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05/02/2008

Bravo aux salariés de BRS !

Une action justifiée :


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Les médias  - <<  Les salariés de l'usine de sous-traitance automobile BRS de Devecey (Doubs) ont séquestré durant 48 heures leur patron, qui a tenté de déménager l'entreprise en Slovaquie à leur insu, et l'ont contraint lundi à déposer le bilan, a-t-on appris auprès des salariés.  « Nous avons fait cela pour que les salariés soient payés, pour qu'ils aient droit à une couverture sociale et aux Assedic », déclare Renaud Cornu, porte-parole des salariés et responsable commercial de l'entreprise.

Samedi, les salariés ont retenu Mike Bacon ( PDG de l'entreprise BRS, rachetée il y a un an par le groupe britannique Utilux) dans les locaux, après avoir repéré sept camions chargés de pièces et de matières premières de l'usine à destination de la Slovaquie. Cette opération « était préparée depuis une dizaine de jours » par M. Bacon, a rapporté M. Cornu.  Les salariés ont intercepté puis vidé trois des sept camions. Ils ont retenu leur PDG tout le week-end jusqu'à ce qu'il fasse une demande de dépôt de bilan auprès du tribunal de commerce lundi en fin de matinée. Mike Bacon a été relâché lundi en milieu de journée par les salariés, après avoir fait une demande de dépôt de bilan auprès du tribunal de commerce de Besançon. Selon le tribunal, BRS a été placée en liquidation judiciaire mais poursuivra ses activités jusqu'au 29 février. L'entreprise BRS (anciennement Brocard Roux), spécialisée dans la fabrication de pièces pour l'industrie automobile, avait été rachetée en février 2007 par Utilux, qui dispose d'un autre site en Slovaquie. Elle compte 42 salariés.

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Commentaires

CRAINTE

> Je félicite les ouvriers pour leur courage et leur pugnacité. Je doute cependant de la validité juridique d'un acte obtenu sous la contrainte et je crains que les actionnaires ne les poursuivent pour séquestration.
Le justice commerciale a intérêt à valider la liquidation par intérêt financier, l'argent reste sur place, mais cette décision dépend de l'appréciation du juge pénal en cas de plainte pour séquestration.
Tout dépendra des juges, et du parquet à recevoir la plainte et poursuivre les ouvriers. Ce qui pourrait être interprété, dans l'autre sens, comme de la mansuétude de la part de la justice et aura, en revanche, l'effet d'inquiéter les investisseurs étrangers en risquant de les dissuader à venir financer des projets. ce sont l'emploi et les ouvriers qui en subiront les conséquences.
Le principe de subsidiarité, prévu par le droit européen, permet à la France de pallier ces excès du capitalisme si elle s'était donnée la peine de légiférer utilement dans ce sens. Un seul article suffit pour contrarier ces délocalisations sauvages et contribuer à les freiner. "Tout transfert d'activité à l'étranger nécessite la déclaration préalable de cessation d'activité au tribunal de commerce et l'ouverture d'une liquidation judiciaire de l'établissement situé en France.". Quelqu'un l'a t-il proposé, entre deux augmentations d'indemnités parlementaires ? La dépénalisation du droit des affaires ne va pas non plus dans ce sens.
On préfère entretenir le peuple dans une mobilisation électorale par SMS pour la téléréalité, à maintenir son soucis de s'informer du dernier mariage dans Gala et Voici, et de se moquer de l'escamotage du plus grand débat politique de toute l'histoire de France. Ca ne fait que 50 ans qu'il ne s'y intéresse pas, mises à part quelques individualités dont l'intérêt pour ce sujet établit bien qu'il s'agit de marginaux.
La prétention de la France à revendiquer la paternité des droits de l'homme en est d'autant plus ridicule. Mais ce ne doit être encore et aussi que le soucis de quelques marginaux. On les reconnaît facilement, ils ne portent ni Rolex ni Ray Ban. Méfiez vous des copies.

Écrit par : Qwyzyx | 05/02/2008

PAS APPLAUDIR

> Séquestration, prise d'otage, sous la contrainte...alors maintenant c'est comme ça qu'il faut faire? On ne peut pas applaudir des personnes qui agissent ainsi.

AS


[ De PP à AS - J'y applaudis pourtant. Le droit au travail est "naturel et divin", disait Frédéric Ozanam.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : AS | 05/02/2008

DU VENT

> Un Britannique vient prendre en France une usine sans les ouvriers pour la délocaliser en Slovaquie et il faudrait peut-être que les ouvriers français déménagent le matériel? Oui effectivement, bravo pour leur réaction.
Les capitalistes ( à ne pas mélanger avec l'économie de marché) nous prétendent que grâce à la mondialisation, ça va être le paradis pour tout le monde. Le salaire des polonais va rejoindre celui des français. On se moque du monde.
Nous recevons actuellement chez nous une coréenne. Sarkozy nous bassine pour qu'on travaille le dimanche. Ils veulent changer de modèle social, c'est très bien, mais ce qu'ils ne disent pas, c'est que ça pourrait être le modèle coréen (ou japonais ou chinois) qu'ils vont nous imposer. En Corée, comme chacun sait, on travaille tous les jours de la semaine (dimanche compris bien entendu) et on ne prend pas de congés, ils sont prévus, mais il est de bon ton d'en faire cadeau. On va aussi, comme en Amérique, aller prendre des ingénieurs indiens. Ca finira bien par tousser dans les bonnes familles capitalistes quand on verra ce genre de concurrence pour son fils ingénieur.
Ce n'est pas l'amélioration du sort des français que l'on va avoir. C'est, comme cela se passe depuis vingt ans, l'enrichissement à un rythme effréné de 200 000 (ordre d'idée) cadres de haut niveau (tennismen et footballeurs) et l'appauvrissement des autres. C'est un fossé que l'on est en train de creuser; sans parler du stress au travail ( voir les bureaux d'étude de l'industrie de l'automobile).
J'ai lu, dans le Point, je crois, que le PDG de la Société Générale avait le 2èime salaire des patrons français et le 42 èime salaire de sa société (les traders entre autres, je pense).
On pourrait aussi délocaliser en Inde les capitalistes qui se fichent de nous. Ca nous ferait des vacances.
Ce qui est important, c'est la dignité de l'homme. Le reste c'est du vent.

Écrit par : olivier le Pivain | 06/02/2008

SYMPA ?

> C'est pas mal, ça, comme idée de délocaliser les financiers en Inde. je vois bien certains traders (au fait, pourquoi ne dit-on plus courtier?) dans les usines de Mittal côte à côte avec des intouchables. Mais est-ce sympa pour les Indiens?

Écrit par : vf | 06/02/2008

MOYENS

> Quand le pape Benoit XVI appelle "à rompre avec le modèle ultralibéral" je ne crois pas qu'il sous-entende par ces moyens là.

AS


[ De PP à AS - Ces moyens-là font partie de la légitime défense validée par saint Thomas d'Aquin, contre "les injustices qui crient sous le ciel" (synode des évêques, Rome, octobre 2005). Et le PDG en question est... un délinquant. Avez-vous une telle affection envers les PDG, qu'un délinquant vous paraisse digne d'être protégé ? et ses salariés, dignes d'êtres roulés, volés, ruinés ? ]

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Écrit par : AS | 07/02/2008

VOLEUR

> En plus d'être un voyou, ce PDG anglais est un voleur. S'il semble ne pas avoir pensé à déposer le bilan avant de filer en Slovaquie, je doute fort qu'il ait oublié de soliciter les aides attribuées aux repreneurs d'entreprises en difficultés. Il faut savoir qu'on gagne bien plus d'argent en reprenant à bas prix des entreprises criblées de dettes, en en extrayant tous les moyens de production viables (machine, brevets, employés) et en déposant le bilan, qu'en exploitant n'importe quelle société de façon digne.

D'un naturel plutôt libéral, je trouve tout à fait justifiée l'action menée par les ouvriers. Il n'y a de toute façon que la solution de la force pour stopper les voyous. Maintenant je crois que même si elle a été réalisée sous la contrainte, la procédure de dépôt de bilan (obligatoire dans ce cas) ne saurait être remise en cause. M. Bacon pourra, par la suite porter plainte contre les employés pour séquestration mais il n'aura pas réussi son coup et devra payer les indemnités aux employés.

Écrit par : Olivier de Gassart | 08/02/2008

LEGITIME DEFENSE

> Il est sûr qu'une prise d'otage ou une séquestration ne sont pas une bonne chose. Mais que dire de ce patron qui, s'il avait eu toute liberté d'action, délocalisait les machines sans même déposer le bilan, ce qui empêchait les salariés de toucher leur dû et même de s'inscrire au chômage ou de rechercher un autre emploi, puisque n'étant pas légalement licenciés.
On peut considérer que c'est un cas de légitime défense.

Écrit par : Barbara | 08/02/2008

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