Vraie et fausse « religion », selon Benoît XVI

S’il existe une vision « vraie » du christianisme, c’est qu’il en existe aussi une fausse :  

Hier place Saint-Pierre, Benoît XVI commentant l’évangile a parlé de la phrase du Christ : « C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices ». « Parole-clé », a-t-il dit, « tellement importante que le Seigneur la cite à nouveau dans un autre contexte, à propos de l'observance du sabbat »… « Cette parole de Dieu nous est parvenue, à travers les Evangiles, comme une des synthèses de tout le message chrétien. La vraie religion consiste dans l'amour de Dieu et du prochain. Voilà ce qui donne de la valeur au culte et à la pratique des préceptes ». Il faut prendre au sérieux ces mots du pape : s’il existe une « vraie » religion – il veut dire ici : une vision vraie de la religion chrétienne –, c’est qu’il en existe aussi une fausse. Cette fausse vision consiste à ne pas associer l’amour de Dieu et l’amour du prochain.

Par exemple : parler de Dieu au prochain pour d’autres raisons que l’amour. Confondre Dieu et une attitude de parti. Mélanger la foi et les opinions. Utiliser le religieux – ou plutôt : son vocabulaire – comme prolongement de notre égocentrisme, personnel ou collectif. Ne pas laisser la parole de l’Eglise modifier nos convictions, ce petit tas de réflexes accumulés on ne sait comment dans les sous-sols de notre inconscient. Se draper dans les plis d’une « fidélité » qui n’est qu’à soi-même…   Que Dieu nous en garde.