Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/08/2008

Décrets du ministère de la Justice : l’enfant né sans vie pourra être inscrit aux registres de l’état-civil

C’est l'entrée dans un débat que l'on avait contourné jusqu'ici.  


 

Les infos :

<< Un foetus né sans vie pourra désormais être inscrit sur les registres de l'état civil, selon deux décrets du ministère de la Justice parus vendredi au Journal officiel, permettant ainsi d'organiser des obsèques. Depuis plusieurs années, des associations demandaient que soit comblé le vide juridique qui existe en France pour les foetus de 16 à 22 semaines morts in utero ou après une interruption médicale de grossesse…

Un premier décret dispose qu' "un livret de famille est remis, à leur demande, aux parents qui en sont dépourvus par l'officier de l'état civil qui a établi l'acte d'enfant sans vie", comportant un extrait d'acte de naissance du ou des parents ainsi que "l'indication d'enfant sans vie", la date et le lieu de l'accouchement.  Le second décret prévoit que "l'acte d'enfant sans vie est dressé par l'officier de l'état civil sur production d'un certificat médical dans des conditions définies" par un arrêté du ministre de la Santé, mentionnant l'heure, le jour et le lieu de l'accouchement.

Actuellement, dans la plupart des hôpitaux, les foetus de moins de 22 semaines sont incinérés avec les déchets du bloc opératoire. En février, la Cour de cassation avait jugé, dans trois arrêts, qu'un foetus né sans vie pouvait être déclaré à l'état civil, quel que soit son niveau de développement. >>

 

 

Première conséquence : si la loi reconnaît pour citoyens (méritant l’état-civil) des fœtus de moins de 22 semaines,  « la plupart des hôpitaux » vont devoir cesser de les incinérer « avec les déchets ». 

 

Deuxième conséquence :  demander  l’allongement  du  délai  d’IVG  à 22 semaines (proposition de loi UDF, novembre 2000), ce serait désormais demander la suppression d’humains méritant un état-civil. Ceci change la donne. Qu’est-ce qu’un enfant non-né ? Jusqu’à présent, ce problème moral était contourné dans tous les débats – sauf par les chrétiens quand par hasard ils étaient consultés. Aujourd'hui, le JO reconnaît l’enfant de 16 semaines comme l'un de nos concitoyens.  Le débat ne s’arrêtera plus : puisqu’il est ouvert, il ira vers l’amont.

 

10:21 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : bioéthique

Commentaires

BON EMOTIONNEL

> Pour une fois l'émotionnel aura servi la cause de l'humain, au lieu d'être toujours exploité dans le mauvais sens. On a voulu permettre aux familles de faire leur deuil, parce que c'était une requête de leur émotion: et c'était légitime. Ce faisant, on a introduit une contradiction explosive dans le dispositif légal français, la loi Veil reposant sur une non-définition du statut du foetus et de l'embryon. Maintenant que l'on commence à "définir", on ne pourra empêcher que ce mouvement de "définition" ne s'étende vers les premiers instants de la conception.
Anthropologiquement parlant, et même scientifiquement parlant, un être humain est ce qu'il est dès le début ! Sinon "humanité" ne veut rien dire ! Pour le nier, il faudrait retomber dans des définitions médiévales absurdes ("au bout de x semaines". Ou, à l'inverse, dans la monstruosité antique : l'enfant même né n'était humain que quand son père l'avait reconnu pour son fils en le posant rituellement sur son genou ; sinon il était jeté aux chiens. (On dirait aujourd'hui : "incinéré avec les déchets du bloc opératoire").
Au passage : nier la singularité mystérieuse de l'humanité de l'homme, c'est abolir la possibilité des droits de l'homme. On ferait bien d'y penser.

Écrit par : Amicie T. | 22/08/2008

> Ou réduire minablement cette singularité aux droits revendicatifs du consommateur:
la satisfaction égocentrique des pulsions. C'est d'ailleurs le fond de la pensée actuelle :
"nos valeurs", dirait le Président de la République française.

Écrit par : Torbenn | 22/08/2008

> Ce que Jean-Paul II appelait le matérialisme mercantile.

Écrit par : Muzo | 22/08/2008

NUANCE

> Il reste une nuance : l'acte dressé reste un "acte d'enfant sans vie" et non un "acte de naissance". Nuance administrative, nuance juridique, mais qui donc ne fait pas, moralement, le lien ?

koz

[De PP à K. - La notion de "citoyen sans vie" sera bien ardue pour les juristes. ]

Écrit par : koz | 22/08/2008

OSERONT-ILS

> Le débat ne s'arrêtera plus à conditions qu'il y ait des gens pour le mener. J'ai bien peur que les médias et nombre de nos concitoyens (surtout les politiques) n'étouffent ce débat car cela gênerait leur confort matérialiste et remettrait en cause leurs "valeurs" (égoïsme, lâcheté, hypocrisie, etc.). Nos évêques oseront-ils?

Écrit par : vf | 22/08/2008

LIBERALISME : NUL

> Cette loi est tout à fait significative des contradictions provoqués par le libéralisme. Voici une dame relaxé après avoir tuée sa fille durement handicapé sous prétexte quelle a agit "par amour" ; voici une autre femme qui reproche à notre pays de ne pas laisser légaliser intégralement l'euthanasie (et de faire des centres de mise à mort ?) sous prétexte qu'elle souffre, elle, individu, d'une maladie très grave ; voici une loi qui donne le statut de citoyen a des enfants considérés comme non-humain par la loi Veil, et ceci pour les mêmes raisons que la loi Veil : satisfaire les désirs et les besoins individuels contre tout soucis du "bien commun".
Ainsi je ne sais pas si nous pouvons nous réjouir de cette loi, elle n'est jamais que la preuve supplémentaire de l'incroyable vulgarité du libéralisme, et de son sens quasiment nul du politique.

Écrit par : Jean-Baptiste Bourgoin | 25/08/2008

CONTRAIREMENT

> Noter que Maître Eolas considère qu'il n'y a pas de changement, contrairement à ce que dit "Le Monde"
Voir http://www.maitre-eolas.fr/2008/08/22/1057-le-monde-annonce-les-lois-qui-existent-deja

Écrit par : Philippe Lestang | 25/08/2008

LE DEBAT

> Dresser un acte d'etat civil d'un enfant né sans vie relance le débat ouvert par l'affaire Perruche.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Perruche
Donner des effets de droit à la naissance d'un enfant né sans vie revient à reconnaître la personnalité juridique du foetus.
Il va devenir difficile de justifier juridiquement la distinction entre un foetus de 40, 30, 20 ou 10 semaines si le caractère vivant ou viable n'est plus légalement déterminant.

Écrit par : Annie | 25/08/2008

@ PHILIPPE L.

> Merci pour l'article d'Eolas. Il souligne la superficialité du débat politique : communiquer sur ce qui existe déjà mais que l'opinion ignore. Nemo censetur...
Cela met en cause les politiques et la presse, qui répète sans esprit critique ce qu'elle entend.
A croire que, sans internet, la France succomberait à la propagande, sans avoir à distinguer entre gauche ou droite. Kif-kif.

Écrit par : Annie | 25/08/2008

L'EMBRYON

> Un petit entrefilet paru dans La Libre Belgique témoignant de l'intérêt patrimonial à reconnaître la personnalité juridique de l'embryon dès sa conception.

Inscriptions d'embryons à l'école

Mis en ligne le 08/09/2008

Certaines écoles maternelles, victimes de leur succès, acceptent l'inscription d'enfants qui ne sont pas encore nés, a rapporté samedi RTL-TVi. C'est le cas notamment d'une école communale fondamentale d'immersion en néerlandais à Wisterzée, dans le Brabant wallon. L'école compte cinq embryons dans sa liste de pré-inscriptions, les familles s'y prenant de plus en plus tôt pour obtenir une place pour leur enfant en immersion. En Communauté française, il n'existe aucune législation quant à la pré-inscription dans le fondamental avant l'âge légal de la scolarité. (Belga)

http://www.lalibre.be/index.php?view=article&art_id=443964

Écrit par : Annie | 09/09/2008

Les commentaires sont fermés.