Misant sur un soutien tacite de "l’Ouest", la Géorgie attaque les indépendantistes ossètes pour les écraser

…et Washington appelle les Ossètes                à « cesser les combats » :

 

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Troupes géorgiennes :              treillis allemands,        casques US modèle 1970. >

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Médias :

<<  Ossétie du Sud : la Géorgie lance l'assaut, faisant de nombreuses victimes

  

<<  La Géorgie a lancé une offensive militaire contre sa région rebelle d'Ossétie du Sud qui a fait "beaucoup" de victimes, morts et blessés, dans la nuit de jeudi à vendredi, ont annoncé les belligérants. Des avions géorgiens ont bombardé des positions en Ossétie du Sud, ont annoncé vendredi les autorités de la région géorgienne indépendantiste et des médias russes. "Un assaut est en cours, des combats sont en cours aux abords de Tskhinvali", la capitale de la république autoproclamée d'Ossétie du Sud, a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur, Chota Outiachvili. "Le gouvernement géorgien a décidé de restaurer l'ordre constitutionnel dans la zone de conflit", avait annoncé peu auparavant le général Mamouka Kourachvilili, chef des forces géorgiennes de maintien de la paix en Ossétie du Sud. "De violents combats sont en cours", a confirmé le président sud-ossète Edouard Kokoïty, dont la république est indépendante de fait mais non reconnue internationalement, à l'agence Interfax.

"Tskhinvali est encerclée par les forces armées géorgiennes", a annoncé le ministre géorgien de la Réintégration, Temour Iakobachvili. Selon lui, les forces géorgiennes ont déjà pris le contrôle de huit villages ossètes. Des bruits très forts d'explosions et de tirs étaient audibles toutes les 20 à 30 secondes du côté de Tskhinvali et de puissants éclairs illuminaient le ciel, a constaté un journaliste de l'AFP. Le représentant plénipotentiaire d'Ossétie du Sud à Moscou, Dmitri Medoev, a fait état de "morts et beaucoup de blessés après les tirs massifs des Géorgiens sur Tskhinvali". Selon un responsable des forces de l'ordre ossètes, cité par l'agence Interfax, 15 civils ont été tués à la suite de tirs géorgiens sur Tskhinvali.  La Russie "a convoqué une réunion d'urgence du Conseil de sécurité ce soir à 23H00 (03H00 GMT) pour examiner les actions agressives de la Géorgie contre l'Ossétie du Sud", a indiqué dans un communiqué la délégation russe aux Nations-Unies. Parallèlement, Moscou a appelé la Géorgie à "se raviser et à revenir aux moyens civilisés" en Ossétie du Sud. "Il n'est pas trop tard encore pour prévenir une effusion de sang massive et de nouvelles victimes, y compris parmi les civils", a déclaré un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Boris Malakhov, lors d'une intervention télévisée sur la chaîne russe Vesti 24.

 L'ambassadeur spécial russe dépêché à Tskhinvali, Iouri Popov, avait annoncé dans la foulée une rencontre de représentants du gouvernement géorgien et des séparatistes vendredi dans la capitale sud-ossète. "Le pas franchi par la Géorgie est absolument incompréhensible et montre qu'on ne peut faire confiance aux dirigeants de ce pays", a déclaré M. Popov à l'agence Interfax après le début de l'assaut.

Sergueï Bagapch, président de la république séparatiste géorgienne d'Abkhazie, a aussitôt "promis" du soutien à son homologue ossète. Un millier de volontaires abkhazes se dirigeaient dans la nuit vers l'Ossétie du Sud, a-t-il dit à l'agence Interfax. Le président de la république russe d'Ossétie du Nord, Taïmouraz Mamsourov, a aussi annoncé que des "centaines de volontaires" partaient pour l'Ossétie du Sud voisine. "Nous ne pouvons pas les arrêter", a-t-il dit à Interfax.

Les Etats-Unis ont appelé pour leur part la Russie à faire pression sur les dirigeants d'Ossétie du Sud pour qu'ils cessent les combats et la Géorgie à "faire preuve de retenue". L'Ossétie du Sud, qui compte quelque 70.000 habitants, a proclamé son indépendance en 1992 après la chute de l'URSS et aspire à rejoindre la Fédération de Russie au côté des Ossètes du Nord. M. Saakachvili a toujours affirmé vouloir la faire revenir, tout comme l'Abkhazie, dans le giron de la Géorgie. >>

 

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Commentaire 

L’armée géorgienne équipée par l’OTAN est plus forte (à cent contre un) que la petite milice ossète. M. Saakachvili, formé aux Etats-Unis et soutenu par le président Bush, se considère comme un protégé de l’Ouest. Ce qui lui donne le droit d’interdire aux Ossètes et aux Abkhazes ce que l’Ouest a fourni aux Albanais du Kosovo : l’indépendance ! 

Incohérence ? Non, stratégie : le communiqué US est clair*,

voir http://plunkett.hautetfort.com/archive/2008/07/09/l-equip....

Cette stratégie ne convient pas à l'Europe.

Washington fabrique une tension entre l’OTAN et la Russie, pour des raisons qui ont tout à voir avec le problème pétrolier, et rien à voir avec la défunte « guerre froide »  – quoi  qu’en disent nos médias, incapables de faire la différence entre la feue URSS et la Russie de 2008.

Mais que viendrait faire l’Europe dans cette galère ?  Elle n’a aucun intérêt à entrer en conflit avec la Russie, c’est le moins qu’on puisse dire.

Et elle devrait avoir honte de fermer les yeux sur l’écrasement des indépendantistes ossètes, après avoir soutenu mordicus les indépendantistes albanais du Kosovo…

Si c’est à ça que sert l’OTAN, on regrette que Paris ait décidé de s’y ré-assujettir  – alors que de Gaulle nous en avait libérés.

Et l’on aimerait que l’Eglise orthodoxe géorgienne lance, avec l’Eglise russe, un appel à la raison.

 

 

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(*)  Lors de la guerre du Kosovo, on ne se souvient pas que la Maison Blanche ait appelé Milosevic à la « retenue » et les Kosovars à « cesser les combats ».