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06/05/2009

La pensée du Vatican sur la question des migrants : orientation cruciale, qu’aucun catholique n’a le droit d’esquiver

…et dont tous devraient parler :


Source : vatican.va

<<  A l’occasion du cinquième anniversaire de l’approbation et de la publication de l’instruction « Erga migrantes caritas Christi » (La charité du Christ envers les migrants, EMCC), le Conseil Pontifical de la Pastorale pour les Migrants et les Personnes en Déplacement a publié le communiqué suivant :

« La charité du Christ envers les migrants nous incite
(cf. 2 Corinthiens 5, 14) à faire face [toujours] à nouveau à leurs problèmes, qui concernent désormais le monde entier. En effet presque tous les Pays, d’une manière ou d’une autre, se trouvent à faire face à l’entrée du phénomène important des migrations dans la vie sociale, économique, politique et religieuse, un phénomène qui prend toujours plus une forme permanente et structurelle » (EMCC, 1)
. C’est en ces termes que s’ouvre l’instruction, approuvée par le pape Jean Paul II le 1er mai 2004, fête de Saint Joseph travailleur, et publiée par le Conseil pontifical pour les migrants et les personnes en déplacement le 3 mai suivant. Le document voulait « mettre à jour la pastorale des migrations… trente-cinq ans étant désormais passées depuis la publication du Motu Proprio du Pape Paul VI  Pastoralis migratorum cura, et l’Instruction de la Sacrée Congrégation pour les Evêques, qui s’y rapportait, De pastorali migratorum cura.

Cinq ans après sa promulgation, notre Conseil pontifical a considéré qu’il était opportun le l’évoquer de nouveau avec la convocation également d’un Congrès mondial pour la pastorale des migrants et des réfugiés, le sixième de la série, sur le thème spécifique suivant : « Une réponse pastorale au phénomène migratoire à l’ère de la globalisation ». Il se tiendra au Vatican de 9 au 12 novembre 2009.

On prévoit la participation de représentants des Commissions épiscopales pour la pastorale des migrants et des réfugiés de nombreux pays des cinq continents, en sorte que les réflexions et les suggestions pour des projets futurs soient une expression vraie de ceux qui sont engagés dans cette pastorale, où qu’ils se trouvent dans le monde. Seront également présents des experts en cette matière, des délégués de congrégations et d’instituts religieux, des mouvements ecclésiaux et des associations de laïcs, en vue d’un engagement futur dans ce domaine qui présente de nombreux problèmes. La présence de délégués du Conseil oecuménique des Eglises, du Patriarcat oecuménique de Constantinople, de la Communion anglicane et de la Fédération luthérienne mondiale, donnera une note œcuménique à ce congrès.

Pendant le congrès, on parlera des questions liées au phénomène migratoire, international, et interne aux différents pays, et donc de la globalisation, de l’urbanisation, de la coopération entre l’Eglise d’origine et l’Eglise d’arrivée des migrants et des réfugiés, de leur accueil, du dialogue œcuménique, interreligieux et interculturel, de la coopération entre Eglises et religions, et, en conséquence, également des populations autochtones. L’attention sera portée également sur la situation dans laquelle vivent ces personnes dans les centres d’accueil et dans les prisons.

Parmi les orateurs, figurent les cardinaux Jean-Baptiste Pam Minh Mân du Vietnam, John Njue du Kénya et Odilo Pedro Scherer du Brésil, et le professeur Stefano Zamagni de la faculté de sciences économiques de l’université de Bologne. Le congrès sera marqué par l’audience avec le pape Benoît XVI qui, à l’occasion de la dernière assemblée plénière du Conseil pontifical de la pastorale pour les migrants et les personnes en déplacement, le 15 mai 2008, déclara : « Il n’échappe à personne que la mobilité humaine représente, dans le monde actuel globalisé, une frontière importante pour la nouvelle évangélisation. Je vous encourage donc à poursuivre votre travail pastoral avec un zèle nouveau, et, pour ma part, je vous assure de ma proximité spirituelle. » >>

 

 

Commentaires

DIRECTIVES

> Sûr que pour ceux qui ne voient les immigrants que comme une menace à résoudre par l'expulsion, les directives de l'Eglise catholique sont comme si elles n'existaient pas ! Nouvelle évangélisation, quid est ?

Écrit par : maksoud | 06/05/2009

MIGRANTS

> Oui, il serait bon de faire lire ce texte à certains. Quoique, cela sera-t-il utile, étant donné qu'ils ne reconnaissent pas la DSE ?
Malgré tout, je m'étonne de constater qu'il est trop peu fait mention des causes profondes de ces mouvements migratoires de masse, préoccupants et finalement avantageux pour personne, juste évoqués : globalisation, déséquilibre Nord-Sud, etc.
Car n'en déplaise à ces "certains" dont je parlais plus haut, tous ces migrants ne se déplacent pas pour le plaisir, pas plus que dans des visées impérialistes dignes d'un mauvais scénario digne de Hutington.
Vous me répondrez que là n'est pas le but de ce Congrès Mondial.

Écrit par : PMalo | 06/05/2009

LES MEMES

> Sans oublier que ceux qui crient à l'invasion immigratoire sont les mêmes qui défendent le libéralisme et la mondialisation qui créent cette immigration. C'est le matérialisme-mercantile qui délocalise ce qui peut l'être (et donc chômage et surendettement chez-nous et esclavage chez les destinataires) et fait venir des immigrés en masse pour remplacer les travailleurs nationaux trop chers et trop syndiqués. Sans ce système qui appauvrit les pays du sud, les prive de nourriture pour faire de l'essence, les oblige à acheter ce qu'ils savaient faire eux-même, nous n'en serions pas là. C'est bien beau de crier contre l'invasion, mais humainement, cette immigration est un désastre pas loin, à mon avis, du crime contre l'humanité. Et qu'on ne m'emmerde pas avec des accusation de complicité ou de naïveté, je viens d'une de ces cités pourries, j'y ai travaillé dix ans et je sais ce dont je parle. Les tournantes dans les caves, les djeuns qui barrent l'entrée de la tour, les bastons dans l'escalier, les querelles de ménages que l'on entend 5 étages plus bas, etc; je connais. Seulement, comment ces gens qui sont des êtres humains crées par Dieu ont-ils pu en arriver là? Comment des gamins de 12 ans peuvent en arriver à violer une camarade ou braquer une épicerie? Ils le peuvent car ils sont le fruit d'une société, d'un système qui leur propose comme unique but la jouissance sans entrave, sans contrainte, sans limite de tout ce que le système leur propose. A ceux qui rétorqueront que la pauvreté n'excuse pas la violence, je répondrais deux choses: d'abord, il ne savent pas ce que c'est d'être vraiment pauvre (relisez saint Vincent de Paul), ensuite, ces gens, les jeunes notamment, subissent une véritable propagande digne de Goebbels qui les pousse à consommer, à jouir, à user des êtres et des choses et qui s'appelle publicité ou marketing. Ils n'ont plus de libre arbitre, de repères pour avoir encore du discernement, surtout avec un système scolaire que l'on massacre depuis 30 ans. Et ce système leur offre tout cela uniquement pour faire de l'argent, toujours plus d'argent. Il n'y a plus rien de spirituel, de transcendant, et surtout rien de gratuit donc plus d'amour et de don de soi à l'autre. Les bien-pensants qui critiquent l'immigration feraient bien de ré-examiner leur participation à ce système qui crée ce véritable massacre humain et spirituel et ouvrir les yeux quand ils lisent les encycliques des papes.

Écrit par : vf | 06/05/2009

DANGEREUSEMENT A GAUCHE

> vf, attention, vous virez dangereusement à gauche, depuis que vous lisez la DSE (si, regardez mieux, ya écrit "sociale" dedans !) et cet infâme bolchevique de Plunkett.
Je vous aurais prévenu : Jésus était Français, Catholique, de Droite libérale (parce que Liberté, mais si bien sûr), et hors de lui pas de Salut !
Non, ce n'est pas drôle. Du tout. C'est ce qu'on entend tous les jours.

Écrit par : PMalo | 06/05/2009

DISCIPLE

> Vous trouverez sur le site du diocèse de Montauban : http://catholique-montauban.cef.fr le dernier "billet" de Mgr Ginoux paru dans le BULLETIN CATHOLIQUE du diocèse : "Je suis le disciple de celui qui est sans papiers". Merci, secretaire.eveque@catholique-montauban.cef.fr

Écrit par : Evêché de Montauban | 07/05/2009

DU BIEN

> C'est évidemment la preuve que les évêques français sont en fait de dangereux francs-maçons déguisée (le loup dans la bergerie, c'est l'expression favorite de certains, en ce moment, le loup désignant tout ce qui n'est pas eux).
Ah non, mince, ça vient du Vatican. Qu'est-ce qu'ils vont nous trouver, cette fois? Que ça montre bien que le Vatican a apostasié et qu'ils doivent convertir Rome (je l'ai lu en toutes lettres)? Les paris sont ouverts....
Plus sérieusement, qu'est-ce que ça fait du bien de lire ça, mais, bizarrement, ça, on n'en parle pas trop, ça ferait tache dans le décor rempli de clichés.

Écrit par : Mahaut | 07/05/2009

> Pour information,
bien cordialemenent
http://memri.org/bin/french/latestnews.cgi?ID=SD233209

Écrit par : soleil | 07/05/2009

> Damned, Pmalo, je suis fait! Est-ce guérissable?

Écrit par : vf | 07/05/2009

ADN

> Hortefeux, Besson, Sarkozy & Cie auraient fait un prélèvement d'ADN de Joseph, de Marie et de Jésus avant de les renvoyer chez Hérode (Mt 2, 13-23).

Écrit par : Annie | 07/05/2009

Cher vf,

> je vous ai en effet toujours pris pour un dangereux bolcho, le couteau entre les dents ! Quelle virulence ! Vous feriez un très bon avocat d'assises ! Plus sérieusement, je partage votre analyse. Oui, l'immigration a été encouragée par la marchandisation de la société, par cette politique économique à court terme qui ne fait aucune part à l'Homme et ne vise que la réalisation de désirs immédiats. Rien à redire là dessus. Je crois cependant que, cette dénonciation étant faite (et à refaire), il faut toujours se souvenir que, selon la belle expression de Mgr Centène (dont Golias s'est offusqué !), "la vérité sans la charité est un fruit amer, la charité sans la vérité est un fruit pourri". La charité, c'est l'accueil de toute personne comme un frère dans le Christ, comme une personne créée à l'image de Dieu. C'est chrétien, tout simplement ! La vérité, c'est de constater que le problème de l'immigration ne peut pas être envisagé seulement au travers des causes, mais aussi au travers de conséquences, et notamment des conséquences sociales, "civilisationnelles" dirait M. Sarkozy, qu'elle implique. Et c'est accepter de voir, avec un regard empli de charité, que les conséquences de ces mouvements migratoires sont graves pour tout le monde. Pour les peuples immigrés comme pour ceux qui les accueillent. Et donc accepter, dans le respect et la vérité, un débat sur les causes et les conséquences de ces migrations, sans langue de bois, sans anathème, sans idéologie et sans a priori. Or, ce débat est impossible en France, pour des raisons que nous connaissons bien et qu'il n'est pas utile d'exposer ici. Mais si nous n'avons que l'indispensable regard de charité, sans la vérité, nous sommes des autruches qui mettent la tête dans le sable ! Si nous avons la position inverse, nous sommes des inhumains. Lourde tâche ! La DSE a d'ailleurs une position assez claire sur le sujet, et ne sépare pas les exigences impérieuses de la charité de celles également impérieuses de la cohésion sociale. Je suis pour ma part anxieux du développement de l'islam dans notre pays, favorisé par la déchristianisation, Islam qui trouve son substrat dans la société de consommation à outrance oublieuse de tout aspect spirituel et eschatologique. C'est un sujet grave, sérieux, qui ne s'accommode pas de réflexions à l'emporte-pièce. Mais c'est un sujet qu'il faudra bien un jour aborder sans faux semblants, et je crois que le discours de l'Église devrait mieux le prendre en compte, pour ne jamais dissocier charité et vérité. Le risque, comme toujours, est que la dénonciation d'une telle situation amalgame la position des chrétiens à celle des excités qui refusent tout régulation, revendiquent tout et n'importe quoi, et en définitive font le lit des aigreurs, voire des haines et des violences entre les communautés. (Eux aussi sont, à leur manière des ultra-libéraux !) Or, nous n'avons rien à voir avec ces gens là, par ce que notre parole procède de l'exigence de l'amour du prochain, et non d'une quelconque idéologie aux fondements douteux et vieillis. En bref, ne soyons pas des "compagnons de route" de triste mémoire. Soyons nous mêmes, décomplexés et avec des idées claires ! Et entraînons nos frères dans la foi à en faire de même, oserai-je dire TOUS nos frères dans la foi ?

Écrit par : Edouard | 07/05/2009

A Soleil:

> Pouvez-vous nous en dire plus sur ce site? D'autre part, où est le rapport avec le sujet? Je ne vois pas le rapport entre réfléchir à quelle doit être notre attitude de chrétien face à l'immigrant et comparer, si cela rime à quelque chose, des civilisations? De même, observer notre système économique ainsi que la société qu'il engendre et constater sa nocivité et les désastres qu'il entraîne ne revient pas à attaquer Socrate ou Pascal. L'histoire de l'Europe ne se résume heureusement pas aux deux derniers siècles géniteurs du fiasco humain, social, économique et spirituel que nous vivons tous les jours (sans parler des carnages de masse divers et variés qui eurent lieu pendant ces deux siècles si porteurs de progrès parait-il). Au lieu de parler de civilisation occidentale, il faudrait mieux parler de civilisation moderne ou des "lumières" car rien n'est plus éloigné des mentalités des hommes de l'Antiquité ou du Moyen Age que la civilisation actuelle, fruit des élites qui dirigèrent pendant cette période. Cher Soleil, il me semble que vous êtes dans la logique du choc des civilisations qui est, parait-il, ce que nous vivons. Je ne sais pas si vivre dans la peur constante (voire la haine?) d'un adversaire et se définir constamment comme le camp du bien contre l'empire du mal soit chrétien. Personnellement, j'essaie de suivre le Christ et de vivre l'Evangile, pauvrement et difficilement mais j'essaie. Défendre une soi-disant civilisation supérieure et l'apporter au reste du monde ne m'intéresse pas. Moi, je cherche, petitement, à témoigner du Christ, pas à rejouer le rôle de mon arrière-grand-père qui étais sous-officier dans la coloniale en 1900 et qui, lui croyait cela.

Écrit par : vf | 07/05/2009

@ vf : en guérir ? Mais pourquoi donc ? ;o)
@ Annie & Edouard : comment s'en sortir, maintenant, politiquement ?? Il me semble qu'il n'y a aucune issue moralement juste à ce problème...
@ Soleil : avant de me lancer dans la lecture que vous nous proposez, j'ai glissé jusqu'en bas de page pour voir la taille de l'article. Mon regard a accroché sur une phrase : "La civilisation occidentale [...] a connu un temps d'arrêt au Moyen-Âge, avant de reprendre son évolution aux Temps modernes." Première phrase lue, première grossière erreur. Dois-je continuer ma lecture ?

Écrit par : PMalo | 07/05/2009

LE VIDE TOTAL

> Cher Edouard, la question de l'Islam chez-nous est en fait la question du vide total de notre civilisation moderne, pour reprendre le terme. Qu'avons-nous proposé aux immigrants qui arrivaient? Quel modèle spirituel? Tous ce que l'on a à offrir, c'est le néant nombriliste de la jouissance sans entrave. Alors, il ne faut pas s'étonner que des immigrants, une fois qu'ils réalisent le vide absolu de notre système, ses injustices profondes, la tristesse et la désespérance qu'il engendre, retournent vers la foi de leurs pères, vers leur culture et leurs racines. Notre modèle n'a pas pu les convertir. Que faire (dixit Lénine)? Evangéliser sans relâche et surtout, il est important de laisser tomber l'engagement politique. Il est trop sujet à corruption des âmes, trop lâche pour faire quoi que ce soit (regardez les résultats), trop compromis avec le système qu'il faut changer. En Algérie, les évangéliques convertissent à tour de bras mais, il me semble, ils ne font pas de politique. Ils ne cherchent pas à lutter contre Boutéflika, ils cherchent à sauver des âmes. J.P II nous avait appeler à s'engager dans la politique en tant que chrétien. C'est vrai, mais l'interprétation que l'on a fait ce de texte en France est, à mon sens, limitée voire erronée. La politique n'est pas que le système des partis. Etre chrétien et s'engager dans la lutte politique n'est pas synonyme d'embrigadement dans tel ou tel parti mais peut se réaliser dans la vie sociale (syndicats, association, blogs, etc.). Tout ce qui concerne la vie publique de la cité EST politique. Il n'y a pas que les partis et la pseudo-démocratie qui leur sert de d'alibi.
Quant à la question de la cohésion sociale, vous avez parfaitement raison. Mais il faut pas perdre de vue que vouloir limiter l'immigration ne sert à rien tant que deux éléments fondamentaux n'ont pas évolué. il s'agit du système matérialiste-mercantile qui lamine l'économie des pays d'origine et qui fait appel, chez nous à cette main d'oeuvre ainsi libérée. Ensuite, la nature a horreur du vide et tant que les Européens ne feront plus d'enfants, ils seront faits par d'autres peuples qui se sentent à l'étroit chez eux et qui finiront par les remplacer. D'ailleurs, là aussi, on peut réfléchir à la responsabilité du matérialisme mercantile libéral. Les enquêtes, en France, ne cessent d'affirmer depuis 30 ans que les femmes françaises souhaiteraient avoir un 3e enfant mais que les conditions de vie les en empêchent. Et nous avons un président qui ne pense qu'a faire travailler le dimanche, supprimer le financement des allocations familiales par les entreprises, sans parler de l'interdiction de faire travailler les mères de famille après 18h qui fut supprimée par l'UE au nom de l'égalité. Il y a de nombreuse question à se poser mais, à mon sens, la seule réponse possible, logique et applicable se trouve dans l'Evangile. c'est mon petit livre vert (couleur de ma vieille bible de Jérusalem).
P.S: A tous, pardon pour ces longs billets que je vous impose, mais le sujet me touche et je suis un peu, mais vraiment qu'un peu énervé. ;)

Écrit par : vf | 08/05/2009

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