27/12/2008
Les masses de la mer mugissent, les arbres des forêts dansent de joie
Avant d’entrer en 2009, relisons le psaume de la nuit de Noël :
C’est le psaume 95 : « Joie au ciel ! exulte la terre / les masses de la mer mugissent / la campagne tout entière est en fête / les arbres des forêts dansent de joie ! ». Le cosmos uni à l’humanité sauvée. Tout le psautier parle de cette exultation cosmique : la jubilation de tout ce qui est créé, humanité au premier rang. L’unité des créatures dans la louange est l’esprit de toutes les Alliances : avec Noé, avec Abraham, avec l’humanité entière ; l’esprit du Deutéronome et de l’économie sabbatique ; l’esprit du livre de Job, du Cantique, des paraboles du Christ et des épîtres de Paul.
Oublier cet esprit, tomber dans l’hémiplégie spirituelle en faisant comme si l’homme n’était pas responsable de la Création devant le Créateur, serait de l’hérésie pure et simple. Et ce serait amputer la vision chrétienne du monde – en lui ôtant de l’espérance et en diminuant la royauté universelle du Christ « récapitulant tout en lui ». Une inacceptable limitation de Jésus-Christ.
Cette amputation fut pourtant opérée il y a dix ans, par des chrétiens, chez les protestants et chez les catholiques. Etroitesse mentale ? complaisance envers les idoles : profit, mirage de puissance, prométhéisme de bazar ? adulation du modèle conservateur américain ? N’insistons pas – d’autant que le redressement est venu, avec (chez les protestants), par exemple, le manifeste évangélique américain pour la sauvegarde de la Création ; et (chez les catholiques) les fulgurants discours de Benoît XVI après Jean-Paul II, puis les positions de conférences épiscopales dans le monde.
La Création est en marche vers son Créateur. Notre foi et notre liturgie, spécialement celle du cycle de Noël avec ses bergers en marche, ses mages en marche, sa Sainte Famille en marche, nous détournent des nostalgies et des immobilités. L’univers a eu un début, il aura une fin, il est solidaire de notre marche vers notre Père et son Père.
Nous sommes en charge de l’avenir, non du passé.
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05:51 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme
Commentaires
KERYGME
> L'homme fait partie de la Création, dont il est responsable mais en tant que créature, non en tant que Prométhée ("de bazar"). J'ai reniflé sous les positions anti-écologistes (y compris de chrétiens) une très sulfureuse idée de l'homme comme ayant le droit d'abuser. Quelqu'un parlait hier des "petits mufles réalistes" de Bernanos, ceux qui usent du label catholique mais suivent des positions qui n'y correspondent pas du tout. On les trouve aussi bien chez les va-de-la-gueule à la Morano que chez d'autres qui en restent à imiter la Southern Baptist Convention en 2004. Non à tout ça. Que les catholiques se recentrent sur leur métier de base qui est l'annonce du kérygme, en laissant tomber les compromissions de quelque bord qu'elles soient.
Écrit par : Amicie T. | 28/12/2008
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