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25/03/2009

'Cameroon Tribune' condamne l’attitude des médias français envers Benoît XVI

staff03[1].jpgUn article sévère de Marie-Claire Nnana :

 

 < Marie-Claire Nnana, directrice générale de Cameroon Tribune.


 

« Le Cameroun et l'Afrique ont vécu quatre jours si intenses qu'ils peinent encore à en jauger l'insondable portée », constate Marie-Claire Nnana, directrice générale et éditorialiste de Cameroon Tribune :  cette visite du pape en Afrique a été « un événement majeur qui marquera l'Eglise et tout le continent ». « En posant l'acte d'amour que constitue sa visite, en nous assurant de l'amour de Dieu, nous les damnés de la terre, le pape nous comble d'espérance », souligne la journaliste.

Mais, ajoute-t-elle,  « on ne décrira jamais assez le rapt inélégant et la parfaite imposture des médias européens et en particulier français sur cette visite » : « C'était le temps de l'Afrique. L'Afrique n'aspirait qu'à la communion spirituelle et à la fête. Nos confrères se sont évertués à ne mettre en lumière que les aspects les plus anecdotiques de cette visite…  Pas un mot sur le synode des évêques africains à venir, ni sur le document préparé à cet égard par le pape !  Ils ont parasité les ondes avec une polémique qu'ils ont créée de toute pièce. Car en sortant de son contexte la déclaration du pape sur le préservatif, ils en ont dénaturé la substance ».

Autre exemple de sabotage stratégique reproché aux médias occidentaux : avoir cherché, en Angola, à « éclipser le message apostolique en montant en épingle une déclaration sur l'avortement thérapeutique ».  

« En résumant huit jours de visite en deux petites phrases, de préférence celles susceptibles de remuer une opinion publique formatée, il y a un risque de caricaturer et de fausser le message », souligne Marie Claude Nnana.

Et le comble, dit-elle, est que « ces médias déclarent parler au nom des Africains ! Non merci, chers confrères, vous parlez pour vous-mêmes, et pour votre public. Les Africains sont assez grands pour déchiffrer et critiquer, au besoin, les messages du pape, afin d'en tirer la substantifique moelle. ».

De plus, estime-t-elle, « les débats autour du SIDA et de l'avortement sont trop importants pour les biaiser de cette manière, en les réduisant à une polémique médiatique ».

« Si nous décrions cet opportunisme chez nos confrères, ce n'est pas que ces questions indiffèrent les Africains que nous sommes », précise le Cameroon Tribune : « simplement, il nous semble peu fécond de vouloir infléchir les prises de positions papales, parce qu'elles découlent des principes moraux et de valeurs dictés par les évangiles dont il est le gardien ».

 « Le pape, que les médias décrivent comme austère et peu charismatique, nous a paru au contraire sensible à nos démonstrations bruyantes et sincères », poursuit-elle.  «  Il  les  a  reçues dans le tempérament qui est le sien : tout en retenue, le geste peu emphatique, le regard ardent ».

En conclusion, la journaliste pense que « Benoît XVI aura bien besoin » de l'affection des fidèles Africains pour continuer sereinement sa mission, dans une Europe, dit-elle, « dont il est le fils biologique, mais non pas spirituel  puisque cette Europe nie désormais la dimension spirituelle du monde ».

 

 Source : Zenit (Isabelle Cousturié)

 

Commentaires

> Et ben voilà. On sait à quel journal il faut s'abonner.

Écrit par : Annie | 25/03/2009

PLUS DOUES

> Exactement !
On voit vraiment par ces attitudes africaines, que les médias occidentaux et leur idéologie de la capote sont complétements à côté de la plaque.
Laissons l'Afrique aux Africains, ils sont plus doués que les bobos parisiens pour gérér leurs problèmes. Et ça, j'ai bien peur que seul B16 l'ait compris...

Écrit par : Damien | 25/03/2009

> J'ai vécu 6 ans an au Burkina-Faso. Je dis "Merci, Merci ! ! !" à nos frères d'Afrique.

Écrit par : Recto-Verso | 25/03/2009

> Voilà qui remet les choses à l'endroit. Merci pour cet éclairage.

Écrit par : Hubert Houliez | 25/03/2009

NEOCOLONIALISTES

> est ce qu'on peut avoir le fil ? histoire de l'envoyer aux catho-bobos néocolonialistes ? je sais ce n'est pas très charitable mais c'est le deuxième aspect de tout ce tintamarre qui m'a exaspéré : ce paternalisme patelin vis à vis des africains qui sentait son 19ème siècle ranci, vous savez les races inférieures à qui il fallait tout apprendre .

Écrit par : marie | 25/03/2009

MERCI MARIE-CLAIRE

> Merci Marie-Claire Nnana, merci. Je voudrais n'écrire que ce mot, merci.
Je pleure doucement devant tant de vérité qui rend libre, bien loin de la sévérité, si proche de la lumière consolante de l' Esprit. "Le geste peu emphatique, le regard ardent", merci à la Providence de vous avoir fait rencontrer l' Amour caché au creux du rocher, et merci à vous d'en témoigner, à nous-mêmes et au monde.

Écrit par : Jean-Marie Achéritéguy | 25/03/2009

SUD ET NORD

> je reviens encore vous embêter avec cette apparition reconnue à Amsterdam, où notre dame de tous les peuples disait en substance (et je ne comprenais rien, de rien...) "les pôles seront inversés". Et moi qui cherchait à savoir pourquoi elle nous disait ça entre 1947 et 1959...
...alors que ça y est, j'ai enfin compris le sens extrêmement profond de sa parole : le pôle sud sera plus à l'écoute de la parole, ils seront plus nombreux, que ceux du nord!
On a la preuve maintenant.

Écrit par : jean christian | 26/03/2009

RIDICULE

> Je ne sais pas si vous avez suivi ce qui se passe dans notre petite terre de divisions, mais voilà que des parlementaires belges s'apprêtent à voter la convocation du nonce en Belgique pour lui adresser des remontrances au sujet des déclarations de Benoît XVI relatives au préservatif tandis qu'un ancien ministre demande le rappel de notre ambassadeur auprès du Saint-Siège!
http://www.lalibre.be/index.php?view=article&art_id=491260
Heureusement que le ridicule ne tue pas!

Écrit par : hildebrand | 26/03/2009

@ Hildebrand

> Je vois que les politiciens belges sont aussi gratinés que les politiciens français...

Écrit par : Michel de Guibert | 26/03/2009

EVIDEMMENT FAUX

> merci pour l'info "hildebrand",
je pense que le bonhomme va faire de même avec la russie, puisque le patriarche de toutes les russies approuve les paroles du pape!
mieux, ils devrait dans la même proposition rappeler tous les ambassadeurs des pays musulmans, et suspendre tous les imams qui pronent la lapidation horrible des femmes adultères qui utilisent sciemment le préso pour éviter toute fécondation à l'insu de leur propre mari!
pire, dans la même proposition, il va proposer de rappeler l'ambassadeur d'Israël, parce que la foi juive condamne fermement l'utilisation du préservatif, tout comme l'affirme désormais ceux qui sont membres du gouvernement israélien !
que diable, la belgique est en guerre avec la terre entière !!!!
fichtre, tout ce que je viens d'écrire est evidemment faux, pour la proposition de ce monsieur, mais vrai quand aux idées exprimées par ceux que je cite

Écrit par : jean christian | 26/03/2009

@ Marie

Voici le fil de l'éditorial complet de Marie-Claire NNANA :
Vraie grâce et fausse polémique
http://www.cameroon-tribune.net/article.php?lang=Fr&oled=j26032009&idart=99422&olarch=j22032009

Écrit par : Michel de Guibert | 26/03/2009

EXPLICATIONS AU CAMEROUN

> Les explications de l’Abbé Jean Bertrand Salla : « Limiter la visite papale à la question du préservatif est très appauvrissant, partisan et réducteur »

Propos recueillis par WAFFO MONGO
[22/03/2009]

http://www.cameroon-tribune.net/article.php?lang=Fr&oled=j26032009&idart=99431&olarch=j22032009

Les explications de l’Abbé Jean Bertrand Salla, professeur de morale familiale et sexuelle à l’Université catholique d’Afrique centrale (L’UCAC ).

M. l’Abbé, parlant de la première visite du pape Benoît XVI en Afrique, les médias occidentaux ont plutôt centré leurs analyses et commentaires sur une déclaration du Souverain pontife qui rappelait la position classique de l’Eglise catholique au sujet de la prévention du VIH-Sida par l’utilisation du préservatif, noyant le message pastoral proprement dit porté par le Saint Père en terre africaine. Quelle lecture faites-vous de ce choix éditorial ?

J’ai été tout aussi frappé par l’orientation que certains médias internationaux ont voulu donner à la visite du Saint Père Benoît XVI en Afrique et au Cameroun en particulier. Je crois qu’il est urgent de recentrer le débat. Ce qu’il faut retenir est que le pape est venu en Afrique pour déclencher la seconde phase réflexive du deuxième synode pour l’Afrique. En remettant l’Instrumentum Laboris aux responsables des Conférences Episcopales d’Afrique et de Madagascar au stade Ahmadou Ahidjo le 19 mars 2009, le Pape Benoît XVI veut que les chrétiens africains approfondissent la réflexion et la méditation du thème : RECONCILIATION, JUSTICE ET PAIX. Le but final est de faire de nous des artisans de justice, de réconciliation et de paix dans les familles, les lieux de service, les quartiers et dans nos pays. Le continent africain a trop souffert et souffre encore de guerres qui font des victimes sans nombre, d’absence de justice et de faim. Le pape est venu nous dire qu’il est tout aussi urgent d’associer à la prière fervente qui se fait déjà dans les églises et les chapelles, l’action concrète des témoins du Christ qui transforment par leur agir la vie quotidienne des hommes de notre temps. Si ce message est pris au sérieux, il devient révolutionnaire dans le bon sens.

Alors résumer la visite du papale à la question du préservatif me semble très appauvrissant, partisan et réducteur. Le n° 116 de l’Exhortation Post-synodale Ecclesia in Africa montre très bien la sollicitude de l’Eglise envers ceux qui souffrent de la maladie du sida et des dégâts qu’elle opère en Afrique. Le problème me semble-t-il, réside dans les solutions que proposent certains organismes pour éradiquer ce fléau ; propositions amplement relayées par certains médias. Il faut d’ailleurs penser sérieusement à l’évangélisation du monde des médias. Ces derniers acquièrent un pouvoir de plus en plus important en contexte de globalisation. Il est important de les aider à devenir des acteurs responsables de l’éducation morale de nos peuples.

Cela dit, les propos du pape ne sont-ils pas de nature à démobiliser les populations africaines dans un continent où la pandémie continue de faire des ravages énormes ?

Je ne pense pas que les propos du pape Benoît XVI soient de nature à démobiliser les populations africaines qui luttent contre la pandémie du sida. Le pape a dit que les slogans publicitaires ne suffisent pas, qu’on ne peut pas résoudre ce problème par la distribution des préservatifs. Le Saint Père a parfaitement raison. Car le « Grand Mvamba » (Le père des grands pères selon la terminologie de Mgr l’archevêque de Yaoundé) ne peut pas, face à un problème aussi grave, donner des solutions palliatives à ses arrières petits-fils. Le pape Benoît XVI est fidèle à l’Enseignement de l’Eglise. Il confirme la position traditionnelle de cette Eglise en matière de sexualité. Il a donné dans son interview des orientations fondamentales : humaniser la sexualité, forger une véritable amitié et se rendre disponible pour les personnes qui souffrent. Je crois qu’il faut avoir le courage des ruptures et dénoncer certaines campagnes de prévention de la pandémie du sida qui sont incompatibles avec les valeurs prioritaires de la vie et de l’amour. Je rappelle qu’il est moralement illicite de soutenir une prévention fondée sur le recours aux moyens qui violent le sens authentiquement humain de la sexualité. En somme, à la suite d’Ecclesia in Africa, je confirme que le mariage, la fidélité et la chasteté donnent paix et sécurité aux couples. Ce sont des valeurs qu’il faut présenter aux fidèles chrétiens, aux hommes de bonne volonté et surtout aux jeunes.

Dans un monde en perpétuel mouvement, où la révolution technologique introduit chaque jour des changements inimaginables, L’Eglise catholique et le pape n’ont-ils pas le devoir de s’adapter progressivement à ces évolutions au risque de s’isoler dans des dogmes et d’apparaître anachroniques à terme ?

L’Eglise est une institution dont la mission déborde l’horizon terrestre. Cette Eglise est porteuse d’une éthique fondée sur les valeurs évangéliques et surtout sur la personne du Christ. Les nécessaires ajustements qui s’opèrent selon les époques et les contextes précis se font en tenant compte du dépôt de la foi catholique à préserver et de la dignité de la personne humaine à sauvegarder. Je ne vois pas en quoi l’Eglise Catholique devrait s’adapter aux mœurs chancelantes et aux coutumes évanescentes qui ne promeuvent pas la dignité de l’homme, encore moins celle de l’institution matrimoniale et de la sexualité humaine. Sans être grand scientifique, je crois savoir que les solutions mécaniques comme le préservatif proposées pour endiguer le sida ne sont pas fiables à 100 pour 100 et montrent de plus en plus leurs limites. D’ailleurs nombre de propagandistes de ces solutions rejoignent l’Eglise catholique dans son enseignement. La fiabilité de l’abstinence et de la fidélité est incomparable. L’Eglise qui est mère et éducatrice de l’humanité a vu les hommes affronter la peste dans les temps les plus reculés de notre histoire ; actuellement, il s’agit du sida. Qu’on laisse donc le pape et l’Eglise jouer leur rôle d’éveilleurs de conscience et de guides de ce peuple en marche. On ne peut pas s’arrimer au monde présent en gommant la vérité sur l’homme et la volonté de Dieu. La position du pape Benoît XVI qui est conforme à la vérité de l’évangile se révèle plutôt comme un signe d’amour pour les Africains qui aiment la vie et qui sont prêts à faire les efforts qu’exigent le mariage, la fidélité et la chasteté pour maintenir ce don précieux qu’est la vie.

Écrit par : Michel de Guibert | 26/03/2009

'FOREIGN POLICY' INSULTE BENOIT XVI

Je vous livre cette dépêche d'Eglises d'Asie... quelle tristesse.
Eglises d'Asie, 26 mars 2009

" INDE

Les évêques demandent aux médias du monde entier de respecter le pape

Durant le voyage de Benoît XVI en Afrique, les médias indiens ont largement relayé leurs confrères de l’étranger disant que le pape « était complètement à côté du monde réel », à propos de ses déclarations concernant le préservatif, qui, selon lui, n’était pas l’unique réponse au drame du sida. L’une des sources citées était la célèbre revue américaine Foreign Policy, qui a classé le pape en second dans sa liste des « treize personnalités les pires de la planète » ; la revue citait également des médias britanniques affirmant qu’une personne interne au Vatican avait qualifié le pontificat de Benoît XVI de « catastrophique ».

Le 25 mars dernier, le P. Babu Joseph, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI), est revenu sur ces propos, « inqualifiables » selon lui. « Comment peut-on comparer un chef spirituel mondial avec ces autres personnes citées ? C’est lamentable », a-t-il confié à l’agence Ucanews (1). Foreign Policy a estimé opportun de placer le pape en position numéro deux, juste après l’Autrichien tristement célèbre Josef Fritzl, qui a séquestré et violé sa fille pendant 24 ans, lui faisant six enfants, et juste avant l’Américain Bernard Madoff, à l’origine d’un gigantesque scandale financier pour avoir détourné des sommes d’argent colossales.

La Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI) a publié le 24 mars un communiqué de presse dans lequel elle dit considérer comme « gravement irresponsables et infamants » ces propos au sujet du chef de l’Eglise catholique. Les évêques y défendent le pape, « le chef spirituel des catholiques, aimé et respecté dans le monde entier ». Ils rappellent que la communauté internationale avait écouté avec respect ses déclarations sur la récession économique ou le terrorisme.

Les médias indiens ont cité des sources vaticanes disant que le pape était isolé et ne consultait pas comme il le devrait ses conseillers. « Au sujet du préservatif par exemple, il y a des prêtres et des évêques en Afrique qui considèrent le préservatif comme une des possibilités de lutte contre le sida », lit-on dans un article s’appuyant sur des sources de presse étrangère.

Mais le texte du Conférence épiscopale indienne demande aux catholiques du monde entier de respecter les enseignements du pape. Celui-ci a si souvent incité le monde à entrer davantage « dans la l’esprit de Dieu en construisant une société fondée sur des valeurs morales et le respect de la vie », peut-on lire. « C’est le rôle moral (du pape) de diriger et de guider les consciences, celles de l’humanité en général, et celle des catholiques en particulier. »

Le pape Benoît XVI « est l’un des plus grands intellectuels des temps modernes, et est parfaitement informé des tendances actuelles qui préfigurent la dégradation morale de l’humanité », affirme encore la déclaration, signée par le secrétaire général de la CBCI, Mgr Stanislaus Fernandes, archevêque de Gandhinagar.

Le texte des évêques, pour finir, engage les catholiques comme les non-catholiques à se garder de « faire des déclarations irréfléchies » contre le chef de l’Eglise, qui a toujours « œuvré pour la paix, la réconciliation, la fraternité, l’unité et l’attention portée aux pauvres et aux laissés-pour-compte ».

(1) Ucanews, 25 mars 2009. "



[ Note de PP :
'Foreign Policy', revue compassée de l'atlantisme ordinaire, se fait gloire de sa prudence et de sa modération. Elle donne des leçons de maintien aux dociles vassaux d'Europe occidentale, à travers son édition française tout aussi corsetée que l'édition américaine...
Mais lorsqu'il s'agit du pape Benoît XVI, les pompeux commentateurs US perdent leurs nerfs !
Je suis navré de devoir souligner que ces insultes envers le pape viennent de milieux "conservateurs"... ]

Cette note s'ajoute au commentaire

Écrit par : matinalière | 26/03/2009

> Pardonnez moi ce mot d'esprit cher Hildebrand, mais cela ressemble fort...à une blague belge !

Écrit par : Damien | 26/03/2009

UN AUTRE ARTICLE CAMEROUNAIS

> Cet article encore, qui va dans le même sens que celui de Mme Nnana: http://www.camerounlink.net/fr/news.php?nid=44458

Écrit par : matinalière | 26/03/2009

@ PdP

Vous dites : "Je suis navré de devoir souligner que ces insultes envers le pape viennent de milieux "conservateurs" "
Pourquoi être navré ? Je ne me sens aucune affinité avec ces gens et très mal à l'aise quand je les entends parler du christianisme ou revendiquer un quelconque lien avec une religion qui enseigne l'opposé de ce qu'ils font. Cessons d'avoir de la compassion pour des brutes. Cela ne peut que les encourager à persévérer ou prendre un éventuel témoignage de sympathie pour une caution ou une absolution.
Annie

[ De PP à A. - "Navré" était à prendre avec ironie ! J'ai dit assez de mal de la notion de "conservatisme" pour n'être pas suspect de complaisance à son égard... ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Annie | 26/03/2009

LA PRESSE AFRICAINE

> merci à Michel de Guibert pour le lien ! on ne va plus lire que la presse africaine francophone ! Le Point de cette semaine titre encore de façon consternante sans parler de leur blog.

Écrit par : marie | 26/03/2009

Mon commentaire a disparu. Je ne sais pas ce qu'est URL. Est-ce la cause? Mon blog exprime ma souffrance de voir le pape attaqué en commentaires de mon blog.
Je cherche à rejoindre une association "media et Eglise " dont j'ai entendu parler sur radio notre-dame.
Merci d'avance pour la réponse.
Elisabeth Neyrand.

[ De PP à EN - Vous venez de la joindre, puisque j'en suis cofondateur avec Prémare et Neymon (notes de ce blog des 23.03, 24.03, 26.03. Pour le contact : gdepremare@businessimpact.fr ].

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Neyrand Elisabeth | 27/03/2009

@ Marie

> J'espère que le lien vers "Cameroon Tribune" fonctionne correctement à nouveau ; quand j'y suis retourné, le site était indisponible car victime d'attaques par des sites pornographiques et zoophiles... signe des temps sans doute !

Écrit par : Michel de Guibert | 27/03/2009

LA PROTESTATION DES EVEQUES AFRICAINS CONTRE LE NEOCOLONIALISME DE LA PRESSE FRANCAISE

> Au sujet de la controverse autour de la position du pape Benoît XVI sur le préservatif, les évêques de la CERAO dénoncent une "manipulation outrageante planifiée". Ils assurent le Saint-Père de leur confiance et de leur gratitude, se réjouissant du succès du voyage pontifical :
"Nous avons été tous surpris et étonnés de la façon dont une phrase du Saint-Père a été totalement sortie de son contexte proche et lointain pour devenir le motif récurrent de toutes les émissions de RFI et d’autres médias français sur le premier voyage apostolique du Saint-Père, le Pape Benoît XVI, en Afrique. Le comble est cette occultation systématique des autres idées de l’interview et la minimisation de tout ce que le Saint-Père s’est efforcé de communiquer comme espérance à l’Afrique, tant au Cameroun qu’en Angola. A cela précisément ne devrait-on pas reconnaître que c’est à l’Eglise et à sa mission évangélisatrice que les acteurs de l’ombre s’en prennent ?
Nous, évêques de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest (CERAO), nous avons pris la mesure de l’événement et nous tenons à déclarer à tous ce qui suit :
Démolir la morale est crime contre l’humanité : On n’arrivera pas à bout du Sida, en cassant les ressorts spirituels et moraux des hommes, surtout des adolescents et des jeunes, en les fragilisant et en faisant d’eux des paquets de désirs sexuels sans les régulateurs prévus par le Créateur. C’est un crime contre l’humanité que de priver l’enfant, l’adolescent et le jeune de l’entrainement à la maîtrise de l’esprit sur le corps et ses pulsions qu’on appelle éducation sexuelle. En ce sens, les slogans publicitaires et la distribution de préservatifs pourraient n’être qu’irresponsabilité et crime contre l’humanité.
Des propos irrévérencieux, injurieux et sacrilèges : Pour nous, Africains, le Pape est le père de la Grande Famille qu’est l’Eglise et, à ce titre, nous lui devons respect et affection. Il est sacrilège selon nous, du simple point de vue de notre culture africaine traditionnelle, pour ne pas encore parler de la foi, que des fils et des filles d’Eglise qui se prétendent catholiques s’en prennent au Pape avec vulgarité, arrogance et injures, comme certains journalistes d’organes français et certaines personnalités françaises, espagnoles, européennes, se sont permis de le faire. Nous déplorons et condamnons ces propos irrévérencieux et injurieux.
L’attentat post-moderne contre la vérité et ses conséquences violentes sur les relations humaines : Mais nous ne sommes d’une culture qu’au titre de la vérité plus profonde de notre humanité. Et l’humanité qui est commune à tous, est unique ; elle se concrétise dans un certain nombre de droits et de devoirs, inséparables de la dignité de toute personne humaine. Il est absolument intolérable qu’un petit groupe de communicateurs -parfois hélas des Africains émargeant sans gêne à la richesse « sale » de ceux qui ont dépouillé leurs peuples- s’arroge le droit de déformer la vérité pour se présenter en bienfaiteurs responsables face à la condition dramatique de nos frères et sœurs porteurs du VIH SIDA, et, par contre, transformer le Saint-Père en un personnage « irresponsable » et dépourvu d’humanité, et ainsi pouvoir l’injurier et tenter d’ameuter contre lui une cohue d’individus, qui s’estiment en droit de parler de ce qu’ils n’ont pas pris le soin de connaître avec précision. Ils oublient que, ce faisant, ils se disqualifient professionnellement, puisqu’il existe une différence essentielle entre créer du sensationnel scandaleux et informer. Nous déplorons et condamnons l’attentat contre la vérité qui est le péché de notre monde post-moderne, et dont résultent les graves blessures que subit de plus en plus la Sainte Eglise, Notre Mère. Quel est ce monde où l’on ne prend pas le temps d’écouter l’autre, de l’écouter jusqu’au bout et où on lui fait dire ce qu’on veut qu’il dise ? La sagesse africaine et la Sagesse Biblique toutes axées sur l’Ecoute ont une autre vision du monde à proposer.

Profonde union de pensée et de cœur entre Benoît XVI et l’Afrique : Nous, évêques africains, nous remercions du fond du cœur le Saint-Père, qui a tant d’affinités avec nous, du fait de notre communauté de pensée sur l’Eglise et de notre engagement commun en faveur des pauvres, des blessés de la vie et des petits. Qui ignore que les titres : Eglise, Maison (Famille) et Peuple de Dieu ; Eglise, Fraternité Chrétienne, Eglise-Communion sont de lui ? Il y a cru et y a travaillé depuis longtemps comme jeune théologien et plus récemment comme cardinal préfet de dicastère ; nous y croyons aussi et nous sommes à pied d’œuvre pour édifier en Afrique l’Eglise Communion comme Famille de Dieu et Fraternité du Christ. Il est venu chez nous pour nous confirmer dans cette foi. Nous l’en remercions.
Eglise d’Afrique, une Eglise porteuse d’espérance : Nous lui savons gré aussi pour tout le message d’espérance qu’il est venu nous livrer, au Cameroun et en Angola. Il est venu nous encourager à vivre unis, réconciliés dans la justice et la paix, pour que l’Eglise d’Afrique soit elle-même une flamme ardente d’espérance pour la vie de tout le continent. Et nous le remercions pour avoir reproposé à tous, avec nuance, clarté et pénétration, l’enseignement commun de l’Eglise, en matière de pastorale des malades du Sida.

Humanisation de la sexualité et don de soi aux malades du Sida : Il nous encourage tous à vivre et à promouvoir l’humanisation de la sexualité et le don de sa propre humanité pour être avec et secourir en vérité les frères et sœurs malades du Sida, comme l’authentique attitude responsable des catholiques face aux malades du Sida et de tous ceux qui aiment vraiment les Africains atteints de ce mal. Nous accueillons son message qui est aussi notre propre position. Et nous déclarons tous avec lui : « … On ne peut pas surmonter ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si on n’y met pas l’âme, si on n’aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d’augmenter le problème ». Telles sont les paroles de Benoît XVI qu’un matraquage médiatique s’est évertué à travestir. En vain.

Responsabilité des media : Dire moins, c’est mépriser l’Africain et témoigner de zèle à tuer ce qu’il y a d’authentiquement humain en l’homme noir dont par exemple toutes les traditions valorisent tant la virginité constatée au mariage. Nous déplorons et nous condamnons cette prétendue responsabilité vis-à-vis de l’homme noir qui n’aurait de solution que mécanique à un problème aussi vital qu’est la sexualité pour tout homme et donc pour l’Africain lui aussi. La responsabilité des media est élevée ; ils ne doivent pas déchoir, sous peine de faire déchoir quelque chose de l’humain fondamental.

Non à la pensée par procuration : Nous disons enfin que les Africains ont la capacité de penser par eux-mêmes, aussi bien les problèmes qui les concernent que ceux de toute humanité. Nous déplorons et dénonçons le crime, venant du fond des âges, où l’on traitait nos frères et nos sœurs en marchandises et en « biens meubles » (Le Code Noir, Art. 44), et qui aujourd’hui consiste à s’acharner à penser pour nous, à parler pour nous, à faire à notre place sans doute parce qu’on ne nous croit pas en mesure de le faire par nous-mêmes. Peut-être dira-t-on que c’est à des Communicateurs Africains qu’habilement on confie la sale besogne de jouer aux pitres pour amuser le monde et rendre l’Afrique doublement pitoyable : non seulement matériellement mais aussi moralement. Mais il n’y a pas que ces Africains ignorants des structures anthropologiques les plus solides et des valeurs morales les plus sûres de l’Afrique qui soient à même de parler au nom du continent.

Nous, évêques de l’Eglise catholique de l’espace CERAO, nous exigeons qu’on cesse de penser pour nous, de pousser l’Afrique de la rue à parler au nom de l’Afrique et amuser la galerie aux dépens de nos peuples. Nous exigeons que pour parler de l’Afrique l’on respecte les valeurs essentielles, sans lesquelles l’homme n’est plus l’homme, et qui sont synthétisées dans la dignité de tout homme, créé à l’image de Dieu. Oui, à la suite du Concile Vatican II, nous réaffirmons que « sans le Créateur, la créature s’évanouit tout simplement ». Nous remercions le Saint-Père d’avoir fait du Dieu d’Amour et de la foi en lui la priorité des priorités pour notre temps. C’est bien l’illusion qu’il puisse y avoir une autre priorité, qui a créé la situation paradoxale et violente, où l’on prétend être responsable de nous, tout en mettant à sac ce que nous avons de plus vital : notre relation de foi, d’espérance et d’amour avec le Dieu vivant, Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, et notre vie morale."

Abidjan, le 27 mars 2009+
Théodore Adrien Cardinal SARR Président de la CERAO
Abbé Barthélemy ADOUKONOU Secrétaire Général de la CERAO

Écrit par : PMalo | 08/04/2009

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