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22/01/2009

Le drame de la rue d’Avron à Paris : un crime de sang, mais qui ne peut être isolé du contexte de la crise

...et qui donne la mesure des dangers où cette crise nous engage :


 

 

Les médias : <<  Une employée de banque de 32 ans a été poignardée mercredi en pleine rue dans le XXe arrondissement de Paris et son meurtrier présumé interpellé peu avant 19 h à son domicile parisien, selon la police.

Peu avant midi, l'homme âgé d'une vingtaine d'années selon plusieurs témoins, avait poignardé Djamila A, conseillère financière de la banque régionale du groupe Banque Populaire, située 67 rue d'Avron (XXe).

Cette femme, avec qui il était en conflit, s'accordait une pause cigarette devant l'établissement bancaire, lorsqu'elle a été frappée d'un coup de couteau par ce client qui a pris la fuite.

Selon la police, le meurtrier voulait récupérer de l'argent d'une assurance vie qu'il avait souscrit dans cette banque et il avait eu plusieurs altercations téléphoniques à ce sujet avec la banque.

Les secours, arrivés sur les lieux, avaient découvert l'employée sur le trottoir. La jeune femme a été transportée à l'hôpital dans un état critique mais elle est décédée rapidement.

Amel, commerçante et riveraine, a raconté à l'AFP la scène à laquelle elle dit avoir assisté: "Ca s'est passé à 11h20. La demoiselle fumait tranquillement sa cigarette à l'extérieur. Le jeune homme est venu, il avait 24/25 ans, c'était un grand black baraqué qui avait fait un stage dans un magasin de sport juste à côté".

Trois employés d'une société voisine de l'établissement bancaire et un autre de la Bred ont assuré que l'agresseur était bien le client avec lequel la jeune femme a eu ce différend.

Selon le secrétaire du CE de la Bred, Gilles Desseigne, délégué du syndicat Unsa, la victime "était conseillère en patrimoine et elle était expérimentée et appréciée unanimement… Avec la crise, les agressions verbales sont plus fréquentes", a-t-il par ailleurs indiqué, précisant que la victime "avait reçu une formation spécifique pour répondre aux agressions et aux situations de conflit". >>

 

Commentaire – Cette atrocité ne peut être isolée du contexte actuel. Le délégué UNSA  fait le rapprochement : « … Avec la crise, les agressions verbales sont plus fréquentes »… « La victime avait reçu une formation spécifique pour répondre aux agressions et aux situations de conflit. »  La situation devient en effet explosive. Une colère grandit envers les banques, encore attisée par des informations comme celles du Canard enchaîné de cette semaine : « Malgré les menaces de Sarko, les banques "margent" à grands pas - En un an, le "gras" réalisé sur les découverts a augmenté de 15 %, celui sur les crédits à la consommation, de 44 % ». Ce qui rend les gens furieux, c’est : a) le décalage qu’ils subissent :  les banques leur imposent des règles très strictes, alors qu’elles se consentent à elles-mêmes toute latitude ; b) la peur de perdre son argent et la méfiance envers les banques. De là à l’explosion de rage homicide, il y a une distance qui ne devrait pas être franchie ; elle l'a été rue d’Avron, par un psychopathe. Le personnel des banques se trouve pris dans une conjoncture dont il n'est pas responsable.  C'est un signe des temps. 

 

 

Commentaires

TERRIBLE

> Oui, loin de s'en prendre aux malheureux sous-fifres du système bankster ni même à leurs dirigeants PERSONNELLEMENT, ce qu'il faut c'est s'attaquer à la logique même (la structure) qui produit tout cela : casino, pratiques pirates, et au final panique des gens et actes fous. Que le politique revienne et vite. Comme disait Danton : que la loi soit terrible et la République est sauvée.

Écrit par : momoro | 22/01/2009

CRISE

> Vu l'état et la composition de notre société actuellement, j'ai bien peur que cette crise n'engendre des actes de plus en plus violents.

Écrit par : vf | 22/01/2009

@ vf

> Vous voulez dire la "décomposition" de notre société, je suppose.

Écrit par : Michel de Guibert | 22/01/2009

> Je veux dire les deux. Décomposition morale et sociale et composition de plus en plus communautaire qui va entraîner de plus en plus d'affrontement. Je pense, par exemple, à la volonté de mettre en place un système financier hallal suivant les préceptes de la charia et donc destiné aux musulmans.

Écrit par : vf | 23/01/2009

PSYCHOLOGIQUE

> Et quelques jours après, en Belgique, un "forcené" pénètre dans une crèche ; poignarde plusieurs bébés, dont deux seront tués, ainsi qu'une employée qui, également, trouvera la mort. On connait la suite : l'individu est un "cas psychologique" et sera traité comme malade. Et plus ça va, plus il y en aura dans notre monde qui a méprisé toutes morales et valeurs. Et face à la misère grandissante, pour ceux risquant d'y tomber, ces terribles "faits divers" ne pourront que constituer un "modèle échapatoire". A savoir, qu'au pire, il est plus confortable de se retrouver dans un asile où l'on sera à l'abri et soigné, qu'à la rue à mourir de faim et de froid.

Écrit par : free | 25/01/2009

PSYCHOPATHE ?

> Vous écrivez « elle l'a été rue d’Avron, par un psychopathe. »
J'avoue être surpris par ce vocable de « psychopathe », rien ne laissant suggérer dans l'article que l'agresseur soit sujet à des troubles d'ordre psychiatrique.
Il me semble que c'est une tendance actuelle dangereuse de justifier par la folie tout comportement agressif. Faut-il considérer qu'un meurtre ne peut être que le fait d'un psychopathe ? Au risque de considérer, à la longue, que personne n'est responsable de ses actes ?
Ou bien y a-t-il des raisons objectives d'affirmer que l'agresseur est bel et bien psychopathe ?

A.

[ De PP à A. - Le meurtrier a été conduit directement dans une unité psychiatrique. ]

Écrit par : Arnaud | 26/01/2009

PSYCHIATRIE

> Sans surprise (!), je partagerai la "surprise" de "A.", et le bref questionnement qui suit. Que "le meurtrier aie été conduit directement dans une unité psychiatrique" n'est nullement en soi "une raison objective d'affirmer que l'agresseur est bel et bien psychopathe"!
Dans ce genre "d'unité", pas besoin d'avoir commis un odieux crime de sang pour y être conduit : avec notamment les "lois" concernant la HDT, pour des broutilles absolument n'importe qui peut aller s'y faire esquinter chimiquement la cervelle... et éventuellement en ressortir à l'état de "forcené". Cela aussi, c'est un signe des temps qui ne saurait être isolé du contexte de la crise...

Écrit par : Michel de Tiarelov | 29/01/2009

Les commentaires sont fermés.