24/02/2009
Rencontre œcuménique d’Esztergom (Hongrie, 19-22 février) : la crise écologique et la crise spirituelle
Œcuménisme et sauvegarde de la création en Europe Le CCEE et le KEK discutent de la protection de l´environnement :
Communiqué (www.ccee.ch) :
<< Les travaux de la rencontre annuelle du Comité conjoint de la Conférence des Eglises Européennes (KEK) et du Conseil des Conférences Episcopales d’Europe (CCEE) qui a eu lieu à Esztergom, en Hongrie, du 19 au 23 février 2009, auprès du Centre de conférences St. Adalbert, se sont achevés. Cette année, le comité a choisi la création comme sujet de base du programme pour la rencontre. Les membres ont estimé que la sollicitude des Eglises à l’égard de ces problèmes n’est pas une nouveauté et que la nécessité de consacrer la juste attention à la création a déjà été promue par le mouvement œcuménique, ne serait-ce que par le biais des recommandations formulées par les Rassemblements oecuméniques de Bâle, de Graz et de Sibiu.
Les membres ont écouté, ensemble, les différentes façon dans lesquelles les Eglises de toute l’Europe sont en train de lancer des initiatives, dans leurs contextes respectifs, pour octroyer sa juste importance au thème de la création dans le cadre de leur témoignage, avec le soutien de scientifiques et de personnes de bonne volonté. Le Comité a exprimé sa gratitude la plus profonde, pour tout ce que les Eglises sont en train de mettre sur pied concernant le thème de la création, aussi bien au niveau local, que régional et national.
Pendant la rencontre, l’on a présenté aux participants un rapport concernant le Sommet interconfessionnel sur les changements climatiques, organisé par l’Eglise de Suède en novembre dernier. Grâce à ce rapport, ils ont pu surtout apprécier, encore une fois, l’efficacité du travail potentiel qui peut se produire lorsque dans le monde, des croyants d’autres fois religieuses différentes du christianisme abordent ce sujet.
Dans le cadre du débat, le Comité a réfléchi notamment sur le fait que la crise écologique, en tant que telle, constitue le reflet d’une crise spirituelle plus profonde. A ce propos, les membres ont témoigné leur appréciation pour les mots de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI : « les déserts extérieurs du monde sont en train de s’étendre car les déserts intérieurs sont devenus si vastes ». Le Comité s’est également penché sur la lettre circulaire concernant la Création, publiée par la conférence épiscopale hongroise.
Les participants ont reconnu que, en tant qu’êtres humains, nous avons besoin de nous considérer, nous-mêmes, comme gardiens de la création et non pas comme exploitants de celle-ci. La sollicitude envers une protection appropriée de la création est étroitement liée à la sollicitude envers la justice dans le monde. Les membres du CCEE et de la KEK ont reconnu que, en tant qu’Européens, il nous faut partager un sentiment de solidarité envers les plus pauvres de notre planète, qui sont les premières victimes de notre attitude irresponsable à l’égard de la Création.
Le Comité a réfléchi sur le fait que le CCEE et la KEK élargissent la possibilité de partager des expériences positives lorsqu’il s’agit d’affronter le thème de la création au sein de nos communautés de fidèles respectives, sur le territoire européen tout entier. En particulier, il a reconnu que les Eglises d’Europe doivent prendre leurs responsabilités afin d’être de véritables gardiens de la Création, en faisant des pas en avant notamment pour réduire notre empreinte de carbone.
En rappelant le vingtième anniversaire de l’encyclique de Sa Sainteté le Patriarche Œcuménique Démètre I, dans laquelle Sa Sainteté avait lancé, en premier, la proposition qu’une Journée de la Création soit célébrée de façon commune de la part des Eglises en Europe et à travers le monde, le Comité conjoint a reconnu la nécessité de soutenir cette initiative, lancée lors de la AEE3 à Sibiu, c´est-à-dire d’utiliser la période qui va du 1er septembre au 4 octobre comme temps de contemplation, soin et célébration de la bonté de Dieu dans la Création. Enfin, il a reconnu que les Eglises de toute l’Europe devraient faire ce qui leur incombe pour exercer leur influence auprès de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de Copenhague, qui aura lieu en décembre 2009.
[…] En outre, le Comité a été informé des activités menées par la Commission Eglise et Société de la KEK et de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE) concernant les sujets d’actualité auprès des Institutions européennes : le débat autour de l’article 17 du traité de Lisbonne, celui qui concerne la protection des données, la défense du dimanche comme journée non ouvrable, les prochaines élections du Parlement…Le Père Piotr Mazurkiewicz, secrétaire général de la ComECE, a voulu mettre en exergue le sentiment de crise que l’on perçoit dans les pays de l’Union européenne. Il s’agit d’une crise institutionnelle due aux difficultés découlant de la ratification du traité de Lisbonne dans certains pays, d’une crise financière qui atteint et préoccupe tous les pays membres, d’une crise due aux changements climatiques qui seront la toile de fond de la prochaine conférence internationale des Nations Unies de Copenhague (décembre 2009). >>
18:22 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
TERRAIN COMMUN
> L'engagement pour le bien commun écologique se révèle progressivement un terrain concret de l'oecuménisme. Il faut s'en réjouir et élargir cette conquête.
Écrit par : Cospon | 24/02/2009
> J'ai eu l'occasion de partager un week end de sensibilisation écologique dans une association appelée A Rocha (http://www.arocha.org/int-fr/index.html). Cette association a été créée par un pasteur anglican, partant du principe que l'écologie n'avancerait pas sans une base confessionnelle. Il semble que d'autres que lui pensent à présent la même chose...
Tigreek
[ De PP à T. :
"Confessionnelle", je ne sais: mais "spirituelle" et chrétienne, sûrement. Non que les chrétiens soient des écologistes de la première heure (le catholique écologiste est une espèce en voie d'apparition): mais seule la vision chrétienne et biblique de la Création (je ne parle pas de "créationnisme") donne une cohérence globale à la démarche écologique.
Sans cela, cette démarche est tiraillée entre ce qui vient de l'écologie (la vie) et ce qui vient de l'air du temps (le volontarisme technologique illimité appliqué à l'humain). Aider à dépasser cette contradiction, c'est le service que les chrétiens peuvent rendre. Il est décisif.]
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Écrit par : Tigreek | 24/02/2009
CATHO MAIS PAS TROP
> Un magazine vient de consacrer plusieurs pages, dont un article d'un journaliste catho, à reproduire les vieux slogans d'Exxon non seulement contre le réchauffement climatique mais contre toute espèce d'écologie. Ce journaliste contredit sur ces points le Vatican (cardinal Martino, message de septembre 2008 sur le réchauffement et le mode de vie occidental), la conférence épiscopale française (document "La Création au risque de l'environnement, décembre 2008), et de nombreuses conférences épiscopales dans le monde. Qu'en pensez-vous ?
Chantal
[ De PP à L. - J'ai du mal à comprendre comment un catholique peut s'asseoir sur l'enseignement de sa propre Eglise, dès que celui-ci contredit ses propres opinions politiques.]
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Écrit par : Chantal | 26/02/2009
UN EVËQUE FRANCAIS : CARÊME ET ECOLOGIE
« Il est à l’image du Dieu invisible,
Premier-né de toute créature
Car en lui tout a été créé
Dans les cieux et sur la terre. »
Col 1. 15-16
Il faut faire quelque chose !
Le réchauffement de la planète,
L’appauvrissement de la biodiversité,
Les trous dans la couche d’ozone,
L’augmentation de la salinité de la mer…
Evidemment, le Carême n’est pas un temps politique…
Mais il peut faire réfléchir.
Inviter à consommer ce qu’il est raisonnable de consommer pour préserver l’avenir et pour permettre à chacun de vivre correctement… est, sans doute, le premier effort d’une fraternité qui ne se paie pas de mots.
Le Carême peut nous conduire plus loin :
Il peut aider à situer l’homme au cœur de l’univers.
Pas à côté, utilisant la terre, les ressources, l’air, comme de l’extérieur.
Au cœur. Créature en relation avec toute la création, avec toutes les créatures.
Nous avons rêvé de nous affranchir de toutes les limites.
Nous avons refusé le rythme des saisons
En allant chercher la chaleur l’hiver,
Et en mangeant les pommes au printemps,
Nous avons échangé, certes…et ce fut bon
Mais nous avons épuisé… _
L’énergie renouvelable est abondante. Elle est locale !
C’est le vent, c’est le soleil.
La nourriture locale est abondante,
Si l’on prend soin des plantes et de l’eau.
L’essentiel !
Le Carême est invitation à l’essentiel.
A retrouver le sens de Dieu créateur de tout.
De Dieu qui, par le Christ, parle dans la création.
De l’homme gérant de l’univers,
Poussière d’étoile capable d’exprimer, au cœur du cosmos
La prière d’action de grâce
Qui donne sens à la vie.
Mgr Michel Dubost
24/02/2009
http://evry.catholique.fr/Le-billet-Net-du-lundi-Careme-et
Écrit par : Michel de Guibert | 27/02/2009
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