Vous n’avez pas compris ? Votez quand même

C’était le référendum irlandais de ce jeudi.       Même Dustin la Dinde disait qu'on ne comprend rien au traité de Lisbonne :

En Irlande, les partisans du non au référendum sur le traité européen avaient reçu le soutien de Dustin la Dinde, marionnette satirique de la TV qui avait représenté le pays lors du dernier Eurovision. "N'est-ce pas honteux qu'il n'y ait pas de troisième case à cocher (à côté des yes et no), qui dirait juste : what ?*", a déclaré la dinde. C’était un écho de l’incompréhension massive du traité de Lisbonne parmi les trois millions d’électeurs irlandais. Les sondages ont montré qu'une écrasante majorité ne discernaient pas ce qu’il y avait dans le traité. D’où le slogan irlandais en faveur du non : « You don’t know ? Vote no ». Devoir voter sur un texte hermétique, ouvertement destiné à contourner le non de deux autres référendums nationaux: c’est un symptôme de la situation post-démocratique de l’Europe occidentale. Si l’on voulait que l’Europe devienne une grande entreprise historique (ce qu’elle n’est absolument pas aujourd’hui**), l’urgence serait de clarifier cette entreprise et de lui donner de l’âme. Faute de quoi l’on restera dans la situation actuelle, où les eurocrates esquivent les citoyens comme Mme Russo les actionnaires d’Alcatel.

 

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(*) Equivalent de « hein ? »  prononcé comme dans Bienvenue chez les Ch’tis.

(**) L’UE a même été conçue comme une « sortie de l’histoire » : une fuite en avant, mue par un mobile exclusivement commercial et technique. D’où son impopularité parmi les peuples d’Europe.

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