15/05/2009
Benoît XVI à la basilique du Saint Sépulcre : "Dieu peut faire toute chose nouvelle, l'histoire ne se répète pas"
-
Une leçon d'espérance et de confiance en Dieu, donc en l'avenir :
Ce matin à la basilique du Saint Sépulcre de Jérusalem, dans son allocution à l'Eglise de Terre Sainte, le pape a rassemblé les intentions de son pèlerinage en quelques phrases d'une profondeur et d'une densité impressionnantes. « Unis aux anges de toute l'Eglise, de tous les temps et de tous les lieux dans la joie de ce temps pascal », les chrétiens ont été invités par le pape à se tenir avec lui « devant le tombeau vide » qui parle « d'espérance » : qu'elle se lève par la grâce de Dieu « dans le coeur de toute personne habitant ici ! »
Car, a proclamé Benoît XVI, « l'évangile nous enseigne que Dieu peut faire toutes choses nouvelles, que l'histoire ne se répète pas... » Par la puissance de Dieu nous pouvons nous libérer des « lourdeurs de notre passé » et nous ouvrir aux promesses de résurrection. « Conversion, pénitence, prière doivent « nous aider à surmonter les conflits qui viennent de la chair » : « dans le tombeau vide, votre Eglise doit enfouir toutes ses craintes pour poursuivre son pèlerinage ! » La paix, dit le pape, a un nom, Jésus-Christ : « Nous déposons entre ses mains toute notre espérance pour l'avenir. Prince de la paix, il est la source de cette paix qui transcende toute négociation. »
Dieu peut faire toutes choses nouvelles, et l'histoire ne se répète pas ! Merci à Benoît XVI de nous avoir dit cela, qui est le coeur de la vision chrétienne du temps. Cette vision est aux antipodes de la double erreur occidentale : le passéisme et le progressisme, la névrose du retour en arrière et la psychose de la fuite en avant. Tout peut changer, et les faits nouveaux les plus déroutants peuvent être porteurs du bien (contrairement à ce que s'imaginent les réactionnaires) ; mais cela ne se reçoit que de Dieu, par des coeurs ouverts à Lui (contrairement à ce que croient les épigones des Lumières). Dans le cas du conflit en Terre Sainte, les choses sont à ce point devenues inextricables que seul le spirituel peut venir sauver le temporel – et en ce sens, le pèlerinage du chef de la planète catholique rend service à tous : juifs, musulmans et chrétiens.
Il rend également service à la paix du monde. La papauté, couverte d'injures médiatiques depuis quatre mois, réapparaît pour ce qu'elle est par surcroît : une institution mondiale d'intérêt public.
Le visage serein et comme illuminé, le pape au Saint Sépulcre semblait porté par l'expérience de cette difficile semaine. Le voir et l'entendre ce matin donnait le sens de ce voyage, au delà des controverses obscurcissantes. Le coeur d'un événement religieux, c'est la religion : puissent mes confrères finir par l'admettre.
10:01 Publié dans Terre Sainte | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
IL AIME LES GENS
> Oui, merci à Benoît XVI. Le plus frappant, de sa part, c'est ce calme imperturbable derrière lequel ont sent vibrer la bienveillance. Il ne dérive jamais de sa ligne, qui est la ligne de crête. Il n'infléchira jamais le message parce que ce message ne lui appartient pas, il n'en est que le porteur. En même temps ce n'est pas un message de théoricien froid, contrairement à ce que racontent ceux qui ne s'informent pas et se laissent bourrer le crâne par les perroquets des médias. Navré de décevoir les perroquets : Ratzinger aime les gens.
Écrit par : Philippe | 15/05/2009
à Philippe
> C'est ce que lui a dit Mgr Twal, le patriarche latin de Jérusalem : "Malgré les attaques contre votre personne et l'Eglise parce que vous êtes un coopérateur de la vérité..."
Écrit par : beuzec | 15/05/2009
DIAPASON
> Bonjour, je vous lis depuis bien longtemps mais ne m'etais jamais encore manifestee. Bravo pour votre blog ! Tous les jours je le consulte. D'abord Zenit, le site du "monde vu de Rome", puis vous ! J'ai ainsi mon lot d'informations objectives, qui m'ont bien servies pour suivre pas a pas, au diapason de KTO egalement, le pelerinage de notre cher Saint Pere en Terre Sainte.
Écrit par : Pauline Tissier de Mallerais | 15/05/2009
SERENITE
> quelle belle image que celle du pape se prosternant sur le tombeau du Christ au St Sépulcre !
que de beaux messages délivrés durant une semaine !
Le visage serein en effet , c'est toujours ce qui me frappe le plus chez Benoit XVI...Il n'est certes pas expressif et emphatique comme son predecesseur mais par contre il a toujours une attitude qui respire la sérénité , le calme, l'intériorité et ce quelque soit les situations...Je me disais encore il y a quelques jours combien allait être éprouvant ce voyage, pour un homme de son âge, dans un contexte si tendu, avec toutes ces polémiques sur sa personne, ces attaques, ces décorticage de mots, et j'ai été trés vite rassuré en le voyant ne jamais se départir de cette si belle sérénité...
Grand admirateur de St Augustin, Benoit XVI a certainement déjà médité ce beau sermon :
"Ce jour me presse, mes frères, de réfléchir avec une attention plus grande au fardeau dont je suis chargé. Quoique je doive m'en occuper et le jour et la nuit, je ne sais comment il se fait qu'en cet anniversaire je sois tout pénétré de cette pensée, sans pouvoir même dissimuler combien elle me travaille. Et même, plus croissent ou plutôt décroissent pour moi les années en me rapprochant du dernier jour; plus est vive, plus est profonde et saisissante la pensée du compte que je dois rendre, pour moi et pour vous, au Seigneur notre Dieu (..)
Qu'ai-je donc besoin d'ennuyer les hommes, de crier aux pécheurs: Gardez-vous d'agir injustement, agissez de telle manière, cessez d'agir de telle autre? Qu'ai-je besoin d'être à charge au monde? Est-il rien de plus doux que de puiser sans bruit extérieur dans les trésors divins? Voilà ce qui est bon, ce qui est agréable. Mais prêcher, reprendre, corriger, édifier, s'inquiéter pour chacun, quelle charge, quel poids, quel travail! Qui ne le fuirait ? (..)
Si je m'effraie d'être à vous, je me console d'être avec vous; car je suis à vous comme évêque, comme chrétien je suis avec vous; le premier titre rappelle des obligations contractées, le second, la grâce reçue; le premier des dangers, le second, le salut; en accomplissant les devoirs attachés au premier, nous sommes en proie aux secousses de la tempête sur une mer immense; mais en nous rappelant quel sang nous a rachetés, nous trouvons dans la tranquillité que nous inspire cette pensée, comme un port paisible, et tout en travaillant au devoir qui nous est propre, nous goûtons le repos de la grâce faite à tous. Si donc il me plait davantage d'être chrétien avec vous que de vous être préposé, je serais plus pleinement votre serviteur, comme l'ordonne le Seigneur."
Écrit par : bernard c. | 15/05/2009
Les commentaires sont fermés.