08/08/2008
Liturgie : à Saint-Vrain (diocèse de Blois), l’exemple-type de ce qu’il ne faut pas faire
…et que des « traditionalistes » ont fait néanmoins :
Relation de l’incident par le vicaire général, dans le numéro d'été de la revue diocésaine :
Le pèlerinage de Saint-Vrain et ‘’la paix liturgique’’
Les événements de Saint-Vrain sont maintenant un peu plus clairs. Un certain nombre de courriels et de courriers nous ont informés. Tous les demandeurs ne sont pas unanimes derrrière l'Association Pro Tridentin ni en accord avec les textes publiés par La Lettre pour la Paix liturgique.
Voici ce que nous avions publié :
« Le dimanche 15 juin, les fidèles qui assurent la sauvegarde du petit sanctuaire de Saint Vrain (Saint Véran, évêque de Cavaillon) avaient organisé une fête familiale et champêtre. Après une intéressante conférence de M le Maire de Saint-Firmin-des-Près, un concert animé par la chorale de La Ville-aux-Clercs, la célébration du huitième centenaire de Saint-Vrain en Vendômois se terminait par la célébration de l’Eucharistie.
Avant le commencement de la messe furent distribués des tracts publiés par l’Association Pro Tridentin domiciliée dans le département voisin d’Eure-et-Loir (Association 1901).
Ces tracts décrivent une situation catastrophique de l’Eglise qu’ils attribuent sans nuance à la liturgie issue du concile Vatican II et à l’aveuglement des évêques et des prêtres de notre pays.
Ces tracts ont été distribués par des enfants. De plus, une lettre écrite par une petite fille a été remise à l’évêque, signée de ses frères et sœur et d’autres enfants.
Le tract a été distribué à la sortie des messes de Vendôme. Le père François Brossier a réagi. Le tract a été envoyé à plusieurs prêtres pour annoncer qu’il serait distribué dans le diocèse.
L’histoire est racontée et publiée dans le périodique La lettre de la Paix liturgique envoyé par internet. Cette lettre décrit d’une manière récurrente les difficultés des groupes avec leur évêque et les permissions accordées sont présentées comme des bulletins de victoire pour chacune de celles qui sont célébrées dans les diocèses.
Elle est assortie d’un récit et d’un commentaire qui met en cause un certain nombre de personnes à qui, c’est un euphémisme, n’est pas attribué un rôle très gratifiant.
Il s’agit, on l’aura compris, d’une réaction de quelques chrétiens qui refusent la solution qui leur a été proposée par Mgr de Germiny, à savoir une messe selon le missel du bienheureux Jean XXIII, (et non Paul VI, comme le laisse supposer le commentaire), chaque dimanche (et non une fois par mois, comme c’est écrit dans l’article), par un prêtre de la Fraternité Saint-Thomas Becket, M l’abbé Jean-Pierre Gac, son modérateur général, dans le sanctuaire proche de Vendôme, de Notre-Dame de Villethiou.
Le commentaire n’hésite pas à parler de solution humiliante et provocatrice…Cela montre à l’évidence que celui ou celle qui écrit ne connaît ni le diocèse, ni le Vendômois.
Le récit fait état des photos qui ont été prises et du son enregistré en vidéo. Cela ne mérite aucun commentaire mais manifeste quelles sont les intentions des protagonistes.
On accuse les prêtres présents (3 prêtres dont le vicaire général), d’être restés prudemment à distance. On parle même de ‘clergé pétrifié’. Si cet incident n’était pas infiniment triste ce qualificatif serait risible. Revenu à son état normal et charnel, le vicaire général témoigne cependant que notre évêque, lui, était blême. Il a en effet été blessé profondément qu’on profite ainsi de la célébration de la messe et qu’on utilise ainsi les enfants pour porter une querelle d’adultes. Il a remis la lettre de l’enfant à son vicaire général en lui disant que ce procédé était inqualifiable. Il lui a fallu le temps de la célébration pour être pacifié, célébration simple et chaleureuse. Les pèlerins remplissaient la chapelle priante et recueillie. La prière montait avec ferveur vers Dieu par l’intercession de saint Vrain, bien soutenue par la chorale.
Cette confrontation avec des enfants innocents mêlés aux querelles des adultes a profondément choqué.
Le refus de venir, en ce pèlerinage populaire et familial, partager la prière de l’Eglise est incompréhensible. Ubi episcopus, ibi Ecclesia. (St. Augustin) Là où est l’évêque, là est l’Eglise.… »
Depuis, nous avons reçu de nombreuses réactions. Des parents présents indignés qu’on utilise ainsi des enfants. Des prêtres blessés eux aussi. Nous publions quelques extraits des courriers reçus.
Voici quelques extraits de la réaction de M l’abbé François Brossier, doyen du Vendômois et curé de la paroisse Trinité-Sainte-Madeleine de Vendôme :
« Comment, quand on se réclame de la Tradition, peut-on envisager de régler les rapports avec l’évêque à partir d’une association loi 1901 ? (…) Peut-on sérieusement penser que le retour à la messe en latin selon la forme extraordinaire va effacer les graves problèmes auxquels les Églises occidentales sont affrontées ?Ne nous laissons pas abuser par des affirmations sans fondement : le grand séminaire de Blois a été fermé en 1957, faute de séminaristes en nombre suffisant : c’était donc avant le Concile Vatican II et à l’époque du latin. (…) Ce tract laisse entendre que le Motu proprio du pape Benoît XVI n’est pas appliqué dans le diocèse. Rétablissons la vérité : 8 familles du Vendômois dont certaines n’ont qu’une résidence secondaire en Loir-et-Cher ont demandé à ce que soit célébré la messe selon le Missel de Jean XXIII. Mgr de Germiny vient de leur proposer un prêtre, l’Abbé Jean-Pierre Gac et un lieu : la chapelle Notre-Dame de Villethiou, chaque dimanche. Nous attendons leur réponse. »
Voici aussi le témoignage d’une maman : « Les enfants nous ont salué gentiment et distribué leur pétition que nous avons pris pour les papiers du déroulé de la messe. C'est Mgr Verrier en me serrant la main qui m'a dit que ça n'avait rien à voir avec la messe. Je l'ai en effet lu après la messe ! Pourquoi ces chrétiens se plaignent-ils de faire des kilomètres pour aller à la messe alors que nous nous donnons un mal fou pour conserver des messes dans nos villages, où en dehors de mes têtes blondes, il n'y a que des têtes grises ! Si ce n'est qu'une histoire de rite ... pourquoi devrions-nous faire l'effort de les accueillir et eux ne font aucun effort pour participer à la vie de nos paroisses ? "Dieu" sait pourtant si nous en aurions besoin ! Notre religion nous amène à la tolérance, à l'altruisme, pourquoi ce serait toujours aux mêmes d'aller vers les autres ... ce n'est pas un sens unique !!! Nos prêtres vieillissent (à St Vrain, il y en avait un très jeune !) certes, mais ce n'est pas en entretenant ces clivages et guerres de clochers que nous allons susciter des vocations .... Je fais cette prière avec les enfants tous les soirs "Seigneur, apprenez-nous à nous aimer les uns les autres". »
En les voyant à ce pèlerinage, disait un témoin, on pouvait croire que c’était un miracle de saint Vrain. Hélas, non… Saint Vrain, priez pour nous.
Philippe Verrier v. g
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Pour mesurer les effets pervers du « coup » des traditionalistes à Saint-Vrain, il faut savoir que cette opération – totalement incongrue – fournit un prétexte a contrario à la propagande des pires vieux irréductibles de la tendance Golias. Sautant dessus (et relayés par les médias), ceux-ci ont publié une motion de « soutien » à l’évêque : le véritable objectif de cette motion étant... de vilipender, et mettre en difficulté, les prêtres du diocèse qui célèbrent le rite ordinaire selon l’esprit de la liturgie.
Une fois de plus, Ubu Ultra sert donc ce qu’il prétend combattre, et relance la maladie en prétendant vouloir la guérir. Mais si vous le lui dites, il ne verra pas de quoi vous parlez : tel au XVIIIe siècle le hobereau de la réaction nobiliaire - qui prépara aveuglément la révolution, il est « mécontent de tout sauf de lui-même ».*
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(*) J’emprunte cette formule exacte à un lecteur, qui la tire du roman de Bernard Simiot Ces messieurs de Saint-Malo. (Tome 2, Le temps des Carbec).
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00:38 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : christianisme
Commentaires
LANTURELUS
> Affligeante affaire. Mais hélas c'était prévisible. Et les médias font semblant de croire que c'est pour faire plaisir à des lanturelus pareils que le pape a signé le Motu proprio !
Écrit par : Mercutio | 07/08/2008
AFFLIGEANTE EN EFFET
> Cette affaire est affligeante en effet. Quelle que soit l'auteur de la relation, avec le parti pris qui existe d'un côté comme de l'autre, elle révèle une grave incompréhension, une grande méconnaissance des uns et des autres. Je reçois la "Lettre de Paix Liturgique" que je lis toujours avec attention. J'y note plusieurs constantes assez caractéristiques :
- en premier lieu, un ton très "tradi" au sens péjoratif du terme (vocabulaire et expressions employés) et assez facilement donneur de leçon. Le tout aussi désagréable que les donneurs de leçons de "l'autre bord" qui prennent la place des curés dans les paroisses.
- en second lieu, une critique insidieuse et systématique (mal) masquée sous une façade de respect et de soumission envers nos évêques. Le détestable "Golias" est plus franc !
- en troisième lieu une véritable souffrance, que le travers habituel de la victimisation n'occulte pas complètement. Souffrance d'être considérés comme des parias alors qu'ils sont et restent fidèles à l'Eglise, au contraire de la FSSPX.
J'ai une sympathie naturelle pour les "tradis" qui n'empêche pas qu'ils me hérissent par leurs attitudes au mieux maladroites, au pire provocatrices. Nous sommes loin de la qualité d'un journal comme "La Nef" ! Mais la sympathie demeure parce que (au risque de me répéter sur ce blog) j'aurais pu perdre la foi aux côtés des "responsables" en tous genre, paroissiaux, catéchétiques, etc. Retour de Bretagne, en zone rurale, je témoigne de nouveau de la mainmise totale des dites équipes paroissiales sur la liturgie, qu'elles ont profondément altérée et vidée de sa substance. A la limite du protestantisme (je pèse mes mots). Le curé n'est qu'un invité, on l'entend moins que les nombreux intervenants qui prennent la parole à tout moment.
Il n'en reste pas moins que, avec prudence et charité (bien ordonnée, c'est à dire qui commence par soi-même), nos pasteurs doivent s'interroger : pourquoi, alors que nos deux derniers papes ont tout fait pour faire revenir au bercail les opposants ou dissidents, en sommes nous toujours là ? Pourquoi, en toute honnêteté, certains diocèses (je ne parle pas de Blois en particulier) refusent toujours de mettre en œuvre les directives papales ? Pourquoi une bonne partie du clergé fait-elle toujours preuve d'ostracisme envers des frères QUI SONT MEMBRES DE L'EGLISE ! Pourquoi donner des armes aux excités en refusant un dialogue approfondi avec des gens qui ne demandent qu'à être reconnus pour ce qu'ils sont : des fidèles ?
On peut contester -à raison- l'attitude de Paix Liturgique dans cette affaire. On ne peut pas contester les décisions romaines. On ne peut pas refuser de les appliquer. On ne peut pas refuser le dialogue qu'on recherche par ailleurs avec d'autres chrétiens qui, eux, sont séparés (anglicans, protestants, etc.). il faut être logique : condamnons les excès, mais ne les provoquons pas par une ignorance hautaine !
Bien entendu ces propos ne concernent pas spécialement Mgr de Germiny que je ne connais ni ne juge. Ils sont généraux. Et pessimistes, parce que je crois, avec douleur, qu'une bonne partie du clergé français reste profondément marquée par de vieux réflexes et contribue à entretenir cet ostracisme déplorable. Alors que c'est à nos prêtres et évêques de donner l'exemple d'une parfaite charité, avant de le faire savoir (et tant pis pour la discrétion). C'est la seule manière de montrer son ouverture et son souhait de réduire cette fracture, tout en refusant aux extrémistes les arguments habituels qui sont tout de même souvent fondés... Qu'attendons nous ?
Edouard
[ De PP à E. - Si j'en juge par ce qu'écrit le vicaire général, une messe "extraordinaire" était bel et bien proposée. Alors où était le problème : cette messe n'était pas exactement à l'endroit voulu, ou pas par "le" célébrant voulu ? Mais qu'est-ce que c'est que ces histoires ?
Au demeurant Mgr de Germiny est entouré du respect et de l'affection de tout le monde... sauf des ultras des deux bords.
Enfin, on peut douter de la "souffrance" des ultras-tradis, installés depuis trente ans dans leurs confortables cercles à part. Ceux qui ont vraiment souffert, dans les années noires 1970-1980, sont ceux qui tentaient de résister au sabordage liturgique dans les vraies paroisses ! Il y en a un bon nombre parmi les lecteurs de ce blog. Gratitude et respect à eux.]
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Écrit par : Edouard | 07/08/2008
RENAISSANT
> moi, renaissant, suis très heureux de participer à toute messe, quelque soit son rite, sa façon d'être vécue, chanter, organiser, sachant que la liturgie est effectivement le moyen d'élever l'âme à Dieu;
je ne comprends pas grand chose au latin, mais j'aime profondemment les chants où la spiritualité qui en ressort;
j'aime voir la passion qui anime chaque animateur pour être au plus près de l'expression commune de la liturgie; chacun, se "cachant" et heureusement d'ailleurs, derrière le ministre en charge du......sacrement!
mais désolé d'être franc, vous me faites tous "suer" ( et je reste poli) avec votre volonté d'être le vrai dépositaire de la seule et unique manière d'adorer Dieu en liturgie!
pétard, autrefois, bernadette sousbirous, sainte catherine labouré, saint françois et jacinthe de fatima, saint louis-marie grignon de montfort, n'adorait-il pas bien Dieu à leurs époques et selon leur rite? et le petit village tout entier de PONTMAIN, ne chantait-il pas tout heureux devant la sainte vièrge en 1871, en latin justement?
oui pour les uns, et bien sur que non pour les autres!!, c'est ça???
ah bon, bah Dieu leur a donné de voir une apparition et par leur histoire ainsi que leur modèle de vie, sont devenus des témoins pour évangéliser, pas pour eux-mêmes mais pour DIEU;
et Mère thérésa, andré levet (converti en prison par une apparition du Christ dans sa cellule), les témoins de akhita au japon, le Pape Jean Paul II dont le lien avec fatima est extraordinaire (spirituellement, historiquement), ne sont-ils pas eux aussi d'autres modèles de vie pour nous autres catholiques d'aujourd'hui????
et pourtant ils adorent Dieu au travers de la liturgie "dites moderne", non???....et certains dans ceux que je nomme, ont été témoin de grande apparition, reconnue (akhita) où pas encore!
l'Eglise catholique n'a t-elle pas explosé en nombre depuis Vatican deux?....en afrique, en Asie, en Amérique Latine???
qu'est-ce que c'est que ce combat dont vraiment, je vous assure, je ne comprends rien, mais vraiment rien!
je suis spectateur, désolé d'être franc, mais c'est vraiment ce que je ressens, et vraiment j'ai qu'une envie, c'est de vous dire merci à tous, quelque puisse être votre affinité à célébrer telle où telle liturgie, car sans vos prière, je ne serais pas "vivant" aujourd'hui !
si maintenant, vous même qui célébrez et avez permis mon retour, vous êtes devenus source de conflit parce que vous voulez être le petit chef qui ait seul raison dans la paroisse, et bien vous me peinez, et je ne vous suis plus !
les clefs de l'Eglise ont été confié à Pierre (selon la prophétie d'Isaïe 22,22), sans condition ("je te confie les clefs du royaume de Dieu"....sans aucune condition de quelque sorte!), et à personne d'autre!!!!!!!
donc si le Pape décide pour le bien de l'Eglise ce qu'il doit être dit où fait pour célébrer la messe, n'écouter que lui et personne d'autre, le reste vient du malin!...l'orgueil quoi.
ainsi faites confiance à l'Eglise Universelle, celle qui détient seule la Vérité (2 thimothée 3,15), et peu importe si votre sentiment est contraire, jamais Dieu n'a laissé l'Eglise aller dans l'erreur; Il la guide, faites lui confiance à 100%, Il l'a mène à maturité pour le bien du monde!
prendre parti pour moi est un crève coeur, mais évidemment je ne peux que soutenir l'évèque dans cette histoire; notre apôtre à tous;
enfin, pour ce qui est de cette histoire de conflit encore selon le rite, ça me gonfle, j'en ai marre de lire encore des faits sur cela, passons à ce qui nous rassemble, et parlez nous, tous, plutôt de la Transfiguration par exemple, des conversions d'aujourd'hui,cela nous cimentera bien plus que ces péripéties temporelles locales!
merci pour votre info, cher PP, mais par pitié, faites nous grandir encore et encore en nous élevant au Christ, sur votre blog; merci pour tout ce que vous faites, d'ailleurs!
jean christian
[ De PP à JC - Je n'ai pas publié cette triste information pour le plaisir, vous pouvez m'en croire: mais parce que c'est nécessaire. On ne peut laisser un petit réseau continuer à semer la zizanie dans les diocèses au nom du Motu proprio, compromettant ainsi l'action du pape (pour la plus grande joie des papophobes).
Il y a des cas où la vérité doit être relatée, même si c'est pénible à entendre.
Convenez que je n'en abuse pas. Et sachez que le petit réseau en question me bombarde tous les jours d' "informations" revendicatives et agressives, acerbes envers les évêques - sans que je vous en ai parlé jusqu'ici ! Mais là, la coupe est pleine. Basta cosi. ]
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Écrit par : jean christian | 08/08/2008
À RENAUD
Le sujet de votre message mériterait vérification, quelque estime que l'on doive certainement à vos informateurs. De toute façon, mieux vaut ne pas porter sur la place publique des frictions locales de ce type...
PP
Écrit par : à Renaud | 08/08/2008
À PP
> une fois encore je ne m'exprime pas sur Blois en particulier, puisque je ne connais pas les faits. Je parle d'une ambiance générale qui fait le lit des extrémistes, ambiance qu'une partie de nos clercs alimente sans cesse... Dans certains diocèses, les évêques refusent depuis 1988 d'appliquer les directives romaines. dans d'autres diocèses, les évêques ont délégué aux vicaires généraux la "gestion" de la question "tradi". La plupart du temps (lisons "Paix Liturgique", riche d'informations à ce titre) c'est dans ces diocèses que les frictions apparaissent. En revanche, à Vannes ou à Toulon (exemples pris par hasard) tout va pour le mieux, car les pasteurs de ces diocèses ont mis en place un dialogue permanent et confiant avec les communautés traditionnelles. Et voilà ! Quant à la souffrance, elle existe bel et bien. Relisez ma note : "que le travers habituel de la victimisation n'occulte pas complètement".
Edouard
[ De PP à E. - A Toulon où à Vannes, il existe des communautés "stables", selon les termes du Motu proprio. Dans d'autres diocèses, non. Le tort des ultras est de fabriquer des revendications là où il n'y a que quelques individus - qui parfois ne résident même pas dans le diocèse. Quant à la "souffrance"... C'est une notion trop subjective pour qu'il soit possible d'en débattre. Au moins peut-on s'étonner que des chrétiens refusent l'idée même de souffrir par l'Eglise. Padre Pio distribuait-il des tracts acerbes pour se plaindre d'être maltraité (et Dieu sait qu'il le fut) ? ]
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Écrit par : Edouard | 08/08/2008
DUGUDU
> Le plus pénible dans tout ça, est que l'attitude revendicative, provo et narcissique des ultras-traditionalistes éclabousse le Motu proprio. Les médias ont beau jeu de ridiculiser le pape en disant : c'est pour ces gens étriqués et hargneux que Benoit XVI impose des décrets à l'Eglise, etc. Comme si le nouveau mouvement liturgique dont on a tellement besoin se confondait avec la revanche de Maître Dugudu et de la marquise de Latour-Latour !
Écrit par : Rembar | 08/08/2008
TRÈS ATTIRANT
> Dommage que les tradis ait parfois (souvent ?) des réactions de ce genre (il suffit de jeter un oeil sur le site du forum catholique pour s'en rendre compte) car la messe latine (je ne connais que celle de Paul VI, par les moines de Solesmes) a quelque chose de très attirant par sa beauté et sa sacralité.
J'ai 26 ans (baptisé à l'âge de 19) et je crois vraiment que ces célébrations, réalisées dans un esprit de profonde charité et d'attachement indéfectible à l'Eglise, pourraient attirer énormément de jeunes.
En tous cas, la "pastorale de la facilité" ne marchera jamais pour convertir, elle n'arrange que certaines personnes présentes depuis longtemps dans l'Eglise et qui cherche à La modeler suivant leurs défauts.
Gilles T
[ De PP à GT - Entièrement d'accord avec vous. Le drame constant est la captation de "combats" religieux par des passions humaines. Ce phénomène sévit dans toutes les tendances... et chez les ultra-traditionalistes aussi.
L'intention du pape à travers le Motu Proprio est de restituer les trésors de la liturgie tridentine au mouvement liturgique du XXIe siècle ; certainement pas de donner une gratification à tel ou tel club sociologique ! ]
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Écrit par : Gilles T | 08/08/2008
CONFIANCE
> Merci Jean Christian, je suis dans le même état d'esprit que vous et déplore cet état de fait, mais cette situation est certainement nécessaire afin qu'un "Bien plus grand émane du mal". Ces faits m'inspirent trois réflexions simples et sans prétention :
1) Puisque ces faits nous divisent nous en devinons l'auteur... qui ne fera gagner ni un camp ni l'autre, mais fera perdre les deux.
2) Le rite est à mon avis un faux problème, la vraie question est un problème de foi, les exemples de sainteté comme le dit Jean Christian abondent dans les deux rites.
3)Enfin je reste fortement persuadé que notre Saint Père a été inspiré par l'Esprit Saint avec ce motu proprio et que si nous n'en voyons que les querelles actuelles, lui, a du en revanche en mesurer toute l'importance qui se révèlera plus tard et sans doute pas de la façon que l'on imagine aujourd'hui. Ne soyons donc plus ces "hommes de peu de foi" et ayons confiance.
thierry
[ De PP à T. - Pardon, il n'y a pas "deux rites" mais un seul, en deux branches : "ordinaire" et "extraordinaire". La division que vous déplorez à juste titre est née de cette fausse opposition, créée par un parti et reprise à son compte par le parti adverse. Le mieux que pourraient faire ces deux partis serait de disparaître... ]
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Écrit par : thierry | 08/08/2008
PARTIS
> ne vous excusez pas d'avoir rectifié mon erreur sur la notion de rite, quant au sort des deux partis que vous évoquez, je partage votre point de vue, notre Christ a lui-même lutté contre les partis (sadducéens, pharisiens, etc.).
Écrit par : thierry | 08/08/2008
L'INTEGRISME SELON BAUBEROT
> En marge de ce débat (car pas sous le même angle du tout), une intéressante approche du phénomène intégriste (de toutes religions) par le sociologue du protestantisme Jean Baubérot, sur son blog :
" L’intégriste, même récent, même nouveau, se tourne vers le passé, il veut maintenir ou retrouver des vérités en déclin ou perdues, il les réinvente à sa manière. Il doit les prôner de façon d’autant plus absolue qu’elles ne disposent plus d’évidences sociales, de larges assises, de mille moyens pour se mélanger à l’air que l’on respire. C’est pourquoi sa contestation de l’ordre établi risque toujours de devenir fanatisme.
L’intégriste court ainsi le risque de voir l’or se changer en plomb, de ne posséder que des vérités devenues folles. Cependant, réinventer le passé, peut constituer un levier pour contester le présent, trouver du nouveau.
C’est pourquoi, même si on est amené à combattre politiquement l’intégriste : il veut nous imposer des vérités devenues folles (le créationnisme, vérité symbolique devenue folie scientifique), il faut se garder de le diaboliser le stigmatiser.
On peut bénéficier, en opérant un travail de décryptage, de désabsolutisation, de l’étincelle de vérité que l’intégriste, par sa mise en question des dominations présentes, a emprisonnée en la ligotant dans un ensemble de certitudes."
Écrit par : Festerburg | 09/08/2008
@ EDOUARD
> Vannes n'est-elle pas en Bretagne ? Et la Bretagne n'est-elle pas passée sous la coupe des équipes paroissiales ? Remercions-les, alors, de s'entendre si bien avec les dominicaines de Pont-Callec... Je me souviens vous avoir répondu avec vivacité sur le même sujet l'année dernière, prompte à défendre à la fois (et la foi de) ma Bretagne, mon évêque et mes animatrices en pastorale, association qui relève parfois apparemment du tour de force, je l'admets... Et un an après rebelote. C'est fou la force des préjugés, et on s'y laisse toujours prendre...
Justement, dans notre diocèse, on s'est mis ensemble à un vaste chantier :
Communion pour la Mission...
http://catholique-vannes.cef.fr/index.htm
Écrit par : Christine | 09/08/2008
A CHRISTINE
> Je me souviens en effet d'un échange mais ne le retrouve pas. La vivacité de votre réaction nous donne un point commun : pas de langue de bois !
Christine si mes propos vous ont choqué excusez-moi. J'ai écrit Bretagne parce que j'en reviens. J'aurais écrit Alsace, Poitou ou Normandie, d'où je suis ! Ce n'est pas propre à la Bretagne ! Ce que j'ai personnellement constaté là où je me trouvais (au nord du Finistère, entre Aber Wrac'h et Roscoff, si je suis plus précis PP me modérera!), c'est ce dont je témoigne. Mais avant toute chose, si nous devons débattre du rôle des laïcs dans la vie des paroisses, soyons clair : l'Eglise a besoin des laïcs, elle les appelle à une mission en son sein, et le cruel manque de prêtres en zone rurale rend indispensable leur présence. Je suis persuadé, pour en connaître beaucoup, que ce sont des gens remplis de bonne volonté, sincères dans leur engagement, et animés par une foi réelle. La question centrale est la suivante : où commence et où s'arrête le rôle des laïcs ? A aucun moment l'Eglise ne les appelle à remplacer les prêtres dans leur ministère, mais plutôt à les aider dans tout ce qui n'en relève pas spécifiquement. Ce que je constate, dans nombre de paroisses, c'est que des laïcs ont pris une place qui n'est pas la leur, souvent avec l'accord du prêtre âgé et fatigué. En matière liturgique, il est anormal que des laïcs décident de tout, modifient la liturgie à leur guise, et interviennent là où il n'est pas nécessaire (ni permis !) de le faire. Des exemples ? L'ordo liturgique écarté, et remplacé par des chants (sur la qualité desquels il y aurait beaucoup à dire). Je confesse à Dieu, Gloria, Credo, Agnus, etc. remplacés par des chants sans lien avec le texte de l'Eglise. De quel droit ? A qui appartient la liturgie ? Aux laïcs ? Interventions déplacées, telles que "les responsables de la paroisse vous invitent..." : et le curé ? N'est il pas le seul responsable ? Laïcs au tabernacle, en contradiction formelle avec les innombrables instructions romaines, sans parler de la communion donnée par des personnes choisies au hasard dans l'assemblée (idem). Comprenez que cela me fasse réagir : les laïcs ne sont pas ici à leur place ! Que le prêtre en soit d'accord n'y change rien ! Je suis fidèle d'une paroisse animée par la communauté de l'Emmanuel. Sur le plan liturgique, nos prêtres font respecter la norme instituée pour que la Messe soit avant toute chose le mémorial de la Passion du Christ. J'apprécie la liturgie "extraordinaire", à laquelle j'assiste occasionnellement, à cause de l'absence d'initiatives anarchiques, et aussi à cause du silence qui me permet d'adorer le Seigneur sans être troublé. Mais c'est aussi le cas dans une messe "Paul VI" dite sans ajouts ni restrictions !
Christine je ne juge pas les laïcs engagés, je ne les condamne pas. Je déplore simplement qu'un trop grand nombre d'entre eux se permettent des initiatives déplacées. Et ils font, involontairement sans doute, le lit des extrémistes de la contestation !
Enfin en ce qui concerne Vannes, je crois que vous avez une chance énorme : avoir un évêque remarquable ! En êtes vous consciente ?
Je serais heureux de dialoguer avec vous et d'écouter comment vous concevez cette question du rôle des laïcs. Même si nous nous éloignons du sujet initial de la note, relative aux excès de certains groupes traditionalistes !
Écrit par : Edouard | 10/08/2008
MALSAINS
> Pour recevoir régulièrement et lire attentivement les "Lettres de Paix Liturgique", je peux attester que cette organisation ne recherche absolument pas la paix, mais mène un combat insidieux et acharné contre les évêques avec des procédés particulièrement malsains.
Écrit par : Michel de Guibert | 14/08/2008
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