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09/10/2008

La Crise : les médias saluent "le retour du politique", et les eurolibéraux mangent leur chapeau

medium_capitalism[1].jpg"Le retour du politique dans la gestion de la BCE salué en France", titrent les dépêches :


  

 

PARIS (médias) :

 

<<  Des responsables français de la majorité et de l'opposition se félicitent du "retour" de la politique dans la gestion de la Banque centrale européenne (BCE) après sa décision de baisser les taux d'intérêt. La BCE, jusqu'à présent arc-boutée sur la stabilité des prix, a décidé mercredi dans une action concertée des grandes banques centrales mondiales de baisser son principal taux d'intérêt d'un demi-point pour calmer la crise financière. Son président, Jean-Claude Trichet, qui insistait il y a peu encore sur les risques d'inflation, a lancé mercredi soir un appel aux marchés pour que la raison l'emporte.  "Nous, nous sommes unis au niveau de la planète entière. Nous appelons l'ensemble des acteurs du marché, qui sont dans un état de turbulence accentué, nous leur disons reprenez vos esprits, il y a des éléments de confiance qui sont là", a dit le président de la Banque centrale européenne (BCE) sur France 3. Dans une interview accordée à reuters Television, mercredi également, il avait déjà invité les opérateurs de marché à "garder leur sang-froid".

Jean-Claude Trichet s'exprimait après une nouvelle journée noire sur les marchés malgré la décision concertée de six banques centrales, dont la BCE, de réduire leurs taux d'intérêt, suivies peu après par la Chine.

Gérard Larcher, le président UMP du Sénat, a ainsi estimé que l'on assistait au "retour" du politique et des banques centrales et au "départ" d'un certain nombre de financiers.

"Nous voyons aujourd'hui, le rôle des politiques, le rôle des banques centrales, M. Trichet travaille dans ce sens là pour l'intérêt collectif", a-t-il dit sur France 2.

"UN SYSTÈME PERVERTI"

Sur LCI, Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'Emploi, a souligné que toute crise financière avait "une dimension de confiance et donc d'irrationnel."

"Là, ce qu'il faut, c'est que tout le monde comprenne bien qu'il ne faut pas sombrer dans l'irrationnel parce que personne n'a rien à y gagner", a-t-il dit.

"C'est le sens de l'intervention de François Fillon hier, c'est le sens des actions coordonnées entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel c'est de montrer qu'on ne laissera pas le système partir dans le fossé", a-t-il dit. "Donc, il faut que les gens aient confiance".

La socialiste Ségolène Royal a cependant estimé que le président de la BCE devait aller plus loin en appelant à réformer un "système perverti." "Il a raison de mettre un frein à l'affolement", a dit sur RTL l'ex-candidate du PS à la présidentielle. Mais il "doit continuer sa phrase et dire "pas de panique à condition que le système change et qu'il y ait des réformes structurelles qui empêchent un système capitaliste financier perverti'", a-t-elle ajouté.

Jean-Claude Trichet a qualifié la baisse coordonnée des taux d'intérêt mercredi d'"extrêmement substantielle" et dans des conditions de "simultanéité absolue". "C'est une mesure très importante" a-t-il insisté.

"Nous pouvons dire aux marchés que nous avons repris le contrôle de la stabilité des prix à moyen terme", a assuré le président de la BCE, faisant allusion au reflux des pressions inflationnistes dans la zone euro.

Il a souligné que l'assemblée générale du Fonds monétaire international (FMI), le week-end prochain à Washington, devait être l'occasion d'une concertation étroite entre les responsables économiques de la planète. >>

 

Les libéraux sont donc en train de manger leur chapeau. Cette manducation les oblige-t-elle à se taire ? On ne les entend plus, sauf la pathétique Sabine Hérold (à France Info l’autre matin).  Il leur faudrait d’ailleurs une certaine inconscience pour continuer à dire au public que le danger est « l’excès de régulation », comme ils le répétaient encore il y a quelques semaines.

Du côté PS, on constate avec plaisir que Mme Royal a découvert l’existence de l’économie. Elle a un effort à faire pour devenir tout à fait lucide (mais c’est le cas de l’ensemble des éléphants du parti) : découvrir que le « capitalisme financier » n’a pas été « perverti », étant lui-même pervers, puisqu’il s’est retourné contre l’économie réelle dès l’instant où la dérégulation lui a permis de le faire.

Ce qui empêchait le capitalisme financier de vampiriser la société, c’était le politique. Il  avait démissionné à la fin des années 1980 au profit du capitalisme financier ; on dit qu’il ressuscite aujourd’hui.  Bravo. A condition que ce soit vrai et définitif.

 

 

Commentaires

> Très bonne conclusion, bravo. J'espère avec vous.

Amicalement,

Vincent.

Écrit par : Vincent | 09/10/2008

MITTERRAND

> "Le politique... avait démissionné à la fin des années 1980 au profit du capitalisme financier...
Au fait : n'était-ce pas M. Miterrand qui avait fustigé l'argent facile en 1981 ...Tout en laissant faire sa clique ?

Écrit par : Gilles | 10/10/2008

SPECULATION A LA BAISSE

> Il faut l'espérer, mais la spéculation à la baisse entretenue par le monde de la finance ne semble pas confirmer une prise de conscience ni une reprise en mains du politique.

Écrit par : Annie | 10/10/2008

LE MOMENT

> La désincarnation du pouvoir politique est la cause de la catastrophe financière que nous connaissons. Cette opération d’abstraction menée de main de maître depuis des décennies apparaît, au travers de la méthode employée, être une véritable opération de guerre contre les peuples. Car la réalité concrète, ce sont les peuples regroupés en entités distinctes avec comme cellule de base la famille . Si le pouvoir régalien naturellement attaché à ces entités charnelles et répondant à la notion de subsidiarité est transféré vers d’autres structures, il y a rupture avec le monde réel et ces instruments d’un monde virtuel ouvrent un boulevard aux tyrans qui ainsi échappent à tout contrôle démocratique sensé (un peu comme les encours de crédit des banques transformés en actifs financiers ont échappé au contrôle des divers régulateurs au travers d’opérations de haut de bilan! )
C’est le moment ou jamais pour les politiques de sortir de leur schémas mentaux et de reprendre la main en ne se laissant impressionner que par le bien commun des peuples dans le cadre de débats ouverts et contradictoires. Et quant à ceux qui pensent que s’occuper du bien des peuples c’est du populisme, ne pas hésiter à leur dire m…
Les jeux de vocabulaire, cela suffit.

Écrit par : roxane | 12/10/2008

lTRES VITE

> Les temps changent ... très vite.
Ce dimanche matin, à l'émission "l'esprit public", Elie Barnavi nous invite à la lecture d'un livre de Jacques Julliard : "L'Argent, Dieu et le diable. Péguy, Bernanos, Claudel face au monde moderne."
http://www.nonfiction.fr/article-1610-peguy_bernanos_claudel_critiques_de_la_raison_mercantile.htm

Écrit par : Frédéric Ripoll | 13/10/2008

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