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01/02/2008

Mgr Ranjith (Sri-Lanka) appelle les catholiques européens à redécouvrir la foi

267129953e9801eb635a6cc211d938a3.jpg...et à sortir un peu de leur déprime de sceptiques riches :


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Revenons sur l’intervention de Mgr Ranjith (Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements) au colloque Paroisses et nouvelle évangélisation qui se tient  à Rome du 30 janvier au 1er février.

 

Mgr Ranjith, à la façon de Benoît XVI, est allé droit à l’essentiel : « L'Eglise n'existe que si elle évangélise, et ceci est également vrai pour la paroisse. Si la paroisse n'évangélise pas, elle n'est plus qu'un bâtiment », a-t-il dit.  Rappelant que «l'eucharistie est au centre de l'évangélisation et doit susciter la foi », il a constaté que dans certaines paroisses d’Europe, elle est célébrée « d'une manière qui ne suscite pas la foi ».

 

Mgr Ranjith a encouragé les paroisses à « passer d'un modèle d'entretien à un modèle missionnaire », et  « d'un esprit de pessimisme à un esprit d'optimisme » en se souvenant que «rien n'est impossible à Dieu ».

 

L'archevêque sri-lankais a souligné que « tout laïc est un missionnaire potentiel ». Il a encouragé les paroisses à faire appel à tous (associations, groupes, hommes, femmes, jeunes et même aux enfants), à se lancer dans des « domaines inexplorés », à « rechercher de nouvelles méthodes » d'évangélisation. « Je vous le dis, Dieu peut, des pierres que voici, faire surgir des enfants à Abraham », dit l’évangile selon Matthieu...

 

Le problème en Europe est la panne de foi. Expliquant qu'il existe un jumelage spirituel entre son diocèse sri-lankais et un diocèse allemand, Mgr Ranjith a raconté cette anecdote : apprenant le décès du curé d'une paroisse allemande, il avait écrit à l'évêque : «Je vous enverrai mon meilleur prêtre ». Le diocèse allemand a demandé un temps de réflexion et a finalement répondu : « Non. Nous fermons l'église ». Mgr Ranjith a conclu sa réponse par une interrogation : «Comment allez-vous convaincre l'évêque ? »

 

 

 

Commentaires

MIEUX DEHORS

> Il y a une église dans le quartier. Grande comme un hangar d'avion. Elle est vide de paroissiens. Il y a quelques années, des Polonais sont venus solliciter l'autorisation à l'association (qui gère le monument construit après 1905) de célébrer en polonais. L'association paroissiale a refusé . Elle la prête en revanche pour des fêtes profanes comme salle de concert. Les enfants courent sur l'autel, les gens fument sous le crucifix, des gobelets encombrent les allées.
On m'a proposé d'entrer dans le conseil de paroisse pour apporter du sang neuf. Je me suis rappelé les Polonais. J'ai refusé. Je me sens bien mieux dehors avec eux.

Écrit par : Qwyzyx | 01/02/2008

AUDACE

> Comment sortir de cette "déprime", qui d'ailleurs relève davantage du trouble nihiliste que d'un simple doute ? Les pays émergents vont être, dans les années à venir, dévorés eux aussi par le matérialisme et le libéralisme économique. Leurs cultures et leurs valeurs vont s'effriter, comme c'est déjà le cas en Inde et en Chine.
Ils peuvent bien ne pas comprendre aujourd'hui la confusion morale et intellectuelle qui émane de l'occident, ils en seront les victimes d'ici peu.
On ne résoudra pas le problème avec l'invocation d'un "esprit d'optimisme", mais par la redécouverte de la nécessité des oeuvres. "Sans les oeuvres, la foi est morte". Rappelons-nous que la foi s'exprime avant tout dans l'action et non dans le discours. C'est cela qui manque à l'occident : le courage d'agir. Nous sommes comme le jeune homme riche, encombrés de biens, trop occupés par le monde : nous n'avons plus l'audace.
Nous avons perdu l'esprit de jeunesse.

Écrit par : Quentin | 01/02/2008

TANT MIEUX

> Mgr Ranjith, contrairement au Pape, peut se permettre de dire les choses qui fachent, et c'est tant mieux :
- le manque de respect de la Liturgie,
- la désobéissance des Evêques (à l'encontre de leur voeux d'ordination), en particulier européens, pour ne pas dire français
...
Cet homme est une bénédiction, mais comme tout ce qui vient de la Congrégation pour le Culte Divin, il est censuré en France.
La Vérité dérange.

Écrit par : Boris | 01/02/2008

RAISON

> Mais qui a nommé ou choisi l' évêque (allemand)?...il a raison Mgr Ranjith...cent fois raison...mais nous expérimentons en France en tout cas que nous sommes bridés par notre hiérarchie ( à part quelques privilégiés)...

Écrit par : vicenzo | 01/02/2008

L'ILLUSTRATION

> «Je vous enverrai mon meilleur prêtre », réponse: « Non. Nous fermons l'église »!
S'étonner, avec une telle réponse, qu'il existe encore des croyants dans notre "vieille" Europe, même les responsables préfèrent mettre la clé sous la porte.
Ceci n'est ni plus ni moins que l'illustration, hélas in vivo, de l'histoire de celui qui, accroché à une branche au dessus d'un précipice entendit Dieu lui dire "n'aie pas peur, lâche la branche" mais l'homme, après lui aussi réflexion, s'écria "y a personne d'autre?"
N'ayez pas peur! Voila ce que nous refusons d'entendre, trop habitués à vivre entourés d'airbag de tout côté, de sécurité et d'état-providence mais surtout pas avec la Providence.
Merci à Mgr Ranjith de nous le rappeler, à nous l'Eglise qui est en Europe.

Écrit par : Albert E | 01/02/2008

CONTRE ?

> De là à penser que, dans l'Eglise même, certains sont corrompus par l'esprit du monde et travaillent carrément contre le Christ.... Mais, effectivement, on peut s'interroger sur le choix par Rome de certains évêques. A mon avis, les procédures sont à revoir.

Écrit par : vf | 02/02/2008

Au même colloque

Le cardinal Ruini appelle les paroisses à une « conversion missionnaire »

Il présente les lignes directrices pour une « pastorale intégrée »


ROME, Vendredi 1 février 2008 (ZENIT.org) - Le cardinal Camillo Ruini, vicaire du pape pour le diocèse de Rome, a demandé aux paroisses d'être au cœur de la vie missionnaire.

Le cardinal italien est intervenu jeudi matin, au colloque sur « Paroisses et nouvelle évangélisation. L'apport des mouvements ecclésiaux et nouvelles communautés » organisé à Rome par la Communauté de l'Emmanuel en collaboration avec l'Institut pontifical Redemptor Hominis, du 30 janvier au 1 février.

Précisant dès le début que son but n'est pas de vouloir « rassurer ou réconforter », le cardinal Ruini a expliqué que « la question cruciale concerne l'attitude de la paroisse qui doit être prête à accueillir et prendre ce grand tournant qui est la conversion missionnaire de notre pastorale ».

Il a donc invité les paroisses à ne pas rester prisonnières de « deux tendances, en partie opposées, mais toutes deux peu ouvertes à la mission : celle de se concevoir comme une communauté plutôt autoréférentielle, où l'on se contente de se sentir bien ensemble, et celle d'une « station service » pour l'administration des sacrements, qui continue à considérer comme un acquis chez ceux qui les demandent, une foi pourtant souvent absente ».

Une pastorale intégrée

Pour opérer cette conversion dans les nouveaux contextes sociaux, le cardinal Ruini propose une « pastorale intégrée », un processus qui implique que « les paroisses renoncent à leurs tentations d'autosuffisance, au profit avant tout d'une meilleure collaboration et intégration avec les paroisses voisines ».

De cette façon, explique-t-il, les paroisses pourront « développer ensemble et sans discordance, dans un même cadre territorial, ces attentions et activités pastorales qui dépassent, de fait, les possibilités normales d'une paroisse seule ».

Cette « collaboration ou intégration », dit-il, « doit par ailleurs se poursuivre en lien avec les différentes réalités ecclésiales présentes sur le territoire, à partir des communautés religieuses jusqu'aux associations et mouvements laïques ».

« Le cadre essentiel de référence de ce processus d'intégration est bien sûr le diocèse, avant tout en la personne de l'évêque et à travers ses directives pastorales, mais également à travers les organes de participation et les bureaux couvrant les divers domaines de l'action pastorale, lesquels sont les premiers appelés à agir dans une logique de collaboration et d'intégration ».

Une spiritualité de communion

« Du reste le diocèse, sans renoncer à sa nature et à ses responsabilités d'Eglise particulière, est lui-même impliqué, à plus grande échelle, dans ce même processus de collaboration et d'intégration, car les thématiques pastorales auxquelles il n'est possible de répondre de façon adéquate que dans une optique régionale et nationale, pour ne pas dire européenne et mondiale, ont pris beaucoup d'ampleur ».

« Quoiqu'il en soit, la source première et la raison décisive de cette ‘pastorale intégrée' ne sont pas les changements sociologiques actuellement en cours, mais l'essence même du mystère de l'Eglise, qui est communion ».

La communion ecclésiale possède, à son tour, une orientation intrinsèque vers la dimension missionnaire et la communication de la foi, lesquelles doivent constituer (toujours, mais à titre spécial dans les circonstances actuelles), le critère-guide de toute la pastorale : celles-ci ne peuvent donc être considérées comme une simple exigence de pastorale parmi tant d'autres, mais comme la question centrale, en un certain sens unique et décisive ».

Trois « lignes directrices »

Le cardinal Ruini propose trois « lignes directrices » qui peuvent aider les paroisses à « assumer concrètement leur rôle missionnaire ».

La première consiste à « former les chrétiens qui fréquentent nos communautés, et en premier lieu les prêtres et les séminaristes, à une foi qui soit vraiment missionnaire, dans les différents cadres de vie et pas seulement dans le milieu paroissial ou ecclésial ».

Le deuxième « chemin à prendre est celui du discernement, de la valorisation et du développement des multiples potentialités missionnaires déjà présentes, même si de façon latente, dans notre pastorale ordinaire où il nous est donné la possibilité de côtoyer un grand nombre de personnes qui appartiennent à l'Eglise de manière faible et précaire, voire même des non-croyants : si nous arrivons, dans un esprit évangélique et missionnaire, à entrer en contact avec tous ces gens, les fruits ne manqueront pas ».

La troisième orientation de fond proposée par le cardinal Ruini est celle de « donner une place centrale à la pastorale des adultes, en accordant une attention particulière aux familles, à leur milieu de travail, à leurs cadres de vie ».

Il demande pour cela que « les rythmes de vie des paroisses soient repensés le plus possible, de manière à ce qu'ils soient réellement accessibles aux adultes qui travaillent, et aux familles : pour cela, plus que l'organisation d'un grand nombre de rencontres, ce qu'il faudrait c'est un style de pastorale ouvert à des relations humaines plus profondes, que l'on cultiverait sans toute cette agitation qui dérive justement du manque de temps ».

« Néanmoins l'accent devant être mis sur la pastorale des adultes et des familles ne doit en rien affaiblir l'engagement pris en faveur des générations plus jeunes, car cela serait une très grave erreur », prévient-il.

Le cardinal Ruini estime que transformer la paroisse en une paroisse missionnaire n'est pas « un défi impossible »: « ce qu'il faut c'est donc "avancer au large", comme nous le demande le pape dans sa lettre encyclique Novo millennio ineunte, avec cette confiance, cette créativité et ce courage qui naissent de la foi dont les grandes potentialités, manifestes ou latentes de nos paroisses, sauront tirer profit dans un souci de communion et de mission ».

Jesús Colina

http://www.zenit.org:80/article-17183?l=french

Écrit par : Michel de Guibert | 02/02/2008

Au même colloque


> Le card. Schönborn explique comment une paroisse devient missionnaire


L’archevêque de Vienne évoque la « mission citadine » de 2003




ROME, Mardi 5 février 2008 (ZENIT.org) - L'occident n'est plus une terre chrétienne comme il l'a été ; les paroisses représentent une minorité et doivent donc se remettre en question. Le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, a proposé quelques exemples concrets de changements d'attitude constatés dans les paroisses de son diocèse.

Le cardinal autrichien est intervenu dans le cadre du colloque sur « Paroisses et nouvelle évangélisation » organisé à Rome du 30 janvier au 1er février. Il a expliqué, à travers son expérience personnelle, en particulier la « mission citadine » de 2003 à Vienne, comment une paroisse peut devenir missionnaire.

« Il faut beaucoup aimer la paroisse ! » s'est exclamé le cardinal, car « la paroisse, c'est le peuple de Dieu avec toutes ses forces et ses faiblesses... c'est une communauté faite de jeunes et de vieux... à plusieurs vitesses ! »

Le cardinal Schönborn a expliqué que la paroisse a beaucoup évolué au cours des 50 dernières années.

« Dans mon enfance, le village était la paroisse. Tout le monde allait à la messe le dimanche... », a-t-il expliqué en ajoutant qu'aujourd'hui, en revanche, la paroisse représente une minorité.

Le cardinal a précisé que dans les paroisses règne souvent une ambiance chaleureuse, mais que celles-ci sont malheureusement parfois trop fermées.

« Après la messe, on prend un café, a-t-il expliqué. On est bien dans les paroisses, il y fait bien chaud mais on tourne le dos à l'extérieur, et si vous ne faites pas partie du cercle, de la communauté, vous n'y entrez pas ».

L'archevêque de Vienne a également souligné la difficulté du manque de prêtres et de convaincre parfois les fidèles à se déplacer pour assister à l'Eucharistie lorsque celle-ci n'est plus célébrée dans les petites paroisses.

« Il est impensable qu'on se déplace le dimanche de 3 kilomètres pour l'Eucharistie ! Il faut qu'il y ait une Eucharistie dans le village, sinon on fait une ADAP [Assemblée dominicale en l'absence de prêtre, ndlr] », a-t-il déploré.

Le cardinal Schönborn a raconté que la Communauté de l'Emmanuel lui a proposé un jour l'idée d'une mission dans la ville, projet qui avait également été soumis au cardinal Lustiger de Paris, au cardinal Policarpo de Lisbonne et au cardinal Danneels de Bruxelles.

« C'est de là qu'est né notre projet des missions citadines, a expliqué le cardinal Schönborn. J'étais enchanté et preneur mais je me disais : que vont dire nos paroisses, nos laïcs, nos curés, nos prêtres ? Vont-ils accepter ce défi ? »

Sur les 172 paroisses de la ville, le cardinal espérait une participation d'au moins 30 paroisses. En définitive, 108 y ont participé.

« Le miracle, ce sont de toutes petites choses, mais qui sont très importantes car elles ont changé la perspective », a-t-il souligné.

L'archevêque de Vienne a cité quelques exemples concrets de changements d'attitude dans les paroisses.

Tout d'abord, celui d'une paroisse qui avait l'habitude de faire son café après la messe.

« Au lieu de le faire dans les locaux de la paroisse, ils ont décidé de mettre une tente devant l'église et ont constaté tout naturellement qu'on peut s'adresser aux gens qui passent et les inviter à prendre un café. Pour la première fois, ils ont fait une vraie expérience missionnaire : s'adresser à quelqu'un en l'invitant... même si ce n'était peut-être pas tout de suite pour un discours sur l'Evangile ».

Le cardinal autrichien a raconté par ailleurs qu'au cours de la mission citadine, pour la saint Valentin quelque 150.000 ou 200.000 « lettres d'amour » ont été distribuées aux gens dans le métro. Un membre de l'équipe d'organisation a écrit le texte. « Il s'est mis à la place du Bon Dieu et a imaginé ce qu'Il écrirait à x et y... », a expliqué le card. Schönborn.

« Ce genre d'action est entré dans les coutumes des paroisses, a-t-il constaté. Certains membres de nos paroisses n'ont pas peur d'aller dans le métro distribuer des lettres d'amour de Dieu... ».

« C'est un début, a conclu le cardinal. Ce sont des premiers pas de la mission mais ce qui manque encore beaucoup c'est que ce soit l'amour du Christ qui nous pousse, et que ce soit vraiment une évangélisation ».

En réponse à la question d'un participant sur l'expérience de collaboration entre prêtres et laïcs dans les paroisses, le cardinal Schönborn a déploré une « cléricalisation des laïcs et une laïcisation du clergé ». « Il faut encourager les prêtres à être les pasteurs de leur communauté. Cela ne veut pas dire qu'ils soient des dictateurs mais des pasteurs selon le cœur de Jésus. Ils doivent diriger, conduire. Le prêtre doit bien sûr collaborer avec les laïcs dans tous les domaines, fraternellement, mais aussi avec clarté. C'est lui qui représente le Christ, tête de la communauté », a-t-il dit.

Et en réponse à une question sur la possibilité de laisser des « viri probati », (des hommes mariés qui auraient fait preuve d'une aptitude à devenir prêtres par la qualité de leur engagement chrétien), accomplir le ministère des prêtres dans l'Eglise, il a répondu : « C'est une décision grave que le pape aurait le pouvoir de prendre, mais je ne pense pas qu'il le ferait. L'appel au sacerdoce est la suite du Christ dans son état de célibataire, dans son état d'obéissance, de pauvreté et de chasteté. Il y a une profonde convenance - ce n'est pas une nécessité ; les théologiens distinguent la nécessité et la convenance -, quelque chose de profondément juste à ce que le prêtre dans son ministère de représenter le Christ pasteur pour sa communauté soit dans ce don de tout son être sous la forme que Jésus a librement choisie pour lui-même. C'est une ‘convenance' et je crois qu'elle est profonde ».

Gisèle Plantec

http://www.zenit.org:80/article-17223?l=french

Écrit par : Michel de Guibert | 07/02/2008

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