Proche-Orient : va-t-on sortir de la politique du pire ?

…qui est la pire des politiques :

 

  

On va voir si Obama rompt avec la politique du pire suivie par son prédécesseur[1]  : le feu vert à ceux des leaders israéliens qui voulaient détruire le processus de paix. Politique dénoncée par la gauche pacifiste israélienne, mais celle-ci est marginalisée... Les bellicistes se sont appliqués à saborder le Fatah pour favoriser le Hamas : discuter avec le Fatah était possible, discuter avec le Hamas ne l’était pas ; or on ne voulait plus discuter. Le Hamas s’emparant de Gaza, on était sûr de le voir faire le pire. Les politiciens qui misaient tacitement sur le Hamas savaient aussi que l’Iran était derrière le Hamas, et que les Etats arabes détestaient l’Iran ; on vient de le vérifier pendant la bataille de Gaza.

La politique du pire ne donne que le pire. Le résultat de cette bataille est presque nul pour Israël : le Hamas est encore là, toujours aussi furieux ; il réactive ses tunnels d’approvisionnement en armes. L’Iran plastronne. La Turquie s’éloigne d’Israël, dont elle était l’alliée jusqu’ici. En Egypte, les Frères musulmans – parrains directs du Hamas – ont conquis une grande partie de la population, irritée par l’attitude évasive de Moubarak durant la bataille. C’est d’ailleurs une autre clé de l’affaire : cette bataille (avec les fractures morales qu’elle devait ouvrir) a été voulue par les Frères musulmans comme un pas en avant vers… la révolution islamiste dans les pays arabes, notamment en Egypte. D’où les roquettes du Hamas, qui devaient motiver l’attaque israélienne.

La presse parisienne a beaucoup ironisé sur l’activisme de Sarkozy au Proche-Orient. Au moins s’est-il acharné à essayer d’empêcher le pire, même s’il n’en avait pas les moyens… Ceux-ci sont aux mains de Washington, toute-puissante envers Israël et influente auprès de l’Egypte et de la Turquie. On sait comment Bush a gâché cette puissance et cette influence. Obama sera-t-il moins irresponsable ?

  

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[1]  Dans un message impubliable (trop d’imprécations et de fautes d’orthographe), une dame nous taxe de « politiquement correct » - et nous soupçonne d'être favorables au mariage gay - parce que nous évaluons les actes de M. Bush. Selon elle, ces actes ne doivent pas être évalués : « Qui sommes nous pour juger de l'action de Notre Seigneur Jesus Christ dans le coeur de GWB » ? Navré, Madame, c’est par les actes qu’un chrétien montre  sa  foi :  épître  de  Jacques,  2, 14-24,  « la foi sans les œuvres ne sert à rien ». M. Bush n’a pas seulement fait des gestes pro-life ; il a généré des homicides de masse et il l’a fait en tant que chrétien, ce qui rend sa faute hurlante. Dans le christianisme antique, le  péché  public  appelait  une  repentance  publique. Je  n’ai  pas  vu  celle de M. Bush. (Se pourrait-il par ailleurs, Madame, que vous considériez les mauvaises actions de « GWB » comme de bonnes actions, alors qu’il a fait dans presque tous les domaines - guerres, économie, justice sociale -  le contraire de ce que prône le Saint-Siège ? En ce cas vous avez un problème avec le catholicisme).