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20/04/2008

Benoît XVI aux Etats-Unis (5) : l’œcuménisme, c’est une marche commune vers le Christ

« C’est le message que le monde espère entendre de nous » :


Hier à 18 h (locales), après une rencontre – intense et émue – avec la communauté juive de New York, Benoît XVI a participé à une rencontre oecuménique en l'église St.Joseph avec 250 représentants de dix confessions chrétiennes.  Il a évoqué l’impact de la globalisation sur la psychologie de l’époque : « un sentiment croissant de relation et d'interdépendance entre les peuples, même quand, en raison des limites géographiques et culturelles, ils sont distants les uns des autres », et « quelques signes désagréables de fragmentation et de repli dans l'individualisme ».

Le pape a appelé au témoignage renforcé : « La possibilité même d'une révélation divine, et donc de la foi chrétienne, est souvent remise en cause par des tendances de pensée très répandues dans les milieux universitaires, dans les médias et dans l'opinion publique. Pour ces raisons, un fidèle témoignage de l'Evangile est plus nécessaire que jamais. Il faut que les chrétiens donnent la raison de leur espérance avec clarté. »

Pourquoi cet appel à la clarification ?  Parce que, a indiqué Benoît XVI, « parfois les croyances et les comportements chrétiens sont modifiés à l'intérieur des communautés par ce que l'on appelle des "actions prophétiques", basées sur une herméneutique qui n'est pas toujours en accord avec l'Ecriture et la tradition. En conséquence, les communautés renoncent à agir comme un corps uni, et préfèrent agir, en revanche, selon le principe des "options locales"… »

Benoît XVI a souligné que « face à ces difficultés, nous devons rappeler, tout d'abord, que l'unité de l'Eglise dérive de l'unité parfaite de la Trinité ». Il a signalé une dérive : « Si la force du kérygme*  n'a rien perdu de son dynamisme intérieur, nous devons nous demander si elle n'a pas été contrecarrée par une déformation relativiste de la doctrine chrétienne[...] enfermant la religion dans la sphère subjective du sentiment de l'individu. » Si l’époque privilégie à la fois les découvertes scientifiques et l’émotionnel, cela ne signifie pas que tout se réduise au vérifiable ; ni, a contrario, que la religion doive se confiner aux variations de « l'expérience personnelle ». « Accepter cette ligne de pensée erronée  – a ajouté le pape – porte des chrétiens à croire que, dans la présentation de la foi chrétienne, il n'est pas nécessaire de souligner la vérité objective, parce qu'il n'y a qu'à suivre sa propre conscience et choisir la communauté qui correspond le mieux à ses goûts personnels. Le résultat en est une prolifération continuelle de communautés, qui, fréquemment, évitent les structures insti-tutionnelles et minimisent l'importance du contenu doctrinal pour la vie chrétienne. »

Benoît XVI a alors assuré aux représentants des différentes confessions chrétiennes que c'est « seulement » en restant fermes « dans un enseignement sûr » que « nous réussirons à répondre aux défis qui nous assaillent dans un monde changeant » : « c'est seulement ainsi que nous donnerons un témoignage ferme de la vérité de l'Evangile et de son enseignement moral. C'est le message que le monde espère entendre de nous… »  « Comme les premiers chrétiens, nous avons la responsabilité de donner un témoignage transparent des "raisons de notre espérance", de façon à ce que les yeux de tous les hommes de bonne volonté s'ouvrent pour voir que Dieu a manifesté son visage et nous a permis d'accéder à sa vie divine à travers Jésus-Christ. Lui seul est notre espérance !  »

 

____

(*) Kérygme : la proclamation du noyau même de la foi. « Du grec kèryx, qui désigne un héraut chargé des proclamations officielles. Le mot est employé, d’après les évangiles synoptiques, les Actes et saint Paul, pour désigner la prédication du règne de Dieu (Mt 4,23), comme de la pénitence (métanoïa) qui doit en être la conséquence (4,17), puis de la messianité de Jésus (Actes 8,5) et enfin du mystère de sa croix (1 Cor. 1,23). Le kérygme est donc la proclamation par l’Eglise, que le Christ a envoyée, de l’événement salutaire qui trouve en lui-même son accomplissement. C’est ainsi qu’on appelle kérygmatique, par opposition à une théologie qui ne se soucierait que de pure spéculation, toute théologie qui vise directement à faire ressortir la portée essentiellement salutaire du message chrétien. On peut dire que toute théologie fidèle au sens de la parole divine qu’elle explique est kérygmatique pour autant. » (Louis Bouyer,  Dictionnaire théologique, Desclée 1990).

 

Commentaires

OÙ SE RETROUVER

> Ce n'est que dans la démarche commune vers la vérité qui est le Christ, que les Eglises peuvent se retrouver. Tout le reste est ce que les médias et les marchands de baratin politiquement correct appellent "tolérance", euphémisme pour dire "indifférence à la foi". Leur idée de l'oecuménisme, ce serait de vider les religions de leur contenu pour les fusionner en grosse ONG mondiale, caisse de résonance aux éditorialistes. Ce serait l'Antéchrist de Soloviev, donc ce serait sans nous.

Écrit par : Eudoxie | 20/04/2008

HERETIQUE

> "l’œcuménisme, c’est la recherche commune de la vérité"
J'espère que votre titre ne traduit pas la pensée du pape. La religion catholique est la vérité. Il n'y a donc rien à chercher, sinon à faire comprendre aux adepts des autres religions chrétiennes, leurs erreurs. Pour un catholique, chercher où est la vérité est une hérésie...

Dujet


[ de PP à Dujet :

Je modifie ce titre qui a le malheur de vous pousser vous-même à une interprétation hérétique. En effet, un farouche censeur comme vous devrait savoir que "rechercher la vérité en commun" n'a pas d'autre sens - quand on adhère à la foi catholique - que : "cheminer ensemble vers le Christ".
Pour un catholique,
a) la vérité n'est pas un objet que l'on possède,
b) la vérité (la voie, la vie) est la personne même du Christ - non une théorie brevetée à étudier en cercle d'études et nous donnant le droit d'exclure notre prochain ;
c) On ne possède donc pas la Personne du Christ : on la cherche, durant toute une vie.
"Ta Face, je la cherche", dit le psaume. Mais peut-être condamnez-vous les psaumes parce que les protestants les aiment : en ce cas lisez saint Jean de la Croix, à moins que vous ne le trouviez suspect ;
d) L'oecuménisme (qui est un devoir pour le catholique) ne consiste pas à tancer les frères séparés, mais à cheminer vers le Christ avec eux.

Si vous n'adhérez pas à ces trois idées, c'est vous l'hérétique !
(Désolé : mais vous saurez pour l'avenir que l'accusation d'hérésie est un boomerang). ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Dujet | 21/04/2008

HERETIQUE

> Monsieur Dujet ne cherche rien, il est sûr de sa vérité (idolâtre ?) et en bloque l'accès à d'autres par sa manière de l'asséner...
Je dois être hérétique :
"C'est ta Face, Seigneur, que je cherche, ne me cache pas ton Visage !" (Psaume 26, 9)
Quant à l'oecuménisme, c'est le Christ lui-même qui nous en fait une obligation : "Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu'ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m'as envoyé." (Jean 17, 21)
L'enjeu de l'unité des chrétiens est de taille : "pour que le monde croie" !
Je suis évidemment en plein accord avec l'excellent commentaire de PP en réponse à Dujet.

Écrit par : Michel de Guibert | 22/04/2008

FRÈRES

> Si toutefois M. Dujet ne considère pas Benoît XVI comme un hérétique, qu'il lise "Frères dans le Christ", Cerf 1962, rééd. 2005. Joseph Ratzinger y écrit : "Il est nécessaire qu'elle [l'Eglise catholique] reste consciente de n'être que l'un des deux fils, un frère près d'un autre frère, et de ce que sa tâche ne consiste pas à condamner le frère dans l'erreur, mais à le sauver..."

Écrit par : Soledad | 22/04/2008

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