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29/04/2009

Acharnement ultralibéral de la Commission européenne – L’UE appartient-elle au passé ? – Réinventer l’Europe

Nouveau scandale à Bruxelles : couvert par Barroso, McCreevy (ultralibéral forcené) fait un bras d'honneur aux Européens…


  

Surréaliste ! Alors que des dirigeants européens commencent à redécouvrir les réalités de l’histoire et les responsabilités du politique,  la Commission  s'acharne à ne rouler que pour la dérégulation financière. À contre-courant des réalités... Alors que la planète  cherche comment sortir du chaos où l’a plongée le casino ultralibéral, et alors que la quasi-totalité des Vingt-Sept (et même le G20) ont appelé à une réglementation des hedge funds convaincus d’avoir aggravé la crise, voilà la Commission  aujourd’hui 29 avril 2009 déposant un projet de directive, dont il ressort : a) que l’exécutif européen refuse que les hedge funds soient contrôlés, alors qu’ils gèrent 2000 milliards d’euros d’actifs ; b) que le travail des hedge funds dans l’UE sera facilité, alors que 85 % d’entre eux sont offshore.

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L’Ubu auteur de ce texte s’appelle Charlie McCreevy, commissaire chargé du Marché intérieur. Cet Irlandais  ne s’est jamais caché de travailler pour la finance globale, non pour l’Irlande ni l’Europe.  Son texte est un bras d’honneur aux Européens :  à leur demande d’encadrer les fonds spéculatifs, il « répond »… en accordant à ces derniers encore plus de liberté qu’auparavant, et en démantelant les quelques dispositifs de sécurité existants. Ce qui revient très exactement à se foutre du monde: après avoir ruiné l’Irlande en l’assujettissant au casino global, M. McCreevy serait content d’en faire autant à l’Europe – avant de quitter la carrière.

 

La colère est totale dans les capitales européennes, notamment à Berlin. Le prochain Conseil des ministres sera l’occasion d’une violente explication entre les politiques et la Commission.

 

Leçon de ce nouveau scandale : cette Europe-là, celle qui ne servait que de plateforme à la dérégulation ultralibérale au service du Grand Casino, appartient au passé. Elle ne veut pas disparaître ? Elle disparaîtra quand même. Parce que le système qu'elle sert est né avec le signe de mort sur le front.  Mais faire le procès de « l’Europe » n’a aucun sens si l’on ne précise pas de quoi on parle : toute Europe n’est pas vice et tout chauvinisme vertu, contrairement à ce que semblent croire les souverainistes. Et que serait un souverainisme inféodé à l’ultralibéralisme ? Quelque chose comme le chien Rantanplan.  Ou comme l’indescriptible Vaclav Klaus, radoteur qui  maudit le Berlaymont  ultralibéral au nom d'un Hradschin  ultralibéral (blanc bonnet, bonnet blanc).  

 

Comme tout ce qui se passe en ce moment, l’affaire McCreevy met une lumière cette certitude : le bug planétaire est l’ultralibéralisme. C’est en le supprimant qu’on redressera le cours des choses. Le reste est diversions ou balivernes.

 

 

16:44 Publié dans Europe | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : europe

Commentaires

DIEU INCOGNITO

> Les rigolos qui ne veulent pas voir les causes des maux dont ils se plaignent, seront méchamment surpris quand le système libéral qu'ils défendaient leur tombera en morceaux sur la tête. Comme disait Karol Irzykowski : "La punition arrive généralement de telle façon qu'on la ressent comme une injustice. Dieu agit incognito."

Écrit par : Tadeusz | 29/04/2009

à Tadeusz

> Mon bon, ils ne seront pas surpris. Ils ne verront pas que c'est la faute du capitalisme libéral s'il tombe en morceaux sur leurs têtes. Ils diront que c'est un complot bolchevik contre l'Occident chrétien, et que ça ne serait pas arrivé si on avait élu Sarah Palin.

Écrit par : Maravilla | 29/04/2009

@ Maravilla

> Ah mais ils le disent déjà. Obama est l'Antéchrist, d'ailleurs la couleur du tailleur que portait sa femme Michelle lors de son investiture est une couleur de peau de serpent, donc c'est la preuve que ce couple est le démon en personne. Je l'ai lu, je laisse les habitués deviner où.

Écrit par : Mahaut | 29/04/2009

PROXIMITE

> vous avez raison : le chauvinisme n'est pas une vertu. Pas plus le chauvinisme national que la chauvinisme européen, d'ailleurs. Si l'on se moque des appartenances fondées sur la proximité, l'histoire et la civilisation, pourquoi faudrait-il être européen plutôt que tenant d'une alliance berricho-brésilo-fidjo-japonaise ? Et encore même là, on est obligé de réfléchir à partir d'entités de base qui nous dépassent historiquement et qui nous fondent dans notre culture.
Le grand mérite du vrai souverainisme (terme qui n'a pas à être idolâtré mais compris comme opératif dans des circonstances précises : celles d'aujourd'hui) est de rappeler que la meilleure défense des peuples dans une démocratie se fait par la proximité qu'ils ont avec leurs représentants. La politique de l'Europe, libérale ou pas, tant qu'elle est décidée depuis Bruxelles par une commission non élue, de bureaucrates venus de nulle part, détruit les peuples sans avoir à craindre leur colère. C'est sa perversité et sa force.

Écrit par : JG | 29/04/2009

LE MANAGEMENT DE LA PEUR

> Les hedge funds fonctionnent sur des termes de 3 à 5 ans. Dans ce temps de crise, ils tuent à petit feu les entreprises qu’ils ont acquises en holding et massacrent la conscience des salariés soumis à un management de la peur. Leur message aux salariés : si vous ne cédez pas, on coupe les branches les moins rentables (sachant que la profitabilité exigée pour les actionnaires est souvent scandaleuse, et encore plus aujourd’hui, car ils veulent se renflouer après leurs pertes colossales de l’automne) ; et encore : si vous bougez le petit doigt pour contester nos choix, vous êtes viré. Face à cette situation, tout est affaire de conscience collective ; et aussi de temps. Surtout, il est urgent de réveiller les salariés français. Non, ils ne sont pas coupables des difficultés économiques qui leur ont été implicitement reprochées dans le slogan : « Travailler plus pour gagner plus » (habile pression psychologique). La déconfiture économique et financière ne vient pas de leur manque de travail mais du cynisme des dirigeants d’entreprise et des actionnaires qui n’ont pas su « travailler mieux pour mieux développer l’économie ». Le drame, c’est que les hedge funds ne cherchent pas à travailler mieux au service de l’économie globale ou de la richesse collective. Leur « esprit d’entreprise », aujourd’hui plus encore qu’hier, à cause de la crise, c’est le cash. Pas pour la collectivité. Pour les actionnaires. Ils veulent du cash, un point c’est tout. Leur message pour l’entreprise et ses salariés ? Ça « cashe » ou ça casse !

Écrit par : Denis | 29/04/2009

LES ACTES ?

> Enfin!! Cette crise serait-elle l'occasion pour les Européns (citoyens j'entends) de prendre conscience de la route que l'UE choisit à notre insu? Serait-ce aujourd'hui que nous allons remettre en cause ses fondements libéraux (ultra ou non)?
Je l'espère profondément mais je ne peux m'empêcher de penser que c'est encore une réaction à la tempête actuelle et que dés que le vent tournera, tout repartira comme avant... J'attends les actes.
Amicalement,

Écrit par : Vincent | 29/04/2009

PRECISIONS

> vous écrivez ceci : "toute Europe n’est pas vice et tout chauvinisme vertu, contrairement à ce que semblent croire les souverainistes. Et que serait un souverainisme inféodé à l’ultralibéralisme ? Quelque chose comme le chien Rantanplan. Ou comme l’indescriptible Vaclav Klaus, radoteur qui maudit le Berlaymont ultralibéral au nom d'un Hradschin ultralibéral (blanc bonnet, bonnet blanc)."
pardonnez mon ignorance, mais j'avoue ne rien comprendre pour une fois à votre dernière phrase. de quoi parlez-vous ? pourriez m'éclairez s-v-p? enfin, votre raccourci sur le chauvinisme des souverainistes, j'ai presque envie de vous dire "crasé" (comme en grec, si vous me suivez...?), ne m'éclaire pas vraiment. Peut-on dire vraiment que les souverainistes sont chauvins???....l'adjectif n'est pas pour moi (appliqué à eux j'entends) une équivalence (comme en mathématique, je veux dire ici), bref, ce n'est pas une égalité; tout au plus c'est un procès d'intention que vous leur prêtez je trouve.
jean christian

[ De PP à JC :
- Berlaymont est l'immeuble de la Commission à Bruxelles. Le Hradschin est le "château" de Prague.
- Le souverainisme peut être réduit à un chauvinisme s'il manque de l'essentiel, qui est le diagnostic sur l'idéologie économique parasitant actuellement le système de l'UE. Un nationalisme inféodé à l'ultralibéralisme est un non-sens : c'est croire que le "national" pourrait miraculeusement échapper aux effets du système économique global. Et c'est en effet l'erreur que commettent une grande partie des souverainistes. ]

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Écrit par : jean christian | 29/04/2009

SANS MOTS

> Plunkett, le roi de l'étiquette. Ultra-libéral par ici, souverainiste, par là . Pratique, pour ne pas penser ! C'est vraiment,un "blog" de journaliste, effectivement!
A ce niiveau-là !
Limite

[ De PP à M. Limite - Je vous félicite de savoir penser sans mots ; c'est un art que j'ai perdu à l'âge de quinze mois. ]

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Écrit par : Limite | 30/04/2009

JAMBE DE BOIS

> La plupart de mes amis -sans parler de ma famille- croient béatement qu'on ne peut pas être contre l'Europe, et continuent imperturbablement de voter centriste ou UMP, parce que les autres ne sont pas "fréquentables", y compris et surtout lors des élections européennes. Le tout catho bon teint...
Je partage votre analyse sur le fond, c'est à dire sur le fait que le "projet" (sic) européen ne repose que sur le marché, et que tout doit passer par le sacro-saint critère de la libre concurrence. Nous sommes d'accord. En revanche, j'ai du mal à vous suivre sur la critique, fréquente, que vous faites des souverainistes. On ne peut pas, comme vous le faites, dénoncer un système absurde, qui se fiche de nos aspirations, de nos souhaits, un système a-démocratique qui ressemble de plus en plus à Big Brother (un exemple récent qui m'a fait bondir : la commissaire européenne à la santé a demandé aux compagnies aériennes de stopper leurs vols vers le Mexique, comme si les états n'étaient pas assez grands pour prendre eux-même ce genre de décision, de quoi je me mêle ? Et vive le principe de subsidiarité, vive le respect des traités !!), bref on ne peut pas tenir le discours que vous tenez et en même temps rejeter les souverainistes qui sont les seuls, de droite ou de gauche, à dénoncer cette folie ! J'entends bien qu'un Vaclas Klaus, pour des raisons diverses, fait preuve d'un pro-américanisme gênant, mais il n'y a pas que cela chez les souverainistes ! Si ce blog a pour vocation de nous faire réfléchir, à la lumière de la doctrine sociale de l'Eglise, cette réflexion doit porter vers l'action. "Se former pour agir" disait, peu ou prou, la devise d'Ictus. Alors je crois que vous devez aller plus loin. Non en nous donnant des consignes de vote, bien sûr. Mais en précisant votre critique sans hésiter à donner des noms. Vous ne détestez pas la polémique, vous avez même un certain talent pour cela, que j'apprécie souvent. Mais on ne peut pas se contenter de formules elliptiques, c'est insuffisant pour qu'un véritable débat s'instaure. Voyez le travail que fait la Fondation de Service Politique, je crois qu'il faut s'en inspirer. Alors, allons-y gaiement ! Les élections, c'est dans un mois !
Edouard

[ De PP à E. - Je ne donnerai jamais de conseils électoraux, et pour cause. Quant aux souverainistes, je ne peux que répéter ce que je dis chaque fois : un "souverainisme" qui se contente de la revendication nationale sans comprendre que le problème est le système économique auquel l'UE et nos nations sont inféodées, est un cautère sur une jambe de bois. D'où ses échecs électoraux incessants. L'électeur sent que ce discours est trop partiel...]

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Écrit par : Edouard | 01/05/2009

DES NOMS ! DES NOMS !

> Pardonnez-moi, mais vous ne répondez pas à la question ! Quel souverainisme, quelle personne, échappe à cette appréciation de "cautère sur une jambe de bois", lequel entre dans le cadre de cette définition ? Parce que je mets à la place de l'électeur lambda : il se dit qu'il ne peut pas voter pour des partis qui s'acharnent à suivre Bruxelles, il a confusément compris que ce n'était plus possible, et d'un autre côté il lit que les souverainistes (en général) sont ultra libéraux. alors il fait quoi face à cette imposture ? Il vote blanc ?
Edouard

[ De PP à E. - Si je répondais à cette question, je serais pris à partie par ceux qui militent dans telle ou telle mouvance et m'accuseraient d'injustice à leur égard, etc. Je devrais fournir des explications supplémentaires, lesquelles seraient rejetées aussitôt comme gravissimement désobligeantes, etc etc. Je n'entre jamais dans ce circuit-là : celui des querelles nominales. Elles font les choux gras de tel ou tel site, mais non les miens. Je donne des éléments de réflexion ; à chacun de les utiliser s'il le souhaite, pour se faire une opinion à propos de X ou Y. ]

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Écrit par : Edouard | 02/05/2009

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