30/04/2009
13 mai, sortie du film ‘Anges & démons’ tiré d’un polar occultiste de Dan Brown : prétexte pour ré-infliger au public une pseudo-version de l'affaire Galilée
Mais l’affaire Galilée,
qu’est-ce que c’est
en réalité ?
Bien autre chose
que ce que l'on en dit
aux foules :
-
L’affaire Galilée (1633) fut sans aucun doute une lourde gaffe romaine. Le savant fut « sacrifié » par l’érudit Urbain VIII, son ami et protecteur, pour des raisons politiques : le pape croyait ainsi donner le change à l’Espagne et à l’Empire, qui le menaçaient sous un prétexte religieux (voir ci-dessous) dans une Europe à feu et à sang. Calcul à court terme, avec de redoutables conséquences intellectuelles et morales à long terme ! Cette énorme bourde a gravement nui à l’Eglise, et lui nuit encore – bien que la mise à l’Index ait été levée en 1664, que Galilée lui-même ait été réhabilité en 1784 par Clément XII, que les papes modernes lui aient rendu hommage, et que le concile Vatican II ait fait écho à sa pensée sur les rapports entre science et religion.
-
Néanmoins, si l’on étudie de près l’affaire (cf. bibliographie ci-dessous), on constate qu’elle ne correspond pas à la légende noire fabriquée au XIXe siècle par les polémistes anticléricaux. Le procès de 1633 ne fut pas l’aboutissement logique de l’attitude d’une Eglise catholique « hostile à la science ».
Le procès fait à Galilée contredit l’attitude que l’Eglise avait manifestée jusque là.
Rappelons que :
- le chanoine-astronome Copernic, mort en 1543, ne fut jamais inquiété ni même contredit par l’Eglise. Au contraire : le pape Paul III avait lu avec intérêt le De revolutionibus orbium coelestium, que le savant lui avait envoyé avec une dédicace affirmant nettement que la terre tournait autour du Soleil. (Les seuls à attaquer Copernic furent Luther, Calvin et Melanchton).
- Certains théologiens renâclaient devant la révolution copernicienne, mais ni plus ni moins que l’ensemble du microcosme intellectuel de l’époque : en effet cette révolution posait un sérieux problème à la pensée humaine, structurée autour du système de Ptolémée (géocentriste) depuis quinze siècles. Renoncer à une fausse évidence - la Terre centre du monde - allait être un processus lent et difficile. Certains intellectuels, rendus agressifs par ce qu’ils considéraient comme une menace pour leur pouvoir, allaient entreprendre de persuader les tribunaux d’Eglise que le système de Copernic contredisait la Bible.
- Pourtant, durant les soixante années qui suivirent la mort de Copernic, le Saint-Siège n’accepta d’ouvrir aucun procès théologique contre son œuvre. Mieux : en 1582, le pape Grégoire XIII utilisa des éléments coperniciens dans sa grande réforme du calendrier.
- Le souci de Rome était d’empêcher les universitaires traditionnels, crispés sur Aristote et le géocentrisme, de déclencher une bataille supplémentaire dans le milieu intellectuel alors que l’Europe était ravagée par la guerre entre princes protestants et catholiques.
- En 1589, à Rome, le cardinal jésuite Bellarmin (un des meilleurs intellectuels de l’époque) proposa, pour protéger la pensée copernicienne, de ne la considérer que comme une hypothèse : on dirait aujourd’hui un « modèle ».
- Survient en 1590 Galilée, mathématicien et physicien, aussi catholique que l’était Copernic. C’est le protégé des scientifiques jésuites : Christophe Clavius, Paolo Valla. C'est aussi un polémiste enragé. Dès 1604 il se pose en ennemi d’Aristote, donc de l’establishment universitaire. En 1609, il se fait astronome grâce à la construction du premier télescope. Ses observations, qui réfutent l’astronomie antique et vont dans le sens du système copernicien, sont appuyées par les astronomes jésuites, tels Muzio Vitelleschi, et par les cardinaux romains qui président à la jeune académie scientifique et humaniste des Lincei. (Académie que Dan Brown, dans Anges & démons, a le front de présenter comme une société secrète anticatholique).
- Bientôt triomphant et adulé, Galilée suscite les jalousies universitaires. Il leur riposte par des pamphlets : brillants, drôles, d'une rare cruauté. Les jaloux blessés l’attaquent alors sur le terrain religieux. Deux dénonciations échouent en 1615 : l’Inquisition romaine les déboute, jugeant que Galilée n’a rien d’hérétique.
- En 1616, les ennemis de Galilée trouvent un biais : ils parviennent à faire juger « contraires à la Bible » deux des idées coperniciennes. Le De revolutionibus de Copernic, quoiqu’apprécié par des papes et des cardinaux, est mis à l’Index « jusqu’à ce qu’il soit corrigé ». Le véritable objectif des jaloux est de faire taire Galilée, notoirement partisan du système de Copernic…
- Mais le cardinal Bellarmin protège Galilée : il lui demande de considérer le système copernicien comme une simple hypothèse tant que ce système n’aura pas été prouvé. (C'est ni plus ni moins la méthode moderne en recherche scientifique !). Galilée s’y engage : la méthode Bellarmin lui permettra, s’il la suit, de continuer ses recherches à l’abri de la polémique. Le souci de Rome est toujours d’étouffer cette polémique, pour ne pas ajouter une crise intellectuelle aux convulsions politico-militaires qui ravagent l’Europe.
- Hélas Galilée a deux défauts : il ne peut se retenir de polémiquer, et il est impatient. Sur le plan scientifique, il affirme avec des preuves insuffisantes. Il lui arrive même (comme à tous les chercheurs) de se tromper sur certains points : par exemple sur les comètes et les marées. Et il défend ces erreurs avec tant de férocité qu’il se fâche avec ses plus vieux amis : les scientifiques jésuites du Collège romain, tel l’astronome Orazio Grassi... alors que dans la querelle des comètes, c’est Grassi qui a raison contre Galilée.
Ces défauts de Galilée ouvrent un boulevard à ses ennemis.
- En 1623, un autre vieil ami de Galilée, le cardinal Barberini, ami des Lincei, devient le pape Urbain VIII. En 1624, Galilée lui fait part de son intention d’écrire un ouvrage comparant "les divers systèmes du monde" (Ptolémée, Copernic et Kepler). Le pape acquiesce, à condition que Galilée les traite tous comme des hypothèses. Galilée s’y engage.
- En 1628, il soumet son texte au dominicain Riccardi (Inquisition romaine) qui est lui aussi un ami. Riccardi ne lui demande que des modifications de détail, et la promesse de faire imprimer le livre à Rome. Urbain VIII demande l’ajout d’une conclusion pieuse, simple habillage qui ne change rien au contenu scientifique. Galilée accepte.
- En 1631, Galilée montre la nouvelle version à Riccardi et obtient l’imprimatur. Urbain VIII le bénit.
- Mais ensuite, Galilée fait le contraire de ce qu’il avait promis. Il imprime le livre à Florence, non à Rome. Ce qui lui permet d’y faire des ajouts contraires aux accords : 1. un nouveau titre, réduisant le sujet au duel Copernic-Ptolémée (ce qui rallume la polémique, contrairement à ce que Galilée avait juré au pape) ; 2. une façon injurieuse de présenter la conclusion demandée - dans l'intérêt du livre - par Urbain VIII. Du coup, le livre (qui a eu l'imprimatur !) prend l'air d'une provocation. Il paraît en 1632.
- Urbain VIII se fâche. Il juge que Galilée a trahi sa confiance. On en profite pour faire croire au pape que Galilée avait signé en 1616 l’engagement de ne plus parler du tout de Copernic… Urbain VIII crie alors à la double trahison. On en profite aussi pour relancer l’idée que Galilée est un crypto-hérétique, passible des tribunaux. La machine judiciaire va pouvoir se mettre en marche.
- Mais la colère du pape est à moitié feinte. S’il décide de frapper Galilée, c’est surtout pour « l’effet d’annonce », comme on dirait aujourd’hui. Et c’est politique…
En effet, les deux superpuissances catholiques de l’époque, l’Espagne et l’Empire, sont en guerre contre les puissances protestantes : princes allemands et roi de Suède, soutenus en coulisses par la France de Richelieu. Urbain VIII, francophile, passe pour complice de Richelieu. L’Espagne et l’Empire menacent donc Rome. Puissances jouant sur le catholicisme, leur arme idéologique est la « défense de la foi ». Pour obliger le pape (politiquement) à rompre avec la France, elles l’accusent (religieusement) de mollesse envers l’hérésie protestante : prétexte qui pourrait mener à un nouveau sac de Rome par l’armée impériale, comme en 1527. Déjà les cardinaux pro-espagnols (Borgia, Ludovisi) demandent la déposition d’Urbain VIII. Il y a même des rumeurs de complot d’empoisonnement. Pour se défendre de cette menace, le pape veut réfuter l’accusation de mollesse en faisant un coup d’éclat : obliger une célébrité à se démarquer de toute hérésie, sous les yeux de l’Europe. Galilée tombe à pic, avec sa provocation gratuite envers ses vieux amis...
- Urbain VIII lance la procédure en 1633. Il cadre l’opération de très près, pour lui faire produire l’effet politique attendu mais sans être trop dur envers le septuagénaire Galilée. L’instruction, confiée à un neveu du pape, limite le chef d’accusation : ainsi l’Inquisition ne pourra aller trop loin. Puis le procès est expédié en deux audiences. Il est purement formel. Aucun débat d’idées. Après une conversation off avec le commissaire général Maculano, Galilée accepte de faire ce qu’Urbain VIII attend de lui. Le 22 juin, on lui inflige une assignation à résidence perpétuelle et il signe une abjuration. Cette repentance est censée réprouver tout ce qui, dans l’acharnement de Galilée en faveur du système de Copernic, pourrait, de près ou de loin, avoir des résonances hérétiques…
- Après quoi Urbain VIII envoie copie du document, non aux évêques de la chrétienté, mais… aux souverains et principaux ministres de toute l’Europe. Ce qui montre dans quel esprit a été menée l’affaire.
- Galilée vivra encore neuf ans, dans le confort de la villa Médicis, puis du palais archiépiscopal de Sienne, puis de sa propre villa florentine : recevant ses élèves, et écrivant ce qui sera en réalité son livre scientifique principal (un ouvrage de physique : Discours et démonstrations mathématiques concernant deux sciences nouvelles touchant la mécanique et les mouvements locaux).
Il faut rappeler tout cela, parce que ce n'est pas enseigné - et parce que notre époque imagine tout autre chose. Ainsi à propos du film Galilée ou l’amour de Dieu, diffusé le 7 janvier 2006 par FR3. Réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe, ce film voulait « corriger les images d’Epinal que l’on peut avoir sur Galilée ». Le téléspectateur, s’il était vraiment attentif au dialogue, apprenait que Galilée ne fut pas le héros de "la Science contre la Foi", qu’il était profondément catholique, que la haute Eglise l’avait longtemps soutenu, et que la politique fut la cause secrète du procès de 1633.
Mais les journaux de télévision avaient préparé le public à comprendre l'inverse : selon Le Nouvel Obs télé-ciné-radio (7-13 janvier), par exemple, ce film était « une formidable leçon d’histoire sur le pouvoir absolu que l’Eglise a fait peser pendant des siècles sur l’Etat et la science ». Pourtant les faits historiques réels de l’affaire Galilée nous montrent le contraire : une Eglise très nuancée sur les questions scientifiques, et finissant par commettre la bourde de 1633… sous la pression politique des Etats !
Par ailleurs, le film (superbe) présentait le même défaut que La Controverse de Valladolid : il remplaçait souvent les faits par du roman. Les vraies raisons de la brouille entre Galilée et les jésuites n'étaient pas indiquées. Les débats scientifiques et intellectuels que montrait le film n’eurent jamais eu lieu au procès, qui ne fut qu’un faux-semblant expéditif : une opération politique… Et malgré le talent des auteurs, malgré la volonté de « corriger les images d’Epinal », le film donnait tout de même l’impression que la religion catholique était en soi l’ennemie de la science. Ce qui est historiquement faux, même si 1633 reste une tache politique sur le passé de l’Eglise.
Quant au film Anges & démons, que va-t-on pouvoir en dire ? Rendez-vous après sa sortie. On peut, sans trop de risques, parier sur le grotesque.
P.P.
L’AFFAIRE GALILEE : BIBLIOGRAPHIE
- Galilée hérétique, de Pietro Redondi. Une thèse non-conformiste : Urbain VIII organisant le procès pour sauver Galilée, accusé d’hérésie par les jésuites. (Gallimard, 1985).
- L’affaire Galilée, de Jean-Pierre Lonchamp. Un précis clair et court. (Cerf, 1988).
- Galilée, de Stillman Drake. « Et si Galilée, loin de se vouloir le champion de la vérité scientifique contre l’obscurantisme religieux, avait essayé de protéger la foi ? Et si, dans sa défense de l’astronomie copernicienne, il avait voulu préserver l’Eglise de toute prise de position qui risquerait de ruiner plus tard l’autorité des Ecritures ? » (Actes Sud, 1987).
- Galileo Galilei, 350 ans d’histoire : 1633-1983, par Bernard Vinaty (et al.), avec la déclaration du pape Jean-Paul II. Les documents-témoins sur la position du Vatican. (Desclée international, 1983).
- Sur Dan Brown et son roman, lire : Anges & démons, l'enquête (Victor Loupan et Alain Noël, Presses de la renaissance). Surprises ravageuses à la clé.
01:32 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : galilée
Commentaires
LYCEE
> Vous me donnez une idée, je vais faire comme Jovanovic avec la note sur les polémiques Benoit XVI : un copié-collé et des imprimantes pour mon lycée. En histoire ce sera intéressant.
Écrit par : Fabien | 30/04/2009
PARTOUT
> Il y a eu des affaires de ce genre partout:
- "la République n'a pas besoin de savants", c'est la réplique faite paraît-il par Fouquier-Tinville à Lavoisier, chimiste (et ancien fermier général), lors de sa condamnation à mort et alors que ce dernier demandait un sursis.
- la "conspiration des blouses blanches", délire de persécution de Staline, peu avant sa mort, contre des médecins.
Écrit par : B.H. | 30/04/2009
LIEN
> Merci de rappeler la vérité. C'est un excellent article que je vais mettre en lien sur mon blog et en marque page sur mon navigateur.
Écrit par : Annie | 30/04/2009
GALILEE ETC
> de votre histoire de galilée racontée ici, puis-je imprimer votre texte et le divulguer, en ne risquant pas d'être repris pour "droit d'auteur"?
merci pour votre réponse claire, rapide.....et sûre !
au passage, j'ai beaucoup bossé la science (ma grande passion dans ma tendre enfance et jeunesse) et je peux vous dire que non seulement galilée s'est planté sur plusieurs faits "dits scientifiques", mais que Newton a fait de même : on sait définitivement depuis plus d'un siècle, que la notion de force, est purement une extrapolation d'une idée intellectuelle sur des évènements physiques, visibles (je tiens à ce mot ici, puisqu'il soulève l'importance pour voir, d'avoir de la...lumière!!) et que la force de la gravitation universelle, cette notion de "force" donc, est totalement fausse!
ce qui est pratique, c'est que ça marche mathématiquement sur des expériences, de petite échelle comme la notre sur terre, mais qu'elle est complètement erronée lorsque des phénomènes physiques visibles sont d'ordre "cosmique"....dirais-je.
bref la philosophie "positiviste" est abandonnée depuis belle lurette.
Jean Christian
[ De PP à JC - Vous pouvez reproduire ! Simplement n'omettez pas de préciser l'origine.]
Cette réponse s'adresse au commentaire
Écrit par : jean christian | 30/04/2009
EDUCATION NATIONALE
> Quand je pense qu'à l'école, on a essayé de me faire gober que Copernic avait peur de finir sur un bûcher et aurait donné pour instructions de ne faire publier ses recherches qu'après sa mort...
L'éducation nationale mérite bien son surnom : la fabrique du crétin !
Écrit par : Jan-Pawel | 30/04/2009
HISTOIRE
> Et si il n'y avait que l'affaire Gallilée !!!!
Mais c'est toute notre histoire qui est falsifiée, tronquée, manipulée...
De nombreux historiens ou intellectuels ( Jacques Heers, Jean sévillia...) ont déja démontré cette imposture depuis de nombreuses années, le seul problême est que la vérité historique est connue d'un tout petit nombre de personnes, la masse, elle, est maintenue dans l'ignorance la plus totale.Il y a un jeu trés pervers de nos politiques, des médias.
http://www.canalacademie.com/L-affaire-Galilee-ou-l-hypothese.html?var_recherche=l%20affaire%20gallilee
Écrit par : sud est | 30/04/2009
ERREUR GROSSIERE
> Il me semble que la plus grave faute commise par certains membres de l'Eglise dans cette affaire (et non faute de l'Eglise car jamais saint Augustin ou saint Thomas d'Aquin n'auraient commis des erreurs aussi grossières) est d'ordre théologique :
1/ utiliser des arguments théologiques dans une démarche intellectuelle purement scientifique et expérimentale
2/ utiliser une herméneutique enfantine pour bâtir ces arguments théologiques, à savoir l'interprétation littérale du miracle de Josué : Jos 10,12-13 : Josué dit « Soleil, sur Gabaon arrête-toi et toi, lune, sur la vallée d’Ayyalôn ! Le soleil s’arrêta et la lune se tint immobile »
En outre, comme catholiques, il me semble que nous ne rappelons assez à quel point beaucoup d’hommes d’Eglise furent impliqués dans les grandes révolutions scientifiques, particulièrement en cosmologie (sans doute par manque de formation et de simple culture générale).
Copernic : père de la conception héliocentrique était chanoine
Gorges Lemaître : père de la théorie du Big Bang (en s’opposant à Einstein qui n’admettait pas les prolongations des équations de la relativité générale jusqu’au point de singularité) fut un prêtre fidèle toute sa vie.
Et puis aussi, dans cette autre science si importante de nos jours, cette autre révolution provenant d’un simple moine : la révolution génétique de Mendel qui s’amusa pendant des années à faire pousser des pois dans le jardin de son abbaye pour donner les grandes lois de la génétique (Lois de Mendel) Cet homme fut dépressif toute sa vie ce qui ne l’empêcha pas de donner au monde cet admirable travail scientifique et de devenir le supérieur de son abbaye.
Cessons pour l’amour de Dieu de nous laisser impressionner par ceux qui font croire que l’Eglise est contre la science. Bien au contraire, elle a permis à l’Occident d’accéder à la science parce qu’elle a fait appelle à la raison dans l’étude de la Foi (condamnation du fidéisme)
Réapproprions-nous cet héritage que Benoît XVI ne cesse de rappeler :
dans l’Eglise se trouve la plénitude de l’alliance de la Foi et de la Raison dans le Verbe qui ordonne toute chose par amour.
Écrit par : Leroy | 01/05/2009
ET TEILHARD
> Je me permets de compléter ma petite intervention en citant un autre grand nom de la science, prêtre lui aussi, de la Compagnie de Jésus : Teilhard de Chardin.
Il s’agit en effet sur le plan scientifique d’un très grand paléontologue mais il montre l’autre écueil à éviter : l’usage d’arguments d’ordre scientifique dans des questions qui relèvent uniquement de la méthodologie théologique. Ainsi, sa sotériologie est complètement fondue dans une Evolution Cosmique anonyme qui nous conduit fatalement vers un état de surhumanité (Point Oméga). En cela, il passe complètement à côté du drame qui se joue dans l'histoire de chaque homme. J'ai pour ma part complètement arrêté de faire confiance à sa théologie en lisant ses Ecrits de Guerre qui font froid dans le dos qund il compare le front de la guerre 14-18 ä la proue de l'hunanité qui avnce vers le pouint Oméga. Je ne peux partager cette exaltation (d'ailleurs connue et décrite par d'autres combattants)
Ainsi, les différents plans de savoirs ont leurs méthodologies propres qui ne doivent pas être confondues sous peine de produire des théories stupides. La Raison humaine en tant que participation au Logos est à même d’éclairer tous les niveaux de réalités : Nature et Surnature car le Logos est à l’origine du monde visible et invisible.
Écrit par : Leroy | 01/05/2009
> Merci pour ces rappels toujours utiles lorsque (re)viendront les persifleurs.
Écrit par : omicron | 01/05/2009
AUTRE EXEMPLE
> Autre exemple de désinformation historique.
Bien cordialement.
http://www.histoire.fr/histoire/videos/forum-histoire/0,,4227399-VU5WX0lEIDQ5Ng==,00-gracchus-babeuf-homme-nouveau-.html
Écrit par : deo | 01/05/2009
VENEZ ME VOIR
> Dites les gars, il faut arrêter un peu le délire conspirationniste envers l'EN et l'Histoire. D'accord, il y a certains profs qui délirent un peu, voire pas mal, mais dans l'ensemble, cette discipline est enseignée correctement en fonction des programmes ministériels qui lui fixent ses objectifs. Je connais pas mal de collègues, moi le premier, qui enseignent les faits objectifs. Je vous rappelle à tous, vous qui êtes si prompts à bouffer du prof bolchevique, que les programmes que nous suivons sont rédigés par les inspecteurs de l'EN qui suivent les ordres des ministres issus de la majorité que vous avez, ou pas, élue. Comme l'enseignement est soumis à la politique, la vérité scientifique est de peu de poids en face des intérêts ou des fantasmes politiques. Certains collègues furent condamnés pour avoir enseigné des faits non conformes au politiquement correct mais conformes au recherches historique récentes. Alors, pour une fois, de grâce, soyez gentils et flinguez les ministres ou les élus et épargnez le prof de base, même si certains, mais franchement de moins en moins, sont encore des anticléricaux primaires. Vous criez haro sur l'EN, mais nous ne somme que le fruit de la demande des parents. Dès que nous sommes un tant soit peu exigeant, nous avons droit à des plaintes, récriminations voire des insultes. Dites, les gars, les défenseurs de la vraie France, où êtes vous quand on se fait péter la gueule en banlieue? Dans vos gentils petits rallyes festifs? Quand on prépare nos cours après des heures de recherches (c'est mon cas) et que l'on se fait allumer par l'imam du coin ou par l'antiraciste du coin, ou par le lepéniste du coin, ou par le principal qui trouve que l'on va trop loin alors que l'on ne fait que transcrire des articles universitaires, où êtes vous, les chantres de l'enseignement pur et incriticable? L'Histoire est manipulée? Falsifiée? OK! Venez me voir pour l'enseigner vraiment. aucun problème, je vous donne mes coordonnées si vous le voulez et je vous mets devant mes classes.
Écrit par : vf | 01/05/2009
vf,
> Réaction étrangement virulente : vous vous assimilez à l'EN ? Dites-moi, dans ce cas, quand un salarié critique le fonctionnement de son entreprise, c'est de l'autoflagellation ?
PS : à mon avis, les djeun's fréquentant les "rallyes festifs" comme vous dites ne lisent pas ce blog. Allez, restons calmes !
Thomas
[ De PP à T. - Sans vouloir interférer, je souligne que tous les enseignants fréquentant ce blog (ils sont nombreux, ce dont je me félicite) sont sensibles aux critiques portées contre la situation dans les lycées et collèges. Ne transposons pas entre nous, ici, le dialogue de sourds entre parents et enseignants ! Essayons plutôt de comprendre les points de vue respectifs. ]
Cette réponse s'adresse au commentaire
Écrit par : Thomas | 02/05/2009
PROFESSEURS
> Pour ma part, je n'ai jamais eu l'impression que mes professeurs d'histoire falsifiaient la vérité, loin de là. Je garde d'eux un excellent souvenir. Même si les programmes étaient mal ficelés. Le débat existait, sans impliquer pour autant une trahison des faits.
Le seul professeur idéologiquement marqué que j'ai connu, enseignait les sciences naturelles. Et encore, elle s'exprimait rarement sur ses convictions athées; et lorsqu'elle l'a fait, elle distinguait soigneusement ce qui s'apparentait à un discours apologétique de ce qui constituait son enseignement proprement dit. Donc pas de confusion.
J'en parle d'autant plus volontiers que mes souvenirs sont relativement récents. Mes anciens professeurs de terminale sont toujours en activité, et pour la plupart dans la force de l'âge. Ils sont à mon avis un échantillon représentatif de l'ensemble.
Écrit par : Blaise | 02/05/2009
CARICATURAL
> Régulièrement on nous sert la fameuse phrase de Galilée, selon qui la
Bible ne nous enseigne pas « comment va le ciel, mais comment on va au ciel ».
Curieusement, un consensus paraît s'être formé autour de cette affirmation caricaturale.
La Bible réduite au rang de vulgaire recette, en quelque sorte. La Bible est utile: elle vous dit comment faire votre salut. Et puis à côté, il y a la science qui est de l'ordre de la connaissance et du pourquoi. Le piétisme, Kant, sont déjà là dans cette simple phrase.
Mais moi, lisant la Bible, j'apprends à connaître Dieu. Et connaissant Dieu, je connais mieux le monde et mon prochain, loin des images fausses que mon esprit construit sans cesse. L'opposition de Galilée ne fonctionne pas. Ainsi, la dédivinisation de la nature dans Genèse 1 et 2, est bien de l'ordre de la connaissance. Egalement, lorsque Dieu dit dans Genèse 1 que ses créatures sont "bonnes" et que Jean affirme qu'Il est "Charité". Ce que j'apprends du Créateur m'instruit sur sa création.
Écrit par : Blaise | 02/05/2009
@ Vf
Votre belle intervention peut être transcrite en matière de justice, police, de santé publique, et de n'importe quel service public.
Merci pour ce long commentaire que j'ai l'outrecuidance d'adapter.
Il permet d'imaginer les difficultés des fonctionnaires à servir l'intérêt général.
J'ai pu vérifier le caractère très superficiel d'association comme "Contribuables associés" qui ne s'intéresse pas au gaspillage de l'argent public. Ce n'est qu'un agent d'influence de la pensée néo libérale qui prospère du fait de l'abdication du rôle du parlement - où siègent pourtant des élus de cette même pensée néo libérale - sur la gestion des deniers publics.
C'est l'incompétence du capitaine qui échoue le bateau, pas la volonté de l'équipage. Il y a des gens qui trouvent cela beau, des bateaux sur la plage, qui ne s'interrogent pas plus jusqu'au jour où ils doivent prendre le bateau.
Ne soyons pas dupes.
Écrit par : Qwyzyx | 03/05/2009
@vf
> Évidemment, étant moi-même enseignante, je souscris à 300%. Ce n'est pas parce que j'ai ma carte dans un parti de gauche que j'ai pour mission d'endoctriner mes élèves, même si je ne suis pas enseignante d'histoire-géo.
Le seul souvenir d'enseignement idéologiquement marqué que j'ai était effectivement le fait d'un professeur d'histoire-géo, au demeurant excellent, mais qui nous donnait comme sources d'actualité des reportages de TF1 et des articles du Figaro Magazine, et qui nous sensibilisait à l'économie et aux entreprises françaises avec des exemples du genre Chanel et Hermès.
Je suis ressortie de ces deux ans avec un point de vue sur le conflit israélo-palestinien que ne renierait pas les durs des durs de la droite israélienne.
Et quand j'essaie d'expliquer cela à une certaine famille de pensée, on me répond que je suis une exception. Je dois connaître beaucoup d'exceptions, donc.
Écrit par : Mahaut | 04/05/2009
Cher Thomas,
> ma réaction est virulente car nous sommes, les professeurs, dans une situation plus que tendue. D'un côté, nous devons nous battre pour tenter de sauver un enseignement de qualité (cf le récent problème des nouveaux programmes de maths en seconde par exemple) face à un gouvernement libéral qui souhaite transformer l'école en mac do culturel au service des entreprises tandis que de l'autre, on passe notre temps à encaisser les attaques des parents, des politiques, des divers "spécialistes" en éducation qui nous accusent d'être à l'origine de tous, ou presque, les problèmes actuels (violence, chômage, etc.)(je fais cours et je n'ouvrirais pas le débat sur les théories pédagogiques). Sans parler de tous ceux qui nous accusent d'endoctriner la jeunesse, de la manipuler, etc. Virulent? Peut-être. Fatigué? A coup sur. Je ne m'assimile pas à l'EN, mais à la grande masse silencieuse des profs qui font leur boulot dans un système ubuesque, ceux qui font cours comme dans "la journée de la jupe" (le beretta en moins) et pas comme dans "entre les murs". Oui, dans notre société libérale et marchande se pose la notion de service public. Et non, nous ne somme pas des bolchéviques sanguinaires quand on croit que certaines tâches relève du service public pour le bien de la communauté et ne sont pas destinées à être rentables.
P.S: un djeune ne va pas dans un rallye, Charles-Hubert oui.
Écrit par : vf | 04/05/2009
A DEO
> Je ne sais si vous pourrez lire ce commentaire. Vous citez comme exemple de désinformation historique l'émission sur Gracchus Babeuf. Je la trouve au contraire très bien informée en particulier les propos de Reynald Secher. Pourriez-vous vous expliquer rapidement.
Merci
Écrit par : Bernard | 08/05/2009
RENONCER A LA REVELATION
> Sans vouloir remettre en cause la grandeur des érudits scientifiques dont l'Eglise a permis en son sein l'épanouissement,
rappelons que si la terre tourne autour du soleil
et bien que ce modèle soit plus cohérent au regard du système solaire que de voir le soleil tourner autour de nous,
cela reste une question de point de vue ;-)
Alors évitons les discours partisans, de cours d'école, ou invoquant l'histoire pour savoir qui a tord ou a raison.
Ce que démontre ce débat historique est
- que l'Eglise n'est pas une organisation divine mais bien humaine,
- que l'action du pape est éminemment politique et que celui-ci n'est pas infaillible mais bien humain, contrairement à ce que l'Eglise tente de laisser croire au gré de l'histoire, des lieux et des circonstances, à l'image de son usage des miracles.
- que l'Eglise perd en puissance et en crédibilité, enfermée dans le trio de contraintes insolubles constitué des vérités divines, scientifiques et politiques.
Car la vérité divine révélée infaillible et statique, s'oppose à la vérité mouvante de la science et de la connaissance bien qu'également faillibles, et s'oppose à la politique qui par essence est communicante et se joue de la vérité comme de la morale.
L'Eglise prendra un deuxième souffle lorsqu'elle aura le courage de mettre en pratiques les suggestions d'humilité suggérée par Jésus lui même comme par d'autres en renonçant à la vérité révélée (en acceptant la symbolique comme la parabole biblique) et en adoptant une attitude plus constructive en reconnaissant que son rôle n'est pas la recherche ni la révélation d'une vérité mais la recherche renouvelée d'une morale de société et d'un consensus autour de ce qui constitue, représente et incarne le bien, Dieu.
Elle pourrait ainsi assumer ses erreurs politiques et intégrer les vérités scientifiques.
La difficulté d'un changement aussi simple et fondamental est immense pour une organisation humaine chargée de tant d'histoire et regroupant une si grande variété culturelle et de pensées, que l'église risque de s'enfoncer doucement sous le poids de son attachement à la vérité révélée face aux vérités scientifiques et lorsqu'elle fait de la politique ou de la communication.
L'Eglise peut cependant compter sur la globalisation de la communication pour adopter une attitude plus cohérente et homogène, ce qui n'est possible qu'en renonçant à la révélation.
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Écrit par : benroll / | 26/05/2010
A VOUS LIRE
> Benroll, loin de moi l'idée de décourager, mais visiblement à vous lire :
- vous ne savez pas ce qu'est l'Eglise catholique,
- vous ne savez pas ce qu'est l'infaillibilité,
- vous ne savez ni ce qu'est la vérité, ni ce qu'est la science,
- vous ne savez pas qui est Jésus,
- vous ne savez pas ce qu'est la cohérence (mais où diable avez-vous vu une seule cohérence de nos jours ?).
Bref, dans le jeu "cherchez l'erreur", votre post est intéressant et amusera les enfants pendant les longs de trajets des vacances. Pour le reste, l'espèce de salmigondis new-age que vous nous proposez est simplement indigeste, mais révèle très bien les maux de notre époque.
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Écrit par : Lucio / | 27/05/2010
SALMIGONDIS
> Si je ne sais rien, vous ne savez pas ce que signifie savoir. Si ce que je dis n'est pour vous qu'un salmigondis, je pense que vous n'êtes que le chantre d'un autre salmigondis, sclérosé.
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Écrit par : benroll | 31/05/2010
à Benroll
> Ne le prenez pas sur ce ton offensé. Relisez votre précédent message. Il est autoritaire ! Alors ne vous étonnez pas qu'on vous réponde sur le même ton. Vous affirmez de façon tranchante des choses très discutables historiquement, comme si c'était des certitudes scientifiques. C'est ça qui est pénible avec les conformistes : ils sont inaptes au débat, comme si penser comme la télé était une garantie de chose jugée.
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Écrit par : sanpablo / | 01/06/2010
à benroll
> Qu'est-ce que vous racontez avec votre "usage des miracles" ? L'Eglise se méfie énormément des miracles. Vous ne savez pas avec quelle réticence et quels délais immenses elle en a laissé valider quelques-uns, rares, à Lourdes, et après avis d'un comité de médecins agnostiques. Non vraiment vous êtes conformiste, comme dit Sanpablo. Le conformisme est de répéter ce qu'on entend dire sans avoir enquêté par soi même. Mais savez-vous, il ne faut pas juger quand on ne s'est pas informé. Vous avez des impressions, c'est votre droit, mais ne les présentez pas comme la vérité objective.
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Écrit par : tchang / | 01/06/2010
à benroll
> vous avez mal lu le post de PdP sur le procès de Galilée. Le pape a refusé de déclarer hérétique Galilée. La chose qui lui était reprochée était de déborder dans le domaine théologique en s'appuyant sur la science, à partir d'une hypothèse encore non prouvée (le système de Copernic) présentée comme une évidence prouvée. C'est un peu la même accusation qui est faite aujourd'hui aux climatologues à propos du réchauffement ! Et la position du pape n'était pas de dire "le soleil tourne autour de la terre", mais de dire : "Galilée tire des conclusions théologiques de son hypothèse et il n'a pas à faire cela."
D'accord le procès Galilée fut une gaffe énorme de l'Eglise sous la pression des événements politiques d'époque, mais l'infaillibilité pontificale en matière de dogme n'était pas du tout engagée dans ce débat contrairement à ce que vous croyez. En plus elle n'était pas définie à cette époque-là. Ne déformez pas les faits de l'histoire svp, c'est un peu plus nuancé que ce que vous avez apparemment entendu sur Arte.
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Écrit par : gargano / | 01/06/2010
Sur l'intervention de benroll
> Ce qui est intéressant dans l’intervention de Benroll, c’est qu’elle montre combien est complexe la compréhension de la notion de révélation hors de l’adhésion à la personne du Christ. Dans son acte de foi, le catholique dit : « Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous avez révélées et que vous enseignez par votre Eglise, parce que vous ne pouvez ni vous tromper ni nous tromper ». A la base, c’est Dieu qui est infaillible, et c’est cela l’acte de foi. Si quelqu’un n’adhère pas à la personne du Christ comme personne divine qui est chemin, vérité et vie - et en qui s’est réalisée dans l’histoire des hommes la révélation divine - il ne peut croire les vérités surnaturelles enseignées par l’Eglise. Quant aux vérités naturelles, elles ne sont pas incluses dans la révélation divine, mais laissées à l’investigation humaine. Quand on dit que la révélation est complète, on ne dit pas que Dieu nous a tout révélé, on dit que Dieu nous a révélé en Jésus ce qui est nécessaire au salut. En quelque sorte, la connaissance complète des vérités naturelles n’a pas de dimension salutaire pour l’homme. Mais c’est sa grandeur, sa dignité et sa vocation que de les rechercher, tout simplement parce que c’est sa nature et que tout être vivant agit selon sa nature.
Et parce que le salut n’est pas en jeu, l’erreur, les approximations, le pluralisme des opinions trouvent naturellement leur place dans la recherche des vérités naturelles sans qu’aucun magistère suprême n’ait besoin de trancher ces questions. Ni l’Eglise, ni la science, ni l’opinion majoritaire ne peuvent s’arroger quelque magistère omnipotent sur les vérités naturelles.
On ne peut opposer vérité révélée et vérité scientifique, en pensant que la première entraverait nécessairement la seconde. Pour autant, la vérité scientifique existe, elle n’est pas «mouvante» comme le dit benroll. Ce qui est mouvant, c’est la connaissance que nous en avons, et chaque progrès scientifique nous fait percevoir encore davantage l’étendue de ce que nous ne connaissons pas.
Nous pouvons aussi dire à Benroll que s’il recherche une morale sociale dans le consensus majoritaire, la sagesse qui en découlera n’offrira à l’homme que des repères incertains, fragiles et changeants, lui interdisant de connaître la vérité sur lui-même. L’homme qui agirait ainsi agirait contre sa propre nature. En proposant à l’homme moderne de sortir du relativisme, l’Eglise lui propose de se conformer à sa propre nature. Et si ce qu’on appelle «modernité» est le relativisme contemporain, l’Eglise en effet ne rejoindra jamais la modernité, mais continuera à inviter la modernité à ne pas amputer l’homme de sa propre nature.
Aux catholiques, légitimement attachés à la notion de vérité, il faut peut-être dire aussi que jusqu’au dernier jour l’erreur existera et qu’il serait à la fois vain et imprudent de vouloir absolument arracher de notre monde toute forme d’erreur. Tout simplement parce qu’en certains cas, arracher l’erreur pourrait avoir des conséquences pires que l’erreur elle-même. C’est la parabole du bon grain et de l’ivraie. Cette sagesse de la tolérance chrétienne, enseignée par saint Augustin et saint Thomas d’Aquin, et confirmée par Léon XIII, est parfois oubliée, encore aujourd’hui. D’où certaines manifestations d’intolérance ici et là. La tolérance est une notion tout à fait catholique et elle n’est pas relativiste.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 01/06/2010
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