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27/02/2009

Williamson, récidiviste oblique

Sa « repentance » est aussi inacceptable que ses déclarations premières :


Richard Williamson (toujours membre de la FSSPX) se permet la déclaration suivante :

 

« Le Saint-Père et mon supérieur, Mgr Bernard Fellay, m'ont demandé de reconsidérer les remarques que j'ai faites à la télévision suédoise il y a quatre mois, en raison de leurs si lourdes conséquences.

En examinant ces conséquences, je peux dire sincèrement que je regrette d'avoir fait ces remarques, et que si j'avais su à l'avance tout le mal et les blessures qu'elles allaient susciter, spécialement pour l'Eglise, mais aussi pour les survivants et les familles des victimes de l'injustice sous le Troisième Reich, je ne les aurais pas faites.

A la télévision suédoise, j'ai seulement exprimé une opinion (... « je crois »... « je crois »...) de quelqu'un qui n'est pas un historien, formée il y a 20 ans, sur la base des évidences alors disponibles, et rarement exprimées depuis lors en public. Cependant, les événements de ces dernières semaines et les conseils de membres plus anciens de la Société Saint-Pie X, m'ont persuadé de ma responsabilité pour la grande détresse causée. A tous ceux qui ont été honnêtement scandalisés par ce que j'ai dit, devant Dieu, je demande pardon. Comme l'a dit le Saint-Père, chaque acte de violence injuste contre un homme blesse toute l'humanité. »

 

 

Ces propos ne font qu’aggraver le cas du coupable.

Sous l’apparence d’un repentir, ils constituent une récidive à demi-mot :

1.  Si les déclarations négationnistes de Williamson sont damnables, ce n’est pas seulement à cause de leurs « conséquences » : c’est à cause de leur esprit. Ce qui était requis de Williamson n’était pas de présenter des excuses protocolaires afin d’effacer des « conséquences » (difficilement effaçables) [1] : c’était surtout de changer d’esprit. Ce que visiblement il ne fait pas.

2.   Dire n’avoir pas senti qu’une déclaration monstrueuse allait « susciter des blessures », c’est dire qu’on ne la considère pas comme monstrueuse. (Réduire le génocide à une « injustice » est une insulte aux morts).

3.   Parler de blessures « spécialement pour l’Eglise,  mais aussi » (!) pour les survivants et les familles des victimes de la Shoah, c’est inverser l’ordre des choses au regard de la simple humanité, que l’Eglise catholique aime et respecte : cf. notamment les textes de Vatican II. [2]

4.  Williamson nous dit que son « opinion » fut formée « il y a vingt ans » sur la base « des évidences alors disponibles ». En anglais, « évidence » peut avoir le même sens qu’en français, mais peut aussi vouloir dire « signe », « preuve ». Dans ses trois acceptions, le mot est aberrant s’il est employé en faveur de la théorie négationniste. Que Williamson persiste – dans des « excuses » ! - à postuler l’existence d’évidences, de signes ou de preuves en faveur du négationnisme, montre qu’il est incurable. C’est le syndrome Alzheimer-Faurisson.

Il existe sans doute de bonnes gens pour croire  (ou  vouloir  croire)  que M. Williamson se  repent,  s’excuse,  s’amende,  se fera fréquentable. Prions-les d’être lucides. Les faits sont là. Ne pas voir les faits serait une faute, devant les effets terribles de ce scandale dans tous les domaines  – dont celui de la nouvelle évangélisation : effets que peuvent mesurer tous ceux qui participent à celle-ci. (Non ceux qui vivent en vase clos).  

 

 

 

 

Rappel de Zenit : << Richard Williamson a quitté l'Argentine et est arrivé dans sa patrie, l'Angleterre, mercredi 25 février. Au moment de son arrivée à Londres, mercredi matin à l'aéroport de Heathrow, un porte-parole de la Conférence des évêques catholiques d'Angleterre et du Pays de Galles a rappelé que de même que les autres évêques de la Fraternité Saint Pie X, Mgr Williamson n'est pas en communion avec l'Eglise catholique et ne peut donc pas célébrer les sacrements ou prêcher, dans l'Eglise catholique. « Son ordination épiscopale fut illicite et n'est pas reconnue par l'Eglise catholique », a-t-il souligné.

La levée de l'excommunication consiste seulement en une porte ouverte au dialogue, comme l'a expliqué Mgr Norbert Hofmann secrétaire de la Commission du Saint-Siège pour les Rapports religieux avec le judaïsme : « On a ouvert la porte, mais on ne les a pas fait entrer ». Suite aux déclarations négationnistes de Mgr Williamson, le pape Benoît XVI a répété  plusieurs fois ses positions et celle de l'Eglise catholique contre l'antisémitisme et contre l'oubli du « crime épouvantable » de la Shoah. Il l'a fait notamment lors de l'audience générale du 28 janvier 2009 et dans son discours à la délégation juive qu'il a reçue le 12 février. « La haine et le mépris pour des hommes, des femmes et des enfants qui ont été manifestés dans la Shoah a été un crime contre Dieu et contre l'humanité », déclarait-il. « Cela doit être clair pour chacun, spécialement ceux qui se réclament de la tradition des Saintes Ecritures, selon lesquelles chaque être humain est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu », ajoutait-il. Pour Benoît XVI, « il est indiscutable que toute négation ou toute minimisation de ce crime terrible est intolérable ».

 

 



[1]  1. D’abord et principalement, la blessure morale infligée aux familles des victimes du génocide ; 2. ensuite et secondairement, le prétexte fourni : aux médias cathophobes (pour lancer une offensive de grande envergure contre le catholicisme en soi), et au dernier carré du vieux progressisme catho franco-français  (pour lancer une offensive générale contre les nouveaux évêques nommés par Benoît XVI, en s’appuyant sur le mauvais climat créé en France par l’affaire lefebvriste).

[2]   Textes qui donnent de l’urticaire à Williamson. Et à d’autres…

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10:54 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (38) | Tags : christianisme

Commentaires

CARREMENT

> Disons les choses carrément : il y a une ultra-droite catholique qui estime que Williamson n'a pas tort sur le fond, ou en tout cas que les questions internes (schisme, rites, etc) sont un million de fois plus importantes que des blessures infligées à autrui. Ces braves gens ne sont plus chrétiens, à force d'être "catholiques".

Écrit par : Szbrodj | 27/02/2009

PIERRE AU COU

> Exact. "Malheur à qui scandalise l'un de ces petits, mieux vaudrait pour lui qu'on lui attache une pierre au cou et qu'on le noie dans la mer". Qu'un chrétien (évêque ou pas) nie ou minimise un crime contre l'humanité, quel pire scandale, quel plus épouvantable contre-témoignage ? A la suite de quel aveuglement impie des catholiques peuvent-ils dire que cela n'a pas d'importance ? Ou s'ils ne le disent pas ouvertement, le font sentir en minimisant toute l'affaire ? Catholiques de salon ou de chapelle privée.

Écrit par : Jean-Jacques H. | 27/02/2009

EFFETS RETROGRADES

> Il y a un dégât collatéral que le Vatican n'avait sans doute pas prévu, faute d'avoir été informé correctement par les nonces : devant la perspective de voir les lefebvristes avoir officiellement pignon sur rue, donc faire concurrence à leurs propres "paroisses", les traditionalistes de la Fraternité Saint-Pierre - qui n'ont jamais été complètement clairs sur la question du rite de forme ordinaire et ont traversé il y a dix ans une crise grave à propos de la concélébration à la messe chrismale - sont en train de retourner en arrière. Il est de nouveau question parmi eux de refuser cette concélébration. Argument : la "spécificité" tridentine de la FSSP... Cet argument ne tient plus debout depuis le Motu Proprio (d'ailleurs il n'a jamais tenu debout ecclésiologiquement), mais il réapparaît. Conséquence programmée : un éloignement de la FSSP d'avec les évêques !! Au lieu de favoriser un progrès de l'unité entre catholiques français, la levée d'excommunication produit dès maintenant des effets rétrogrades.

Écrit par : Marco | 27/02/2009

DYSFONCTIONNEMENT

> Je sais bien qu'on ne compare pas des choses qui n'ont rien à voir entre elles, mais je constate que ceux qui nient la Shoah nient aussi le réchauffement climatique. Le négationnisme semble être un dysfonctionnement cérébral (fuite hors du réel) qui peut avoir toute une série de points d'application différents. Un peu comme les théories du complot.

Écrit par : Zamet | 27/02/2009

COMPLOT

> D'ailleurs les négationnistes climatiques invoquent tous un complot ! Le réchauffement serait "inventé" par on ne sait quelle ténébreuse machination occulte visant à nuire aux Etats-Unis d'Amérique ("nous sommes tous des Américains"), ou à nuire à l'Eglise catholique (même si les plus grands écolophobes sont au G.O.D.F.),ou à nuire à l'Economie Libérale (bien qu'elle soit en train de se détruire elle-même toute seule comme une grande), etc, etc.

Écrit par : Pogo | 27/02/2009

@ Marco

> Le problème que vous soulevez à propos de la Fraternité Saint Pierre s'est posé déjà avec l'Institut du Bon Pasteur.
Je cite [sur le site de l'Institut du Bon Pasteur] :
"Serez-vous amenés à concélébrer dans le nouveau rite ?
"Non. D’une part, nos statuts qui ont reçu l’approbation du Saint Père ne nous permettent de célébrer que le rite traditionnel. D’autre part, selon le Droit canon, nul ne peut obliger un prêtre à la concélébration qui reste entièrement libre. Cette liberté de ne pas concélébrer devrait-elle subir des contraintes ? Ne doit-elle pas être respectée dans l’Église ? La communion inclut cette liberté et ne peut la détruire."

Ailleurs [Aletheia n°131 - 18 septembre 2008], l'Abbé Aulagnier disait :
"Je ne suis tenu ni à célébrer la nouvelle messe, ni à concélébrer. Je le refuserais du reste. Je veux bien, par contre, assister à la messe chrismale pour montrer l’unité du « presbyterium » autour de l’évêque."

Assister n'est pas participer...
Qu'en est-il de prêtres qui refusent de célébrer dans la forme ordinaire et de concélébrer la messe chrismale autour de leur évêque ? Qu'en est-il de l'unité du presbyterium ? A quelle Eglise appartiennent-ils ?

Écrit par : Michel de Guibert | 27/02/2009

CETTE AFFAIRE EMPOISONNE L'EVANGELISATION

> "Szbrodj" résume de façon lapidaire ce que je pense. Cette affaire empoisonne au sens littéral du terme la diffusion du message de l'Evangile. On ne peut que constater une fois de plus cette capacité à polluer le débat en divisant : on balance une horreur et on confirme cette horreur (pas de rétractation sur le fond) dans deux messages ultèrieurs qui rouvrent la plaie au lieu de la refermer. Je trouve cela diabolique.
Pour ma part, je me méfie de plus en plus de ce qui pourrait diviser (diabolo, diviser) l'Eglise. Par exemple, dire du mal des prêtres. Le curé d'Ars disait, je crois : "dîtes du bien des prêtres ou alors n'en parlez pas". Toute position qui développe une vision négative des prêtres me choque et je pense que nous sommes nombreux dans ce cas. Ce n'est pas parce qu'on fait du bruit que l'on fait du bien. Et ce n'est pas parce qu'on ne parle pas que l'on n'en fait pas.
Qu'on me comprenne bien, je ne dis pas qu'il ne faut pas parler de sujets qui sont délicats dans l'Eglise, mais alors il ne faut pas perdre de vue l'essentiel, c'est-à-dire le message de l'Evangile et la charité que l'on doit avoir envers tous.
De ce point de vue, je trouve choquant de tenir des propos très généraux. Par exemple :"dans beaucoup de paroisses, on constate que" et suit un développement pour dire tout ce que l'on trouve de mal dans "beaucoup de paroisses". A chaque fois, je me dis : pas dans la mienne. Mais aussitôt je sais qu'on va me dire : oui mais dans la vôtre, c'est un cas particulier. Et, dans un deuxième temps, je me dis qu'il faut être précis : quelle paroisse, quand, qui, quoi. Et, bien évidemment, il n'est pas question de jeter des noms au pilori, ce que certains font sans signer (je ne parle évidemment pas de notre blog, qu'on ne se méprenne pas. J'ai beaucoup de respect pour la façon dont Patrice de Plunkett mène son blog et je l'en remercie). Et si on ne peut citer de nom car on manquerait à la charité, alors ne fuyons pas dans la généralité et posons-nous la question de savoir si la phrase que l'on va sortir fera du bien.

Écrit par : olivier le Pivain | 27/02/2009

BAZAR

> quel bazar ! quand je vous avais écrit au tout début de l'affaire que cela allait être gravisssime pour l'Eglise , hier je lisais un numéro de la Vie et le courrier des lecteurs toujours instructif ( les courriers eux mêmes et le choix qui en est fait) : il est clair que les intégristes sont des deux côtés, le manque de charité dont faisait preuve ces lettres à l'égard du pape, de ceux qui ne pensent pas exactement comme eux c'est impressionnant ! La Vie, toujours hexagonale, lance une grande enquête sur le catholicisme comme si c'était une formation politique mais il y a fort à parier que les réponses vont être assez uniformes ! Ce n'est pas en lancant des anathèmes qu'on va réussir à discuter et surtout en n'essayant pas d'analyser que les choses vont avancer !
marie


[ De PP à M. :
- Si l'on veut prendre la mesure du dégât Williamson, la fausse perspective serait d'ausculter le petit milieu catho français ou ce qu'il en reste. Ce serait s'enfermer dans les vieilles polémiques, de plus en plus irréelles.
- La perspective juste est d'enquêter sur l'effet produit sur les foules: celles que les catholiques sont censés évangéliser ! Là on constate que l'affaire Williamson est objectivement un désastre. Ceux qui veulent évangéliser le sentent douloureusement...
En revanche, ce n'est pas un désastre aux yeux de deux catégories : a) les postchrétiens "progressistes" (comme dirait Le Monde), qui rejettent l'idée d'évangéliser qui que ce soit ;
b) les barricadés du bunker "intégriste", qui n'évangélisent pas non plus mais pour d'autres raisons. (Ils ne veulent pas prendre le risque de fréquenter des gens qui ne seraient pas "de droite"). ]

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Écrit par : marie | 27/02/2009

WILLIAMSONIEN

> desole, mais la je trouve que vous etes injuste. Vous etes incroyablement plus dur pour Williamson que pour l'abbe Pierre et son accolyte Garaudy...
De toute facon vous etes bien trop journaliste pour pouvoir vous exprimer librement. Que dirait-on d'un journaliste qui accepte ces excuses...
Comme dirait l'autre, fort avec les faibles, faible avec les forts.
Ne vous sentez pas oblige de publier ;)
gersh

[ De PP à "Gersh" - Oh mais que si, je vous publie ! Votre réaction est trop symptomatique pour n'être pas portée à la connaissance des lecteurs de ce blog. Vos exemples sont surannés (l'abbé Pierre*, Garaudy : pourquoi pas Maurice Thorez ou le général Boulanger ?); vous avez l'obsession complotiste (le complot des journalistes, pourquoi pas aussi celui du réchauffement climatique ?); et vous faites dans le masochisme agressif (où avez-vous pris que les gens d'Ecône sont "faibles" ? Ignorez-vous leurs moyens matériels ?). Etc. Quant à la question du génocide hitlérien, vous semblez la regarder de la même façon que Williamson - sinon vous ne trouveriez pas de circonstances atténuantes à ce monsieur.
(*) Etrange comparaison que la vôtre, entre Williamson et l'abbé Pierre ! Si vous trouvez que les erreurs de l'abbé Pïerre furent "aussi graves" que la déclaration de Williamson, vous avez l'esprit faux (dans le meilleur des cas). Quant à Garaudy, je n'en ai jamais parlé (si mes souvenirs sont exacts). Pourquoi mentionnez-vous de ce personnage oublié ? Vous ne connaissez pas de références plus récentes ? ]

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Écrit par : gersh | 27/02/2009

NE DEPLACONS PAS LE PROBLEME

> Et que dire de tous ceux qui nient les crimes du communisme et de la révolution française ?
candide


[ De PP à C. :
- Hein ? On n'a pas le droit de parler du génocide hitlérien (moitié du XXe siècle) sans rappeler aussi 1793 ? Au nom de quoi ?
- Votre idée de la situation intellectuelle date des années 1950. Aujourd'hui, pratiquement plus personne ne nie les crimes de 1793. Les travaux des historiens depuis trente ans ont établi et répandu la vérité sur la Terreur (ou sur les camps de la mort de Lénine). Actualisez votre information, ou même, regardez la télé : le film de FR2 sur la fuite à Varenne, il y a quelques jours, ne présentait vraiment pas la Révolution sous un jour idyllique ; c'était même un plaidoyer chaleureux en faveur de Louis XVI. Vous ne le saviez pas ? Alors il faut regarder autre chose que le DVD des sacres de 1988. ]

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Écrit par : candide | 27/02/2009

IL SE FOUT DE LA GUEULE DU MONDE

> Williamson est d'une duplicité insupportable, toujours la même posture, vous l'avez bien souligné concernant ses "regrets", regrets que le Vatican juge d'ailleurs insuffisants. Il demande pardon à ceux qui ont subi des "injustices" sous le nazisme. Si les mots ont un sens, un génocide est tout de même autre chose qu'une "injustice" ! Il demande pardon AVANT TOUT à l'Eglise et au pape.. mais pas aux 1ers concernés, les innombrables victimes juives et leurs familles dont on nie même jusqu'à l'existence.
Bref il se "fout de la gueule du monde", de l'Eglise comme des juifs. Il ferait mieux de se taire, c'est ce qu'il peut faire de mieux et par pitié qu'on l'oublie...
Lui demander de se rétracter est compréhensible mais grotesque. Il n'y aurait aucune sincérité immédiate dans le propos et je ne crois pas que c'est en exigeant d'un homme de dire le contraire de ce qu'il pense qu'on obtient rétrospectivement le respect.
ça ne changerait rien à ses idées, dans l'immédiat du moins.

Écrit par : Thierry | 27/02/2009

LA PORTE

> Ne soyons pas dupes, mais ne fermons pas la porte à toute possibilité de rédemption... laquelle est souvent un long chemin parsemé d'embûches et de rechutes.
michel de guibert

[ De PP à MG - Ce n'est pas à nous de fermer ou d'ouvrir quoi que ce soit... Rome a ouvert une porte, mais l'un des quatre lefebvristes a craché sur le seuil : notre devoir est de souligner cela pour que le grand public sache ce qui se joue réellement - au lieu de continuer à croire que le pape est complice du crachat.
Le destin des lefebvristes est une chose. Celui de l'évangélisation en est une autre, dont nous en sommes bien plus responsables.]

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Écrit par : Michel de Guibert | 27/02/2009

RECADRAGE ROMAIN

> Merci PP pour cette image : "Rome a ouvert une porte, et l'un des évêques a craché sur le seuil".
Je n'avais pas encore trouvé la bonne image, je l'ai.
Merci en tout cas de votre mesure dans les réponses aux commentaires, (on sent néanmoins un certain agacement non?), et merci à Rome d'avoir rapidement recadré la situation cet après midi !

Écrit par : Ornithorynque | 27/02/2009

A PP Sur 1793 et sur le communisme :

> D'accord avec vous sur le retour des historiens à une vision réaliste des crimes (abominables) commis à ces périodes. Et tant mieux !
Pas d'accord sur la vision globale, que vous jugez "années 50". Sinon, nous n'aurions plus autant de voies publiques, établissements scolaires, centres culturels, et j'en passe, portant les noms de Danton, de Robespierre, de Gracchus Baboeuf, de l'abbé Grégoire (régicide), et, dans les municipalités communistes (mais pas seulement, de droite aussi !) les noms de Lénine, Louise Michel, Rosa Luxembourg, etc. (Jusqu'à Salvador Allende, dont chacun sait qu'il était un saint démocrate pas du tout inféodé à l'URSS de 1970 !).
Les propos de Williamson sont en effet d'une duplicité insupportable, assourdissants de bêtise, de fausse humilité et d'orgueil véritable. L'honnêteté impose de reconnaître que si ces propos sont, à juste titre, condamnés avec vigueur, les défenseurs (même passifs) des grandes figures du terrorisme révolutionnaire ou communiste jouissent d'une impunité totale en la matière. Or, condamner les deux ne signifie pas relativiser l'un des deux ! Il serait temps d'ouvrir les deux yeux, pas seulement dans les milieux intellectuels ou historiens, mais dans le grand public, c'est à dire dans la presse ! Vaste programme !

Écrit par : Edouard | 27/02/2009

AIMER

> Quand on n'a que l'amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours
[...]
Alors sans avoir rien
Que la force d'aimer
Nous aurons dans nos mains
Amis le monde entier.

Jacques Brel

Amis chrétiens de tous bords et de toutes confessions, ne faut-il pas se souvenir que le Christ s'est donné pour nous, par Amour ? Le Carême a commencé, et le temps n'est pas, je crois, au scandale et aux disputes, mais à la repentance et à la prière.
Bien sûr, ce que disent des personnes comme Williamson est grave, et on ne peut pas laisser dire sans réagir. Mais plutôt que de faire ressortir le dégoût et la haine, ne pouvons-nous prier pour nos frères et soeurs qui souffrent de ces propos, chanter encore et toujours que Christ est Amour, bien plus que nous ne pourrons jamais l'être ? Et puis, aussi, prier pour qu'un jour, M. Williamson se repente plus sincèrement qu'il ne l'a fait jusque-là...

Écrit par : Tigreek | 27/02/2009

PENITENCE

> pénitence, pénitence, assignons le dans une chartreuse, et quant à nous *carèmons, carèmons, il en restera bien quelque chose.

Écrit par : jean-michel varcher | 27/02/2009

LA MISE AU POINT DU VATICAN

"Les excuses de Mgr Williamson ne respectent pas les exigences du Vatican"

Déclaration du porte-parole du Saint-Siège

ROME, Vendredi 27 février 2009 (ZENIT.org) - La lettre d'excuses de Mgr Richard Williamson écrite depuis Londres, hier, 26 février, ne satisfait pas le Saint-Siège, indique le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège : elle n'est pas adressée au pape et ne respecte pas ce qui lui avait été demandé.
« Il ne s'agit pas, a fait observer le P. Lombardi, d'une lettre adressée au Saint-Père, ou à la Commission Ecclesia Dei. La « déclaration » de l'évêque ne semble pas respecter les conditions établies dans la Note de la Secrétairerie d'Etat du 4 février 2009, où l'on disait qu'il devrait aussi prendre ses distances de façon absolument sans équivoque et publique, par rapport à ses positions concernant la Shoah ».
Dans sa déclaration du 26 février, Mgr Williamson disait avoir conscience des « lourdes conséquences » de ses déclarations qu'il déclare « regretter » en raison du « mal » fait à « l'Eglise » et aux « survivants » et aux « familles des victimes » de ce qu'il appelle « l'injustice sous le Troisième Reich ».
La Note de la Secrétairerie d'Etat du 4 février, publiée à la Une de L'Oservatore Romano du 5 février, demandait des excuses « sans équivoque » et « publiques » (cf. Zenit du 4 février 2009).
S'il voulait un jour pouvoir exercer un ministère d'évêque dans l'Eglise catholique, Mgr Williamson devrait, entre autres, rejeter publiquement et sans équivoque ses positions sur la Shoah, indiquait la « Note de la Secrétairerie d'Etat que la levée de l'excommunication des évêques de la Fraternité Saint-Pie X et sur les déclarations négationnistes de Mgr Williamson».
La Note précisait aussi que le pape Benoît XVI n'avait pas été mis au courant des positions de Mgr Williamson avant la levée de l'excommunication qui frappait encore les quatre évêques ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre en 1988, contre la volonté expresse de Jean-Paul II.
Dans une interview donnée en novembre à la télévision suédoise, Mgr Williamson a nié l'existence des chambres à gaz et l'extermination de 6 millions de juifs par le régime nazi. Il disait textuellement : « Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (...), que 200.000 à 300.000 Juifs ont péri dans les camps de concentration mais pas un seul dans les chambres à gaz ».
Benoît XVI a condamné à plusieurs reprises toute forme d'antisémitisme, de « négationnisme » ou de « réductionnisme » quant à l'horreur de la Shoah, notamment, lors de l'audience générale du 28 janvier dernier, et lors de l'audience aux autorités juives majeures d'Amérique du Nord, le 12 février (cf. Zenit des 28 janvier 2009 et 12 février 2009).
Auparavant le pape avait tenu des propos sans équivoques à la synagogue de Cologne, à Auschwitz. Quatre de ces discours sont disponibles en vidéo sur YouTube (pour la traduction française cf. H2onews.org)

Écrit par : MISE AU POINT DU VATICAN | 27/02/2009

A TEHERAN

> Personnellement cela ne me gêne pas qu'il pense ce qu'il pense. Il a le bonheur de vivre dans un pays où la liberté de penser est reconnue (et nous savons que cela peut disparaitre vite). Ses pensées ne sont pas hérétiques (pas contraires au dogme catholique). Ce qui me gêne c'est qu'il le dise, car en tant qu'évêque il a des devoirs d'état.
Il refuse de revenir sur ses propos, car il n'a pas changé d'avis. Humainement c'est tout à fait recevable et honorable, mais en tant que clerc et évêque, il accroit le mal déjà fait et son attitude est moralement condamnable.
Il suffit de lire le site de l'UPJF pour s'en convaincre ( http://www.upjf.org/afficherAccueil.do ).
Je crois qu'il faut :
-lui demander de se taire
-le faire méditer sur le sens du ministère épiscopal
-l'oublier et le faire oublier
Ultérieurement il ferait, comme en son temps Mgr Bunigni, un excellent nonce à Téhéran.

Écrit par : julius | 27/02/2009

@ Julius

> Je crois qu'envoyer Mgr Williamson à Téhéran est une très mauvaise idée ; il y retrouverait d'autres négationnistes ou éditeurs des "Protocoles des Sages de Sion", ce qui ne l'aiderait pas à réviser ses propos !

Écrit par : Michel de Guibert | 28/02/2009

UN COUP

> Je crois que là, la Nouvelle Evangélisation en prend un sacré coup (déjà qu'elle n'était pas bien vaillante).
"L'Eglise contre le préservatif" : on (y compris des gens par ailleurs sensés et cultivés) me l'a servi maintes et maintes fois. Pourtant, ce "hoax" ne reposait sur rien. Alors, s'agissant de quelque chose basé sur des faits tangibles...

Écrit par : Feld | 28/02/2009

@ Feld

> Un "hoax" le slogan "L'Eglise contre le préservatif"... oui et non, car si l'Eglise n'a de fait pas à ma connaissance employé directement le terme, elle s'est néanmoins prononcée de la façon la plus claire sur les moyens de contraception illicites dans "Humanae Vitae" (et d'autres documents s'y référant).
Lien vers "Humana Vitae"
http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/encyclicals/documents/hf_p-vi_enc_25071968_humanae-vitae_fr.html
"Dieu a sagement fixé des lois et des rythmes naturels de fécondité qui espacent déjà par eux-mêmes la succession des naissances. Mais l'Eglise, rappelant les hommes à l'observation de la loi naturelle, interprétée par sa constante doctrine, enseigne que tout acte matrimonial doit rester ouvert à la transmission de la vie. (§ 11)
Cette doctrine, plusieurs fois exposée par le Magistère, est fondée sur le lien indissoluble, que Dieu a voulu et que l'homme ne peut rompre de son initiative, entre les deux significations de l'acte conjugal: union et procréation. (§ 12)
(...)
Est exclue également [comme moyen licite de régulation des naissances] toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation." (§ 14)

Écrit par : Michel de Guibert | 28/02/2009

PIE XI

> Cessons de gloser sur l'ineptie profonde de ceux qui blessent les juifs et insultent les catholiques par des raisonnements spécieux et putrides.
Le pape Pie XI a déclaré les catholiques ontologiquement sémites.
L'Eglise menaçait d'excommunication les catholiques qui s'inscrivaient au parti nazi.
L'encyclique Mit brennender Sorgen dénonçait la discirmination.
Jean Paul II a fait acte de repentance au nom de l'Eglise pour le mal fait aux juifs.
Il n'y a donc pas lieu de débattre plus longuement du cas de Monsieur Williamson qui s'est mis de lui-même en dehors de l'Eglise comme tous ceux qui l'approuvent.
Le Vatican a bien raison de leur rappeler qu'il leur appartient de s'exprimer plus clairement s'ils souhaitent pleinement la réintégrer.
C'est comme cela qu'il faut comprendre - à mon avis - les mises au point du Saint Siège. Joseph Goebbels fut un fervent catholique avant de sombrer dans le nazisme. Un tel personnage illustre bien l'erreur de ceux qui pensent que la foi catholique peut admettre quelques concessions. On voit ce qu'il advient.

Écrit par : Annie | 28/02/2009

Vous avez raison, Annie, de rappeler ces choses évidentes ; j'ajouterai même que l'encyclique dénonçant le nazisme "Mit brennender Sorge", publié en 1937 par Pie XI, avait été rédigée par son secrétaire d'Etat de l'époque, le cardinal Pacelli, futur Pie XII (il est bon de rappeler aussi cela).
Une question tout de même : vous écrivez que "Joseph Goebbels fut un fervent catholique" ! Je ne sais pas d'où vous tenez cela ? Certes il était né "au sein d'un milieu très modeste de religion catholique" (Source : Encyclopedia Universalis) et "était le fils d'un fervent catholique qui travaillait comme employé d'une usine locale" (Source : Gordon A. Craig / La République des Lettres), mais cela ne suffit pas à affirmer qu'il fut lui-même "fervent catholique" !
Michel de Guibert

[ De PP à MG et A. - Lisez les mémoires de Goebbels, édités chez Tallandier. Outre l'aspect psychologiquement terrifiant de ce texte, vous y constaterez que cet homme n'a jamais été un catholique ni un chrétien. Même pas dans sa jeunesse. Qu'il ait été baptisé ne suffit pas à en faire un croyant... ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Michel de Guibert | 28/02/2009

A Edouard,

> Petite précision historique : l'Abbé Grégoire n'était pas régicide. Il a refusé de voter la mort du roi par opposition à la peine de mort.

Écrit par : Damien | 28/02/2009

POURQUOI EN PARLER

> Lorsque Benoit XVI s'exprime, il engage évidemment l'Egise. Mais lorsque Mgr Williamson s'exprime, il n'engage que son nom "propre".
Cessons de donner du grain à moudre à nos ennemis, en procédant comme le font nos détracteurs les plus haineux : ne parlons plus du tout ce fâcheux imbécile, pyromane dans un verre d'eau, nullement représentatif du monde catholique ni de ses sentiments à l'égard du monde juif. Williamson n'est qu'un marronnier journalistique des plus éculés : pas la peine de brasser de l'air dans le sens du vent, que rien ne paraît devoir essouffler.
J'admets certes une forme de renoncement dans l'attitude de discrétion que je préconise, mais quoi ? Les intentions de la presse à l'égard du catholicisme sont connues de tous, catholiques ou non. Or on ne lutte pas contre un raz de marée de bêtise...
Tenez, par exemple, je viens de lire les admirables aphorismes du Cardinal Newman : eh bien je vous assure que Newman un refuge souverain où s'assourdissent de soi les faux débats du jour.
Bon dimanche mes amis,
Guit'z


[ De PP à G. - Je ne suis pas de votre avis. Je suis environné de gens que cette histoire horrifie et scandalise très sincèrement. Ce serait un peu facile de mépriser leur façon
de voir, et de dire : "nous, nous savons" ! Le christianisme ne se résume pas à "savoir".
Il donne aux chrétiens la mission d'aller vers les autres, et d'entrer dans leurs vues
pour les aider (éventuellement) à en changer. Dédaigner les vues d'autrui, c'est renoncer
à toute évangélisation. Et quand les vues d'autrui prennent la forme d'une réaction
écoeurée envers l'Eglise, je peux vous garantir qu'il y a un GROS problème pour l'évangélisation !
Journaliste (*) d'origine, formé à une époque où "respecter le public" était une consigne,
je m'intéresse aux réactions des foules. Je vois aussi dans le catholicisme, non un super-prétexte à brandir des humeurs et opinions, mais une discipline de l'esprit pour nous libérer de nos humeurs et de nos opinions.
Cela ne m'empêche pas (au contraire) de voir les événements comme ils sont, et de faire le maximum, en cette période d'effroyable quiproquo, pour donner aux lecteurs les éléments d'information. Expliquer la réalité des choses est un devoir pour le chrétien; refuser d'expliquer, mépriser le vain peuple et lui reprocher sa "bêtise", c'est une très sérieuse faute de comportement. Le catholicisme n'est pas un boudoir.
Qui sommes-nous ? Des ronchons barricadés entre eux, dans leurs rancoeurs ? Ou des porte-flambeaux ?
Je constate en outre que ceux qui font profession de mépriser la "bêtise" et se réfugient dans la tour d'ivoire de leur bibliothèque, envoient aussi promener le magistère de l'Eglise d'aujourd'hui. Ils sont le catholicisme à eux tout seuls. Autrement dit, ils ne sont pas chrétiens.
(*) Je sais que "journaliste" est une insulte dans le vocabulaire de l'ultra-droite ; mais ce n'est vraiment pas pour elle que j'écris. ]

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Écrit par : Guit'z | 28/02/2009

EN FAIT

> Ouais. On ne m'enlèvera pas de l'idée que ceux qui prennent des airs sucrés pour dire "n'en parlons plus que diantre", sont en fait des gens qui trouvent les opinions de W. pas tellement scandaleuses.

Écrit par : L. Fargeot | 01/03/2009

A CANOSSA OU DEHORS

> Comme professeur éducation nationale, je suis d'accord avec Patrice. Mgr Williamson et ses réflexions personnelles, je m'en fous. Par contre, l'effet Williamson auprès des foules, ça me préoccupe beaucoup au nom de l'évangélisation. Pour les non-catholiques ou les tièdes, c'est une catastrophe qui fout en l'air tous les derniers discours sur l'écologie, la crise financière, la doctrine sociale de l'Eglise comme modèle à la place du libéralisme ou du marxisme, etc. Le peu d'écoute que j'avais eu avec certains de mes collègues vient d'être dynamité par ce c.......d. Personnellement, ce qu'on fait certains intégristes du geste d'ouverture de Benoit XVI est une faute, voire un crime. Maintenant, s'ils se veulent chrétiens, amoureux du Christ et témoins devant le monde, ils ne peuvent que reconnaître publiquement et clairement Vatican II, la Shoah et exclure définitivement Williamson. Ce n'est plus une question de rite, de place du prêtre devant les fidèles, de latin ou autre problèmes. c'est une question de témoignage de la vérité, c'est à dire du Christ. Mon souhait personnel (qui va m'obliger à me confesser): qu'ils passent à Canossa ou qu'ils se barrent définitivement!

Écrit par : VF | 01/03/2009

LA CHRISTOPHOBIE NAZIE

> oui Goebbels n'était non seulement pas un fervent catholique mais aussi un anticlérical de la pire espèce comme la plupart des idéologues nazis ( lire aussi Hermann Rausching "Hitler m'a dit" chez hachette , rappellons également Alfred Rosenberg et son "Mythe du 20 ème siècle" mis d'ailleurs à l'index en 1934 ).
Plusieurs passages de son Journal l'attestent...
"Qu'est ce encore que le christianisme pour nous ? Le national-soçialisme est une religion. Il nous manque le rite. Il faut que le national-soçialisme devienne un jour la religion d'Etat des Allemands. Mon parti est mon Eglise."
« L’Eglise catholique poursuit son infâme travail d’excitation… Cette prêtraille politisante est, à côté des Juifs, l’espèce la plus odieuse que nous hébergions aujourd’hui encore dans le Reich. »
« Je suis excommunié de l’Eglise catholique. Crétin de curés ! Je chie sur ces singeries stupides. J’ai coutume de révérer le Bon Dieu à ma façon à moi. »
« L’Eglise catholique persiste à se conduire de manière indigne. On me montre une série de lettres pastorales hostiles à l’Etat. Nous leur présenterons la facture à acquitter après la guerre. »
...sans compter qu'il atteste aussi d'un point de vue nazi que la "passivité" reprochée aujourd'hui à l'Eglise était en fait toute relative..

En Allemagne ces dernières années, il y a eu pas mal de travaux sur cet aspect souvent gommé du nazisme, à savoir cet antichristianisme souvent extrémement virulent au point de le considérer comme un mythe étranger.
Alfred Rosenberg de la même manière écrivait :
« Pour les nationalistes, l’Etat (ou le peuple) est l’absolu, la valeur suprême et le but. Ici se trouve caractérisé… cet infranchissable abîme qui existe entre l’Allemand et les prétentions d’un mythe étranger. Ce problème touche, jour après jour, les intérêts vitaux de chaque Allemand, et tous, sans exception, devront décider s’ils doivent s’engager en première ligne pour les revendications politiques de l’Eglise romaine ou pour les nécessités allemandes. »
« Le catholicisme est, à côté du judaïsme démoniaque, le second système d’éducation d’espèce étrangère qui doit être vaincu psychiquement et spirituellement, si un peuple allemand, conscient de l’honneur, et une véritable culture nationale doivent naître un jour. »
Evidemment ce sont les juifs qui furent visés et qui subirent les pires conséquences du nazisme : la rhétorique sur le mythe étranger, la "perversion" de la grande culture germanique, est cependant trés semblable.

Et cela me fait d'ailleurs penser à ce qu'écrit Benoit XVI dans son autobiographie :
"Mes professeurs au cours des quatre années à Aschau n'étaient pas précisément des chrétiens fervents, mais ils restaient plutôt réservés vis à vis de ce mouvement nouveau. Et comme l'Eglise constituait encore, non seulement sur un plan architectural, mais profondément existentiel, le centre du village, il eut été maladroit de s'opposer à elle avec trop de virulence. Cela n'aurait fait que gagner des opposants au nouveau régime.
Un jeune professeur, fût lui véritablement enthousiasmé par ces idées nouvelles. Il tenta d'ouvrir une brèche dans la structure solide de la vie campagnarde marquée par l'année liturgique. Il fît donc dresser en grande pompe l' "arbre de mai" et composa une sorte d'invocation adressée à l'arbre, symbole de la force de vie en constant renouvellement. L'arbre de vie devait rétablir un peu de la religion germanique, contribuant ainsi à refouler l'élément chrétien, accusé d'aliéner notre grande culture germanique. Dans un même esprit, il organisa des fêtes de la Saint-Jean pour signifier le retour à la nature sacrée et à nos origines, au lieu des idées non familières de péché et de rédemption qui nous avaient été imposées par la religion étrangère juive et romaine.
Lorsque j'entends aujourd'hui comment s'exerce dans de nombreuses parties du monde la critique du christianisme, accusé de détruire l'identité culturelle propre et d'imposer des valeurs européennes, je m'étonne de la similitude de l'argumentation et de la résonnance familière de certaines formulations.
A l'époque, de telles déclarations ne pouvaient encore en imposer au bon sens des paysans bavarois. Les jeunes garçons s'intéressaient davantage aux saucisses suspendues à l'arbre de mai, qui revenaient aux grimpeurs les plus rapides, qu'aux discours ampoulés du maître d'école."

Écrit par : bernard | 01/03/2009

VIEILLE SOUPE

> Mais vous n'avez rien "fendillé" du tout ! C'est plus simple : je ne servirai pas aux lecteurs votre vieille soupe à la méduse. Il y a assez de sites pour ça, vous devriez vous y rendre. Ou à la Main d'or. Un aller simple.

Écrit par : De PP à "Guillaume" | 01/03/2009

GOEBBELS

> Mon affirmation sur la catholicité de Goebbels provient d'un témoin de l'époque. Des parents fervents catholiques font des enfants catholiques. Ce que fait ensuite l'enfant est autre chose.
Pour les plus sceptiques, Mayol de Luppé, est un exemple qui donnera lieu à moins de discussion. La gauche moraliste se remémorera Doriot, Déat et le radical athée Laval. Les illuministes s'intéresseront à René Bousquet et à tous leurs frères que Laval a fait libérer durant l'occupation des camps de prisonniers.
Goebbels a été un homme de réseau dont Paxton démontre l'importance dans l'accession du nazisme au pouvoir.
Evoquer Goebbels - ou un autre - doit alerter les catholiques catholiques, les mettre en garde sur les conséquences d'un manque de rigueur.
Rappeler au catholique qu'il est un témoin et qu'il doit témoigner.
Le nazisme - et la collaboration - rappellent l'importance des valeurs tirées de la foi. L'actualité montre encore où conduisent la négligence ou un silence coupables.
Combien de catholiques fréquentent les associations de juristes (avocats, magistrats catholiques) quand il n'en existe pas qui affichent ouvertement leur spécificité confessionnelle ?
Quand les entend-on ? Rarement.
Il est triste de constater leur silence à défendre la justice qui est pourtant une vertu cardinale.
Qui s'est inquiété l'affaire d'Outreau ? Qui s'est offusqué d'entendre Dominique Perben - Garde des Sceaux - tenter de d'exonérer les magistrats fautifs en soulignant publiquement que :«Il n'y a au sens strict aucune erreur de procédure» dans l'affaire Outreau" ?
http://www.lefigaro.fr/france/20060323.FIG000000157_outreau_les_ministres_n_ont_pas_ete_alertes.html
Aurait-on jugé Touvier pour une erreur de procédure ?
Qui s'est scandalisé pour les affaires récentes Kaas, Machin ?
Se conduire comme des pharisiens et faire du pharisianisme judiciaire n'est pas conforme à l'Evangile. Il y a de la lâcheté à subir l'histoire quand il n'y a aucun risque à dénoncer les scandales.
Elle est là la banalité du mal.
Le poème de Niemöller illustre les conséquences de laisser l'injustice prospérer dans l'indifférence.
Le chemin d'un Goebbels est celui de la démission ou de l'abandon, par paresse ou par orgueil, aboutissent à la trahison des valeurs.
C'est la portée symbolique de la conclusion de la présentation du journal de Goebbels : "Ce livre est une leçon d'histoire pour le présent. Ou comment un peuple hautement civilisé, vivant en démocratie, s'est jeté volontairement dans les bras d'hommes déterminés mais ordinaires, porteurs d'une idéologie meurtrière mais non sans faille."
http://livre.fnac.com/a1856147/Joseph-Goebbels-Joseph-Goebbels-journal-1923-1933?Fr=20&To=0&Ra=-1&from=201&mid=1744445
C'est le fond du débat autour de Williamson. Son importance est de rappeler à chaque catholique la nécessité de ne jamais accepter l'injustice.
L'histoire montre que les non-croyants ne sont pas les mieux placés pour donner des leçons. Le nazisme comme le communisme ont été des régimes athées.
La conscience du bien distingue le croyant de l'hédoniste ou du matérialiste, lesquels s'abandonnent à la satisfaction immédiate de ses instincts dans une vision à court terme dont la crise est le dernier exemple des limites d'une telle vision de la vie et du monde.
Les illuministes ont aussi eu leurs Goebbels, au profil identique de pauvres types arrivistes, sans scrupules et envieux. Ils n'ont pas fait leur repentance...
C'est une erreur de leur part de croire que l'affaire Williamson se limite aux catholiques parce qu'elle pose la question du manque d'esprit critique.
Joyeux Carême, n'oubliez pas de prier pour le pape et pour l'Eglise.

Nb : Merci Michel de Guibert de rappeler la mémoire et le rôle de Pie XII injustement mis en cause par ceux qui se font aujourd'hui les laudateurs de Dawkins ou de Dan Brown, dont le manque d'exigence intellectuelle et le sectarisme peuvent aussi parfois poser question.

http://www.pie12.com/

Annie


[ De PP à A. - Je maintiens : Goebbels n'a jamais pensé en catholique, même dans sa jeunesse. Cela éclate dans son journal. Etre "né" chrétien (?) est une chose, mais devenir ou non chrétien en est une autre: cf Staline qui fut séminariste orthodoxe, Fouché qui fut oratorien, etc, etc. ]

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Écrit par : Annie | 01/03/2009

A Michel De Guibert

> Ce que j'ai voulu dire, en parlant de "hoax", c'est que Jean-Paul II, lors du voyage en Afrique à l'origine de la polémique, n'a jamais prononcé le mot "préservatif". Et n'a certainement pas dit : ne mettez pas de capote, et si vous mourez du Sida, c'est votre problème, pas le mien...
Mais je suis d'accord avec vous pour dire que, dans Humanae Vitae, l'Eglise condamne très clairement tout moyen contraceptif, qui tend à séparer sexualité et procréation. Condamnation encore plus d'actualité aujourd'hui qu'en 1968 : à l'heure actuelle, peu de contraceptifs ne sont pas contragestifs (y compris la pilule classique). Soit dit en passant, c'est vrai qu'en 68, ça a dû dépoter, comme l'on dit. Le fond et la forme du texte étaient assez peu en adéquation avec l'air du temps. Une image qui me vient : un cyrard (avec la veste boutonnée jusqu'au cou, le casoar, les gants et tout le bazar) débarquant à Woodstock. Scène de genre...
Les mentalités évoluent. La revue Alternatives Santé (que l'on trouve assez peu sur les tables de presse des paroisses) a publié récemment un dossier sur le thème : "se passer de la pilule ? ". Se passer de la pilule en la remplaçant éventuellement par le stérilet, certes...mais bon...je crois qu'un tel dossier n'aurait pas été possible il y a seulement 10 ou 15 ans.
Feld


[ De PP à F. - C'est aussi une hypothèse qui éclôt dans certains milieux écolo-radicaux. ]

Écrit par : Feld | 01/03/2009

@ PdeP :

J’ai dû mal m’exprimer, pour que vous associiez peu ou prou à une sensibilité d’ultra-droite ma détestation, je l’avoue sans nuance et fréquemment claironnée en ces lieux, de la corporation médiateuse en tant que telle (vous auriez tout aussi bien pu m’affilier à l’ultra-gauche, laquelle a longtemps dénoncé la « presse bourgeoise » ; jusqu’à ce que celle-ci concède à celle-là son strapontin piégé au firmament du Show). Précisément, c’est par expérience professionnelle que j’ai fini par éprouver que la consigne initiale du métier – « respecter le public » – n’existait plus que dans les cours de déontologie du CFJ ; et que j’ai globalement pris en grippe cette peuplade jacassière culturellement si homogène que moutonnière, et si « du siècle » que nullement inoffensive : en haut le service conscient de l’Argent, certes ; mais en bas l’éloge pavlovien de notre Grand-Siècle sociétal…
Oui, je me suis mal exprimé… Car je conçois bien sûr que vous soyez « environné de gens que cette histoire horrifie et scandalise sincèrement » : moi aussi. Mais, catholiques ou non, s’ils sont de votre environnement je ne vois pas ce qui vous empêche alors de clarifier les choses auprès d’eux – conformément, vous le redites, à notre foi, laquelle nous avertit que nous sommes, et devons demeurer, « dans le siècle » sans être « du siècle ». Les mass media étant le porte-parole de l’Argent et le porte-voix du Siècle, comment s’étonner que tout ce que l’Argent redoute, le Siècle l’abhorre ? Comme il est des Etats dans l’Etat, les mass media sont un Siècle dans le Siècle. Peut-être me trouvez-vous excessif sur ce point, que je maintiens : pour le commun des journalistes, le catholicisme est au mieux une curiosité folklorique inintelligible, qu’on est toujours éclairé de moquer, au pire une infamie qu’il s’agit d’écraser, et qu’il est forcément juste de (laisser) diffamer.
Le Pape est la voix « de droit » de l’Eglise ; les Catholiques sont sa voix « de fait ». En l’occurrence, il incombe au Saint-Père de rappeler publiquement la position de l’Eglise (vous pointiez récemment la difficulté de Rome à s’exprimer « in tempore opportuno »… c’est un autre débat). Le Pape se doit à son Eglise jusqu’en terre païenne : les Médias… où Dieu l’envoie comme une brebis parmi les moutons ! Mais les Catholiques, à mon avis, devraient fuir la curie diabolique des Médias : on peut évangéliser un étranger, pas un ennemi déclaré ; la foi ne peut qu’envenimer la mauvaise foi. Ainsi vous metté-je au défi d’initier une discussion saine et franche avec la demoiselle Fourest, par exemple, bigote anticléricale à Charlie Hebdo. Dès lors, à quoi bon même lever les bras contre eux, ils « sont inombrables, et notre destin n’est pas d’être chasse-mouche ». Ce n’est ni de notre ressort, ni au fond notre vocation. Les Catholiques ont certes leurs propres médias ; je n’en crois pas moins la bataille médiatique, hors le « boudoir » communautaire, perdue pour eux. Il devraient donc prendre le maquis, et pratiquer la résistance à leur modeste échelle, comme vous le faites d’ailleurs : c’est, pour ainsi dire, la « règle » à observer contre le siècle ; comme souvent dans l’Histoire, pas seulement religieuse (je pense à la Résistance justement, d’abord minoritaire, civile et spontanée, avant qu’elle s’organise politiquement et militairement).
Cela dit, la grande affaire d’évangéliser (et d’éduquer) consistant à prêcher l’exemple (ainsi saint François de Sales jugeait-il plus essentiel de vivre la grâce que d’en disputer), je crois que le seul espace à la mesure des Œuvres est le vaste monde même, et qu’il offre une tribune plus pertinente à l’intellect, un chemin plus épanouissant au cœur, bref une susbtance plus propice à l’Esprit, que le pré carré médiatique. Tel est le sens éventuel qu’il convenait de donner à mon appel à la désertion générale des Médias, colline mal inspirée où rien ne souffle que l’air du temps, et qu’on ne réduira ni du dedans, ni frontalement ; ainsi qu’à mon invitation à la lecture de Newman, comme démarche repoussoir (peut-être un chouia caricatural) à la fréquentation de la Presse ; démarche au demeurant ni exclusive, ni suffisante.
J’espère avoir été plus clair et, quel que soit votre sentiment quant aux Médias, vous avoir au moins convaincu que nous tâchons vous et moi d’honorer le même christianisme.

@ L. Fargeot :
« Ouais. On ne m'enlèvera pas de l'idée que ceux qui prennent des airs sucrés pour dire "n'en parlons plus que diantre", sont en fait des gens qui trouvent les opinions de W. pas tellement scandaleuses. » Si PdeP m’évoque une sorte de don Quichotte pas fou du tout, votre remarque me rappelle ces fanatiques de la milice communautaire Act up, traitant de collabos les homosexuels qui, ne leur ayant rien demandé, refusent de se soumettre au chantage de « l’outing ». Les Staliniens forçaient les tièdes à confesser leur crimes ; désormais il faut faire la preuve de sa vertu même sans sommation. Et, comme toujours dans un procès d’intention, la charge de la preuve incombe à la défense… Alors je persiste et signe : ce que Mgr Williamson a dit n’engage que lui, je m’en sens si peu solidaire qu’absolument dispensé de m’en excuser, ce que personne ne réclame sauf vous. Qu’importe, demander qu’on change de disque, c’est déjà noyer le poisson. Sans rancune, cherchez l’erreur.
Guit'z


[ De PP à G., sur les médias :
Je ne vois pas pourquoi vous me parlez des médias comme si j'étais l'avocat de cette machine. Je la critique durement et depuis longtemps. Je n'incrimine pas ses hommes (misanthropie et christianisme font mauvais ménage), mais la machinerie dont ils sont les servants et qui est l'outil de la société matérialiste mercantile. Depuis "Ca donne envie de faire la révolution !" (1998), c'est un de mes thèmes constants... Des confrères m'ont accusé d'être trop polémique à ce sujet, et je me souviens d'une soirée-débat houleuse (1995) face aux jeunes techno-libéraux de la conférence Ollivain (Sciences Po Paris), qui m'accusèrent d'être "tellement négatif envers le monde de la Communication" ! Donc rassurez-vous, aucun besoin de me convaincre : je suis déjà convaincu.
Cependant :
1. le catholicisme n'est qu'une survivance ou une infamie "pour le commun des journalistes" ? Je l'ai dit très souvent ! mais j'ai ajouté chaque fois : "pour les foules d'aujourd'hui aussi".
On peut identifier les causes de cette allergie (lire Dardot & Laval, "La nouvelle raison du monde", éd. La Découverte) ; n'empêche que les gens d'aujourd'hui et même les journalistes sont ceux que la Providence vous donne à évangéliser...
2. Le seul vrai problème est l'état d'esprit des contemporains, auquel nous n'avons pas le droit d'être indifférents (sauf si nous sommes de faux chrétiens). Je crains que l'insistance à théoriser sur la question médiatique ne soit un itinéraire de dégagement pour sortir du sujet, qui était celui-ci : "avons-nous le droit de laisser nos contemporains dans une idée fausse de ce qui vient de se passer" ? Ma réponse est évidemment "non". Il faut les informer. Nous sommes un certain nombre à nous y employer, aussi honnêtement que possible, c'est-à-dire sans arrière-pensées, faux-fuyants ni slogans.]

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Écrit par : Guit'z | 02/03/2009

RAUSCHNING

> L'ouvrage de Hermann Rauschning "Hitler m'a dit" cité opportunément par Bernard (en écorchant son nom) est un ouvrage capital et éclairant pour comprendre la perversité proprement diabolique du nazisme.

Écrit par : Michel de Guibert | 02/03/2009

MÊME SI

> Je crois que nous sommes tous à peu près d'accord finalement : les médias sont la voix du monde, et tant que ce monde ne servira pas Dieu, il serait illusoire de s'attendre à ce qu'ils défendent la vérité au sujet du catholicisme, le Christ nous a prévenus (et ce, quelque soit l'efficacité médiatique et oratoire du Vatican). Ce qui n'empêchent pas d'évangéliser ceux que Dieu met sur notre chemin, même s'ils sont journalistes ^^.

François de Sales disait que lorsqu'on est victime d'une diffamation, on commence par se justifier parce qu'on le doit à la vérité et à l'édification du prochain, et si ça continue, on se tait, parce qu'on le doit à l'humilité.

Écrit par : Gilles T | 02/03/2009

AUCUNE ERREUR

> Je confirme : il n'y a eu aucune erreur de procédue dans l'afaire d'Outreau, sinon les avocats se seraient engouffrés dedans.
C'est bien tout le problème : est-ce que les défenseurs locaux ont été à la hauteur durant l'instruction ? S'ils étaient intimidés par un jeune magistrat frais émoulu de l'ENM ; alors les bras m'en tombent.
Le problème c'est qu'il ne faudrait pas laisser de jeunes magistrats siéger à juge unique avant une durée de cinq ans depuis leur nomination. Siéger en audience collégiale ou faire du parquet, c'est la que l'on apprend les ficelles du métier.
Est-ce qu'on laisse un jeune chirurgien même diplômé à BAC + 10 pratiquer seul une opération un peu complexe.
Une instruction en matière criminelle avec des enfants comme victimes est l'équivalent judiciaire d'une intervention chirurgicale très importante qui dure une dizaine d'heures.
En outre au cas d'espèce le magistrat instructeur manquait de moyens matériels et humains. Imagine-t-on un chirurgien qui manquerait d'infirmières de panseuses et de matériel. Et bien c'est ce qui arrive dans les tribunaux ou l'on rationne les photocopies et ou les ordinateurs datent des temps héroîques (quand les magistrats ne sont pas obligés de se payer avec leurs propres deniers des PC portables).
Il y aurait tout un livre à écrire sur la grande misère de la justice de France.
Ceci dit quels sont les magistrats anciens et brillants qui acceptent de rester dans un tribunal du Pas de Calais ? Burgaud est lui aussi une victime par ricochet du système.

Écrit par : durand | 02/03/2009

à GUIT'Z

> Votre message est déjà en ligne (02 03 09).

Écrit par : De PP à Guitz | 04/03/2009

> Il me semblait avoir fait une réponse à Durand.

Écrit par : Annie | 04/03/2009

PIE XII

> Rauschning, excusez-moi Michel !
A propos de Pie XII, un autre témoignage à lire...
Celui d'un réfugié juif paru dans les colonnes du "Palestine Post" ( aujourd'hui Jerusalem Post) en date du 28 Avril 1944.
Il raconte son audience avec le pape intervenue en 1941.
L'article original ( en anglais) se trouve dans les archives du palestine post à la date et en page 6 http://jpress.tau.ac.il/Archive/skins/TAUEng/navigator.asp?Pub=Palestine&AW=1234729263234 (je ne sais pas comment mettre un lien actif ? )

Bref, on cherchera en vain l'antisémitisme...mais c'est plus que cela, je vous laisse en juger si vous n'en aviez pas connaissance. C'est assez récent puisque cet article a été "exhumé" il y a 2 ans et mis en lumière par le père William Donoipar un père jésuite William Doino dans le mensuel "Inside The Vatican".

Pie XII: "SOYEZ FIER D'ETRE JUIF!"

"Une audience papale en temps de guerre." The Palestine Post, 28 Avril 1944, page 6

C'est une matinée ensoleillée en ce mercredi d'automne 1941. Un bus romain moderne m'emmène du centre ville de la Ville Eternelle vers la cité du Vatican. Dans la poche de mon costume sombre se trouve un laissez-passer pour le palais du Vatican en vue d'une audience avec Sa Sainteté le pape Pie XII.

Comme le bus traverse le Tibre, je contemple le monument de la tombe d'Hadrien. Nous arrivons devant l'immense place en face de la basilique Saint Pierre.

Le portail "di bronzo", menant au palais gouvernemental, est gardé par des soldats qui ressemblent à des lansquenets d'une autre époque. Ce sont les Gardes Suisses, et leur uniforme bigarré, leurs épées et hallebardes étincelants semblent tout droit sortir d'un musée. Un officier à l'imposante moustache contrôle le laissez-passer. Au deuxième étage, un domestique m'introduit dans un vestibule ou pas loin de 80 personnes attendent. Parmi eux se trouvent des soldats allemands, en uniforme de campagne, leur casquette à la main. Pendant une heure je reste debout en faisant quelques pas sur le parquet au milieu des guerriers de "Herr" Hitler - probablement en transit vers Benghazi ou Tripoli, et soucieux de ne pas manquer la bénédiction papale avant d'embarquer vers leurs futurs exploits.

Après un certain temps nous sommes amenés dans une autre salle, les murs décorés de peintures à l'huile, de gravures antiques et de cartes. Nous traversons alors un corridor pour une autre anti-chambre, et nous aboutissons enfin devant une immense porte à double-battant.

L'un des sous-secrétaires du pape apparait et nous donne des instructions sur la façon de parler et se comporter. Puis, l'un après l'autre, nous sommes autorisés à entrer dans une salle où le pape reçoit les visiteurs.

Je suis le dernier à entrer. Le pape s'adresse alors à chacun, demandant aux soldats en Allemand de quelle partie du Reich ils venaient.

C'est enfin mon tour. Je m'avance d'un air embarrassé et timide. Puis je m'agenouille sur un coussin de velour, je lève les yeux et m'adresse à lui, bredouillant mes phrases en italien.

Mais le pape m'interrompt : "Mon fils, vous pouvez parler votre langue maternelle avec moi ; vous aussi vous êtes Allemand n'est-ce pas ?"
"Non, votre Sainteté, je suis seulement né en Allemagne. Mais je ne suis plus Allemand -- Je suis Juif."
"Ainsi donc vous êtes Juif - que puis-je pour vous ? Dites-le moi mon fils !"

Je commence à expliquer pourquoi je suis venu. Je raconte le naufrage de réfugiés juifs, sauvés par un navire de guerre italien dans la mer Egée, et à présent mourant de faim dans un camp de prisonniers de guerre sur une île. Le pape écoute attentivement mes explications sur la façon d'aider ces pauvres gens, soit en les emmenant en Palestine, soit en les rapatriant en Italie, afin d'éviter les épidémies et la faim. Alors Pie XII déclare :

"Vous avez bien fait de venir à moi pour me raconter tout cela. J'en ai déjà entendu parler. Revenez demain avec un rapport écrit et donnez-le au secretaire d'Etat . Mais à présent mon fils, vous êtes un jeune juif. Je sais ce que cela signifie et j'espère que vous serez toujours fier d'être Juif !" Et le pape hausse la voix pour que tous dans la salle puissent entendre clairement: "Mon fils, si vous avez plus de valeur qu'un autre Dieu seul le sait, mais croyez-moi, vous avez autant de valeur que n'importe quel être humain vivant sur notre terre ! Et maintenant mon ami, allez sous la protection du Seigneur, et n'oubliez jamais: soyez fier d'être Juif ! "

Après avoir prononcé ces mots, le pape leva ses mains pour donner la bénédiction traditionnelle. Mais il s'arrête, sourit, et pose simplement sa main sur ma tête. Puis il me relève comme j'étais toujours agenouillé...
Je rejoins les autres vers le mur, ne me souciant pas de l'expression de leur visage. Avaient-ils entendu eux aussi ?
Puis le Saint Père se lève de sa chaise, étend sa main sur nous et prononce une bénédiction. Ensuite, après avoir quitté le palais, je traverse seul la place Saint-Pierre, vers les quais du Tibre. Je m'assois sur un banc contemplant la Ville Eternelle, Rome, ses ruines et ses palais, cette capitale où le soleil brille si fort dans le ciel romain.

Écrit par : Bernard | 05/03/2009

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