Tout ce qui donne au prochain l'impression que nous nous aimons plus que nous ne l'aimons, revient à ne pas aimer Dieu. Chaque fois que nous essayons de nous justifier ou de justifier les fautes de gens d'Eglise (comme si l'Eglise était le Parti), nous scandalisons le prochain. Donc nous n'évangélisons pas. Donc nous péchons contre l'Esprit... En cette Pentecôte, que Dieu nous en garde !

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Commentaires

MADELEINE DELBREL

> Merci, cher Patrice, pour ce commentaire actuel si profond de Pentecôte. Je vous propose, ainsi qu'à vos lecteurs, ce petit texte de Madeleine Delbrel. Il est fort à en tomber par terre... pour renaître de l'Esprit :

"Nous n'annonçons pas la Bonne Nouvelle, parce que l'Évangile n'est plus une nouvelle pour nous : nous y sommes habitués, c'est une vieille nouvelle. Le Dieu vivant n'est pas un bonheur prodigieux et bouleversant ; il est un dû, toile de fond de notre vie. Le bonheur, ce sont des surplus variables en marge de lui qui est permanent. Nous ne nous rendons pas compte de ce que serait l’absence de Dieu pour nous ; donc, nous ne nous rendons pas compte de ce qu’elle est pour les autres. Nous discutons d'une idée, quand nous parlons de lui; nous ne témoignons pas d'un amour reçu et donné. Nous ne pouvons pas annoncer aux incroyants la foi comme une libération de l'absurdité d'un monde sans Dieu, car cette absurdité, nous ne la percevons pas.
Nous défendons Dieu comme notre propriété, nous ne l'annonçons pas comme la vie de toute vie, le prochain immédiat de tout ce qui vit. Nous ne sommes pas les informateurs de la nouveauté éternelle de Dieu, mais des polémistes défendant une vision de la vie à faire durer. Aussi, serait-il inutile d'être assez proches pour être entendus, de parler la langue de nos semblables, de leur être présents et existants si, toutes ces conditions étant remplies, nous n'avions pas retrouvé nous-mêmes le message total que nous avons reçu et que nous avons à transmettre."
("Nous autres, gens de rue", Seuil coll. Livre de Vie pages 256-257)

Écrit par : bernard | 30/05/2009

DIEU ET LE PROCHAIN

> Bien dit, cher Patrice. Nous sommes là pour aimer Dieu et notre prochain (c'est là que c'est dur). C'est ce que certains sites qui se disent catholique ont du mal à comprendre. Le catholique n'est pas là pour défendre je ne sais quelle France éternelle ou une certaine Europe chrétienne ou encore de partir en croisade contre l'avortement en négligeant les autres crimes contre les enfants, les pauvres etc. Dieu et le prochain : pas de politique, de sociologie, d'économie, Dieu et le prochain et c'est tout.

Écrit par : vf | 30/05/2009

RIEN DE PIRE

> On a envie de répondre à ceux qui parlent du "règne social du Christ" : oui évidemment, le Christ qui "récapitulera tout en Lui" est aussi le Seigneur des groupes sociaux, pas seulement celui des individus. Mais Il ne l'est pas au sens d'un légalisme, ni d'un "coup de force" d'un "parti chrétien" qui imposerait quelque chose aux autres. Le règne social du Christ, c'est la germination de la loi d'amour pratiquée par chaque croyant qui produit progressivement des fruits sociaux, voire politiques. Toujours inédits. Rien à voir avec un fantasme de nostalgie d'un passé idéalisé. Tout ce qui fut fait au XXe siècle dans cet esprit passéiste au nom du christianisme fut obscène. Rien n'est pire que de faire des actes objectivement antichrétiens au nom du christianisme, pour imposer des "lois chrétiennes" (ou l'idée qu'on s'en fait) à ceux qui n'en veulent pas. Voir le franquisme et les curés vichyssois. Rien n'est plus anti-évangile.

Écrit par : Olaføks | 30/05/2009

PAILLE ET POUTRE

> Avez-vous lu "la foi des démons" de Fabrice Hadjaj ? Ce livre est décapant !
Attention à ne pas toujours voir la paille dans l'oeil des autres et oublier la poutre qui se trouve dans le nôtre ! Ne reprochons pas aux autres d'être insuffisamment chrétiens (ou mal) et réformons-nous car le démon est là, derrière notre pharisaïsme. Affirmons la Vérité (celle qui nous vient du Seigneur et qu'il nous rappelle à travers son Eglise) mais ne nous complaisons pas à décrire ce que font, ont fait, font mal les autres. Ne "répondons" pas à ceux qui ne nous posent d'ailleurs aucune question ! Affirmons (et demandons à l'Esprit Saint de nous soutenir dans cette affirmation sans jugement). C'est ce que fait notre Saint Père à temps et contre temps en bon "imitateur" de Jésus qu'il est.
Par ailleurs, un péché "mortel" est un péché qui nous éloigne du Seigneur. Il ne peut être plus ou moins mortel : il l'est c'est tout. Ce péché ne peut nous être remis qu'à la suite d'une vraie contrition et c'est le prêtre qui sert d'intermédiaire entre nous et le Seigneur dans le secret de la confession. Il est le canal par lequel le Seigneur nous manifeste sa compassion et nous pardonne. Donc considérons l'ensemble des péchés que nous commettons chacun et ne jugeons pas des péchés des autres (car Dieu seul sait si l'acte commis est peccamineux ou pas et s'il l'est Il peut, seul, nous le pardonner ou nous condamner.

Écrit par : madelauney | 30/05/2009

L'ESSENTIEL

> Un grand merci pour cette belle invitation à se concentrer sur l'essentiel:l'amour de Dieu et du prochain.

Écrit par : Jovanovic | 30/05/2009

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