04/10/2008
Pour comprendre les enjeux du Synode universel : voici son document de travail
…qui appelle les catholiques à remédier à « l’ignorance [la leur et celle d'autrui] sur la Révélation et la Parole de Dieu » :
Extrait :
<<… Il faut se demander, quarante ans après le Concile Vatican II, quels fruits a donné le document conciliaire Dei Verbum dans nos communautés et comment il a été véritablement accueilli.
Certainement, pour ce qui est de la Parole de Dieu, de nombreux résultats positifs ont été réalisés dans le peuple de Dieu. C'est le cas du renouveau biblique dans le cadre de la liturgie, de la théologie et de la catéchèse, ou encore de la diffusion et de l’usage des Livres Saints à travers l'apostolat biblique et l'élan de communautés et mouvements ecclésiaux, et enfin la disponibilité croissante d'instruments et de matériels dans la communication contemporaine.
Mais d'autres aspects restent encore ouverts et problématiques. Les phénomènes de l'ignorance et de l'incertitude sur la doctrine même de la Révélation et de la Parole de Dieu sont graves; le détachement de nombreux chrétiens à l'égard de la Bible reste important, ainsi que le risque d'un usage incorrect de celle-ci ; sans la vérité de la Parole, le relativisme de pensée et de vie se fait insidieux. La nécessité se fait sentir avec urgence de connaître intégralement la foi de l'Église sur la Parole de Dieu, d'élargir – par des méthodes adéquates – la rencontre avec les Saintes Écritures pour tous les chrétiens, et d'adopter aussi de nouvelles voies suggérées aujourd'hui par l'Esprit pour que, dans ses différentes manifestations, la Parole de Dieu soit connue, écoutée, aimée, approfondie et vécue dans l'Église et qu'elle devienne ainsi Parole de vérité et d'amour pour tous les hommes.
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5. Le but de ce Synode est éminemment pastoral: en approfondissant les raisons doctrinales et en se laissant éclairer par celles-ci, on entend développer et renforcer la rencontre avec la Parole comme source de vie dans les différents milieux de l'expérience, en proposant pour ce faire aux chrétiens et à toute personne de bonne volonté des voies justes et praticables pour pouvoir écouter Dieu et Lui parler.
Concrètement, l'un des objectifs du Synode est de contribuer à éclaircir les aspects fondamentaux de la vérité sur la Révélation, tels que la Parole de Dieu, la Tradition, la Bible, le Magistère, qui motivent et garantissent un chemin de foi valable et efficace; de déclencher l'estime et l'amour profond pour les Saintes Écritures, en faisant de sorte que leur « accès […] soit largement ouvert aux chrétiens »; de renouveler l'écoute de la Parole de Dieu, au moment liturgique et catéchétique, particulièrement avec l'exercice de la Lectio Divina, correctement adaptée aux différentes circonstances; d'offrir au monde des pauvres une Parole de consolation et d'espérance… >>
Lisez tout le document. Il ne concerne pas les seuls évêques, mais tous les catholiques croyants – et tous ceux qui souhaitent connaître le véritable noyau de la foi chrétienne.
19:14 Publié dans Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
REVEIL
> C'est bien l'occasion de chanter l'hymne dont il a été si fort question dans un débat précédent : "Réveille toi, ô toi qui dors..."
Écrit par : Danda | 04/10/2008
DIALOGUE INTER-RELIGIEUX
> La place de la Parole de Dieu dans le dialogue interreligieux est un point intéressant, que ce document aborde. Mais la tâche n'est pas évidente. Ainsi lorsque des catholiques invitent le Dalaï Lama pour qu'il leur interprète des passages des Evangiles, n'y a-t-il pas une dérive?
Que peut apporter de positif une lecture "bouddhiste" de la Transfiguration? Jésus n'est plus le Verbe incarné. Il devient un "bouddha". Ainsi le Dalaï Lama est convaincu de la "sainteté" de Jésus, mais il l'a agrégé à ses propres convictions.
Comme exemple contraire, les conférences de Fabrice Midal et de Rémi Brague à Notre-Dame étaient une belle réussite. Le bouddhiste Midal a su interpréter la parole du Christ à ses disciples en s'imposant des garde-fous.
Mais lire la Parole de Dieu, pour quoi faire? La conférence de Carême donnée par Michel Serres ouvre des perspectives plus nettes. Un athée tel que ce philosophe pouvait être sensible aux bouleversements opérés par le Christianisme sur le destin temporel de l'humanité. Ce genre de dialogue autour de la Parole de Dieu est peut-être l'occasion de réinsérer celle-ci dans la culture. Au moment où les racines de l'Europe sont l'objet de polémique, chercher à résoudre le divorce entre Christianisme et culture devient urgent. Le discours du Pape aux Bernardins allait dans ce sens. De même l'action du cardinal Lustiger, à l'origine du projet des Bernardins. De plus, face au nivellement libéral, malgré les regains actuels d'antichristianisme, nous pouvons légitimement penser que d'aucuns se tourneront vers l'Eglise et les solutions qu'elle est susceptible d'apporter.
Un autre domaine fructueux, dans le dialogue interreligieux, reste celui des actions communes. L'idée ne revient-elle pas fréquemment sur ce blog? Ainsi, pour revenir au bouddhisme, nous pouvons tabler sur une condamnation commune de l'avortement. Ce n'est pas le cas avec l'islam mais nous partageons la foi en un Dieu créateur. Les préoccupations écologiques ne peuvent leur être indifférentes. De cette façon le dialogue ne fonctionne pas à vide et on évite tout syncrétisme.
Écrit par : Blaise | 05/10/2008
ECOUTE INTERIEURE
> Il faut s'exercer à passer d'une lecture des Ecritures à une écoute intérieure de la Parole. Cela ne s'apprend pas, cela s'expérimente dans la prière, avec la patience et la fidélité pour compagnes de route.
Écrit par : Alexis Dumont | 05/10/2008
IGNORER LES ECRITURES, C'EST IGNORER LE CHRIST
> Extrait de l'homélie du Saint Père pour l'ouverture de l'assemblée synodale (6 octobre 2008) :
Seule la Parole de Dieu peut changer en profondeur le coeur de l'homme, et il est alors important que chaque croyant et chaque communauté entrent dans une intimité toujours plus grande avec elle. L'Assemblée synodale concentrera son attention sur cette vérité fondamentale pour la vie et la mission de l'Église. Se nourrir de la Parole de Dieu est pour elle le devoir premier et fondamental. En effet, si l'annonce de l'Évangile constitue sa raison d'être et sa mission, il est indispensable que l'Église connaisse et vive ce qu'elle annonce, afin que sa prédication soit crédible, en dépit des faiblesses et des pauvretés des hommes qui la composent. Nous savons, en outre, que l'annonce de la Parole à l'école du Christ, a pour contenu le Royaume de Dieu (cfr Mc 1.14-15), mais le Royaume de Dieu est la personne même de Jésus, qui par ses paroles et ses oeuvres, offre le salut aux hommes de tous les temps. A cet égard, la considération de saint Jérôme est intéressante : « Celui qui ne connaît pas les Écritures, ne connaît pas la puissance de Dieu ni sa sagesse. Ignorer les Écritures signifie ignorer Christ » .
http://eucharistiemisericor.free.fr:80/index.php?page=0510083_messe
Écrit par : Michel de Guibert | 06/10/2008
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