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04/02/2008

Demain, débat sur les OGM au Sénat (donc chez les amis des OGM)

Intéressante analyse du chercheur en génétique moléculaire Christian Vélot, maître de conférences à Paris-Sud Orsay :


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...dans Libération d’aujourd’hui. Extraits :m

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<< …Que pensez-vous de la polémique qui a suivi la suspension du maïs Mon 810 ?

Pour la première fois, on avait à côté des scientifiques un collège économique et social. Et pour la première fois, un comité d’experts a pris en considération un certain nombre d’études de ces dernières années qui jusqu’ici avaient été ignorées ou négligées, et qui mettent en évidence que le pollen ne s’arrête pas à 50 mètres, comme le nuage de Tchernobyl. Le collège scientifique a conclu à des «interrogations». Ensuite, que le sénateur UMP qui présidait cette autorité, Jean-François Le Grand, se permette une interprétation personnelle, c’est normal. Ce n’est pas au scientifique de décider, mais au politique.

 

Les OGM permettraient d’utiliser moins de pesticides…

On nous ment en nous faisant croire que les OGM sont la solution aux pesticides. Effectivement, l’agriculteur n’a plus à pulvériser l’insecticide, mais ce pesticide est toujours dans l’environnement puisque le maïs le fabrique en permanence.

 

Ont-ils vraiment un impact sur la santé ?

Je ne peux pas répondre à cette question. Au regard des données brutes que l’on a pu obtenir à partir de tests sur des animaux, on voit des perturbations des paramètres hépatiques et rénaux. On dit donc : «Soyons prudents, prenons le temps.» Le problème, c’est que le temps de l’évaluation scientifique n’est pas compatible avec l’urgence du brevet et des profits.

 

La France ne menace-t-elle pas sa recherche en se coupant des OGM ?

De quelle recherche parle-t-on ? On fait beaucoup d’amalgames avec les OGM. Ça fait trente ans qu’on s’en sert en recherche, je suis utilisateur de cette technologie. C’est un outil utilisé de manière routinière dans les laboratoires, c’est un peu la clé à molette du biologiste moléculaire. Dire qu’on prend du retard en recherche n’est pas vrai. Concernant le domaine agricole, ce n’est pas dans la recherche qu’on va prendre du retard, mais dans les applications dans les champs et dans les assiettes. Mais est-ce qu’on peut vraiment parler d’un retard ? Est-ce qu’on doit absolument concurrencer les Etats-Unis sur tout et n’importe quoi ? On pourrait au contraire jouer la carte de la biosécurité.

 

Mais sans débouchés, comment la recherche sera-t-elle financée ?

C’est tout le problème de la politique de recherche depuis vingt ans, qui met la recherche appliquée en amont de la recherche fondamentale. C’est catastrophique. Si on faisait de la recherche tous azimuts en utilisant les OGM comme un outil parmi d’autres, et qu’on trouve des applications socialement utiles, on serait dans une démarche scientifique saine. Aujourd’hui, on fait des OGM pour faire des OGM. Et pour que ça se vende, on nous invente une utilité sociale.

 

Mais les OGM ne sont-ils pas une solution aux crises alimentaires mondiales ?

Le problème de la faim dans le monde n’est pas scientifique et technologique mais politique. Sinon, il faudrait qu’on m’explique pourquoi, alors qu’on produit deux fois plus que les besoins, il y a des gens qui meurent de faim. On veut nous faire croire qu’on va résoudre la faim dans le monde avec des OGM dont le seul but pour les firmes semencières est de mettre des brevets sur des plantes et d’avoir la mainmise sur l’alimentation mondiale>>

 

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[ De PP - Pourquoi nous mettons ces extraits en ligne ? Pour rééquilibrer le débat, sérieusement déséquilibré, ces temps-ci, par ceux qui font de l'écophobie une quatrième vertu théologale. Non, je ne nommerai personne...]
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Commentaires

RELIGION DE CLASSE

> Pas la peine de donner des noms en effet, le problème n'est pas individuel, il est sociologique. Le milieu catho en France s'est rétréci aux dimensions de la bourgeoisie, laquelle est massivement dans le grand business et ne raisonne que dans ce cadre qui est pour elle le seul et unique possible, donc avec tous les prérequis mentaux correspondants. Diifficile de leur dire que leur façon de voir n'est pas la seule, ils n'admettent pas cette nuance. Ils se font donc leur propre religion de classe, exactement comme autrefois les christomarxistes issus de l'ACO (mais eux dans le sens contraire).

Écrit par : Nedludd | 04/02/2008

REPONSE A NEDLUDD

> "Le milieu catho en France s'est rétréci aux dimensions de la bourgeoisie". Il y a plusieurs erreurs dans cette phrase:
- il faudrait dire "d'une partie minoritaire" de la bourgeoisie; il ne suffit pas d'être riche aujourd'hui en France pour être "catho", c'est le moins qu'on puisse dire;
- c'est vrai que le monde populaire "catho" blanc disparaît (fin de la population rurale, disparition de la foi dans la partie des milieux populaires urbains autrefois évangélisés comme dans le Nord);
- il ne faut pas oublier l'apport de l'immigration: portugaise d'abord (mais là aussi les jeunes prennent de la distance) et surtout africaine et tamoule. Mgr Dubost rappelait il y a peu que la majorité des personnes immigrées arrivées en 2007 dans son diocèse d'Evry sont...catholiques ! Tout le problème est de faire place dans nos communautés à ces frères souvent plus croyants que nous !

Écrit par : B.H. | 04/02/2008

FANTASME DE CLASSE

> A Ned, votre vision des cathos est un fantasme de classe également. Certes ce que vous écrivez, c'est vrai dans certaines paroisses, ou dans certains communautés nouvelles où l'on trouve exposé tout les modèles du catalogue "printemps/été" de Cyrillus, et alors ? Ou que les responsables pastoraux sont souvent membres du Rotary, ce qui s'oppose au catholicisme en plus ? D'ailleurs, c'est un faux problème, si nous ne sommes pas satisfaits de l'Église, humaine, imparfaite par nature c'est à nous d'agir. et vos constatations sont fausses dans beaucoup d'autres cas. C'est toujours le problème de l'arbre qui cache la forêt. Il y a des cathos aux RMI, des cathos smicards, des cathos qui, comme tout le monde, ont du mal à joindre les deux bouts. Il y a des paroisses ouvrières dans le Nord et un peu partout en France.

Écrit par : Amaury | 04/02/2008

PLUS DIVERS

> Je partage tout à fait la vision d'Amaury. je voyage beaucoup pour tout un tas de raisons et je suis amenée à fréquenter de nombreuses églises: même constatation partout: les chrétiens sont issus de tous milieux et de tous âges : les fortunes sont diverses mais cela ne paraît pas gêner la prière commune; beaucoup de gens âgés mais aussi beaucoup de jeunes parents avec enfants bref, une plus grande diversité qu'autrefois il me semble
D'ailleurs l'Evangile de Notre Seigneur s'adresse à tous!!

Écrit par : Lagrange Josiane | 04/02/2008

PAS UNE CLASSE

> La bourgeoisie n'est pas une classe: il y a dans chaque classe des bourgeois: des gardiens de cette classe.

Écrit par : laurent | 05/02/2008

CATHOLIQUES c/ VERTS ?

> Les commentaires m'ont l'air de déraper complètement ; quel est le rapport entre la composante sociale des catholiques et la question des OGM ?
J'ai pour ma part tendance à voir une relation de cause à effet dans l'opposition entre les catholiques et les verts ( gens de gauche , libertaires , bobos ) mais elle se situe au niveau des valeurs respectives défendues par les uns et et les autres : pro choice / pro life pro ou anti pacs etc , et cet antagonisme dérive sur des sujets tels la défense de la nature, qui n'ont plus rien à voir avec les causes originelles . Ma formulation est peut-être schématique mais je reste ouvert à la discussion .

Écrit par : horus | 05/02/2008

@ horus

> Oui, à condition de préciser que le procès d'Inquisition fait à l'écologie par des catholiques libéraux de droite est déconnant ! Ce n'est pas parce que le parti Vert (archiminoritaire au sein de la mouvance écologique) est composé de paléogauchistes malthusiens, que l'écologie en est elle-même affectée. Et d'ailleurs, comme disait Marx, "il n'y a jamais eu qu'un seul homme en trop sur la terre, et c'est Malthus". Lequel Malthus était un théoricien libéral.

Écrit par : bastet | 05/02/2008

@horus et à bastet

> Les Verts malthusiens et libertaires ont conduit par leurs positions outrancières à bloquer toute réflexion sereine et ont fait reculer de 30 ans la prise de consciences des vrais problèmes écologiques...

Écrit par : Michel de Guibert | 05/02/2008

VOCATION

> En tout cas, merci de nous faire découvrir les propos de ce chercheur. Cet homme fait honneur à sa vocation. Il montre les risques sans sombrer dans l'alarmisme et s'exprime de façon compréhensible pour tous.

Écrit par : Barbara | 06/02/2008

VERTS ET ROUGES

> Quant à la composante sociale des catholiques, je ne faisais que répondre à un message précédent exposant sur la question des clichés qu'il serait temps d'abandonner.
L'écologie véhicule aussi beaucoup de clichés, elle n'est ni de droite, ni de gauche, ni libérale, ni anti-libérale, et nos ancêtres ruraux faisaient certainement beaucoup plus d'écologie que nous, sans le savoir. Ce sont des gestes de bon sens et de respect de la Création qui nous entoure et dont nous avons l'usufruit.
L'écologie politique actuelle est comme les pastèques, verte à l'extérieur, rouge à l'intérieur. Il s'agit surtout de préserver les fameux acquis de Mai 68 et de la "libération des moeurs". Les préoccupations écologiques sont très loin derrière.

Écrit par : Amaury | 06/02/2008

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